La méthodologie de la diplomatie marocaine révèle des stratégies de soft power surprenantes, transformant les relations africaines. Cette recherche met en lumière les succès et défis du Maroc, offrant des perspectives essentielles pour comprendre son rôle sur le continent.
Université Mohammed V de Rabat
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Souissi
Diplôme de Master Spécialisé en Études Diplomatiques
Présentation de projet
La Diplomatie du Maroc en Afrique : Quelle Place pour le Soft Power ?
Balouch Fatima Ezzahra
Supervisé par : Prof. M. JEBBOUR Mohammed
Année universitaire 2020-2021
Ce mémoire analyse la place du soft power dans la diplomatie africaine du Maroc. À travers ses investissements économiques, ses partenariats Sud-Sud et ses actions culturelles, religieuses et humanitaires, le Royaume a progressivement consolidé son rôle de puissance régionale. Le retour à l’Union Africaine en 2017 a marqué une étape clé, confirmant la volonté du Maroc d’ancrer son identité africaine et de renforcer son influence. L’étude met en évidence les réussites de cette stratégie, mais aussi ses limites, notamment face aux défis logistiques, linguistiques et géopolitiques. Elle conclut que le soft power constitue aujourd’hui un pilier central de la politique étrangère marocaine, offrant au Royaume des leviers d’influence durables pour accompagner son ambition africaine.
Résumé :
Ce mémoire analyse la place du soft power dans la diplomatie africaine du Maroc. À travers ses investissements économiques, ses partenariats Sud-Sud et ses actions culturelles, religieuses et humanitaires, le Royaume a progressivement consolidé son rôle de puissance régionale. Le retour à l’Union Africaine en 2017 a marqué une étape clé, confirmant la volonté du Maroc d’ancrer son identité africaine et de renforcer son influence. L’étude met en évidence les réussites de cette stratégie, mais aussi ses limites, notamment face aux défis logistiques, linguistiques et géopolitiques. Elle conclut que le soft power constitue aujourd’hui un pilier central de la politique étrangère marocaine, offrant au Royaume des leviers d’influence durables pour accompagner son ambition africaine.
Abstract :
This thesis examines the role of soft power in Morocco’s African diplomacy. Through economic investments, South-South partnerships, and cultural, religious, and humanitarian initiatives, Morocco has progressively strengthened its position as a regional power. The country’s return to the African Union in 2017 marked a turning point, reaffirming its African identity and diplomatic ambitions. The study highlights both the achievements and the limitations of this strategy, particularly in the face of logistical, linguistic, and geopolitical challenges. It concludes that soft power has become a central pillar of Morocco’s foreign policy, providing the Kingdom with sustainable tools of influence to support its African ambition.
Introduction :
« Il est beau, le jour où l’on rentre chez soi, après une trop longue absence ! Il est beau, le jour où l’on porte l’on porte son cœur vers le foyer aimé ! L’Afrique est Mon Continent, et Ma maison……. Le retrait de l’OUA était nécessaire : il a permis de recentrer l’action du Maroc dans le continent, de mettre aussi bien en évidence combien l’Afrique est indispensable au Maroc, combien le Maroc est indispensable à l’Afrique. »1
Le concept de diplomatie est relatif et difficile à définir dans la mesure où il varie selon les acteurs impliqués, et est déterminé par les problèmes du pays non pas par ses instruments. En matière diplomatique, la stratégie indirecte est l’utilisation extensive et offensive des moyens diplomatiques, en contournant le champ du conflit et en obtenant des avantages qui n’ont rien à voir avec l’affrontement des opposants en augmentant la dissuasion diplomatique, tout en paralysant l’art de l’adversaire.
Pour le Maroc, Jusqu’à il y a dix ans, une minorité s’intéressait à la politique africaine au Maroc. Certains pensent qu’elle n’existe pas, tandis que d’autres pensent qu’il s’agit d’une tentative d’intégration condamné à l’échec. Aujourd’hui, les dimensions de l’identité et de la diplomatie du royaume semblent évidentes et réussies. Le retour du Maroc au sein de l’Union africaine en 2017 et le soutien croissant des pays africains à reconnaître les caractéristiques marocaines du désert du Sahara ont fait prendre conscience de cette dynamique qui existe depuis de nombreuses années.
Adepte du soft power, le Maroc entend faire de ce dernier la composante ainsi que l’un des déterminants de sa stratégie d’alliance et de partenariat. L’émersion d’un nouveau paysage
1 Discours de SM Le Roi devant le 28ème Sommet de l’Union Africaine, Addis-Abeba- Janvier 2017
géopolitique mondial, consacrant la primauté des espaces intégrés, mène le Royaume du Maroc à s’interroger sur les moyens de consolider ses différents volets de coopérations.
Le schéma des relations de coopération et de partenariat, développé par le Maroc l’aposte aujourd’hui, au cœur des grands enjeux internationaux. Ergo, il requiert du Maroc de réadapter en permanence et en ténacité ses outils de déploiement de politique étrangère aux changements accélérés du monde sur le plan régional et mondial.
