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Analyse des dynamiques territoriales à Louga : enjeux et solutions

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🏫 UNIVERSITE GASTON BERGER DE SAINT-LOUIS - U.F.R DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES - SECTION DE GEOGRAPHIE
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2018 - 2019
🎓 Auteur·trice·s
Malick HANE
Malick HANE

La dynamique territoriale à Louga révèle des défis inattendus liés à l’urbanisation rapide, impactant profondément la vie socio-économique des habitants. Cette étude propose des solutions innovantes pour une gestion urbaine durable, essentielle pour l’avenir de cette ville sénégalaise en pleine mutation.


Analyse et synthèse documentaire

Les différentes recherches menées ont permis de savoir qu’une pléthore d’études a été menée par les chercheurs dans beaucoup de domaines dans la ville de Louga afin de favoriser le développement de cette ville. Ces recherches sont diverses et touchent tous les secteurs de la ville et dans tous les niveaux, allant de son histoire de création jusqu’à son développement économique et social actuel. Notre recherche s’est focalisée sur des thématiques plus urgentes sur la ville de Louga qui traitent du développement spatiale la ville, ses mutations urbaines, ses dynamiques territoriales et la gestion urbaine.

Cette recherche a fait l’exploitation des documents qui ont traité la problématique de l’urbanisation des villes, l’extension spatiale, l’étalement urbain, la croissance démographique et la gestion urbaine sur tous les niveaux aussi bien dans la ville de Louga que dans les autres villes du monde en général.

Pour traiter de la dynamique territoriale de la ville de Louga avec le phénomène de l’extension spatiale, on a choisi de s’intéresser d’abord sur les raisons de ce phénomène ainsi que son évolution dans le temps. Ainsi, Wade (1995) dans « Saint Louis :la crise de la croissance urbaine récente » a montré les différentes phases de l’évolution de la ville de Saint Louis.

Ainsi, il montre la genèse de l’extension urbaine de la ville de Saint Louis qui comme la ville de Louga n’a pas en réalité connu de modifications brutales de son espace communal notamment avant les indépendances. Mais son extension spatiale a réellement commencé après les indépendances avec une série de lotissements qui ont repoussé les limites de l’espace communal qui était selon l’auteur de 1500 ha en 1961 et 12800 ha en 1975. En effet, cette situation est comparable à celle observée dans la commune de Louga où on est passé de 1800 ha en 1954 à plus de 3035 (Sarr 2016).

Mais la compréhension des dynamiques territoriales de la ville de Louga nécessite l’analyse des ouvrages retraçant l’historique de la ville ainsi que son dynamisme économique et social. C’est ainsi que dans « Louga : la ville et sa région : essai d’intégration des rapports ville-campagne dans la problématique du développement », Sar a évoqué de manière exhaustive les conditions générales de la ville de Louga en détaillant son cadre physique permettant de saisir le site et la situation de la ville, de comprendre le climat, les sols, la végétation etc.

Aussi, l’inventaire du cadre humain de la ville est important pour comprendre l’histoire du peuplement, le genre de vie des populations etc. En effet, zone arachidière par excellence, Sar a décrit la relation de la ville avec les villages environnants en adoptant une approche historique qui révèle le fondement des relations socioéconomiques entre les habitants.

C’est dans ce cadre que l’auteur déclare que la ville de Louga a toujours attiré les habitants des localités environnantes grâce à son économie avec principalement l’organisation des marchés hebdomadaires où les habitants de plus de 130 villages provenant des localités des départements de Louga, Kebemer et Linguère viennent épuiser leurs produits agricoles et faire quelques transactions commerciales et financières.

On sait alors que l’extension spatiale des villes sénégalaises a véritablement commencé à prendre des proportions « inquiétantes » dans la période de l’après-indépendance. Comme en atteste les propos de Mbow (1992) dans « les politiques urbaines : gestion et aménagement » où il montre qu’au moment de l’indépendance, plus du cinquième de la population sénégalaise était urbaine, ce qui a entrainé une crise de fonctionnement interne dans les villes.

