Les applications pratiques de l’audit interne révèlent des failles surprenantes dans la gestion d’Ecobank Centrafrique, mettant en lumière des opportunités d’amélioration significatives. Cette étude propose des solutions innovantes pour renforcer la performance financière, essentielle dans un environnement bancaire en constante évolution.
Présentation de l’environnement du contrôle interne d’Ecobank Centrafrique
Le dispositif du contrôle interne au sein du groupe Ecobank est défini comme l‟ensemble des mesures prises par le conseil d‟administration et mises en œuvre par la direction générale, l‟ensemble des employés et est destinés à fournir une assurance à la réalisation des objectifs, à la sauvegarde du patrimoine et à la conformité des opérations.
Le groupe Ecobank a adopté le référentiel COSO pour concevoir l‟architecture de son dispositif de contrôle interne. Sur le plan de la gouvernance, ETI s‟est fixé comme objectif de couvrir toutes ses activités et processus par des procédures adéquates. Elles sont adaptées aux réalités de chaque filiale.
Le dispositif du contrôle interne d‟Ecobank Centrafrique est établi en trois(3) niveaux. Le contrôle de premier niveau est exécuté par les opérationnel et leurs supérieurs hiérarchiques directs ; le contrôle interne et la conformité assurent le deuxième niveau de contrôle et l ; audit interne assure le troisième niveau.
Le contrôle interne
La direction du Contrôle Interne fait partie avec la fonction conformité de la deuxième ligne de défense du système de contrôle interne appelée « contrôle permanent », conformément aux standards internationaux et à la règlementation bancaire en l‟occurrence le règlement COBAC R- 2016/04 relatif au dispositif de contrôle interne des établissements de Crédit et les holdings financières dans la CEMAC.
Les rôles, pouvoirs et obligations de la fonction Contrôle Interne sont formalises dans un document intitule « Charte du Contrôle Interne » qui est approuvé par le conseil d‟Administration de la banque. Le Contrôle interne à un rôle prépondérant dans la fraude aussi bien au niveau de l‟évaluation du risque, de la surveillance des opérations avec la clientèle et les tiers, la sécurité, l‟intégrité du système d‟information, etc.
Ce rôle central est accentué par le rattachement hiérarchique du gestionnaire des risques Opérationnels ou « Opérationnel Risk Manager » en anglais à la direction Contrôle Interne. La gestion des risques opérationnels (GRO) a une fonction de coordination, de simplification et de facilitation.
Elle apporte son assistance pour l‟application de la politique conformément aux normes et aux cadre définis et elle dispense des formations sur les risques Opérationnels pour qu‟à tous les niveaux, les collaborateurs soient informés et conscients de ces risques.
La GRO établit des rapports sur le profil de risque global, l‟efficacité des contrôles et les actions correctives adoptées. Chaque année, le département du Contrôle Interne élabore un plan de contrôle permanent composé de revues quotidiennes, hebdomadaires, mensuelles, trimestrielles et annuelles qui couvrent toutes les zones de risques majeurs identifiés au cours de l‟exercice précédent.
Les contrôleurs interne intègrent systématiquement la détection du risque de de fraude dans leurs contrôles qu‟il s‟agisse d‟une revue des dossiers de caisse, des opérations de change, des rapprochements bancaires, d‟une revue des dossiers d‟ouverture de compte à la clientèle ou d‟une revue du dispositif de sécurité des agences.
La conformité
La Direction de la Conformité est une fonction de contrôle faisant partie de la deuxième ligne de défense ou contrôle permanent à l‟instar du département Contrôle interne. Elle a pour rôles principaux de donner des conseils sur les règles applicables aux activités de la banque, rédiger des instructions pour la mise en œuvre des politiques et procédures de conformité adaptées à ces règles, mettre en place des stratégies et actions pour éviter le risque de non- conformité au sein de la banque.
Ce contrôle comporte l‟évaluation de l‟adéquation des politiques, procédures et instructions internes au regard des règlements en vigueur régissant les activités de la banque.et le suivi de toute insuffisance identifiée, en supervisant la mise en œuvre des actions destinées à corriger les faiblesses relevées.
