Le jugement professionnel en comptabilité est essentiel pour développer des compétences critiques chez les futurs experts-comptables. Cette étude révèle comment la formation en Tunisie peut transformer cette aptitude, avec des implications significatives pour l’éthique et l’efficacité dans le domaine comptable.
Replacer l’examen dans son cadre professionnel : En insistant sur l’éthique professionnelle, son utilité pour l’expert-comptable et la profession en raison de son importance pour le développement de l’aptitude au jugement professionnel et l’épanouissement de la pensée critique qui constitue ainsi l’ossature d’une bonne formation ouverte, évolutive et efficace quant à l’exercice de l’expertise comptable.
Il importe de signaler ici que l’exemple canadien en matière d’organisation comptable reste indicatif pour le cas tunisien s’il est vrai qu’on ne peut pas calquer un système comptable sur un autre compte tenu des particularités et des spécificités de chaque pays, néanmoins la comparaison spatiale demeure nécessaire parce qu’elle constitue à notre avis, une source de progrès et de développement de la formation et de la profession comptable réfléchie.
Conclusion générale
Une chose est certaine et admise par les analystes, les chercheurs et les professionnels : l’Education, la formation et l’évaluation du jugement professionnel requièrent la culture, la concrétisation de la pensée critique réfléchie et positive. Laquelle pensée ne soit pas banalisée en se basant simplement sur un petit ensemble d’habiletés à développer, et/ou que cette même pensée ne soit reléguée aux dissertations, aux discussions plus souvent stériles et négatives des salles de cours ou de séminaires sans objectifs précis.
En tant que chercheurs, enseignants en formations et formateurs, on exige que la préparation analytique et académique au jugement professionnel dans les Sciences et Techniques Comptables soit cohérente, pertinente et répond au mieux aux attentes incessantes de la communauté scientifique.
En tant que membres d’une société et individus, nous sommes en droit d’attendre, voire même, d’insister ici à ce que les professionnels comptables fassent preuve de volonté, de compétence et de transparence dans l’exercice d’un jugement clair, solide et convaincant.
En outre, l’intégrité intellectuelle ne doit pas être une valeur ambivalente chez le praticien et que la pertinence, la perpicacité, la concrétisation du jugement professionnel ne soit pas non plus une réalité virtuelle.
Tels sont les principes fondamentaux qui doivent nous guider dans l’appréhension d’une bonne formation à la fois théorique et pratique à l’exercice du jugement professionnel corollaire de la pensée critique réflective dans les Sciences Sociales en général et dans les Sciences et Techniques Comptables plus particulièrement et qui constitue la toile de fond de notre présente recherche.
En effet, au cours de notre analyse nous avons montré la place, l’importance, et le rôle de la formation au jugement professionnel dans la préparation des futurs experts comptables ; nous sommes arrivés à montrer aussi que cette formation n’est pas reflétée par les sept derniers examens soient les quatorze sessions principales et de rattrapages pour les trois modules de Révision Comptable, de Fiscalité et de Gestion Intégrée dont les sujets posés reflètent une bonne part de la formation analytique et pratique dispensée en gestion comptable.
Cette insuffisance notoire s’explique essentiellement par les raisons suivantes :
La dominance quasi-exclusive de l’approche mémoire fondée sur la restitution des connaissances, l’application mécanique, l’information marginale qui ne favorise pas la réflexion, l’esprit critique, la disposition envers la pensée réfléchie et par conséquent à l’exercice d’un bon jugement professionnel
La marginalisation de l’approche compétence dans la formation des experts comptables tunisiens. Cette approche qui exige l’habileté professionnelle et l’intelligence est souvent insuffisante et dénote ainsi d’un manque d’ouverture d’esprit.
La structure des épreuves des examens pour les modules retenus dans la préparation de certificat reste trop quantitative, lourde ne favorisant pas la souplesse et l’indépendance d’esprit.
Une absence manifeste de barème officiel publié pour l’attribution de la notation susceptible d’éclairer les candidats pour l’évaluation de leur participation aux examens.
Enfin, un examen qui reflète l’existence d’une organisation économique professionnelle oligopolistique avec des barrières à l’entrée pour l’exercice de la profession qui commence toutefois à se libéraliser de plus en plus ces dernières années ; avec néanmoins des résultats marqués par un rendement moins que proportionnel dans l’ensemble.
Compte tenu de ces carences, insuffisances et problèmes qui n’aident pas pour autant au développement harmonieux de la formation comptable ni à la préparation adéquate à l’exercice pratique du jugement professionnel, un certain nombre de propositions et de perspectives sont à faire dont :
La restructuration de la formation de l’expert comptable par une standardisation quantitative et qualitative des programmes des modules enseignés et questionnés.
Une organisation modulaire sur deux années impliquant les échelles institutionnelles locales et nationales concernées pour ce qui est des enseignements théoriques et pratiques dispensés.
Une refonte du système actuel d’évaluation des examens ayant pour but d’encourager la transparence, d’éviter l’asymétrie de l’information, de réduire les aléas voire les risques d’erreurs d’appréciation et d’uniformiser ainsi les contenus des examens proposés et interrogés.
Faire de cet examen, un examen ouvert qui favorise la compétence et la création mesurée d’emplois d’autant plus que le marché souffre d’un manque notable en matière d’expertise comptable pour les besoins de l’économie nationale en général et des petites et moyennes entreprises plus particulièrement.
Toute cette restructuration quantitative, qualitative à la fois analytique et empirique que nous avons proposé doit à notre avis encourager la pensée critique constructive et l’aptitude à la formation d’un bon jugement professionnel approprié et crédible pour toute la communauté.
Toutefois, il importe de mentionner ici que notre présente étude comporte certaines limites qu’il y a lieu de retracer dans les points suivants :
D’abord, notre analyse et les conclusions tirées reposant essentiellement sur une évaluation personnelle de la qualité des examens proposés pour l’obtention du certificat d’études supérieures d’expertise comptable durant quelques années d’observation.
Ensuite, notre évaluation reste plus au moins subjective et ce malgré l’utilisation de différents critères d’appréciation rationnels et objectifs.
En outre, les aspects relatifs à la formation comptable pour tous les cycles de formation et de recherche universitaire demeurent à notre sens un domaine d’investigation très important qu’il faille s’y pencher ultérieurement.
Signalons enfin, que notre recherche pionnière en la matière reste ouverte, son ampleur dépasse l’ambition de notre présent travail, mais nous espérons pour une modeste part y avoir contribué.
Questions Fréquemment Posées
Pourquoi le jugement professionnel est-il important dans l’enseignement de la comptabilité?
Le jugement professionnel est essentiel pour le développement de l’aptitude au jugement professionnel et l’épanouissement de la pensée critique, qui constitue l’ossature d’une bonne formation ouverte, évolutive et efficace quant à l’exercice de l’expertise comptable.
Quels sont les principaux défis de la formation au jugement professionnel en comptabilité en Tunisie?
Les principaux défis incluent la dominance de l’approche mémoire, la marginalisation de l’approche compétence, et la structure des épreuves d’examen qui favorise une approche quantitative plutôt que qualitative.
Comment la formation au jugement professionnel peut-elle être améliorée dans les Sciences et Techniques Comptables?
La formation doit être cohérente, pertinente et répondre aux attentes de la communauté scientifique, en intégrant la culture de la pensée critique réfléchie et positive.