L’impact sur l’économie :

Le Niger fait partie des pays les moins développés du monde. Il est confronté à plusieurs contraintes d’ordre démographique, économique, social et culturel qui freinent son développement ainsi que le maintien d’une croissance économique soutenue.

D’un point de vue macroéconomique, la période 2000-2007 a été marquée par un taux de croissance moyen du Produit Intérieur Brut de l’ordre de 4,1%. Néanmoins, avec de fortes variations entre les années, allant de -0,8% à 7,4% entre 2002 et 2007.

L’instabilité de la croissance économique provient surtout de la structure même de l’économie qui est très peu diversifiée et fortement dominée par l’agriculture et l’élevage. En 2007, à titre d’illustration, l’agriculture a rapporté plus de 27% du PIB, constituant alors la principale source d’emplois et de revenus de la majorité de la population.

9 République française, Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance – Direction générale du Trésor. Indicateurs et conjoncture – Niger, 21 décembre 2020

Tableau des principaux indicateurs économiques, 2002-2007
AnnéeTaux de croissance du PIB (%)
2002-0.8
2003N/A
2004N/A
2005N/A
2006N/A
20077.4

Source : INS, Comptes économiques de la nation, 2008.

Les cultures vivrières traditionnelles (mil, sorgho et maïs) sont les activités agricoles les plus importantes ; l’élevage, notamment domestique, est pratiqué par la majorité des habitants.

Le secteur primaire est constamment handicapé par les cycles récurrents de sécheresse, la dégradation continue des terre et l’avancée du désert. En outre, la baisse des cours mondiaux de l’uranium, principal produit d’exportations du pays a une grande influence sur l’économie.

L’évolution erratique et volatile de l’économie nigérienne maintient la vulnérabilité des populations. Pour preuve, le PIB par tête a baissé de 3,7 % en moyenne annuelle durant la période 1980-1990, puis de 0,8 % durant la décennie suivante (avec notamment une baisse de 3,7 % en 1999 et 6,2 % en 2000).

En 2005, le PIB nominal par tête a connu une hausse de 11 %, contre une baisse de 3,4 % en 2004 (INS, 2007). Le secteur secondaire, concentré sur quelques branches (agro-alimentaire, textile, bâtiment et travaux publics), est le maillon faible de l’économie nigérienne avec une contribution de moins de 12 % au PIB en 2007 (13,2 % en 2006).

Croissance économique au Niger : analyse approfondie

Le faible nombre d’entreprises de taille significative explique qu’une grande partie des besoins des populations soient assurés par les importations, en provenance, pour l’essentiel, du Nigeria (SP/SRP, 2007).

Quant au secteur tertiaire, il est prépondérant et représente 40,8 % du PIB. Ce secteur a enregistré des taux de croissance de 2,4 % en 2006 et 4,8 % en 2007, essentiellement imputables aux performances enregistrées par les branches « communications » et « services publics ».

Le secteur tertiaire est essentiellement dominé par un secteur informel qui contribue pour 70 % du PIB. L’importance du secteur informel par rapport au secteur formel constitue un problème permanent aussi bien pour les entreprises reconnues que pour les finances publiques.

L’économie nigérienne souffre de la faible efficacité des investissements publics et de rigidité structurelle qui entravent la réalisation du potentiel de croissance en freinant la promotion des exportations et la production de biens de substitution aux importations.

En 2006, une enquête menée sur 246 entreprises reconnues, indique que le climat des affaires au Niger n’est globalement pas favorable au secteur privé, les points négatifs plus importants sont liés à la corruption perçue comme forte, à l’incohérence des réglementations et de leur application, à une faible efficacité de l’appareil judicaire, à une taxation relativement lourde et mal appliquée, à des problèmes d’accès et de coûts des crédits et enfin à une forte concurrence du secteur informel (SP/SRP,2007).

En effet, le pays ne consacre qu’une faible part de son PIB à ses investissements tant privés que publics, 8,2% du PIB en 2004. Au cours des dernières années, la réduction des investissements publics dans certains secteurs a porté un coup dur au niveau de vie de la population qui déjà majoritairement pauvre.

A ce niveau, il est nécessaire d’élaborer le cadre fiscal qui souffre des insuffisances de la politique fiscale telles que les évasions fiscales, la non-maîtrise de l’assiette, la faible organisation de l’administration fiscale, etc.

Le cadre réglementaire y afférent est contraignant et les impositions sont excessives étant donné l’étroitesse de la base d’imposition. En fait, malgré l’importance du secteur informel, la grande majorité des impôts sont supportés par le secteur formel.

Le de l’impôt sur les bénéfices industriels et comptables varie entre 3 et 7 % au maximum ; Quant à la taxe sur la valeur ajoutée est de 19% au Niger. Mais aussi l’image du pays dans les notations internationales expliquent la faiblesse des investissements directs dans le pays.

Effectuée par la Banque mondiale (ICA, 2006), une évaluation du cadre d’investissement du Niger qui a identifié une série de contraintes qui minent le climat d’investissement. Il s’agit entre autres des contraintes d’infrastructures, des goulets d’étranglements dans la réglementation, des barrières administratives, des problèmes de gouvernance et des contraintes de financement.

