Le cadre théorique de l’entretien révèle des mécanismes de défense insoupçonnés dans la communication interculturelle congolaise. En combinant méthodologies qualitative et quantitative, cette recherche offre des perspectives novatrices, essentielles pour comprendre les dynamiques socioculturelles en jeu.
- Construction du « guide d’entretien »
Il s’agit dans ce paragraphe de présenter le « guide d’entretien » qui orientera les entretiens sur terrain. Pour ce faire, nous allons décrire la méthodologie de construction de cet instrument.
Cette méthodologie se fonde sur le rappel de l’opérationnalisation des concepts à étudier, la création ou génération des « thèmes » sous-forme de « cas ou situations » et la description de l’instrument lui-même.
Ces étapes sont l’inspiration du « paradigme de Churchill sur la méthode classique de développement d’échelles de mesure »397 et des travaux de psychométrie traitant de la théorie de mesure de Rensis Likert (1932), Edwin E. Ghiselli (1964), Jum C. Nunnally (1970) et Anne Annastasi (1994).
- Création des thèmes de discussion ou situations émergentes
Il s’agit dans ce paragraphe de générer les « cas » appelés aussi « problématiques » ou « situations émergentes » qui feront l’objet de communication avec les acteurs lors de l’enquête de terrain.
On entend par « problématique », ce «qui a un caractère hypothétique ou énigmatique»398.
Mais auparavant, il est intéressant de rappeler que le « mécanisme de défense sociale » et la « communication » que nous avons opérationnalisés dans les deux premiers chapitres constituent des concepts spécifiques qui nous servent de matériaux d’analyse des phénomènes sous examen.
Selon la logique d’Alex Mucchielli399, ces deux concepts sont des concepts lâches appartenant à une théorie aussi lâche dès le départ, la « communication interculturelle ».
C’est à partir de ces concepts spécifiques que sont construits des outils de collecte de données de notre travail.
A propos du premier concept relatif au mécanisme de défense socioculturelle, un total de vingt sous-composantes a été identifié dans la revue de la littérature au niveau du deuxième chapitre du travail.
Il s’agit de la projection par assimilation de la pensée, le déplacement, l’interprétation subjective (la rationalisation), la perception et la mémoire sélectives, la scotomisation, l’altérité, la dissymétrie, le jugement potentiel, le conformisme, la déviance, l’agentisation, la déroutinisation, la discrimination liée à l’appartenance communautaire, la remise en cause de l’autorité, la formation réactionnelle, l’alibi culturel, la construction idéologique d’exclusion interculturelle, l’identification et la protection ethniques, la perversion démocratique et la résistance au changement.
Pour ce qui est du deuxième concept, communication, la même revue de la littérature nous a permis de dégager deux sous-composantes observables dans une communication interculturelle, à savoir : la communication généralisée et la contextualité situationnelle.
Ces sous-composantes sont des expressions par lesquelles sont exprimés les mécanismes de défense socioculturelle.
Chacune de ces sous-composantes a été définie de manière précise et sans équivoque à la lumière de notre cadre conceptuel en termes d’indicateurs.
D’après l’approche choisie, celle constructiviste, ces modalités sont jusque là imprécises et doivent pouvoir être précisées, au cas par cas, au cours de la recherche par le principe de récursivité et celui de l’expérimentation de la connaissance.
Ainsi pour anticiper les événements, nous avons, à partir de ces éléments, construit des questions sous forme de problèmes ou situations émergeantes à partir desquels nous allons devoir collecter les discours des sujets qui seront analysés en termes de communications généralisées.
Celles-ci étant recueillies, nous allons alors déduire les éléments de la contextualité situationnelle de chaque mécanisme de défense.
Le tableau n°07 présente ces problématiques sous forme de « thèmes » qui feront l‘objet de discussion avec les enquêtés.
Tableau n°07 : Déduction des situations émergentes (problématiques) à partir des indicateurs comportementaux (culturèmes)400
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| Tableau n°07 : Déduction des situations émergentes (problématiques) à partir des indicateurs comportementaux (culturèmes) | |
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| Paramètre/Critère | Description/Valeur |
| Tableau de référence | Tableau synoptique n°05 |
400Ce tableau est construit à partir des éléments du tableau synoptique n°05.
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397 CHURCHILL, G.A., « A Paradigm for Developing Better Measures for Marketing Constructs », in Journal of Marketing Research, 16 : 1, Feb. 1979, pp. 64-73. ↑
398 NERVAL, G. (de), Illuminés, Paris, Edition Originale, 1852, p. 204. ↑
399 MUCCHIELLI, A. et NOY, C., op.cit, pp. 39-40. ↑
400 Ce tableau est construit à partir des éléments du tableau synoptique n°05. ↑
Questions Fréquemment Posées
Comment construire un guide d’entretien efficace en communication interculturelle ?
Il s’agit de présenter le « guide d’entretien » qui orientera les entretiens sur terrain, en décrivant la méthodologie de construction de cet instrument.
Quels sont les mécanismes de défense socioculturelle identifiés dans la communication interculturelle ?
Un total de vingt sous-composantes a été identifié, incluant la projection par assimilation, la rationalisation, la mémoire sélective, et la discrimination liée à l’appartenance communautaire.
Quelles sont les sous-composantes observables dans une communication interculturelle ?
Les sous-composantes observables sont la communication généralisée et la contextualité situationnelle, qui expriment les mécanismes de défense socioculturelle.