La relation inflation chômage OCDE révèle des dynamiques surprenantes qui défient les idées reçues. Cette étude propose des résultats innovants, essentiels pour repenser les politiques économiques et optimiser la gestion macroéconomique dans un contexte mondial en constante évolution.
La relation inflation chômage est souvent mal comprise, pourtant des données récentes révèlent des dynamiques inattendues dans les pays de l’OCDE. Cette étude met en lumière des résultats surprenants qui pourraient transformer notre compréhension des politiques économiques actuelles.
Inflation et chômage
Pour les études qui traitent de la relation inflation-chômage, Blanchard et Summers (1986) sont les premiers à avoir proposé de placer le débat en termes de tests de racine unitaire. Les processus de négociation salariale, fondés sur la théorie d’insiders-outsiders, constituent le support principal qui a motivé ces auteurs à utiliser les tests de Dickey-Fuller afin de tester l’existence de phénomènes de persistance ou d’hystérésis dans les pays de l’OCDE.
Ce type de test a fait l’objet de plusieurs critiques quant à son efficacité à déceler de tels phénomènes (M. Sidiropoulos et J. Trabelsi, 2001, p.2). Cotis et Mihoubi (1990) ont proposé, à partir des travaux de Coe (1988) et de Gordon (1989), une approche alternative, fondée sur l’estimation des relations de Phillips dans le cadre des modèles à correction d’erreur afin de spécifier d’une manière explicite l’hypothèse alternative et de prendre en compte d’éventuels effets de persistance ou d’hystérésis graduelle.
Cependant, les tests traditionnels de racine unitaire sur lesquels sont fondés tous ces travaux ont été remis en cause, particulièrement en présence d’une évolution de la tendance de la série temporelle étudiée (ibid., 2001). En effet, Perron a proposé des tests comportant la présence d’une rupture de la tendance. Cette procédure de test a été modifiée par Zivot et Andrews (1992) transformant le test de Perron, qui est conditionnel à une date de rupture connue, en un test de racine unitaire non conditionnel.
Les tests de racine unitaire sur le taux de chômage en absence et en présence d’effets Autoregressive Conditional Heteroskedasticity (ARCH) effectués par (M. Sidiropoulos et J. Trabelsi, 2001) confirment les conclusions avancées par Trabelsi (1997), sur des données mensuelles couvrant la période 1970 à 1995, lesquelles ont été collectées dans la banque des données de l’OCDE.
F. Bouchenaki (2021) a examiné le lien entre le chômage et la croissance économiques. En utilisant un modèle à correction d’erreur sur les données annuelles de la banque d’Algérie entre 1980 et 2018, l’auteur n’a trouvé aucune relation de causalité du chômage vers la croissance mais, a pu montrer que la croissance a une influence négative sur le chômage.
Tableau 03 : Récapitulatif de la revue empirique
Auteurs | Données | Modèles et techniques économétriques | Principaux résultats |
Phillips (1958) Friedman et Phelps (1968) Easterly et Wetzel (1989) De Gregorio (1993) Fischer (1993) Ojo’o et Oshikoya (1995) Devarajan, et al. (1996) Sarel (1996) Barro (1997) Bruno et Easterly (1998)-a Bruno et Easterly (1998)-b Faria et Carneiro (2001) | Royaume-Uni, sur des données couvrant la période 1861 -1957 Données annuelles Royaume-Uni couvrant la période 1861 -1957 15 pays de l’OCDE à PIB/H élevé Un échantillon de 12 pays d’Amérique Latine en coupes instantanées sur la période 1950- 1985 Données transversales et de panel Données annuelles sur certains pays d’Afrique de 1970-1991 Données annuelles de 43 pays en développement sur 20 ans Données de panel de 87 pays de niveaux de développements différents de 1981-1995 Un panel d’environ 100 pays d’Amérique Latine de 1960-1990 Un panel des pays de l’OCDE couvrant la période 1961-1992 Données annuelles du FMI de 1950-1992 Cas du Pakistan, des données annuelles de 1973-2010 | Vecteur auto régressif (VAR) Vecteur Autorégressif (VAR) VD : taux d’inflation VE : la masse monétaire (M2) et le taux de change Modèle de croissance endogène ; modélisation ARDL en panel Modèle à effet de seuil MCO, VE : L’inflation (variable dummy) ; VD : croissance économique (croissance PIB/tête) ; Modèle à effet de seuil Analyse statistique sur les évolutions graphiques des courbes Modèle de croissance endogène ; vecteur à correction d’erreurs Modèle néoclassique à investissement effectif (MIE) Modèle de croissance endogène à la Uzawa-Lucas au rendement d’échelle constants Modèles de Cointégration et de correction d’erreurs Modèle d’équations simultanées (3 équations) ; technique des doubles moindres carrés ; modèles de régression linéaire multiple L’estimation des