Au Niger, le secteur informel tient une majeure partie de l’activité économique, en plus des activités agricoles et d’élevage, le secteur privé comporte environ 700 000 entreprises informelle. Le secteur privé formel n’en compte que 600, dont 40% exercent dans la production, 35% dans le commerce et 25% dans les services, notons que 85% de ces activités sont situées en zone rurale.

En fait, le secteur informel emploie plus d’un million de personnes (PNUD, 2006). En évolution des secteurs d’activités en pourcentage du PIB, le secteur informel représente en moyenne 70% du PIB et est dominé par les activités primaires 60%, puis les activités commerciales, environ de 35%10.

Les deux indicateurs le plus souvent utilisés dans les études d’impact économique de l’immigration internationale sont le revenu par habitant et le taux de chômage.

Le premier de ces deux indicateurs se justifie dans la mesure où l’on entend estimer le bénéfice économique de l’immigration pour la population d’accueil : la question de la mesure de l’impact économique de l’immigration devient alors celle de savoir si le revenu par habitant de la population d’accueil eût été différent sans immigration.

On pourra dire que l’immigration a été avantageuse pour la population d’accueil si le revenu par habitant de cette population après immigration est supérieur à celui que l’on aurait observé en l’absence de cette dernière.

En d’autres termes, la comparaison du revenu par habitant de la population totale avant immigration et après immigration n’est pas suffisante, car le revenu par habitant de la population totale après immigration peut être supérieur sans que la population d’accueil ne voie son revenu augmenter.

Le revenu total n’est pas un indicateur pertinent, puisque dans ce cas le résultat est immédiat : l’immigration internationale ne peut qu’augmenter le revenu total (ou le produit national) puisque si l’on ajoute (par immigration) des facteurs de production, on ne peut que faire croître la quantité produite.

La question n’est pas de savoir si l’immigration contribue à la croissance du revenu total, mais plutôt de vérifier si cette immigration contribue à la croissance du revenu par habitant de la population d’accueil.

L’approche la plus cohérente et la plus rigoureuse pour répondre à notre problématique serait d’élaborer un modèle de croissance fondé sur la théorie de l’équilibre général et caractérisé par un système d’équations simultanées, permettant de rendre compte des interrelations entre l’immigration et les divers processus de la croissance économique.

Un tel système d’équations simultanées est en effet indispensable si l’on veut résoudre l’important problème de la direction de la causalité et celui, tout aussi considérable, des effets indirects de l’immigration.

La question de savoir dans quelle mesure l’immigration est la conséquence de la demande de travail et dans quelle mesure elle est elle-même génératrice d’emplois nous fournit l’exemple le plus évident d’un problème de direction de la causalité.

La grande majorité des théoriciens « classiques » du 18e et du 19e siècles estimaient que la migration représentait un processus d’équilibre économique international, dans la mesure où la baisse de l’offre de travail qu’elle implique dans le pays d’émigration y entraîne une hausse de la rémunération de ce facteur.

Enfin, il s’agit de préciser quels sont ces immigrants internationaux dont on veut mesurer l’impact économique. Théoriquement, toute personne arrivant de l’étranger et ne faisant pas partie de la population d’accueil peut exercer un impact sur l’économie du pays d’immigration.

Les « natifs » (et les « naturalisés ») qui ont temporairement séjourné à l’étranger ne seront donc pas considérés comme des immigrants, car ils font partie de la population d’accueil. Les résidents non permanents (diplomates, étudiants étrangers, travailleurs saisonniers, etc.) ne sont en règle générale également pas pris en compte, car leur durée de séjour est trop brève et leur nombre trop limité pour avoir un impact significatif.

Comme on peut supposer que le taux de déperdition croît avec le niveau socio-professionnel, on sera tenté d’avancer que ceux dont l’apport à la croissance économique pourrait être le plus élevé sont aussi ceux qui sont le plus sujets à des séjours relativement brefs, et que donc, d’une manière générale, l’impact économique des immigrants « en transit » devrait être faible.

Si l’on ajoute à cela que de toute manière les données existantes ne permettent pas d’estimer la contribution de ces immigrants « de passage », la conclusion est évidente : seul l’impact économique des immigrants qui « survivent » en fin de période dans le pays (ou la région) d’accueil sera pris en compte11.

On pourra donc conclure qu’une étude de l’impact économique de l’immigration internationale pour une période donnée portera sur le stock d’immigrants arrivés au cours de cette période et survivant en fin de période, et non sur l’ensemble des flux d’entrées enregistrés au cours de la période, étant entendu que cette période sera suffisamment longue pour permettre à tous les effets économiques de l’immigration de se manifester.

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9 République française, Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance – Direction générale du Trésor. Indicateurs et conjoncture – Niger, 21 décembre 2020

10 Organisation internationale pour les migrations (2009), Migration au Niger, Profil NATIONAL 2009 PP. 46-50

11 [Référence manquante dans le texte original]

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📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
L’IMMIGRATION ET L’EMIGRATION AUX PAYS AFRICAINS : LE NIGER COMME EXEMPLE
Université 🏫: Université HASSAN II de CASABLANCA
Auteur·trice·s 🎓:
AIT EL MAJOUB YOUSSEF

AIT EL MAJOUB YOUSSEF
Année de soutenance 📅: 2020-2021
Étudiant: AIT EL MAJOUB YOUSSEF .
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