Les défis et solutions financières des banques tunisiennes révèlent des résultats surprenants : malgré des innovations prometteuses, la performance reste inégale. Cette étude met en lumière les facteurs clés qui influencent la rentabilité, offrant des perspectives essentielles pour les acteurs du secteur.
Les Outils de mesure de la performance financière
Après avoir présenté un aperçu théorique sur le concept de performance et ses implications dans la section précédente, différents outils de mesure seront inventoriés dans cette section.
Selon une revue de la littérature sur les déterminants de la rentabilité bancaire (Athanasoglou et al. 2008, Barros et al. 2007, Ben Naceur 2003,…), la performance bancaire est affectée par des variables externes et d’autres internes de nature quantitative.
La littérature suggère que plusieurs facteurs sont susceptibles d’influencer la rentabilité des banques. Les principaux outils de mesure de la performance bancaire restent, la taille de la banque et les économies
16Amblard M. (2007), « Performance financière : vers une relecture critique du résultat comptable », page 8
17 Besassi Imen, «Les déterminants de la performance des entreprises », 2007, Page 31
d’échelle (Bonin et al. 2003; Ben Fredj 2004), la concurrence (Beck, 2006; Sghaier 2009), la part de marché (Sghaier, 2009), la participation de l’Etat (Mamoghli 2010)…
Les outils de mesure internes
- Le ratio de capital
Le ratio de capital est défini comme un avantage concurrentiel. Il est calculé de la manière suivante :
Ratio de capital capitaux propres total d’actifs
Le niveau de capitaux propres d’une banque reflète son autonomie financière car au fur et à mesure que le niveau de fonds propres détenu par la banque augmente, le besoin de financement à long terme diminue.
En fait, les banques dont la capitalisation est importante réduisent le risque de se trouver en faillite. Cela a pour effet qu’ils réalisent probablement moins de profits mais assurent leur pérennité.
D’autre part, le niveau de fonds propres a un impact à la fois sur le niveau des investissements et sur son activité financière (par exemple la politique de crédit, la nature des produits/ services offerts aux clients….).
- Le ratio de liquidité
Le ratio de liquidité se calcule de la manière suivante :
Ratio de liquidité Actifscourants
Passifs courants
Plus ce ratio est élevé, plus la banque pourrait faire face à ses engagements à long terme.
Note : les actifs liquides se constituent de prêts au jour le jour, les avoirs en caisses et les titres cotés sur le marché.
Les outils de mesure externes
- La rentabilité
Pour exprimer l’évolution de la rentabilité, deux critères sont les plus souvent utilisés : le coefficient de rentabilité économique (Return on Asset ROA) et le coefficient de rentabilité financière (Return on Equity ROE).
La différence entre les deux mesures est que la première s’intéresse à la valeur globale de la banque, autrement dit la rentabilité économique. Alors que la seconde permet d’apprécier la performance du point de vue des actionnaires.
- Coefficient de rentabilité économique
Le coefficient de rentabilité économique (Return On Assets ROA) ou encore « rentabilité des actifs » est une mesure générale de rentabilité qui reflète la marge de profit ainsi que l’efficacité de l’institution.
Celle-ci mesure en pourcentage le rapport entre le résultat net et le total d’actifs. Plus simplement, elle mesure la façon dont l’institution utilise ses actifs.
Avec :
ROA Pr ofit net
Total actifs
∆ est la variation entre t et (t-i) et c’est dû au fait que l’adoption d’une innovation financière est un processus cumulatif de n années.
Cet indicateur permet de donner une indication sur la capacité des actifs à générer des revenus. En effet, plusieurs études telles que l’étude de Mouldi et al. (2011) qui utilise la ROA comme un outil de mesure de la performance bancaire.
Ils constatent que l’activité principale des banques tunisiennes reste la principale source de leurs revenus.
- Coefficient de rentabilité financière
Le coefficient de rentabilité financière (Return on Equity ROE) ou encore « rentabilité des capitaux propres » est une notion économique d’inspiration anglo-saxonne.
Celle-ci mesure en pourcentage le rapport entre le résultat net et les capitaux propres investis par les actionnaires.
Ce coefficient peut être calculé selon différentes méthodes :
1ère méthode :
ROE RN
Capitaux
propres
Avec : RN = résultat net
∆ est la variation entre t et (t-i)
2ème méthode :
ROE MP RA LF
Avec : MP : Marge de profit = Bénéfices nets après impôt / Revenus totaux
RA : Rendement de l’actif= Revenus totaux / Actifs totaux moyens LF : Levier financier = Actifs totaux moyens/ Fonds propres moyens
Cet indicateur est souvent considéré comme l’un des plus importants des ratios financiers. Il mesure la capacité d’une entreprise à générer des profits à partir de ses capitaux propres nets (capitaux moins dettes).
Cela permet de voir comment une entreprise génère de la croissance avec chacun des euros investis. Cependant, toutes les entreprises ayant un ROE élevé ne font pas forcément de bons investissements.
Certaines ont un ROE élevé car elles ne requièrent que peu de capitaux propres (cabinet de conseil, par exemple).
Comme beaucoup de ratios financiers, le ROE ne prend son sens que lorsqu’on compare des entreprises d’un même secteur. Un ROE élevé ne donne aucun bénéfice immédiat.
- L’efficacité (EF)
L’efficacité est notée EF. Plusieurs études ont utilisé l’efficacité comme un indicateur de performance voir Mabrouk et Mamoghli (2010), Barros et William (2007).
