Les déterminants des IDE en Algérie sont étroitement liés à la qualité des institutions, comme le révèle l’analyse des réformes institutionnelles entre 2000 et 2016. Cette étude met en lumière leur influence significative sur le climat d’investissement et l’attractivité pour les investisseurs étrangers.
Chapitre 1 : Les Fondements théoriques de L’investissement direct étranger « IDE »
Introduction
Pour justifier les flux d’IDE dans un pays, la littérature économiques propose de prendre en compte divers éléments : Industriels (coûts de transport, coûts d’implantation, de production, avantages technologiques, agglomérations d’activités, etc.) ; Commerciaux (taille du marché, proximité de la demande, barrières à l’échange, etc.) ; Institutionnels (la politique fiscale ou commerciale, les dispositions législatives en matière de rapatriement des capitaux ou de mouvement de capitaux, le risque pays, l’appartenance à une zone d’intégration, etc.) » (Alaya et al., 2007)1.
Une fois, la décision de s’implanter à l’étranger est prise, se pose ensuite la question du choix de la localisation. Ce dernier dépend à la fois de la conciliation des objectifs de la firme et des caractéristiques propres des pays d’accueils. Les différences affichées sur l’orientation des investissements pour expliquer des motivations des firmes à établir un classement « des priorités » d’investissement, il est indispensable d’analyser les déterminants qui influencent ce choix. Les FMNs décident de s’implanter à l’étranger en fonction de leurs stratégies (joint-venture, alliance, sous-traitance, investissement direct….) en combinant « leurs avantages spécifiques avec « les avantages comparatifs des pays hôtes ».
Ce chapitre s’articule autour de trois sections. La première section est consacrée à l’étude des fondements de base des IDE et les FMN et leurs relations avec la mondialisation. La seconde section traite les différents déterminants théoriques et empiriques du point de vue économique et institutionnel, selon les stratégies d’entrée des FMN. La troisième section traite de la configuration globale des IDE pour expliquer qu’il reste concentrer dans les pays développés.
Section 1 : Fondements de base des IDE
- Les différentes définitions attribuées à l’IDE :
- Les différentes définitions attribuées par les institutions internationales :
Les organisations internationales offrent différentes interprétations d’IDE :
Pour le FMI: l’IDE est » toute opération de prise de participation supérieure ou égale à 10 % au-delà des frontières nationales (création d’entreprises, prise de participation, les bénéfices investis, les emprunts entre filiales ».
Selon l’INSEE: les IDE sont « des investissements qu’une unité institutionnelle résidente d’une économie effectue dans le but d’acquérir un intérêt durable dans une unité institutionnelle résidante d’une autre économie et d’exercer, dans le cadre d’une relation à long terme, une influence significative sur sa gestion. Les investissements directs comprennent non seulement l’opération initiale qui établit la relation entre les deux unités, mais également toutes les opérations en capital ultérieures entre elles et entre les unités institutionnelles apparentées, qu’elles soient ou non constituées en sociétés. Un IDE peut donc prendre diverses formes: création d’une entreprise à l’étranger, rachat ou prise de participation (acquisition d’au moins 10 % du capital social) dans une entreprise étrangère, réinvestissement des bénéfices par la filiale ».2
Pour l’OCDE: l’IDE est » une activité par laquelle un investisseur résidant dans un pays obtient un intérêt et une influence significative dans la gestion d’une entité dans un autre pays. Cette opération peut consister à créer une entreprise entièrement nouvelle (investissement de création)ou, plus généralement, à modifier le statut de propriété des entreprises existantes (par le biais de fusions et d’acquisitions). Sont également définis comme des investissements directs étrangers d’autres types de transactions financières entre des entreprises apparentées, notamment le réinvestissement des bénéfices de l’entreprise ayant obtenu l’IDE, ou d’autres transferts en capital.3
Selon la commission européenne: l’IDE c’est » La mise en place ou l’acquisition d’actifs générateurs de revenus dans un pays étranger et, sur lesquels, l’entreprise qui investit a un contrôle « .4
- Les différentes définitions attribuées par les un certains nombre d’auteur :
Différentes interprétations sont attribuées par l’IDE par différentes chercheurs. L’IDE est assimilé à l’investissement réaliser à l’étranger réaliser par des entreprises nationale ou multinationale en vu d’acquérir des actifs financier et de gérer des activités de production sur place (Karl P.Sauvant et P.Mallampally)5. L’IDE représente aussi un mouvement de capital mais le péteur transfert les ressources et prend le contrôle du projet, l’essentiel de l’IDE passe par les FMN qui sont définis comme étant une entité économique facilitant le déplacement, la localisation, l’orientation de l’investissement direct, c-à-d elle le gére, c’est pour cela qu’on les a nommée comme étant le principal véhicule des IDE (Richard E. Caves).
- Les différentes typologies des IDE:
Les investissements directs étrangers peuvent être regroupés selon leur forme de déploiement international ou leur forme logique. C’est deux typologies permettre de différencier la nature des IDE en effet, selon la logique, (Markusen 1992)6 retient la typologie horizontal et vertical de l’IDE qui sous-entend la décision de créer des filiales à l’étranger. A cela s’ajoute la stratégie primaire qui constitue des IDE verticaux particuliers et, la stratégie complexe qui apparaît plus réaliste dans le contexte de la mondialisation et constitue un dépassement de la distinction de [Markusen opcité] en combinant les deux stratégies ; horizontales et verticales. Ces différentes stratégies ne sont pas exclusives l’une de l’autre, mais s’inscrivent plutôt dans une logique dynamique.
