La méthodologie d’analyse financière révèle que la Gécamines, malgré ses défis de contre-performance, peut retrouver un autofinancement viable. Cette étude critique met en lumière des solutions fiscales innovantes, essentielles pour redresser l’entreprise publique et restaurer son rôle économique clé.
Université de Lubumbashi
Faculté des Sciences Économiques et de Gestion
Département de Gestion
Gestion financière
Mémoire présenté et défendu en vue de l’obtention du grade de licencié en Sciences économiques et de gestion
Impact de la contre-performance sur l’autofinancement d’une entreprise publique. Cause et effet. Cas de la Gecamines
Par
Mukere Kanyanduru Dieudonné
Directeur : Kaunda Mwanza Raphaël
Professeur associé
Année académique
2019-2020
Résumé du travail
Ce travail traite de l’analyse de l’autofinancement d’une entreprise publique ; pour ne pas être très exhaustif, nous avons choisi la Gécamines comme notre cadre empirique en vue de donner sens à notre étude.
Depuis une décennie, la situation de la Gécamines ne cesse de préoccuper plusieurs analystes tant économiques que financiers sur les aspects clés mettant en péril sa relance économique puisqu’il y a presqu’une décennie où elle ne réalise que des résultats non performants malgré les multiples efforts fournis par ses dirigeants.
La mission principale de ce travail est de faire ressortir les différents facteurs internes et externes qui occasionnent cette mauvaise gestion mettant en péril l’amélioration de l’autofinancement de la Gécamines et d’y apporter les pistes des solutions nécessaires pouvant permettre tant à l’Etat congolais de s’investir davantage dans sa politique fiscale qu’à ses dirigeants dans l’application d’un bon style de management, en vue de redonner à la Gécamines son image rayonnante de la décennie passée, celle d’être le poumon de l’économie du pays.
C’est ainsi que nous sommes parti avec le souci de comprendre deux préoccupations majeures à savoir : quels sont les facteurs expliquant la contreperformance de la Gécamines mettant en péril son autofinancement et comment l’Etat congolais peut jouer le rôle d’incitateur en vue de relever cette entreprise, qui, de plus en plus voit la menace de la faillite frappée à sa porte.
Face à ces problèmes, ce travail montre que la contreperformance de la Gécamines mettant en péril son autofinancement est expliquée principalement par les facteurs d’ordre managérial tel que la main d’œuvre non compétitive, le manque de contrôle efficace et de suivi dans la gestion, le mauvais style de management et le manque de transparence dans la gestion ; technique tel que le non renouvellement de l’outil de production et la baisse de la production mais aussi du facteur économique à savoir l’instabilité du taux de change (la dépréciation de la monnaie nationale) et la baisse de prix de métaux à l’échelle mondiale.
En se servant de la revue de littérature et de l’approche théorique, nous avons abouti à la conclusion selon laquelle ; pour relever la Gécamines, l’Etat congolais doit impérativement alléger les charges fiscales soit de façon partielle en appliquant un régime fiscal spécifique au taux réduit pour permettre à la Gécamines de réinvestir ses bénéfices au lieu de les distribuer ou de façon totale en supprimant toutes les charges fiscales qu’elle supporte actuellement pendant une période donnée en vue de faciliter son autofinancement mais ces charges seront payées progressivement à un taux et pendant une échéance préétablie lorsqu’elle redeviendra plus performante.
Mots clés : Analyse financière, autofinancement, capacité d’autofinancement, fiscalité, contreperformance, diagnostic financier.
Introduction Générale
Présentation du sujet
Le fonctionnement normal de l’entreprise génère de surplus monétaires que les spécialistes en gestion financière appellent autofinancement, cash-flow, capacité d’autofinancement ou marge brute d’autofinancement. (Quintart et Ziswiller, 2005)
Ceux-ci jouent un rôle très important soit au niveau de la vie financière de l’entreprise à travers l’assurance de son indépendance financière vis-à-vis des marchés financiers et sa croissance, soit au niveau de l’économie nationale à travers l’augmentation de la richesse nationale sous forme de PIB. (Quintart et Ziswiller, 2005)
L’entreprise étant le pivot central de l’économie, cherche à maximiser ses bénéfices et cette maximisation la pousse simultanément à rechercher son équilibre financier, sa performance financière, sa rentabilité des flux et sa gestion dans les risques ; de ceci, elle doit précisément définir ses objectifs et les mettre en œuvre par les moyens de sa politique.
Notons cependant que par les moyens de sa politique, elle doit tenir compte de son niveau d’emprunts, des apports des associés mais aussi de son autofinancement ; voilà pourquoi elle se fixe plusieurs objectifs entre autres :
- L’identification du modèle fondé sur l’efficacité économique de la rentabilité financière en vue de dégager des bénéfices qui permettent au budget de l’Etat d’encaisser des dividendes et des impôts ;
- L’accroissement de la productivité intérieure en vue d’augmenter l’offre ou la demande des biens et services ;
- Le soutien de la balance de paiements par la réduction des charges d’exploitation et l’interdiction des dépenses sans rapport avec l’activité de l’entreprise ;
- La contribution au bien-être social de la population et de ses travailleurs ;
- Assurer l’évaluation de l’autofinancement de maintien, de soutien et global pour la continuité des activités de l’entreprise. (Keyston, 2011)
Pour faire face à ses besoins de financement, l’entreprise utilise soit les ressources internes qui sont générées par l’activité de l’entreprise qui constitue la capacité d’autofinancement ou cash-flow ou marge brute d’autofinancement soit, elle se procure des ressources externes qui proviennent soit de l’augmentation du capital c’est-à-dire des apports réalisés par les associes soit par souscriptions d’emprunt soit par les subventions d’investissement qui lui permettront d’acquérir les investissements ou de financer des activités à long-terme.