Ainsi, avec une dizaine d’agglomérations en 1961 représentant 22 % de la population, on est passé à plus d’une vingtaine d’unités de villes soit 32% de la population. En effet, Mbow démontre que pendant cette période (1976-1988), le taux d’urbanisation de Louga est passé de 8 % à 10.8% soit une variation de 2.8%.

En outre, l’extension des villes n’est pas un fait particulier de la ville de Louga mais reste un phénomène partagé dans beaucoup de villes aux caractéristiques complétement différentes. C’est ainsi que Fethi et Hati (2016) dans « la maitrise de la croissance urbaine comme enjeu de durabilité : ville de Tébessa » ont montré le processus de naissance des villes ainsi que les formes de croissance urbaine auxquelles elles font face.

En effet, ils ont retracé le processus de naissance de ce que nous appelons aujourd’hui la « ville ». La différence des processus d’extension des villes à l’échelle mondiale a poussé les deux auteurs à identifier les trois principaux types d’expansion dont le dernier qui est l’extension sous forme de structures périphériques polynucléaires colle mieux avec le phénomène d’extension qu’on observe dans la ville de Louga.

Mais cette extension spatiale sans précédent de la ville de Louga est l’œuvre de plusieurs processus ayant abouti à ce résultat. C’est dans ce cadre que Niasse (2009) dans « Problématique de l’avancée urbaine et gestion local de l’espace : cas de la commune d’arrondissement de Malika » explique que la localité de Malika avait pendant longtemps une vocation agricole mais elle a baissé largement suite à la sècheresse et à l’avancée de l’urbanisation.

Ainsi, le foncier à Malika comme c’est le cas dans plusieurs villes du Sénégal fait l’objet de spéculations de la part des autorités coutumières qui en disposent beaucoup sans avoir les moyens de les mettre en valeur. Pour poser la problématique de l’avancée urbaine dans cette ville, l’auteur a défini l’urbanisation comme un développement des villes à la fois en nombre et en taille et qu’il considère comme un phénomène mondial.

Question importante de l’extension spatiale, l’auteur a analysé la spéculation foncière dans la région de Dakar. En effet, dans les années 80, la parcelle de 270 km2 était de 300 000f mais après quelques années et sous la forte demande elle atteint 600 000f pour atteindre aujourd’hui environ 5 000 000f. Ainsi énormément de quartiers spontanés se développent le large de la périphérie se développant de manière anarchique avec des ruelles trop étroites.

En outre, s’agissant de l’extension dans la ville de Louga, plusieurs auteurs ont analysé le phénomène. C’est dans ce cadre que dans « reconfiguration territoriale de la commune de Louga », Sarr (2016) a analysé l’évolution spatiale de la ville qu’il a divisé en deux grandes parties à savoir les lotissements des années 1890 aux années 80 et les récents lotissements de 2000 à 2011 qui se sont basés extraordinairement sur le PDU de Louga de 1981 et qui ont jalonné l’extension forte de la ville.

En outre, Sarr a analysé le phénomène des « faak deuk2 » ou l’habitat spontané qui sévit depuis quelques années dans la ville de Louga où les conditions de vie des populations sont précaires et marquées par une absence notoire des services sociaux de base. En plus, Sarr révèle que la question foncière reste une préoccupation majeure de la commune même si elle revient fondamentalement que dans les périodes électorales.

Par ailleurs, l’Etat a réalisé une enquête socioéconomique avec une population particulièrement jeune (40% ont moins de 35 ans) et une préférence à l’émigration qui occupe 40%, ce qui a permis de mesurer l’impact de ces facteurs sur l’extension spatiale.

Ainsi face à la concurrence actuelle entre les villes où l’attractivité et la compétitivité territoriale sont en jeu, l’aménagement de l’espace se doit d’être au service du développement à travers une organisation optimale et rationnelle de l’espace.

Cependant la réalisation d’une telle volonté semble être difficile dans le cas de Louga car la commune a atteint ses limites et la commune de Nguindile qui l’entoure constitue un vrai obstacle de développement car empêchant la réalisation des infrastructures et des projets d’envergure.

