Quelles sont les perspectives futures pour l’urbanisation durable à Kalamu ?

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🏫 UNIVERSITE DE KINSHASA - FACULTE DES SCIENCES ET TECHNOLOGIES
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de licencié - 2019 - 2020
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Les perspectives futures de l’urbanisation à Kalamu révèlent des défis environnementaux alarmants, exacerbés par une croissance démographique rapide. Cette étude met en lumière des solutions innovantes pour contrer la dégradation des habitats et promouvoir une planification urbaine durable, essentielle pour l’avenir de la région.


Chapitre III. ETAT DES LIEUX SUR LA DEGRADATION DE L’ENVIRONNEMENT DANS LA COMMUNE DE KALAMU

Dans ce chapitre, il sera question d’analyser et interpréter le résultat diachronique de l’évolution de l’urbanisation. Cette analyse se faite durant trois périodes différentes : la période de l’an 1990, 2010, et 2020. Pour suivre et se saisir de la situation de la croissance démographique et son impact sur l’environnement dans la commune de Kalamu, l’approche la plus utilisée est la comparaison d’une série des images satellitaire prises à des dates différentes et les enquêtes effectuées sur terrain.

    1. Présentation des résultats de l’enquête

Les résultats de l’enquête menée dans le cadre de cette, sont présentés dans les graphiques 3 à 11.

      1. Déterminants sociaux
        1. Tranche d’âge des répondant

[10_perspectives-futures-de-urbanisation-a-kalamu_21]

  • 40 ans< 20 ans

18%

30 à 40 ans

40%

17%

20 à 30 ans

25%

< 20 ans 20 à 30 ans 30 à 40 ans > 40 ans

Figure 21. Tranche d’âge des répondants

Il se dégage de cette figure que 40 % de personne enquêtés ont l’âge variant entre 30 à 40 ans, 25 % dont l’âge varie de 20 à 30 ans, 18 % dont l’âge se situe au-delàs de 40 ans et enfin les enquêtés qui ont de 20 ans ne représentent que 17 %.

        1. Nombre de personnes dans le ménage

Nombre des personnes dans un ménage

Fréquence (%)

1 à 9

78

10 à 14

21

15 et plus

1

Total

100

Source : Enquêtes sur le terrain (2021)

Le tableau n°7 indique que 78 % de ménages sont occupés par 1 à 9 personnes, 21% de ménages abritent 10 à 14 personnes. C’est cette promiscuité dont on a fait allusion plus haut, qui est à la base, dans certains cas de plusieurs maux : maladies, incestes, etc.

Vu l’état des maisons vétustes dans ce site, ces chiffres sont inquiétants du fait que la plupart des maisons ont une seule pièce alors que dans la même pièce habitent plusieurs personnes de sexes différents : parents, enfants et les membres de familles élargies.

        1. Localisation de fosse septique

Tableau 8. Localisation de fosse septique

Localisation des toilettes

Fréquence (%)

Dans la parcelle/ cours

49

En dehors de la parcelle (au bord de la rivière)

51

Total

100

Source : Enquêtes sur le terrain (2021)

Le tableau n°8 montre que 49% des ménages ont de fosse septique dans la parcelle, par contre, 51% soit plus de la moitié ont de fossé en dehors de la parcelle.

Ces résultats ramènent à conclure que plus de la moitié de la population n’ont pas des fosses septiques dans la parcelle. Elle utilise le caniveau, la rivière et les « pots à pipi » pour se soulager de leurs besoins. Ceci s’observe sur tout le long de la rivière Funa dans notre périmètre d’étude.

Les enfants sont donc exposés à des diverses maladies. De plus, si les ménages disposent des toilettes, les tuyaux d’évacuation des excréments sont carrément orientés dans la rivière Funa. Or, c’est dans cette même rivière que la majorité des jeunes garçons font leurs coups de main d’extraction des sables jaune pour la construction.

        1. Statut d’occupant dans la commune de Kalamu Tableau 9. Statut des occupants

Statut d’occupant

Fréquence (%)

Propriétaire

51

Locataire

42

Logé gratuitement

7

Total

100

Source : Enquête sur terrain 2021

Les études menées sur site démontrent que plus de la moitié de la population sont des propriétaires soit 51%, 42% sont des locataires, tandis que 7% sont logés gratuitement.

