Les meilleures pratiques approvisionnement bois révèlent une réalité alarmante : seulement 16% du bois sur le marché d’Abidjan provient de sources légales. Cette étude met en lumière les causes profondes de cette situation et propose des solutions innovantes pour une gestion durable des ressources forestières.
DISCUSSION ET ACTIONS CORRECTIVES
Discussion
Cette étude a permis d’obtenir cinq (05) principaux résultats : (i) le District Autonome d’Abidjan à 151 dépôts de vente de bois débité dont les plus importants sont situés dans les communes populaires de Yopougon (35) et d’Abobo (33) ; (ii) 88% des commerçants de bois sont d’origine Nigérienne ; (iii) le marché de bois est approvisionné de 16% par les scieries ;
(iv) lors de l’approvisionnement du marché local, le bois légal est plus cher que le bois illégal ; (v) pour le commerçant, le bois illégal est plus rémunérateur que le bois légal lors de l’approvisionnement du marché local.
Effectif des dépôts de vente de bois
Dans la zone d’étude, 151 dépôts de vente de bois débité ont été recensés. Ils ne sont pas repartis équitablement dans les communes et sous-préfectures du District Autonome d’Abidjan. Les communes les plus peuplées enregistrent plus de dépôts installés. Ces résultats sont proches de ceux de Kouadio (2020). Il en a identifié 153.
La légère différence s’expliquerait par la zone d’étude. Cet auteur a parcouru le Sud qu’il a constitué des régions du District d’Abidjan, de La Mé, de l’Agnéby-Tiassa, du Gbôklé, des Grands Ponts, du Lôh- Djiboua et du Sud-Comoé. Alors que cette étude s’est faite exclusivement dans le District Autonome d’Abidjan. La différence constatée pourrait également s’expliquée par la méthodologie employée.
En fait, cette étude a procédé par un recensement tandis que celle de cet auteur s’est basée sur une prospection (Beligné, 2017).
Nationalité des commerçants de bois débité
Le monopole du commerce du bois est tenu par les Nigériens à 88%. Un seul Ivoirien a été identifié dans la commune d’Anyama. Cela pourrait trouver plusieurs explications. D’abord, ces activités ne susciteraient pas l’attention des nationaux. Ensuite, les pouvoirs publics n’encourageraient pas suffisamment les nationaux à exercer ces métiers. Enfin, une stratégie de financement serait mise en œuvre par ces immigrés afin de capter toute la production disponible des scieries. Ces résultats sont conformes à ceux des travaux de (OCDE & OIT, 2018). Elles déclarent que les immigrés nigériens sont à majorité de sexe masculin, alphabétisé à 78% et ont le monopole de la vente du bois en Côte d’Ivoire.
Taux d’approvisionnement du marché local en bois d’origine légale
Les demandes d’approvisionnement du marché local sont comblées à 16% par les scieries. Malheureusement ce bois est souvent de mauvaise qualité. Le bois de bonne qualité est exporté afin de maximiser les profits desdites scieries. Le marché local s’alimente en bois d’origine illégale pour la satisfaction des consommateurs. Ces résultats sont proches de ceux de (Louppe & Ouattara, 2013), annonçant 10%. Tsanga & Cerutti, (2020) estiment que ce volume de bois serait compris entre 10 et 20% car les statistiques disponibles divergent et ne permettent pas de l’attester avec certitude.
Coût du bois d’origine légale
Le bois d’origine légale est plus cher que celui issu du sciage clandestin. Il est entre 12 et 56% majoré par apport à la valeur de ce dernier. Ces résultats, même s’ils montrent la cherté du bois légal, diffèrent de ceux de (Tsanga & Cerutti, 2020), qui les situent entre 70 et 80%.
Cela s’expliquerait par le fait que ces auteurs ont pris en compte des essences qui ne sont pas les plus vendues sur le marché : Sipo, Makoré, Acajou. Également, ils auraient considéré le prix de revient de production. Alors que, la présente étude s’est appuyée sur les prix pratiqués sur le marché.
Rentabilité du bois d’origine illégale
Le commerce du bois illégal est plus rentable que celui du bois légal, en faveur des commerçants de bois débité. Cette observation est identique à celle de (Tsanga & Cerutti, 2020).
