Quelles variétés de pomme de terre s’adaptent le mieux au Sud-Cameroun ?

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🏫 Université d'Ebolowa - Ecole Normale Supérieure d'Enseignement Technique - Département d'Agriculture et Agropastorale
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Diplôme de Professeur de l'Enseignement Technique et Professionnel de Deuxième Grade - 2023/2024
🎓 Auteur·trice·s
NJIKAM Mohamed Nourdine
NJIKAM Mohamed Nourdine

L’adaptabilité des variétés de pomme de terre est cruciale pour la sécurité alimentaire, surtout dans des contextes climatiques variés. Cette étude révèle que les variétés DOSA et VIOLETTE surpassent leurs homologues en rendement et résistance, offrant des solutions prometteuses pour les agriculteurs du Sud-Cameroun.


CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE

Généralités sur la pomme de terre

Définition et origine de la pomme de terre

La pomme de terre (Solanum tuberosum L.) est une plante vivace dicotylédone tubéreuse, herbacée, cultivée pour ses tubercules riches en amidon et possédant des qualités nutritives, originaire d’Amérique du Sud. Elle appartient à la famille des Solanacées, qui sont des plantes à fleurs, et partage le genre Solanum avec au moins 2 000 autres espèces, entre autres la tomate, l’aubergine, le tabac, le piment, et le pétunia (Boufares, 2012).

Elle comprend 1000 espèces dont plus de 200 sont tubéreuses (Dore C et al., 2006 et Hawkes J G.,1990). On pensait autrefois que la pomme de terre était issue d’une plante sauvage unique, l’espèce S tuberosum, dès 1929, les botanistes avaient montré que cette origine était plus complexe et que l’on retrouvait parmi les ancêtres des espèces de pomme de terre cultivés, des plantes sauvages différentes (Rousselle et al., 1992 ; Dore C et al., 2006).

Selon (Grison C., 1993).

Taxonomie

La pomme de terre (Solanum tuberosum L.) appartient à la famille des Solanacées, genre Solanum (Quezel et Santa, 1963). La position systématique de la pomme de terre est :

Tableau I : Taxonomie de la pomme de terre (Doré et al., 2006)

Tableau I : Taxonomie de la pomme de terre
Paramètre/CritèresDescription/Valeur

Description botanique

La plante est une espèce herbacée vivace par ses tubercules mais cultivée en culture annuelle (Rousselle et al., 1996). Les différentes espèces et variétés de pomme de terre ont des caractéristiques botaniques différentes. C’est pour cela qu’il est nécessaire de connaitre les différentes parties de la plante (Bamouh, 1999).

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Fig.1. Caractéristiques morphologiques de la pomme de terre (Boufares, 2012)

Description de l’appareil aérien et souterrain

Chaque plante est composée d’une ou de plusieurs tiges herbacées de port plus ou moins dressé et portant des feuilles composées (Rousselle et al. ,1992). Comme les tiges et les feuilles, le fruit contient une quantité significative de solanine, un alcaloïde toxique caractéristique du genre. Les inflorescences sont des cymes axillaires, les fleurs sont autogames : ne contiennent pas de nectar, elles sont donc peu visitées par les insectes et la fécondation croisée est presque inexistante dans la nature (Rousselle et al. ,1992).

Le système souterrain représente la partie la plus intéressante de la plante puisqu’on y trouve les tubercules qui confèrent à la pomme de terre sa valeur alimentaire. L’appareil souterrain comprend le tubercule mère desséché et des tiges souterraines ou stolons (Bernhards, 1998). Le tubercule de pomme de terre n’est pas une portion de racine, c’est une tige souterraine. Comme toutes les tiges, il est constitué d’entre nœuds, courts et tapissais dans le cas présent, et porte des bourgeons que l’on appelle les « yeux » situés dans de petites dépressions. En se développant, les bourgeons donnent les germes et les futures tiges aériennes.

Structure externe et interne du tubercule

Le tubercule de pomme de terre est une tige souterraine avec des entre-nœuds courts et épais. Il a deux extrémités, le talon (ou hile), rattaché à la plante – mère par le stolon. La couronne (extrémité apicale opposée au talon) où, la plupart des yeux ont concentrés. Les yeux sont disposés en spirale et leur nombre est fonction de la surface (ou calibre) du tubercule. Chaque

œil présente plusieurs bourgeons qui donnent des germes. Ces derniers produisent, après plantation, des tiges (principales et latérales), des stolons et des racines (Bernhards ,1998).

Sur la coupe longitudinale d’un tubercule arrivé à maturité, on observe de l’extérieur vers l’intérieur tout d’abord le périderme, connu plus communément sous le nom de la peau. La peau du tubercule mûr devient ferme et à peu près imperméable aux produits chimiques, gazeux et liquides. Elle est aussi une bonne protection contre les micro-organismes et la perte d’eau (Boufare, 2012). Les lenticelles assurent la communication entre l’extérieur et l’intérieur du tubercule et jouent un rôle essentiel dans la respiration de cet organe. L’examen au microscope optique montre que les cellules des parenchymes péri vasculaires sont petites et contiennent de très petits grains d’amidon (Bernhard, 1998).