Dans « l’urbanisation spontanée au Caire », Galila el kadi, traite d’un cas de d’extension urbaine de la ville de Caire qui garde une analogie avec le cas de Louga. Ainsi, On a assisté dans cette ville égyptienne à la spéculation foncière à la périphérie. L’urbanisation spontanée au Caire est essentiellement une urbanisation des terres agricoles périurbaines.

2 Terme Wolof : c’est un habitat traditionnel précaire qu’on retrouve à la périphérie et occupé souvent par les migrants ruraux qui n’ont pas accès au centre de Louga.

Aucun obstacle, aucune barrière physique n’entravent l’extension de la ville dans les zones agricoles où tout terrain est approprié privativement et avec un statut clair. Cette propriété foncière périurbaine est caractérisée par une extrême fragmentation et elle fonctionne comme valeur d’usage pour des petits propriétaires exploitants.

La ville doit ainsi faire face à l’augmentation importante de sa population car selon l’auteur, « un enfant nait toutes les 17 secondes » et ceci grâce à la réduction de la mortalité.

Par ailleurs, il est important d’analyser les facteurs de l’urbanisation des villes et particulièrement de la ville de Louga à savoir le croit naturel de la population et l’apport migratoire. C’est dans ce sens que Wade C S (1995) a montré comme facteur de l’urbanisation dans la ville de Saint Louis, les effets des migrations intra-urbaines qui se sont manifestés par la densification des quartiers anciens de l’ile de Sor en plus des installations périphériques.

Ainsi, comme dans la ville de Louga, Wade a décrit une situation similaire à Saint Louis où les réserves foncières sont occupées et construites par les populations. En outre, à l’image de plusieurs auteurs qui ont travaillé sur la croissance urbaine dans la ville de Louga, Ba (2015) a lui aussi analysé le rôle de l’émigration sur l’extension spatiale de ville ainsi que celui de l’exode rural.

Sous l’impulsion de ces facteurs, Louga a connu une extension urbaine multidirectionnelle de sorte que le périmètre communal n’arrive plus à contenir le rythme de la croissance démographique et le rythme de l’extension spatiale.

La recherche documentaire a également révélé un phénomène dont la ville de Louga est confrontée à l’image de plusieurs villes sénégalaises : c’est l’étalement urbain.

En effet, le phénomène observé à Bucarest par Ticana (2013) dans sa thèse intitulée « l’extension périurbaine de Bucarest depuis 1989 » est assimilable à celui que l’on observe dans l’espace communal de la ville de Louga. L’auteur considère la périurbanisation comme une seule forme de l’étalement urbain qu’il définit comme « un processus d’urbanisation qui s’étend en dehors de toute limite et au détriment des terres agricoles et de développement naturel ».

L’auteur analyse le processus de périurbanisation dont la Roumanie fait face. Ainsi, Ticana distingue plusieurs facteurs qui sont à la base de la périurbanisation. Ainsi, il distingue des facteurs démographique, urbanistique, politique, économique, résidentiel etc. Ces facteurs sont à l’image de la ville de Louga qui connait elle aussi une dynamique démographique sous l’influence de divers processus.

Ticana montre également que l’urbanisation dans les villes de la Roumanie n’est pas contrôlée comme c’est le cas dans nos pays même si elle est y beaucoup plus marquée.

Ainsi, conformément aux problèmes de gestion que fait face la ville de Louga, Ticana montre aussi que Bucarest est confrontée à l’absence d’une limite administrative dans la délimitation de l’espace périurbain bucarestois. La périurbanisation de l’espace de Bucarest se développe de manière non contrôlée à cause d’une absence de politiques urbaines cohérentes. Pourtant les acteurs tentent de maitriser le phénomène d’étalement urbain de l’espace bucarestois à travers des stratégies d’urbanisme et des documents de planification à plusieurs échelles comme c’est le cas au Sénégal avec les PDU et les PUD dans les villes même si on remarque que l’extension non contrôlée demeure toujours un problème.