L’identité africaine du Maroc glane ses sources dans une longue histoire d’échanges culturels et commerciaux avec les pays sahariens et subsahariens, mais ce n’est qu’en 2011 qu’elle a véritablement fait l’objet d’une déclaration officielle dans la nouvelle constitution. D’ailleurs, le souverain est surnommé durant cette époque « Mohammed VI l’Africain » par la presse nationale et étrangère.
Il convient de dire que la diplomatie africaine du Maroc marque une redéfinition décisive de sa géopolitique régionale et continentale. Il s’agit d’une affirmation et reconnaissance internationale de l’identité africaine du royaume. Cette affirmation implique d’importantes transformations à l’échelle nationale. En effet, on constate que la presse nationale s’intéresse davantage, à l’histoire et à l’actualité africaine, et les acteurs culturels sont invités à créer des liens avec les artistes africains. D’autre part, les étudiants subsahariens sont encouragés à venir étudier au Maroc, et les acteurs associatifs marocains sont intégrés dans les réseaux de diplomatie parallèle d’ailleurs, une nouvelle politique migratoire a été mise en place afin de faciliter la régularisation et l’intégration des migrants subsahariens.
Dès lors, la diplomatie africaine du Maroc s’appuie sur deux approches, réaliste et constructive. Une approche réaliste car elle s’escrime à dépasser les clivages idéologiques afin de défendre de façon plus rationnelle et empirique les intérêts nationaux, et parce que le système décisionnel de la politique étrangère marocaine est centralisé autour du souverain, ce qui est un avantage de pouvoir réguler l’action individuelle des opérateurs économiques à des fins de politique étrangère. Mais elle reste constructiviste car elle repose sur la défense d’une identité de rôle à l’échelle internationale.
Certes de nombreux États dans le monde ont une identité: on retrouve les « Gendarme du monde », les « Défenseur des droits humains », et ceux avec une « Neutralité active ». L’identité du Maroc est plus qualifiée par la notion de « juste milieu » qui acquière une valeur politique au niveau des discours et logiques des différents décideurs marocains.
En effet, cette notion montre et prouve la volonté du Maroc d’être reconnu comme une figure de modération religieuse et politique, et surtout dans son rôle de passerelle entre différents champs géoculturelles, sur la base de sa propre identité nationale d’État multiculturel. C’est au nom de cette identité que le Royaume s’est concentré et retourné vers la coopération Sud-Sud en Afrique, en développant des diplomaties humanitaires, culturelles et religieuses.
En matière de politique étrangère du plan humanitaire, sa majesté le Roi reproduit les mêmes pratiques qu’au niveau national et ce avec des dons directs, la rencontre des populations et plus généralement un engagement personnel dans le développement social. L’incarnation de ce rôle et au niveau national ainsi qu’au niveau international forme la caractéristique principale de son style politique.
D’autre part, sur le plan religieux, le Maroc a entrepris la diffusion de son modèle d’encadrement d’enseignement et de pratique religieuse, présenté comme un instrument contre l’extrémisme, dans le cadre d’une « diplomatie de sécurité religieuse ». Celle-ci se singularise par la formation des imams de différents pays d’Afrique, simultanément à la formation militaire dans ces mêmes pays, ainsi que par l’institutionnalisation du soufisme et des réseaux confrériques régionaux.
L’implication du Maroc dans le domaine religieux n’a pu se matérialiser qu’avec cette possession du titre « commandeur des croyants » détenu par le souverain, grâce auquel les Etats lui reconnaissent ce leadership africain au niveau du champ religieux. La particularité de cette diplomatie de sécurité religieuse demeure dans sa dimension spécifiquement africaine, puisqu’elle a accompagné l’affirmation du royaume en tant que pays africain, au-delà de son caractère arabo- amazighe.
A cet égard, notre problématique est la suivante :
Quelle est la place du Soft Power au sein de la diplomatie que mène le Maroc en Afrique ?
Afin de répondre à cette problématique, nous examinerons, en premier lieu la diplomatie économique du Maroc en Afrique, par la suite nous aborderons, dans un second lieu l’influence du Maroc en Afrique.
Questions Fréquemment Posées
Quelle est la place du soft power dans la diplomatie marocaine en Afrique ?
Le soft power constitue aujourd’hui un pilier central de la politique étrangère marocaine, offrant au Royaume des leviers d’influence durables pour accompagner son ambition africaine.
Quels sont les principaux outils de la diplomatie marocaine en Afrique ?
À travers ses investissements économiques, ses partenariats Sud-Sud et ses actions culturelles, religieuses et humanitaires, le Maroc a progressivement consolidé son rôle de puissance régionale.
Quel événement a marqué le retour du Maroc dans l’Union Africaine ?
Le retour à l’Union Africaine en 2017 a marqué une étape clé, confirmant la volonté du Maroc d’ancrer son identité africaine et de renforcer son influence.