Comment l’approche méthodologique transforme la communication interculturelle au Congo ?

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🏫 Institut Facultaire des Sciences de l'Information et de la Communication - Département du 3ème Cycle
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) - 2014
🎓 Auteur·trice·s
PATA KIANTWADI David
PATA KIANTWADI David

L’approche méthodologique en communication révèle des mécanismes de défense socioculturelle souvent méconnus dans le contexte congolais. Cette recherche innovante, alliant psychologie interculturelle et méthodologies mixtes, offre des perspectives cruciales pour comprendre les dynamiques de communication interculturelle.


      1. Nationalité de l’acteur social
        1. Définitions

De prime abord, il est important de signaler avec Patrick Weil266 que la nationalité n’est pas une notion purement juridique, elle est beaucoup plus complexe dans sa détermination.

De ce fait, dans les périodes de crise, la nationalité devient un enjeu central, car elle est une notion fédératrice en ce qu’elle représente l’essence du sentiment d’appartenance à une nation, et plus particulièrement à une communauté, voire une grande famille avec les risques que cela comporte et les dérives que cela a pu entraîner.

Elle est ainsi éminemment politique, ce qui explique qu’elle ait, au cours de l’histoire, fait l’objet de nombreuses évolutions sujettes aux besoins des pouvoirs politiques selon les périodes et les gouvernements.

265Université de Laval, République Démocratique du Congo, p. 1, document téléchargé le 02 avril 2013, URL : http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/czaire.htm

266WEIL, P., Qu’est-ce qu’un français ? Histoire de la nationalité française de la Révolution à nos jours, Paris, Grasset, 2002, p. 139.

Dans cet entendement, la nationalité peut être définie comme étant un « ensemble de personnes ayant des caractères communs (de race, de culture et de langue), rendant souhaitable qu’ils aient leur État propre ou bénéficiant de règles protectrices de leurs particularités au sein de l’État auquel elles sont rattachées»267 ou comme le « lien juridique de caractère permanent, rattachant un individu ou une personne morale à un État »268.

A ce sujet, Boris Wandoren269 observe que ce lien revêt un caractère sentimental fort, en principe.

La question de la nationalité a une grande valeur aux yeux des populations par la charge historique et sentimentale qu’elle porte, certains en profitant même pour en faire leur fonds de commerce politique et constituer des partis racistes et nationalistes.

La nationalité donc est une notion dynamique, elle se transforme au gré de l’évolution de la communauté qui compose la nation.

Cette transformation n’est possible que si tous ces facteurs, la parenté ethnique, la proximité géographique, l’unité de langage et de mœurs, ont à certains moments influencé son histoire.

Il est évident que les individus sont en mesure de percevoir ces transformations.

        1. Eléments de la nationalité

Dans son mémoire portant sur la nationalité des entreprises multinationales, Borris Wandoren270 a identifié quatre éléments objectifs graduellement nécessaires à l’émanation d’une nationalité : souvenir, religion, langue et conscience nationale.

Le souvenir : c’est la mémoire d’un passé commun et la valeur psychologique qui en émane en est le souvenir.

La mémoire des choses vécues ou prétendument vécues va unir les personnes qu’elles concernent.

Le peuple est comme la famille, si les hommes se rappellent d’une même destinée, se projettent vers un même futur et ils sentent qu’ils appartiennent les uns aux autres.

Ce passé commun est d’ailleurs plus parlant dans la souffrance que dans les moments de liesse (joie collective), car il met en avant les sacrifices auxquels se sont livrés les ancêtres.

Ce rapport aux souvenirs se manifeste aussi dans le respect de certaines traditions, fêtes et célébrations.

L’homme d’un peuple est aussi l’homme d’un sol, d’un pays qui a été le théâtre d’événements que l’on entend honorer.

La terre n’est pas une extériorisation de l’âme nationale, mais une partie intégrante de cette âme elle-même.

La religion : si par le passé la religion a pu revêtir une importance déterminante dans la constitution de la nation, elle n’apparaît plus aujourd’hui comme la force coordinatrice qu’elle a pu être par le passé.

La religion a dans le passé été à l’origine de rebellions de certains peuples contre d’autres.

267CORNU, G., Vocabulaire juridique, Paris, P.U.F, 4ème éd., 2003.

268Idem.

269WANDOREN, B., La nationalité des entreprises multinationales : fiction ou réalité juridique?, Mémoire de Maîtrise en droit international, Montréal, Université du Québec, 2008, p. 8.

270Ibid, op.cit, pp. 16-18.

La langue : c’est un élément essentiel de la nationalité, elle se combine au souvenir pour former la nation.

Toutefois, nation et langue ne se confondent pas, la langue est tout au plus un phénomène duquel la nation peut dériver.

La langue est le reflet de la forme d’intelligence et de la sensibilité intellectuelle d’une communauté.

Si la sensibilité intellectuelle a influencé la langue, cette dernière par l’effet d’interconnexion opère un renversement et assure elle aussi une influence sur ceux qui la parlent.

Mais la langue n’est pas la nationalité ; si elle en est une des composantes essentielles, elle peut être multiple dans une nation.

Ainsi, il est des nations qui pratiquent plusieurs langues en leur sein comme la RDC, mais qui se retrouvent dans l’intérêt de poursuivre un idéal commun, garder l’unité et la conscience nationales par exemple.

La conscience nationale : elle est constituée par le sentiment et la conscience d’appartenir à une nation.

Mais, elle représente bien plus que la simple connaissance du fait d’être lié à une nation de par sa naissance dans une communauté ethnique.

Ainsi, un individu qui a des sentiments qui influent sur sa vie et ses choix sera conditionné en partie par le fait d’être né de parents appartenant à une communauté ethnique, ou bien encore d’avoir été ensuite élevé dans les valeurs propres à cette communauté et à cet environnement.

S’agissant de faits historiques de la vie d’un individu, et comme tout fait historique, ils laissent des traces indélébiles dans la personnalité entière de l’individu, lesquels conditionnent ses réactions ainsi que la perception qu’il se fait de lui et du monde qui l’entoure.

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266 WEIL, P., Qu’est-ce qu’un français ? Histoire de la nationalité française de la Révolution à nos jours, Paris, Grasset, 2002, p. 139.

267 CORNU, G., Vocabulaire juridique, Paris, P.U.F, 4ème éd., 2003.

268 Idem.

269 WANDOREN, B., La nationalité des entreprises multinationales : fiction ou réalité juridique?, Mémoire de Maîtrise en droit international, Montréal, Université du Québec, 2008, p. 8.

270 Ibid, op.cit, pp. 16-18.


Questions Fréquemment Posées

Qu’est-ce que la nationalité dans le contexte congolais?

La nationalité peut être définie comme étant un « ensemble de personnes ayant des caractères communs (de race, de culture et de langue), rendant souhaitable qu’ils aient leur État propre ou bénéficiant de règles protectrices de leurs particularités au sein de l’État auquel elles sont rattachées ».

Quels sont les éléments de la nationalité identifiés par Boris Wandoren?

Boris Wandoren a identifié quatre éléments objectifs graduellement nécessaires à l’émanation d’une nationalité : souvenir, religion, langue et conscience nationale.

Pourquoi la nationalité est-elle considérée comme une notion dynamique?

La nationalité est une notion dynamique, elle se transforme au gré de l’évolution de la communauté qui compose la nation, influencée par des facteurs tels que la parenté ethnique, la proximité géographique, l’unité de langage et de mœurs.

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