En outre, Fethi et Hati (2016) a pris l’exemple des villes algériennes plus particulièrement dans la ville Tébessa où le processus d’extension de la ville prend des tournures proches de celles observées dans notre zone d’étude. Ainsi, la croissance urbaine dans la ville de Tébessa prend la forme de l’étalement urbain qui est définie par les auteurs comme une forme de croissance non planifiée, non aménagée qui s’effectue selon une occupation anarchique de l’espace.

Selon Ba (2015), les nombreuses extensions spatiales dernièrement connues dans l’espace communal de Louga se sont effectuées sous l’influence de divers facteurs. En outre Ba est plus intéressé par l’étalement urbain de la ville qui a conduit à l’épuisement des terres dans l’espace péricentral et au front d’urbanisation à la périphérie et sous l’influence exclusive du croit naturel de la population et de l’apport migratoire.

Mais dans la ville de Louga, l’extension urbaine est le résultat de plusieurs facteurs socioéconomiques avec le coût abordable des terrains dans la périphérie et sociologiques car l’obtention d’un titre de propriété est signe de respect. En outre, l’étalement urbain y est essentiellement central avec des maisons basses et traditionnelles à la périphérie.

L’auteur a fait l’analyse de l’évolution spatiale de la ville en partant du premier lotissement de 1894 aux derniers lotissements qui ont vu la ville grandir à un rythme extraordinaire menaçant à cet effet les nombreux villages environnants (Nguindile, Ndame, Diellerou, Mbarome etc…)

Par ailleurs, ce même phénomène observé dans la ville de Caire montre que les problèmes liés à l’extension urbaine sont les « caractéristiques » des villes du sud même si elle se manifeste à des degrés divers. C’est ainsi qu’El Kadi affirme qu’on a une habitation planifiée au Caire pour les catégories aisées et à l’opposé une prolifération des lotissements spontanés sur les terres agricoles.

En raison des différents problèmes, on constate plusieurs dysfonctionnements dans le paysage urbain au Caire. Ainsi, comme dans la ville de Louga, le problème foncier est une donnée fondamentale de l’urbanisation en général et de l’urbanisation spontanée en particulier. Donc comme dans beaucoup de pays, l’Egypte a depuis les indépendances tentées de mettre en place des plans et programmes de planification même sils n’ont pas été toujours efficaces.

En outre, dans « Urbanisation et fabrique urbaine à Kinshasa : Défis et opportunités d’aménagement » Mutombo (2014) effectue une analyse du processus d’urbanisation de la ville ainsi que des facteurs de l’extension spatiale de la ville Kinshasa qui sont en quelque sorte une analogie de la situation de Louga. L’urbanisation est un terme polysémique qui change plus ou moins de signification selon les pays. Mais dans les pays du sud, ce phénomène souffre de planification d’où les nombreux problèmes des villes.

Ainsi, l’auteur évoque la gestion urbaine qui englobe l’urbanisme et l’aménagement du territoire comme solution à cette urbanisation parfois « spontanée ».

Par ailleurs, cet étalement de la ville s’est effectué sous la forte industrialisation, les migrations et les extensions des habitats non planifiés précaires sous la forte demande des logements et le laisser faire politique.

Ainsi, pour corriger ces problèmes les autorités ont pris différentes mesures. En effet cela a débuté avant les indépendances avec la politique coloniale de transformation urbaine du Congo qui a beaucoup influencé l’organisation urbaine. La période d’après indépendance est marquée par une absence de stratégie d’urbanisme d’où l’échec de la majorité des mesures mises en œuvre.

L’auteur a distingué ainsi la décentralisation comme le facteur principal de cet échec avec le transfert des responsabilités à des entités qui n’ont pas les moyens de les exercer.

Les limites et dysfonctionnements de la gestion urbaine et des stratégies pour la maitrise de l’extension spatiale de la ville de Louga ont fait l’objet de diagnostics pluriels.

Ainsi, il est important de s’interroger sur les faiblesses des communes dans la gestion foncière car l’extension spatiale rapide de la région trouve sa première explication sur ce défaut de gestion du foncier dans la ville de Louga.