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Fig.2. Coupe longitudinale et organes extérieurs et intérieurs du tubercule d’un tubercule de pomme de terre (Boufares, 2012)

Mode de reproduction et physiologie

Mode sexué

Le fruit est une baie sphérique ou ovoïde de 1 à 3 cm de diamètre, il contient plusieurs dizaines de graines qui sont l’outil de création variétale. (LAROUSSE AGRICOLE, 2002). La germination est épigée et les cotylédons sont portés au-dessus du sol par le développement de l’hypocotyle. Quand la jeune plante atteint quelques centimètres de hauteur, les stolons commencent à se développer d’abord au niveau des cotylédons puis aux aisselles situées au- dessus de sol et s’enfoncent dans le sol pour donner des tubercules à la présence des conditions favorables. (BOUFARES, 2012)

Mode végétatif

Le cycle de la pomme de terre comprend trois étapes et se fait par le tubercule qui sert à la multiplication végétative et se déroule en trois étapes : La dormance, la germination et la tubérisation.

Dormance

Après la récolte, la plupart des variétés de pommes de terre traversent une période de dormance où le tubercule ne germe pas, quelle que soient les conditions climatiques (T, H…), et sa durée dépend beaucoup de la variété et des conditions d’entreposage, et surtout de la température. Pour accélérer la germination, on peut traiter les tubercules de semence par des produits chimiques ou les exposer alternativement à des températures élevées et basses. (LAHOUEL, 2015)

Germination

Le tubercule est placé dans des conditions favorables (16.20°C, 60.80% d’humidité relative). Instantanément après la fin de son repos végétatif, il commence à germer. Les tubercules deviennent capables d’émettre des bourgeons d’après une évolution physiologique interne, ce qui conduit à un seul germe qui se développe lentement et issu du bourgeon terminal qui inhibe les autres bourgeons : c’est la dominance apicale (KECHID, 2005). Puis un petit nombre de germes à croissance rapide se développent. Ensuite un nombre de plus en plus élevé de germes démarrent, traduisant la perte de la dominance apicale. Ils s’allongent lentement, se ramifient, deviennent filiformes et finalement tubérisés.

Tubérisation

La tubérisation commence par un arrêt d’élongation des stolons après une période de croissance. Ce phénomène se réalise dès que le diamètre des ébauches est le double de celui des stolons qui les portent. Le grossissement des ébauches de tubercules s’effectue par accumulation dans les tissus des substances de réserve synthétisées par le feuillage. Ce grossissement ralentit puis s’arrête au cours de l’affaiblissement du feuillage.

La figure ci-dessous illustre plusieurs étapes importantes dans le cycle de développement de la pomme de terre (CHABBAH, 2016).

  • La germination de la plantule ;
  • Le levé et le développement des feuilles (30 à 40 jours après l’émergence).
  • La formation des tubercules et l’émergence de l’inflorescence (50 à 60 jours après l’émergence).
  • La floraison et le développement des tubercules (60 à 80 jours après l’émergence).
  • Le développement des fruits et la poursuite du développement des tubercules (70 à 90 jours après l’émergence).
  • La sénescence des feuilles et l’arrêt de développement des tubercules (85 à 130 jours après l’émergence).

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Fig. 3. Cycle végétatif de la pomme de terre (CHABBAH, 2016).

Importance de la pomme de terre : compositions chimiques et valeur nutritive

Le tubercule de pomme de terre est composé de 75 à 82 % d’eau et de 18 à 25% de matière sèche (AMRAR, 2013). La pomme de terre contient des glucides complexes, réserves de glucides végétaux, l’amidon s’accumule dans le tubercule, des acides aminés, protéines sucres, vitamines (C.B), sels minéraux (K, P, Ca, Mg), acides gras et organiques (citrique, ascorbique) (Tableau N°1) (OSWALDO, 2010).

Tableau II : Apport nutritionnel moyen de la pomme de terre pour 100 g cuites à l’eau (OSWALDO, 2010).


Questions Fréquemment Posées

Quelles variétés de pomme de terre sont étudiées pour leur adaptabilité au Sud-Cameroun ?

Les variétés de pomme de terre étudiées pour leur adaptabilité au Sud-Cameroun sont DOSA, VIOLETTE et DESIRE.

Quelle variété de pomme de terre présente la meilleure résistance aux maladies ?

Les variétés DOSA et VIOLETTE présentent une meilleure résistance aux maladies.

Quelle est la caractéristique notable de la variété de pomme de terre DESIRE ?

La variété DESIRE démontre une précocité remarquable mais une sensibilité accrue aux maladies et un rendement inférieur.

Tableau II : Apport nutritionnel moyen de la pomme de terre pour 100 g cuites à l’eau
Paramètre/CritèresDescription/Valeur

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