Les meilleures pratiques d’audit révèlent des insights surprenants sur l’impact des rapports d’audit dans les décisions financières. Cette recherche met en lumière comment ces documents peuvent transformer les relations entre dirigeants, actionnaires et créanciers, avec des implications cruciales pour le marché tunisien.
Méthodologie de recherche
Au cœur de ce dispositif méthodologique réside d’élaboration des documents destinés au groupe d’utilisateurs sélectionné. Un modèle d’analyse doit être également établi pour traiter les données recueillies lors de l’observation, et permettre une synthèse des résultats de l’étude.
Elaboration des séries de documents
En premier lieu, les dossiers fictifs d’allocation de crédit ou d’analyse d’investissement sont élaborés. Ils doivent correspondre aux documents effectivement rassemblés par les professionnels dans le cadre de l’exercice habituel de leur fonction. Le contenu des cas ainsi présentés lors de l’enquête varie donc selon les pratiques développées dans le contexte de l’étude.
Par souci de réalisme, les cas débutent en général par une description rapide de l’entreprise, de son activité et de son environnement. Une série d’informations est ensuite proposée, qui développe les renseignements financiers traditionnellement demandés aux clients (bilan, compte de résultat, comptes prévisionnels…). Enfin, le travail demandé à chacun des individus interrogés est exposé en dernière partie.
Les caractéristiques de l’entreprise analysée varient en fonction des objectifs de l’étude. Mais, les auteurs présentent le plus souvent une entreprise de taille moyenne, de capital important mais non dispersé, qui évolue dans un contexte économique connu et stable. Les cas fictifs correspondent ainsi aux demandes pour lesquelles les banquiers sont le plus fréquemment sollicités dans le cadre de leur activité quotidienne.
Ainsi, Libby (1979). Gul (1987), Robertson (1988) et Randall, Lasalle et Anandarajan (1997) ont défini plusieurs groupes d’entreprises fictives ; elles se distinguent par, le niveau de richesse des informations complémentaires fournies sur leur situation, qui développe l’incertitude exprimée par les auditeurs.
Houghton (1983), lui, il a élaboré trois dossiers expérimentaux différents : le cas d’une entreprise n’ayant pas fait l’objet d’un audit, celui d’une société dont les comptes ont été certifiés sans réserves, et celui, enfin, d’une entreprise dont les états financiers ont donné lieu à une réserve d’audit.
Estes et Reimer (1977) ont formé deux cas de sociétés fictives une société dont le rapport d’audit est standard sous la forme courte « clean opinion» et l’autre ayant un rapport d’audit avec la réserve de type « except for ».
De même Firth (1980) a bâti deux cas d’entreprises fictives l’une saine et l’autre rencontrant des difficultés de trésorerie et de solvabilité. Pour chacune d’entre elles, quatre situations possibles sont envisagées selon la nature du rapport rédigé par les auditeurs.
Enfin, plusieurs chercheurs ont choisi d’étudier le cas d’une seule entreprise fictive, en posant un questionnaire concernant cette société à la population des banquiers ou des analystes financiers composant l’échantillon. C’est le cas notamment de Johnson et Pany (1984), Soltani (1996) et Bamber et Stratton (1997).
Ainsi, la constitution des dossiers fictifs représente une étape délicate dans le déroulement de cette méthodologie ; elle doit permettre d’apporter des éléments de réponse à toutes les questions soulevées par l’étude, tout en garantissant à la démarche expérimentale un degré de réalisme optimal.
Une fois les dossiers constitués, il revient au chercheur de constituer l’échantillon des professionnels auxquels il souhaite les soumettre.
Constitution de l’échantillon
Dans le cas des recherches menées sur la réaction des banquiers ou analystes financiers en situation d’allocation de crédit ou de conseil financier, l’échantillon est constitué de banquiers et d’analystes financiers expérimentés, compétents et surtout spécialistes de l’activité de crédit dans de grandes banques commerciales.
Des analystes financiers de niveau de qualification similaire sont également sollicités.
Le plus souvent, le chercheur prend contact directement avec un responsable administratif (haut placé dans la hiérarchie) d’un ou plusieurs établissements financiers. S’il est d’accord pour engager son institution dans l’étude, il se charge d’identifier, parmi ses collaborateurs, ceux qui participeront à l’expérience.