En effet, le nombre important des propriétaires dans notre site se justifie par le fait que la berge de la rivière Funa est le résultat d’une des occupations assez récentes et anarchiques sur un site inondable non aedificandi. Un site qui n’intéresse pas les services des affaires foncières. Les occupants se permettent de s’approprier des lopins de terre sans se conformer aux normes urbanistiques.

      1. Cadre environnemental des quartiers
        1. Utilisation de la poubelle dans le stockage des ordures

[10_perspectives-futures-de-urbanisation-a-kalamu_22]
[10_perspectives-futures-de-urbanisation-a-kalamu_23]

42%

58%

Présence de la poubelle Absence de la poubelle

Figure 22. Utilisation de la poubelle stockage des ordures ménagères

Cette figure démontre que sur 384 personnes enquêtées, soit 58% utilisent des petites poubelles de nature diverse pour stocker leurs ordures (sceau, sac, sachet), 37% des parcelles n’utilisent pas des poubelles, ils exposent les ordures sur le sol, soit ils les jettent dans la rivière, soit dans un trou préalablement creusé. Il convient de souligner que la plupart des ménages utilisent des poubelles qui ne remplissent pas des normes d’hygiène.

Les figures suivantes montrent la façon dont sont stockées les ordures ménagères dans la commune de Kalamu.

[10_perspectives-futures-de-urbanisation-a-kalamu_24]

Figure 23. Images sur le stockage des ordures ménagères (photo prise lors de nos enquêtes).

        1. Quantité des ordures ménagères produites

La quantité des ordures produites par ménage varie selon la taille du ménage, le niveau de vie du ménage et de l’alimentation.

Selon les chiffres obtenus pendant nos enquêtes sur terrain après pesage de trois jours dans six ménages de 8 personnes, nous avons trouvé une production moyenne de 4kg des ordures pour un ménage, soit 0,5kg par individu. Comparativement aux résultats antérieurs, un individu vivant dans les quartiers populaires de Kinshasa produits 0.5kg des ordures par jour (Lelo, 2008).

Donc pour une population de 208.155 habitants que compte la commune de Kalamu, peuvent produire 104 078 kg soit 105 tonnes d’ordures ménagères par jour.

        1. Mode de stockage des ordures ménagères

[10_perspectives-futures-de-urbanisation-a-kalamu_25]

18%

82%

Avec triage Mélangé

Figure 24. Triage des ordures ménagères.

Partant de cette figure, il ressort que 18% des ménages font les triages des ordures selon la nature de celles-ci, 82% mélangent toute sorte d’ordures dans une même poubelle, ou sur un même endroit pour ceux qui les jettent ou qui gardent sur le sol.

        1. Valorisation des ordures ménagères

[10_perspectives-futures-de-urbanisation-a-kalamu_26]
[10_perspectives-futures-de-urbanisation-a-kalamu_27]

12%

88%

Valorisées Non valorisées

Figure 25. Valorisation des ordures ménagères

Il se dégage du graphique 6 que 12% des ménages valorise leurs ordures ménagères, certains utilisent les matières organiques comme source d’amendement organique, d’autres utilisent les débris de la cuisine comme source d’aliments pour les volailles et pour les porcs et une petite minorité utilisent les ordures dans la lutte contre les inondations. Par contre 88% des ménages ne donnent pas une valeur à leurs ordures ménagères.

Comparativement aux résultats obtenus par Lelo et Tshimanga (2004), dans la commune de Ngaliema qui montrent que 91% des ménages de cette commune possèdent des jardins parcellaires dans les quels sont valorisés les ordures ménagères. Ce qui revient à confirmer l’hypothèse selon laquelle la valorisation des déchets constitue la solution durable au problème de l’assainissement dans la commune de Kalamu. Avec la valorisation, les ordures ménagères seront comme une matière première ou une ressource à valoriser ou réutiliser.

