Les perspectives d’avenir irrigation dans le périmètre de Digoterie révèlent une gestion inefficace de l’eau, malgré des efforts de réhabilitation. Cette étude propose des solutions innovantes pour optimiser la distribution et renforcer les capacités des irrigants, avec des implications cruciales pour la durabilité agricole en Haïti.
Le réseau d’irrigation
Le réseau d’irrigation du périmètre Digoterie est constitué des ouvrages suivants : une prise, une vanne d’admission, une vanne de chasse, un canal tête morte, un canal primaire, six (6) canaux secondaires, douze (12) bassins de distribution, un aqueduc, trois (3) ouvrages de traversés, un réservoir et cinquante (50) vannes de prise. Ces ouvrages sont présentés ci-dessous à travers une carte, des textes et des figures.
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Figure 5 : Carte de description du réseau d’irrigation du périmètre irrigué de Digoterie
La prise
[10_perspectives-avenir-pour-la-gestion-de-eau-irrigation_4][10_perspectives-avenir-pour-la-gestion-de-eau-irrigation_5]La prise est constituée par un seuil de dérivation placé sur le lit de la rivière. Ce seuil est construit pour réguler le niveau du plan d’eau de la rivière afin de la dériver pour la satisfaction des besoins en eau du périmètre.
Figure 7 : Vue du seuil de dérivation Figure 6 : Vue de la vanne d’admission
Le seuil est en béton armé et construit sur six mètres de longueur, d’une épaisseur varie de 15 à 25 cm. Il est protégé par deux murs de soutènement et muni d’une vanne d’admission et une vanne de chasse. Nous devons aussi signaler que la vanne d’admission n’a pas de clé, elle est soutenue par une pierre. Ceci limite en grande partie l’entrée de l’eau sur le périmètre.
Le canal tête morte
[10_perspectives-avenir-pour-la-gestion-de-eau-irrigation_6]En tête du réseau se trouve un canal tête morte de 171 mètres linéaires. Ce canal est de forme rectangulaire et en maçonnerie. Sa dimension moyenne est de 0.4 mètre de largeur sur 0.4 mètre de hauteur. Sa pente de fond moyenne
est de 3 1000.
Actuellement ce canal est en bon état, mais il est très vulnérable au glissement de terrain.
Figure 8 : Vue du canal tête morte
Le canal primaire
[10_perspectives-avenir-pour-la-gestion-de-eau-irrigation_7]Le réseau est alimenté par un canal primaire. Ce canal se trouve dans une zone très accidentée avec des sols instables et friables, ce qui explique qu’une partie de ce dernier est en tuyau PVC. Le premier tronçon en PVC de type SCH40 de 8 pouces de diamètre et totalise 445 mètres linéaires et est supporté par des pieux en béton. Le second tronçon en maçonnerie totalise 1184 mètres linéaires. La dimension moyenne de ce dernier est de 0.4 mètre de largeur sur 0.4 mètre de hauteur. Sa pente moyenne de fond est de 3/1000.
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Figure 10 : Vue du premier tronçon canal primaire en PVC
Figure 11 : Bassin de distribution
Figure 9 : Vue du canal primaire en maçonnerie
Le tronçon en PVC déverse dans un bassin de distribution, pour ensuite déverser au tronçon en maçonnerie. C’est à partir de ce bassin que commence normalement le réseau de distribution, mais il y a quand même des prises tout au long du tronçon en PVC.
Les canaux secondaires
Le réseau de distribution du périmètre de Digoterie compte au total six canaux secondaires qui alimentent les quartiers hydrauliques. Ces canaux en maçonnerie sont de forme rectangulaire, et totalisant 1803 mètres linéaires. Leurs dimensions moyennes
sont de 0.4 m de largeur et 0.4 m de hauteur, avec une pente moyenne de fond de 3 1000.
Le canal secondaire alimentant la plus grande superficie est celui de Rangommier.
- Les bassins de distribution Un total de douze bassins a été identifié. Leurs dimensions moyennes sont de 17cmX16cmX35cm. Ces bassins sont en bon état, mais sont très exposés à l’ensablement, car les gens les utilisent à des fins domestiques et pour l’alimentation du bétail. La figure suivante donne une vue du bassin de distribution au niveau du canal Digoterie.
Le réservoir
[10_perspectives-avenir-pour-la-gestion-de-eau-irrigation_10]Le périmètre irrigué dispose d’un réservoir de 450 m3 alimenté par un tuyau sortant directement sur le canal principal. Il sert à stocker l’eau durant les heures où les irrigants ne l’utilisent pas pour irriguer, en particulier durant la nuit. Il est aussi utilisé pour stocker l’eau de pluie. Ce réservoir est actuellement en bon état, mais il est sujet à des fissures. On doit toujours le garder avec un minimum d’eau pour éviter les fissures.