Par ailleurs, les résultats figurant dans l’étude de Mabrouk et Mamoghli (2010) montrent que l’adoption d’innovations de produit n’a aucun effet sur l’efficacité.
En outre, cette dernière selon ces auteurs n’a aucun impact sur l’adoption d’innovations de produits.
EF Frais générauxRe venu net d‘exploitation
Avec : ∆ est la variation entre t et (t-i)
- La diffusion
Elle est notée Spr (Spread), cette variable se définit comme la variation de l’écart entre t et (t-i). La propagation étant la différence entre le taux d’emprunt sur les prêts accordés et ceux payés sur les dépôts collectés.
Autrement dit, c’est l’écart entre le taux prêteur et le taux emprunteur. Selon multiples études tel est le cas de Mabrouk et Mamoghli (2010) la diffusion élevée a un impact positif important sur l’imitation des nouveaux produits concernant l’activité traditionnelle d’intermédiation.
C’est parce qu’il est susceptible d’augmenter la marge d’intermédiation des banques s’ils adoptent plus d’innovations appartenant à leur activité principale.
En outre, la diffusion permet à la banque de protéger son risque de crédit avec la constitution des dispositions pour des dettes douteuses, qui augmente son incitation pour développer d’abord son propre système d’appréciation de risque (à un niveau 5%).
Spr int érêts payés par emprunteurs prêts int érêts payés aux prêteurs dépôts
Avec : ∆ est la variation entre t et (t-i)
- Le risque
Le risque est une exposition à un danger potentiel, inhérent à une situation ou une activité. La définition la plus courante du « risque » évoque « le danger éventuel plus ou moins prévisible ».
Ce caractère de prévisibilité étant déterminant pour le gestionnaire qui souhaite agir en amont de la survenue même du danger.
En fait, l’évaluation des risques est le facteur déterminant de toute prise de décision du gestionnaire. En s’appuyant sur plusieurs études, à l’instar de celle de Mamoghli et Mabrouk (2010) qui utilisent le risque comme une mesure de performance des banques, on distingue qu’il s’agit d’une relation inverse entre le risque et la performance.
En d’autres termes, un niveau élevé de risque se traduit par une dépréciation au niveau de la performance bancaire et vice versa.
R Pr êts en souffranceTotal des prêts
Avec : R : risque
∆ est la variation entre t et (t-i)
- La part de marché
La part de marché d’une entreprise est le chiffre qui traduit la position que l’entreprise occupe sur son marché, elle est notée MS (Market share) et elle correspond à la part d’activité du marché (en volume ou en valeur) réalisée par l’entreprise.
Généralement, La part de marché permet de refléter pour l’entreprise à la fois la fidélité de sa clientèle, sa position de force vis à vis de ses clients et fournisseurs ainsi que son attractivité.
Pour mesurer la performance des banques, plusieurs chercheurs ont utilisé la part de marché en tant qu’indicateur de performance notant le cas de Mamoghli et Mabrouk (2010).
Ils ont conclu que le développement de nouvelles technologies permet aux banques de générer la
fidélité des clients et même d’attirer d’autres clients potentiels, et, ainsi, renforcer leur position sur le marché afin d’accroître une part de marché importante.
crédits garanties par Total des crédits garanties
MS
la banque en question
Avec : ∆ est la variation entre t et (t-i)
- La valeur marchande
par toutes les banques
C’est Le prix le plus élevé estimé qu’un acheteur paierait et un vendeur accepterait pour un actif dans un marché ouvert et concurrentiel.
D’un point de vue comptable, c’est le coût de remplacement d’une action obtenu en déduisant la réalisation estimée et les coûts estimés.
En fait, la valeur marchande est utilisée comme un indicateur de mesure de performance des banques et elle est notée MV (Market Value).
Des multiples chercheurs ont utilisé cet indicateur pour mesurer la performance bancaire à l’exemple de Lieven Baele, Olivier De Jonghe et Rudi Vander Vennet (2007).
Selon ces chercheurs, si une banque possède des avantages comparatifs qui ont un impact positif sur sa performance à long terme, cela devrait être reflété sur sa valeur de marché.
La valeur de marché d’une banque est égale à la valeur actuelle des bénéfices que la banque s’attendait à gagner.
En outre, Mamoghli et Mabrouk (2010) ont eu recours à la valeur marchande comme une mesure de performance bancaire et ils ont conclu que cette valeur n’est pas significative (au niveau de 10% des activités traditionnelles) et ce en raison du fait que les banques tunisiennes ont encore du mal à
contrôler leur risque de crédit.
MV valeur marchandevaleur comptable des actions
Avec : ∆ est la variation entre t et (t-i)
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17 Besassi Imen, «Les déterminants de la performance des entreprises », 2007, Page 31 ↑
Questions Fréquemment Posées
Quels sont les principaux outils de mesure de la performance bancaire?
Les principaux outils de mesure de la performance bancaire incluent la taille de la banque, les économies d’échelle, la concurrence, la part de marché et la participation de l’État.
Comment se calcule le ratio de capital d’une banque?
Le ratio de capital est calculé comme suit : Ratio de capital = capitaux propres / total d’actifs.
Qu’est-ce que le coefficient de rentabilité économique (ROA)?
Le coefficient de rentabilité économique (Return On Assets ROA) mesure le rapport entre le résultat net et le total d’actifs, reflétant ainsi la marge de profit et l’efficacité de l’institution.