Propositions d’amélioration de l’approvisionnement en bois légal
L’amélioration proposée est faite à partir des problèmes et des solutions recueillies par l’enquête. Le plan d’action qui suit est scindé en trois (03). En premier lieu, il est proposé le plan d’action d’urgence (PA-U) pour les causes dont la note est élevée (Tableau XXIII). En deuxième lieu, il y a le Plan d’action secondaire (PA-S) pour celles ayant une note moyenne (Tableau XXIV) et en troisième lieu, le plan d’action tertiaire (PA-T) pour une faible note (Tableau XXV).
Tableau XXIII : Plan d’actions d’urgence (PA-U).
| Tableau XXIII : Plan d’actions d’urgence (PA-U) | |
|---|---|
| Parameter/Criteria | Description/Value |
| Objectifs | À définir |
| Actions | À définir |
| Indicateurs | À définir |
| Responsables | À définir |
Source : Auteur, 2022 ; à partir des données d’enquêtes
Tableau XXIV : Plan d’actions second (PA-S).
| Tableau XXIV : Plan d’actions second (PA-S) | |
|---|---|
| Parameter/Criteria | Description/Value |
| Objectifs | À définir |
| Actions | À définir |
| Indicateurs | À définir |
| Responsables | À définir |
Source : Auteur, 2022 ; à partir des données d’enquêtes
Tableau XXV : Plan d’actions tertiaire (PA-T).
| Tableau XXV : Plan d’actions tertiaire (PA-T) | |
|---|---|
| Parameter/Criteria | Description/Value |
| Objectifs | À définir |
| Actions | À définir |
| Indicateurs | À définir |
| Responsables | À définir |
Source : Auteur, 2022 ; à partir des données d’enquêtes
Conclusion partielle
Cette étude a permis d’obtenir 05 résultats majeurs. Ils mettent en lumière les 11 difficultés recensées lors de l’enquête. Ces difficultés seraient à l’origine du dysfonctionnement d’approvisionnement du marché local en bois débité d’origine légale. Pour y remédier, les plans d’action ci-dessus, dressés par ordre d’urgence en 3 tableaux, proposent des livrables en janvier 2024. Ces tableaux ont chacun 4 colonnes montrant les objectifs, les actions, les indicateurs et les responsables nécessaires à la mise en œuvre des plans d’action.
CONCLUSION GÉNÉRALE
Le marché local de bois débité peine à satisfaire la demande de ses clients avec du bois d’origine légale. Alors, dans le but d’y proposer des solutions pratiques, une analyse de son approvisionnement à été faite dans le District Autonome d’Abidjan.
Ainsi, la population des 151 dépôts de vente de bois et celle de 25 scieries ont été enquêtées. Les données obtenues ont été analysées à l’aide de trois (O3) méthodes d’analyse. Les analyses descriptive et SWOT ont servi à cerner l’environnement interne et externe de cette activité. Le vote pondéré à servi à identifier et évaluer les solutions concrètes et proposer des plans d’actions.
Il en ressort que les scieries exportent presque la totalité de leurs productions de bois au détriment de ce marché. Les commerçants locaux n’ont d’autres choix que de s’approvisionner en bois d’origine illégale, qui finalement leur est plus rentable. Cependant, il serait possible de protéger d’avantage la forêt de Côte d’Ivoire par un meilleur engagement des pouvoirs publics.
Cela se fonderait sur (i) l’amélioration du rendement de la transformation du bois, (ii) la récupération des rebuts de l’exploitation industrielle et (iii) la valorisation des déchets de bois générés par les scieries. Il est donc important d’envisager des recherches sur les volumes exacts que ces solutions pourraient permettre de gagner et leurs impacts sur la préservation de la forêt.
Questions Fréquemment Posées
Quel est le pourcentage de bois d’origine légale sur le marché local d’Abidjan ?
Le marché local est approvisionné à 16% par des scieries en bois d’origine légale.
Pourquoi le bois d’origine légale est-il plus cher que le bois illégal ?
Le bois d’origine légale est entre 12 et 56% plus cher que le bois issu du sciage clandestin.
Qui domine le commerce du bois à Abidjan ?
88% des commerçants de bois dans le District Autonome d’Abidjan sont d’origine nigérienne.