relations de Phillips dans le cadre des modèles à correction d’erreur | Il existe une relation négative entre le taux de croissance des salaires nominaux et le taux de chômage. L’introduction de taux d’inflation anticipé renforce la relation de Phillips. Une augmentation des dépenses publiques a pour effet la création de distorsions dans l’économie et l’effet d’éviction du secteur privé. Une relation négative entre le niveau d’inflation, la variabilité de l’inflation et la croissance. Un niveau d’inflation élevé n’est pas compatible avec une croissance économique soutenue. Absence de causalité de la crédibilité sur la politique monétaire en matière de stabilité des prix sur la croissance économique. Une hausse des dépenses publiques exerce un effet positif sur la croissance du PIB. Effet positif mais non significatif de l’inflation sur la croissance lorsque celle-ci est inférieure à 8%. Mais quand l’inflation est élevée (plus de 8%), elle a un effet négatif et statistiquement significatif sur la croissance. L’inflation a un effet négatif sur les taux de croissance de la production par tête. Pas d’évidence robuste d’une relation de long terme entre l’inflation et la croissance. La croissance baisse brutalement pendant les crises d’hyperinflation, et s’améliore rapidement et fortement lorsque l’inflation baisse. L’inflation n’a aucun effet sur la croissance économique dans le long terme, malgré l’existence d’une relation négative dans le court terme. |
Giri Jasankar Mallik et Anis Chowdhury (2001) B. Batonio (2012) Nguena C. L. (2012) K. Keungne et A. Ousman (2014) A. Alouani et M. Whibi (2020) Amiri K. (2021) B. Bouyacoub (2021) F. Bouchenaki (2021) | Données annuelles du FMI, sur un échantillon de 4 pays d’Asie du Sud : le Bangladesh, l’Inde, le Pakistan et le Sri Lanka. Un échantillon des pays de l’UEMOA, données annuelles de 1971-2011 Données annuelles de la WDI et de la BEAC (1980 à 2008) Données annuelles de la Banque Mondiale 1973-2012 Donnees de la periode (1980- 2017) Données annuelle de 1995-2018 Cas de l’Algérie : données annuelles de la banque mondiale et de la banque d’Algérie sur une période de 2000-2019 Données annuelles banque d’Algérie (1980-2015) | Modèle de croissance endogène basée sur la R&D ; Analogue de régression de la comptabilité. Modèle de croissance endogène, vecteur autorégressif à correction d’erreurs. Modèle de croissance ; vecteur à correction d’erreurs Modèle à correction d’erreur (VECM) Vecteur auto régressif (VAR) test de causalité de Granger Analyse théorique, courbe de Phillips augmentée des anticipations Test de corrélation de Spearman Modèle à correction d’erreur (VECM) | L’inflation et la croissance économique sont positivement liées. La croissance monétaire est positivement corrélée à l’inflation. Une hausse des dépenses publiques réduit la croissance du PIB par tête. Une corrélation hétérogène entre croissance monétaire d’une part et inflation et croissance réelle d’autre part. Relation négative entre l’inflation et la croissance économiques. La croissance de la masse monétaire ne cause pas de croissance économique tant que le niveau d’investissement est faible. Existence d’une causalité unidirectionnelle du taux de change et de la masse monétaire. Aucune relation de causalité du chômage vers la croissance, mais la croissance influence négativement le chômage. |
Source : Auteur (Fondé sur la revue empirique)
VD : Variable Dépendante ; VE : Variable Explicative ; MCO : moindres carrés ordinaires ; R&D : Recherche et Développement ;
La croissance économique est l’un des objectifs que toute nation développée ou en développement inscrit dans sa politique nationale de développement. Les économies développées témoignent de l’importance de certains indicateurs dans la croissance. La revue empirique présente des résultats mitigés autour du lien entre les variables sous étude.
Questions Fréquemment Posées
Quelle est la relation entre l’inflation et le chômage dans les pays de l’OCDE?
La relation inflation chômage est souvent mal comprise, mais des données récentes révèlent des dynamiques inattendues dans les pays de l’OCDE.
Quels tests ont été utilisés pour analyser la relation inflation-chômage?
Blanchard et Summers (1986) ont proposé de placer le débat en termes de tests de racine unitaire, et des tests de Dickey-Fuller ont été utilisés pour tester l’existence de phénomènes de persistance ou d’hystérésis.
Quels résultats ont été trouvés concernant le lien entre chômage et croissance économique?
F. Bouchenaki (2021) n’a trouvé aucune relation de causalité du chômage vers la croissance, mais a montré que la croissance a une influence négative sur le chômage.