        1. Mode d’élimination des ordures ménagères

[10_perspectives-futures-de-urbanisation-a-kalamu_28]

20%

16%

64%

Réjet Incinération Enfouissement

Figure 26. Méthode d’élimination des ordures ménagères.

La figure ci-haut démontre que 16% des ménages éliminent leurs ordures par incinération, 20% par enfouissement et 64% par rejet dans la rue, dans les décharges sauvages, dans la rivière, le rejet est le mode d’élimination le plus pratiqué par les ménages de Kalamu.

[10_perspectives-futures-de-urbanisation-a-kalamu_29]

Figure 27. Déversement d’ordures dans la rivière Funa à Kinshasa/Kalamu

Les résultats antérieurs obtenus par Mosengo (1996), cité par Lelo (2008) montrent que 44% des ménages Kinois enfouissaient les ordures ménagères dans leurs parcelles au cours des années 90.

Actuellement, lorsque l’on parcourt la commune de Kalamu, les immondices gagnent de plus en plus les places des avenus. C’est parce que la majorité de la population pratique le mode de rejet pour éliminer leurs ordures ménagères. Par ailleurs ces immondices constituent des milieux propices pour les agents pathogènes et sont les sources des maladies et des nuisances au sein de la population, ils polluent également les eaux et dégradent le sol.

La figure suivante fait une illustration d’une avenue devenu impraticable dans la commune de Kalamu à cause de la stagnation des eaux due décomposition des ordures et à la présence des sachets qui diminuent la perméabilité du sol.

[10_perspectives-futures-de-urbanisation-a-kalamu_30][10_perspectives-futures-de-urbanisation-a-kalamu_31]

Figure. 28. Image d’une dégradation des ordures et stagnation des eaux sur l’avenue Luanza

; Kimbangu III (photo prise lors de nos enquêtes).

        1. Lieu d’élimination des ordures ménagères

[10_perspectives-futures-de-urbanisation-a-kalamu_32]

12%

Dans la rue

20%

Dans la parcelle

60%

Dans la rivière

8%

Dans les décharges

sauvages

Figure 29. Lieu d’élimination des ordures ménagères

Partant du graphique ci-haut, nous constatons que 12% des ménages jettent ou éliminent leurs ordures dans les rues, 20% dans les parcelles, 60% dans les décharges sauvages, 8% dans la rivière. Rappelons que les ordures ménagères sont plus jetées dans les décharges sauvages et dans ou le long des cours d’eau Il faut signaler que les méthodes varient en fonction de l’emplacement de l’habitation.

[10_perspectives-futures-de-urbanisation-a-kalamu_33][10_perspectives-futures-de-urbanisation-a-kalamu_34]

Figure 30. Déversement d’ordures dans la rue

        1. Niveau de connaissance des méfaits des ordures sur l’environnement

[10_perspectives-futures-de-urbanisation-a-kalamu_35]

38%

62%

Ignorant Conscient

Figure 31. Niveau de connaissance des méfaits des ordures sur l’environnement

Il se dégage de cette figure que 62 % des ménages sont ignorants, ne connaissent pas les méfaits liés à la présence des ordures sur la santé humaine et sur notre environnement, par contre 38% des répondants connaissent le méfait. Parmi les méfaits évoqués, il s’agit notamment prolifération des moustiques anophèles qui causent la malaria, la fièvre thyroïdes, la diarrhée, etc.

Donc nous confirmons l’hypothèse selon laquelle, la mauvaise gestion des ordures ménagères est aussi liée à la mentalité de la population.

        1. Situation du terrain pendant la période des crues

Yolo Nord 3

Yolo sud 3

Pinzi

Kimbangu 1

Kimbangu 3

%

Forte Crue

10

12

6

10

9

47

Moyenne Crue

4

5

4

4

5

22

Faible Crue

3

2

2

3

2

12

Non concerné

3

1

8

3

4

19

Total

20

20

20

20

20

100

Source : Enquêtes sur le terrain (2021)

Il ressort du tableau 10 sur le 100% soit 100 parcelles enquêtées, que 47% des parcelles sont inondées au moment de fortes crues, 22% des parcelles connaissent une moyenne crue et 19% des parcelles connaissent une faible crue pendant le moment des pluies.