C’est dans ce sens que Wade C S (1995) a analysé l’occupation incontrôlée de l’espace urbain à Saint Louis qui a introduit de nombreuses incohérences et imperfections dans l’organisme urbain. Donc par apport à la gestion foncière, Wade a évoqué l’étalement périphérique sans précédent qui échappe souvent au contrôle de la puissance publique.

Ainsi, cette dernière n’assume plus véritablement son rôle qui constitue à s’affirmer comme le « vrai maitre » de la terre tel qu’il est stipulé par les textes relatifs au domaine national. Cette problématique de la gestion du foncier dans la ville décrite par Wade est observable dans la commune de Louga car là-bas aussi on constate cette impuissance des autorités municipales pour assurer une gestion responsable de la ressource foncière d’où la fréquence des nombreux lotissements sans fondement cohérent.

En outre les difficultés de maitrise de l’occupation du sol périphérique énumérées par l’auteur ont pour conséquence l’irrégularité foncière et le non-respect des normes d’urbanisme.

En outre, quelques années plus tard dans « Les services de la gestion foncière urbaine périphérique de Saint Louis : acteurs, logiques et pratiques , Wade C S, (2001) dresse une analyse de l’espace périphérique Saint-Louisien en insistant plus particulièrement sur les mécanismes de la gestion foncière ainsi que ses limites.

Ainsi, considéré comme un pilier essentiel de la gestion urbaine, la gestion foncière est définie par Wade comme « l’ensemble des normes, des règles et procédures qui contrôlent les conditions d’accès au sol ». Mais ce principe qui devrait relever jalousement des responsabilités du droit est handicapé aujourd’hui par les comportements des acteurs en charge qui sont sous l’influence des réalités socioculturelles.

Par ailleurs, l’auteur propose alors comme solution la requalification de l’espace qui doit passer par la restructuration urbaine ayant pour objectif la régulation foncière et l’amélioration du cadre de vie ainsi que le remembrement et le lotissement organisés pour étouffer l’anarchie foncière.

En l’absence de gestion efficace, l’anarchie urbaine et le désordre spatial sont expansifs avec un habitat précaire et une carence d’équipements de base.

Par ailleurs toujours dans la perspective les mécanismes de gestion des acteurs de la ville, Fethi et Hati ont analysé la gestion urbaine de la ville de Tébessa en insistant sur les instruments et les outils de gestion utilises par les élus. Ainsi, pour maitriser cette croissance, les auteurs montrent les initiatives tels que les PCD et les outils spécifiques comme les PUD, les PUP etc. mais leur application fait souvent défaut d’où la situation catastrophe de certaines villes dont Tébessa.

C’est dans ce sens que Mbow L S (1992) donne les raisons de l’échec des politiques de gestion en proposant des solutions pour une gestion efficace des villes. En effet, suite aux contraintes que l’on observe dans tous les pays du sud (pression démographique, sécheresse, inflation etc.), l’Etat et les collectivités locales n’ont pas véritablement les moyens pour faire face à cette urbanisation galopante.

Mais néanmoins l’auteur montre que les autorités font des efforts pour parvenir à l’aménagement rationnel des aires urbanisées avec un instrument privilégié : la planification.

En outre, l’auteur montre que ces instruments dont le Sénégal avait adopté pour faire face à l’urbanisation sont handicapés par des problèmes d’ordre financier.

Après avoir effectué une analyse de l’évolution de la dynamique urbaine depuis trente ans, Mbow propose trois variables pour réussir une bonne politique et organiser minutieusement le fonctionnement de la ville. Il s’agit de la politique d’investissement, de la maitrise de la croissance démographique et de l’amélioration de la gestion des collectivités urbaines.

C’est dans cette même logique d’idée que dans « les transformations urbaines dans les villes du sud : l’exemple de Saint Louis du Sénégal » (Sow, 2006) livre un diagnostic des problèmes des villes africaines en termes de gestion et de planification.

Pour Sow, la plupart des dysfonctionnements de gestion propres à l’urbaine sont souvent partagées par les villes sénégalaises. Face au défaut de gestion il identifie la cause générale de cette carence de gestion qui est le fait que les municipalités sont des instruments de prédation ou des réalisations politiques plutôt que des cadres de promotion du développement local.