L’autofinancement est l’un des surplus monétaires dégagés par l’entreprise, il est constitué de trois éléments essentiels à savoir les dotations aux amortissements, les dotations aux provisions et le résultat net.
Depuis une décennie, la Gécamines est confrontée par certains éléments qui l’empêchent d’être indépendante financièrement pour pouvoir financer à elle seule ses investissements, parmi lesquels nous trouvons les charges fiscales qui constituent l’élément capital dans l’analyse de l’autofinancement mais également de la mauvaise gestion interne occasionnant une contreperformance de l’entreprise dans la réalisation des résultats nets déficitaires.
Le souci de notre recherche est de pouvoir analyser l’impact de la contreperformance dans la gestion de la Gécamines en réalisant des bénéfices nets déficitaires sur son autofinancement mais également de chercher à comprendre l’incidence de la fiscalité que supporte la Gécamines sur sa capacité d’autofinancement, c’est pour cela que notre sujet de recherche s’intitule de la manière suivante « Analyse de l’autofinancement d’une entreprise publique cas de la Gécamines ».
Phénomène observé
Le phénomène observé est une situation réelle, un fait, un état de chose, une réalité observée qui est phénoménale c’est-à-dire qui sauterait aux yeux et se trouverait en dehors de ce qui est, selon les théories en vigueur ; cette observation faite par le chercheur devrait être phénoménale. (M’bayo Musewa, 2004)
De nos jours, la situation financière de la Gécamines dont l’Etat congolais est actionnaire principal, ne cesse de préoccuper tous les analystes économiques et financiers en affichant de plus en plus des résultats déficitaires, chose qui met en péril sa capacité à répondre favorablement à ses diverses conditionnalités internes.
En raison de l’évolution décevante du volume de cours des matières premières sur ces dernières années, la Gécamines continue de couvrir moins de 30% de ses charges globales à travers ses fonds propres.
Notons à cet effet que les résultats qu’a affiché la Gécamines au cours des années de notre recherche ne lui ont pas permis d’être indépendante financièrement, ce qui s’explique non seulement par sa production jugée insuffisante mais aussi par la part de la fiscalité sur sa valeur ajoutée, la baisse des métaux à l’échelle mondiale et une forte inflation de l’économie nationale qui sont des facteurs directs mettant en cause son autofinancement.
Après avoir parcouru plusieurs états financiers de la Gécamines, nous avons remarqué qu’elle n’a pas la capacité de pouvoir financer à elle seule son activité ainsi que ses investissements à l’aide de ses propres moyens financiers expliqué par les résultats déficitaires soit de – 82 866 286 CDF en 2014, de -142 385 318 CDF en 2015, de -19 456 976 CDF en 2016, de –
288 572 720 CDF en 2017 et une amélioration en 2018 soit de 148 911 840 CDF ; cette situation l’empêche de ne point avoir la liquidité, la flexibilité et rend difficile à l’entreprise de pouvoir contracter des crédits auprès des institutions financières.
Question de départ
L’objet de notre démarche se résume à la compréhension de la rationalité qui justifie le comportement de l’évolution de l’autofinancement de la Gécamines.
Ceci nous conduit à formuler la question de départ qui constitue un premier moyen de mise en œuvre, nous permettant de formuler quelque peu nos idées dans l’optique de préciser notre objectif de recherche en suivant une ligne directrice dans la suite du travail afin d’éviter la dispersion. (Sem Bimbi, 2018)
Cependant, la question de départ de notre étude est formulée de la manière suivante :
- L’autofinancement que réalise la Gécamines, contribue-t-elle à l’épanouissement de son indépendance financière ?
Questions Fréquemment Posées
Quels sont les facteurs de contre-performance de la Gécamines?
Les facteurs de contre-performance de la Gécamines incluent des problèmes managériaux tels que la main d’œuvre non compétitive, le manque de contrôle efficace et de suivi dans la gestion, le mauvais style de management et le manque de transparence dans la gestion, ainsi que des facteurs techniques et économiques.
Comment la fiscalité impacte-t-elle l’autofinancement de la Gécamines?
La fiscalité impacte l’autofinancement de la Gécamines en alourdissant ses charges fiscales, ce qui limite sa capacité à réinvestir ses bénéfices et à améliorer sa situation financière.
Quelles solutions fiscales sont proposées pour améliorer l’autofinancement de la Gécamines?
Les solutions fiscales proposées incluent l’allègement des charges fiscales, soit partiellement par un régime fiscal spécifique à taux réduit, soit totalement en supprimant toutes les charges fiscales pendant une période donnée.