L’envahissement du fond de lits par le dépôt des divers déchets occasionne la montée du niveau de la rivière d’un à plusieurs mètres et provoque le rétrécissement des lits. L’insuffisance des réseaux d’assainissement, notamment les collecteurs. Il faut ajouter l’infiltration très réduite des eaux des pluies dans le sol.

Et aussi à cause de l’obstruction de ses ouvrages par les déchets solides comme les immondices, épaves des véhicules qui font monter sensiblement l’eau et la détourne de son lit en temps des fortes pluies.

      1. Cadre sanitaire
        1. Relation entre l’insalubrité et maladies

La population de Kalamu habitant le long de la rivière est exposée à différentes maladies dues à la prolifération des insectes, vecteurs et autres rougeurs attirées par les inondations entassées le long de la rivière et par des odeurs suffocantes. Il s’agit ici d’examiner les différents types des maladies dont ont souffert la population au cours du dix dernières années avant nos enquêtes.

Figure 32. Courbe de l’évolution des trois principales maladies dues à l’insalubrité (fièvre typhoïde, paludisme et diarrhée) dans la commune de Kalamu.

Paludisme

Fièvre typoide

Diarrhée

14000

12000

10000

8000

6000

4000

2000

0

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Source : Zone de Santé Kalamu 2020

Partant de la figure ci-haut, on observe par l’allure de la courbe, une augmentation au fil du temps du taux des maladies liées à l’insalubrité. La courbe de tendance montre que ces maladies ont une tendance linéaire. Selon les Médecins Chefs des Zones de Santés de Kalamu, cette évolution des maladies pourrait être influencée par le niveau de l’insalubrité croissant qui caractérise la commune de Kalamu.

Donc nous confirmons l’hypothèse selon laquelle sans un réel engagement de l’autorité compétente à sensibiliser et à inciter la population à la prise de conscience sur l’état de la dégradation et de la pollution, pourrait conduire à un état de perturbation de l’équilibre environnemental dans la commune de Kalamu.

      1. Détermination d’opinion
        1. Avis des ménagers sur le payement de la taxe sur l’environnement

[10_perspectives-futures-de-urbanisation-a-kalamu_36]

Acceptés Rejetés

66%

34%

Figure 33. Avis des ménagers sur la création d’une brigade de salubrité et sur le paiement d’une taxe d’évacuation des ordures ménagères

Il ressort de cette figure que, 66% des répondants ont été d’accord avec l’idée de la création d’un service de salubrité et s’est dit prêt de soutenir ce projet, et 34% des répondants avaient rejetés cette idée.

        1. Raisons d’habiter le site par la population Tableau 12. Raison de la population d’occuper le site

Raisons d’habiter par la population

Fréquence (%)

Gérer les choses de la famille Je suis propriétaire

Manque de financement Nous sommes calmes Tout près de mon emploi

Vie moins chère

2

26

27

3

3

2

Le tableau N°13 prouve que c’est la pauvreté qui est à la base des occupations anarchiques, car en posant la question de savoir les raisons d’habiter dans notre périmètre d’étude, 27 % des ménages ont affirmé leur position par manque de financement et 26 % des ménages ont déclaré qu’ils sont propriétaires. Le même tableau montre la proportion de la population qui souhaite quitter la berge pour aller ailleurs.

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Questions Fréquemment Posées

Quels sont les principaux défis environnementaux à Kalamu ?

Les principaux défis environnementaux à Kalamu incluent la pollution et la dégradation des habitats, exacerbés par une croissance démographique rapide et une urbanisation non contrôlée.

Comment la croissance démographique affecte-t-elle l’environnement à Kalamu ?

La croissance démographique à Kalamu entraîne une pression accrue sur les ressources environnementales, ce qui se traduit par une dégradation des habitats et une augmentation de la pollution.

Quelles solutions sont proposées pour améliorer la gestion des déchets à Kalamu ?

L’étude propose des solutions pour améliorer la gestion des déchets, bien que les détails spécifiques ne soient pas fournis dans l’extrait, l’accent est mis sur l’importance d’une planification urbaine durable.

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