La taille de l’échantillon dépend des moyens mis en oeuvre pour l’étude, et du succès des démarches ainsi engagées auprès des professionnels elle varie donc très nettement en fonction des travaux.
Libby (1979) et Gul (1987) ont mené leur recherche auprès d’un échantillon de taille relativement faible (respectivement 30 et 31 banquiers, issus de quatre et dix grandes banques commerciales). Dans l’étude de Soltani (1996), sur les 350 personnes destinataires des questionnaires, 52 responsables de crédit et 32 analystes financiers ont répondu avec un taux de réponse de 24%.
Bamber et Stratton (1997) et Johnson et Pany (1984) ont analysé les opinions de respectivement 77 et 119 banquiers. Houghton (1983) et Randall, lasalle et Anandarajan (1997), quant à eux, ils ont respectivement retenu 247 et 490 analystes- crédits expérimentés pour participer à leurs travaux.
Pour un échantillon de taille plus grande, Estes et Reimer (1977) ont choisi de travailler avec 1000 banquiers. Aussi, Firth (1980) a sélectionné 2200 banquiers et analystes financiers.
Enfin, Day (1986), Courtis (1992), Arnold et Moizer (1984), et Robertson(1988), leur étude a été réalisée en adressant des questionnaires à respectivement 100,250,300 et 1000 analystes financiers.
La taille de l’échantillon sélectionné pour l’étude varie donc beaucoup en fonction des auteurs, et elle conditionne ensuite le déroulement de la phase expérimentale.
Déroulement de la phase expérimentale
Selon le nombre de personnes qu’i décide d’impliquer dans son étude le chercheur devra définir les conditions dans lesquelles la phase expérimentale doit se dérouler.
Si la taille de l’échantillon et la disponibilité du chercheur le permettent, le travail qui est attendu des individus sélectionnés est réalisé lors des séances d’enquêtes ; dans le cas contraire, les échanges sont réalisés par voie postale.
Ainsi Gul (1987), par exemple, a participé personnellement au déroulement de l’étude auprès des 31 banquiers sélectionnés.
Un nombre d’individus plus important ou une moins grande disponibilité de l’auteur, rendent cette animation personnelle quasiment impossible : le chercheur organise alors le plus souvent une réunion dans chacun des établissements concernés, pour préciser le principe de l’étude et les modalités de son déroulement.
Un feuillet est ensuite transmis par distribution interne à chaque intéressé avec le détail des instructions et de la présentation des différentes caractéristiques de l’entreprise. C’est ainsi qu’ont procédé Libby (1979) et Houghton (1983).
Dans le cas d’échantillons importants, le chercheur est contraint d’opérer par voie postale, comme a dû le faire Firth (1980) pour contacter plus de 2000 Professionnels.
En ce qui concerne le détail de l’expérience, les sujets sont amenés dans un premier temps à exprimer leur accord ou leur désaccord sur le prêt demandé par l’entreprise, ils doivent ensuite préciser le montant du prêt qu’ils seraient prêts à allouer à la société, ainsi que le taux d’intérêt qui lui est associe.
Après cette phase expérimentale, il ne reste alors plus au chercheur qu’à rassembler et analyser les données ainsi recueillies pour enfin procéder à la synthèse des résultats obtenus.
Questions Fréquemment Posées
Quelles sont les étapes de la méthodologie de recherche pour un rapport d’audit?
Au cœur de ce dispositif méthodologique réside l’élaboration des documents destinés au groupe d’utilisateurs sélectionné, ainsi qu’un modèle d’analyse pour traiter les données recueillies.
Comment sont constitués les dossiers fictifs pour l’audit?
Les dossiers fictifs d’allocation de crédit ou d’analyse d’investissement sont élaborés pour correspondre aux documents effectivement rassemblés par les professionnels dans le cadre de leur fonction.
Qui compose l’échantillon dans les recherches sur l’allocation de crédit?
L’échantillon est constitué de banquiers et d’analystes financiers expérimentés, compétents et spécialistes de l’activité de crédit dans de grandes banques commerciales.