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Figure 12 : Vue du bassin de distribution du canal Digoterie
Figure 13 : Vue du réservoir de Rangommier
Le réseau de drainage
Vu la topographie du périmètre irrigué de Digoterie, il bénéficie d’un drainage naturel. L’eau dérivée en amont du périmètre peut encore ressortir dans sa partie avale en se dirigeant vers la rivière. À l’heure actuelle, le périmètre est dépourvu d’infrastructure de drainage. Cela s’explique non seulement par sa topographie mais aussi de sa superficie qui est relativement petite et de la faible quantité d’eau disponible sur le réseau (la grande majorité de l’eau entrante sur le périmètre est infiltrée).
Le réseau routier
Le périmètre est traversé par une route sur environ 1 km. Ce réseau routier facilite la transite au niveau du périmètre. Il est accessible par voiture dans certains endroits et par moto cyclette dans d’autres. Cette route est en terre battue, et ne peut être empruntée que par des véhicules tout terrain.
Les quartiers hydrauliques
Le périmètre est subdivisé en sept (7) quartiers hydrauliques ou blocs d’irrigation, à savoir le quartier Rangommier, le quartier Doué, le quartier Digoterie, le quartier Pass Joulien, le quartier Nicolas, le quartier Sterlin et le quartier Terre Pistache. La carte suivante présente la délimitation des quartiers hydrauliques du périmètre irrigué de Digoterie.
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Figure 14 : Carte de délimitation des quartiers hydrauliques du périmètre Digoterie
Méthode et technique d’irrigation pratiquées sur le PI de Digoterie
Sur le périmètre, l’irrigation se fait par gravité et la technique traditionnelle en planche est celle la plus pratiquée. Toutefois, il y a des usagers, pas manque de formation, qui ne peuvent pas préparer leur parcelle, c’est-à-dire ils font l’application de l’eau sur des terres non labourées. Cette pratique présente non seulement des inconvénients du point de vue de l’utilisation rationnelle de l’eau, mais aussi, elle limite le développement de certaines cultures pratiquées sur le périmètre. De plus, cette pratique augmente énormément la durée d’irrigation. Les terres non labourées demandent toujours plus de temps d’arrosage, ce qui représente une contrainte pour le comité de gestion du périmètre, vu la faible quantité d’eau disponible sur le périmètre.
Droits d’eau et calendrier des irrigations
Sur le périmètre irrigué de Digoterie, l’accès à l’eau est attribué aux usagers formellement inscrits avant le début de la campagne agricole. Cette inscription est fixée à 100 gourdes. Une fois inscrit, un membre du comité vient évaluer la parcelle et fixe le prix annuel de la redevance, car le plan parcellaire n’est pas encore en vigueur.
Ce prix est évalué à 2 500 gourdes par carreaux et par an. Chaque saison, le calendrier d’irrigation est établi en fonction du nombre d’usagers inscrits. Au cours de la campagne 2021-2022, un total de 131 usagers a été inscrit et la fréquence d’irrigation était en moyenne de quinze (15) jours pour une durée d’arrosage varie de 4 à 6 heures par hectare.
Cependant, le comité est dans l’incapacité de faire respecter ce calendrier. Les problèmes liés au non-respect du calendrier se résument ainsi :
- Faible disponibilité de l’eau sur le réseau ;
- La non-satisfaction des besoins en eau des cultures (les cultures se flétrissent avant même la durée du tour d’eau) ;
- Manque de formation du personnel responsable de la distribution de l’eau ;
- Vols d’eau ;
- Les vannes ne sont pas sécurisées ;
- Trop de va-et-vient de l’eau sur le périmètre, car la distribution se fait par usager et non pas par quartier.
Afin d’apporter une amélioration dans le calendrier, au cours de notre enquête, les usagers proposent de :
- Effectuer le calendrier par quartier/canal ;
- Sécuriser les vannes pour limiter les cas de vols d’eau ;
- Sensibiliser les usagers pour le respect du calendrier ;
- Mettre en place un programme de formation pour le personnel chargé de la distribution de l’eau.
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2 Définition donnée par l’article 62 de la loi sur les nouvelles régulations économiques (NRE) du 15 mai 2001. ↑
3 Auchan Les 4 Temps, La Défense. ↑
Questions Fréquemment Posées
Quels sont les principaux ouvrages du réseau d’irrigation à Digoterie?
Le réseau d’irrigation du périmètre Digoterie est constitué d’une prise, d’une vanne d’admission, d’une vanne de chasse, d’un canal tête morte, d’un canal primaire, de six canaux secondaires, de douze bassins de distribution, d’un aqueduc, de trois ouvrages de traversée, d’un réservoir et de cinquante vannes de prise.
Comment fonctionne la prise d’eau dans le périmètre irrigué de Digoterie?
La prise est constituée par un seuil de dérivation placé sur le lit de la rivière, construit pour réguler le niveau du plan d’eau de la rivière afin de la dériver pour la satisfaction des besoins en eau du périmètre.
Quel est l’état actuel du réservoir d’eau à Digoterie?
Le réservoir de 450 m3 est actuellement en bon état, mais il est sujet à des fissures et doit toujours être gardé avec un minimum d’eau pour éviter ces fissures.