Il montre les causes de l’état actuel de la ville en citant Wade CS (1995) qui avait indiqué les facteurs liés à l’économie indigente, aux contraintes spatiales et aux carences de la gestion urbaine.

Pour montrer les initiatives de la municipalité en termes de gestion, Sow a pris l’exemple de la gestion des ordures ménagères en analysant les rôles et les stratégies des acteurs municipaux. Cependant, Sow a affirmé que cette crise urbaine a pour origine principale la démarche de l’Etat. En effet, en citant Roland Pourtier, il montre que l’Etat y a joué trois rôles principaux. D’abord la majorité des villes du sud sont des filles de l’Etat, ensuite c’est lui qui a construit les services publics, facteur de la croissance des villes et enfin les villes sont les lieux de redistribution de l’Etat.

Par ailleurs afin de mieux appréhender les mécanismes, les instruments et les outils de gestion, on a revisité le « PDU de Dakar et ses environs horizon 2035 » réalisés par les Missions d’étude de la JICA et les homologues de la DUA. Ceci afin d’analyser les stratégies de gestion des problèmes urbains au Sénégal et d’y s’inspirer pour proposer des solutions durables pour la ville de Louga.

Ainsi, en relation avec la problématique de notre sujet, le PDU de Dakar est un outil de l’urbanisme qui permet d’appréhender les mécanismes de la gestion de la planification urbaine.

Ainsi pour améliorer le système de gestion urbaine, il est proposé de renforcer la connaissance des populations à propos du PDU avec la planification participative. Le groupe d’étude a également proposé l’amélioration des outils de soutien du PDU avec comme résultat attendu le bon fonctionnement de l’administration foncière et du bureau de contrôle des constructions ainsi que le renforcement de la reconnaissance du plan par les structures étatiques et les collectivités locales.

Par ailleurs, face aux problèmes fondamentaux de la gestion globale du développement urbain, le PDU 2035 propose un plan d’action pour la gestion du plan d’urbanisme réalisable en court, moyen et long terme pour la réalisation des objectifs attendus. Il s’agira pour l’atteinte de ces objectifs et des résultats attendus de clarifier les rôles ultimes et les fonctions des organisations compétentes et de renforcer les capacités organisationnelles, institutionnelles et individuelles.

Les problèmes de gestion sont des caractéristiques des communes sénégalaises actuellement. C’est pourquoi Niasse 2009 a analysé la gestion de la commune de Malika qui présente selon lui une particularité car elle est gérée majoritairement par les familles qui détenaient le pouvoir ; ce qui marque toujours une continuité dans la gestion locale.

Ainsi, le défi principal des autorités est le développement de projets et de programmes efficaces pour maitriser cette extension urbaine aux conséquences désastreuses.

En outre, le défis de la gestion des nouvelles communes pose problèmes dans presque tous les pays africains, et ceci grâce à la décentralisation non réglementée selon Mutombo, 2014. Ainsi, pour corriger ces problèmes les autorités ont pris différentes mesures. L’auteur a distingué ainsi la décentralisation comme le facteur principal de cet échec avec le transfert des responsabilités à des entités qui n’ont pas les moyens de les exercer.


Questions Fréquemment Posées

Quelles sont les principales dynamiques territoriales à Louga?

L’article traite des dynamiques territoriales de Louga en se concentrant sur l’extension spatiale, les mutations urbaines et la gestion urbaine.

Comment l’urbanisation a-t-elle évolué à Louga depuis l’indépendance?

L’extension spatiale des villes sénégalaises, y compris Louga, a commencé à prendre des proportions inquiétantes après l’indépendance, avec un taux d’urbanisation passant de 8 % à 10.8 % entre 1976 et 1988.

Quels défis sont associés à l’extension spatiale à Louga?

L’étude souligne les impacts socio-économiques et environnementaux de la croissance désordonnée de Louga, ainsi que les défis liés à l’urbanisation rapide.

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