Le champ d‟action de cette fonction est assez vaste, il va de la conformité de toutes les opérations de la banque avec les lois et règlementation bancaire au respect de du code d‟éthique et déontologie.
La lutte anti- blanchiment et contre le financement du terrorisme (LBC/FT) occupe une place très importante dans les activités de la complaisance aussi bien en termes de sensibilisation, formation que des surveillances des opérations.
Cette catégorie de fraudes qui se caractérise par la dissimulation de fonds d‟origine illicite implique de nombreuses obligations règlementaires de la part des banques aussi bien en termes de diligences d‟identification de la clientèle, de surveillance des opérations que de reporting au régulateur.
La conformité dispose d‟outils d‟exploitation des données efficaces et qui permettent de détecter des opérations suspectes même si elles sont surtout analysées sur le volet de la LBC/FT. Parmi ces applications informatiques, nous pouvons citer SIRON AML qui permet de bloquer des transactions (transfert de fonds internationaux) pour poursuivre des analyses, créer des alertes sur la base des critères définis…
L’audit interne
La fonction Audit Interne assure la troisième ligne de défense à travers ses missions d‟audit et d‟investigations. Les objectifs ,attributions, pouvoirs, responsabilités et compétences, sont définis dans une « Charte d‟Audit Interne ».
Dans le cadre de sa mission, le département de l‟Audit Interne établit au début de chaque année, un programme d‟interventions examine par la Direction Générale et soumis à la validation du Comité d‟audit et du conseil d‟administration.
Ce programme couvre les principaux domaines d‟activités en fonction du niveau de risque établit, et est élaboré sur la base de la cartographie des risques de la banque. Au sein d‟Ecobank Centrafrique, on distingue les missions d‟audits suivants :
- Les missions d‟assurance
Elles sont réalisées sur la base d‟un planning annuel préétabli et validé par le comité d‟audit et la direction générale. Son étape va de la préparation à la clôture.
- Les missions de conseil
Elles émanent de la direction générale ou du groupe. Il n‟y a pas d‟ordre de mission pour ce cas et l‟audité est notifié par email.
- Les missions inopinées ou d‟investigations
Elles sont déclenchées par les réclamations des clients lorsque ceux-ci constatent des anomalies sur leurs comptes, les remontés d‟informations, le groupe et tout soupçon ayant trait à la défaillance du contrôle interne.
À côté de ces formes de missions, l‟audit interne au sein d‟Ecobank intervient également sur les activités de revue, de suivi des recommandations de gestion des risques…
Après avoir pris connaissance d‟Ecobank Centrafrique, nous nous rendons compte de la complexité de sa gouvernance ; par conséquent de la nécessité d’avoir des dispositifs appropriés pour s’assurer du degré de maîtrise du contrôle de ses activités. Ce chapitre qui vient de terminer nous a permis aussi de présenter la méthodologie que nous avons adopté pour cette étude.
Questions Fréquemment Posées
Quel est le rôle du contrôle interne chez Ecobank Centrafrique ?
Le contrôle interne à Ecobank Centrafrique a un rôle prépondérant dans la fraude, l’évaluation du risque, la surveillance des opérations avec la clientèle et les tiers, ainsi que la sécurité et l’intégrité du système d’information.
Comment Ecobank Centrafrique gère-t-elle les risques opérationnels ?
La gestion des risques opérationnels (GRO) à Ecobank Centrafrique a une fonction de coordination, de simplification et de facilitation, apportant son assistance pour l’application de la politique conformément aux normes et en dispensant des formations sur les risques opérationnels.
Quelles sont les principales fonctions de la Direction de la Conformité ?
La Direction de la Conformité a pour rôles principaux de donner des conseils sur les règles applicables aux activités de la banque, de rédiger des instructions pour la mise en œuvre des politiques et procédures de conformité, et de mettre en place des stratégies pour éviter le risque de non-conformité.