Quant à la seconde selon la forme de déploiement internationale, les IDE peuvent se différencier selon qu’il s’agit d’un investissement de création, d’acquisition, de fusion, de joint venture, d’extension ou de restructuration financière. Dans ce qui suit, on va présenter les deux formes en détail.
- La classification par forme logique: par forme logique on distingue deux types (IDE Horizontal et vertical) :
- Les IDE horizontaux :
- La classification par forme logique: par forme logique on distingue deux types (IDE Horizontal et vertical) :
Les IDE horizontaux ou de marché visent à produire d’une part, pour le territoire d’implantation, une gamme de biens qui reproduit intégralement ou partiellement celle de la maison mère en fonction des caractéristiques locales de la demande ; et d’autre part, ils concernent des pays de niveau de développement similaire. Les investissements considérés sont de type Nord-Nord. La stratégie horizontale illustre les caractéristiques de la spécialisation internationale intra-branche fondée sur les marchés imparfaits. Ce type d’IDE vise à faciliter l’accès de l’investisseur à un marché étranger. Ainsi, dans cette perspective de conquête ou de préservation de marché, l’investissement étranger vise à satisfaire la demande locale à travers la création de « filiales relais ».
(Dupuch et Milan 2005)7 montrent que des firmes multinationales de type horizontal apparaissent lorsque les avantages à s’implanter à proximité des consommateurs sont plus élevés que les avantages liés à la concentration des activités. La firme préfère donc implanter plusieurs sites de production pour servir les marchés locaux s’elle peut réaliser des économies d’échelle entre ces différents sites du fait de la présence d’actifs intangibles (technologies, savoir-faire, etc.), si les coûts d’implantation sont relativement faibles, si les coûts de transport sont plutôt élevés et si la demande intérieure est forte. Ainsi, les modèles développés par (Brainard 1993)8 et (Markusen 1992)9 mettent l’accent sur les IDE de type horizontal qui correspondent à des stratégies de conquête de marchés locaux principalement dans les pays développés. La stratégie horizontale ou de marché (market-seeking) a pour objectif de desservir les marchés domestiques.
Dans ce cas, les produits sont fabriqués dans le pays hôte et vendus sur le marché local. En conséquence, ce type d’IDE est motivé par la demande intérieure à savoir, la taille des marchés et le niveau de revenu du pays hôte.10
- Les IDE verticaux:
La stratégie verticale ou « non market-seeking » répond à un objectif de rationalisation de la production. Elle fait référence à une recherche d’efficacité ou « efficiency-seeking » et génère des flux d’investissement de sens Nord-Sud déterminés par les divergences de niveau de développement des Nations partenaires. De ce fait, l’IDE vertical à travers la localisation des activités dans les « filiales ateliers », vise à organiser une division internationale des processus productifs.
Ces investissements se distinguent des IDE horizontaux par leur caractère simultanément unilatéral et intersectoriel. La stratégie verticale génère une localisation des IDE centrée sur la différenciation des dotations factorielles dans la tradition de la spécialisation intersectorielle propre à la théorie de Heckscher-Ohlin du commerce international. Ainsi, ces IDE sont dits de localisation lorsque les firmes s’intègrent dans une perspective de division internationale des processus de production (Dupuch et Milan 2002)11.
Les IDE dans ce type de stratégie vont se différencier entre les pays selon la logique de la dotation factorielle [Asiedu 2002], considère que cette stratégie va permettre en même temps de produire dans le pays hôte pour constituer une plate forme de vente à l’étranger.
________________________
1 Alaya M, Nicet-chena D et Rougin E « politique d’attractivité des IDE et dynamique de croissance et de gouvarnance dans les pays Sud-Est de la méditerranée » cahier de Gretha, N° 06, France ; juin 2007. ↑
2 Le site de l’institue national (français) des statistiques et des études économique : www.educnet.education.fr/insee. ↑
3 Le site de l’organisation pour la coopération et le développement économique : www.oecd/dataoecd/pdf. ↑
4 Andrew Haririson,Ena Elsey .Business international et mondialisation. De boeck. Bruxelles. 2004. p 316. ↑
5 Karl P.savant, Padma Mallampally .L’investissement direct étranger dans les pays en développement. Sur le site de ‘FMI www.imf.org/external/pubs/ft/mallampa.pdf. ↑
6 Horstmann I.J. et Markusen J.R. (1992),― Endogenous market structures in international trade (Natura Facit Saltum)―, Journal of International Economics 32, pp109. ↑
7 Dupuch S., Milan C. (2002),―Les Déterminants des Investissements Directs Européens dans les Pays d’Europe Centrale et Orientale―, Université Paris 13, Centre d’Economie de l’Université Paris Nord. ↑
8 Brainard S.L. (1993),―An empirical assessment of the proximity-concentration trade off between multinational sales and trade―, Neber Working Paper, n° 4581. ↑
9 Horstmann I.J. et Markusen J.R. (1992),― Endogenous market structures in international trade (Natura Facit Saltum)―, Journal of International Economics 32, pp111. ↑
10 Asiedu E. (2005),―Foreign direct investment in Africa : The role of natural resources, market size, government policy, institutions and political instability―, World Institute for Development Economics Research (WIDER), Research Paper n° 2005/24. ↑
11 Dupuch S., Milan C. (2002),―Les Déterminants des Investissements Directs Européens dans les Pays d’Europe Centrale et Orientale―, Université Paris 13, Centre d’Economie de l’Université Paris Nord. ↑