Cette étude révèle comment les stratégies argumentatives en politique façonnent le discours du ministre algérien des affaires étrangères. Découvrez les techniques pragmatiques qui renforcent l’adhésion du public et questionnez-vous sur l’impact de ces méthodes sur la perception politique.
7.5. Les stratégies argumentatives :
L’orateur, et d’une manière plus spécifique, un politicien a toujours tendance à prouver ce qu’il dit pour se faire accepter et prend en charge de renforcer son discours avec des arguments qui facilitent l’adhésion de l’auditoire, avec des démonstrations, également, en dressant plusieurs sortes de raisonnement, ces instruments linguistiques servent à convaincre, à persuader en exploitant différents types d’arguments.
Plusieurs philosophes et linguistes ont classé ces types d’arguments d’une façon différente, à titre d’exemple :
- La typologie de Perelman et Olbrechts-Tyteca de 1958.
- La typologie de Toulmin, Rieke et Janik de 1984.
- La typologie de Van Eemeran et Grootendorst en 1992.
D’une manière plus simple et sans aborder tous les détails inutiles dans cette analyse argumentative, quelques types d’arguments qui seront employés pour l’appréhension des énoncés sélectionnés seulement seront cités et définis :
- L’argument logique : appelé aussi argument pragmatique, c’est un argument qui se base sur la combinaison cause/conséquence, incitant la raison de l’auditeur, le locuteur s’appuie sur des preuves concrètes pour convaincre son ou ses interlocuteur(s).
- L’argument de dilemme : le mot dilemme signifie selon le dictionnaire Larousse « obligation de choisir entre deux partis qui comportent l’un et l’autre des inconvénients » l’argument dilemme exprime la gravité des conséquences de chaque prémisse, une sorte de critique contre celui qui s’est fait embarrassé dans une telle situation.
- L’argument ad hominem : le locuteur procède à soutenir sa thèse en contestant, en mettant en cause son auditoire, en critiquant les actes ou les dires de son interlocuteur au lieu de présenter des arguments rationnels pour exprimer la réfutation et l’opposition.
Mais aussi, l’orateur peut se servir de différentes formes de raisonnements :
- Le raisonnement déductif : si le locuteur démarre d’une idée générale pour en arriver à une autre idée particulière.
- Le raisonnement inductif : c’est le raisonnement inverse du raisonnent déductif précèdent, quand le locuteur prouve qu’une idée est juste en tirant une loi à généraliser.
- Le raisonnement par analogie : c’est le cas où l’orateur procède à comparer entre ces avancées et une réalité pour prouver que ces avancées sont entérinées.
6. Techniques argumentatives de convaincre :
Il existe un lien entre l’émotion et la conviction, trois outils qu’un locuteur qui a la volonté de faire adhérer son auditoire utilise dans le discours pour convaincre l’auditoire et susciter les émotions ; la métaphorisation, la description et la narration.
- La métaphorisation : La métaphore est une sorte de comparaison qui nécessite de remplacer une situation réelle dans le monde par une image de fiction, sans avoir à garder l’outil grammatical de comparaison lorsqu’il y a une similitude entre deux concepts ou deux sujets ou autres, le comparé et le comparant, en liant le concret à l’abstrait. Elle est généralement employée dans les discours politique pour véhiculer un message et susciter l’émotion et le but c’est encore la persuasion.
- La description : cet outil est un moyen efficace pour expliquer un point de vue, une situation ou une réalité qui n’est pas claire pour tout le monde ou alors donner plus de détails sur quelque fait pour créer une image représentative dans le but de travailler sur l’émotion de l’auditeur, susciter chez lui différents sentiments de joie, de tristesse, de fierté ou de la honte, de la colère et autres.
- La narration : c’est le troisième procédé par lequel le locuteur peut provoquer les émotions de l’auditoire en communication tout en utilisant des faits réels mais qui prennent la forme d’arguments concrets, la narration est objective en apparence mais l’orateur l’utilise pour but de détourner l’auditeur et produire un impact sur lui, ce qui est un acte de subjectivité.
Les figures rhétoriques dans le discours politique :
Dans tous les discours politiques, il est évident d’utiliser certaines figures de la rhétorique qui ont été employées pour des buts divers afin de renforcer les arguments présentés, de justifier certaines décisions et attitudes, de clarifier certains points discutés et non pas seulement de décorer le discours.
« La rhétorique figurale et la rhétorique argumentative […] car les figures ont aussi une fonction persuasive, étant mises au service, non seulement du beau (c’est la valeur ornementale de l’habillage figural), mais aussi de l’efficacité du discours (cet habillage est censé renforcer les arguments mis en place ». (Koren, R. & Amossy, R. 2005)
On relève de notre corpus les figures rhétoriques et argumentatives suivantes :
- La question rhétorique : c’est une forme interrogative d’énoncé qui ne suscite pas une réponse mais incite l’auditoire à une réflexion, affirmer un avis ou susciter la curiosité. L’homme politique utilise souvent des questions rhétoriques dans ses prises de parole pour plusieurs raisons, parfois cela se fait pour échapper à l’obligation de répondre à la question qui lui était posée en posant une autre question , autre fois pour inverser les rôles dans une interview et prendre le rôle de l’intervieweur, et tout ce qui précède pour se donner une certaine crédibilité.
- L’énumération : cette figure consiste à juxtaposer les énoncés qui ont le même but de persuasion d’une façon enchainée, une forme de liste pour donner impression sérieuse du sujet en question ou alors pour amplifier une réalité qu’on souhaite dénoncer.
- L’hyperbole : utilisée dans des phrases pour donner un effet d’exagération sur une situation gênante. Cette exagération est employée par un grossissement afin de mettre en relief un concept, une émotion.
- L’anaphore : ces des expressions qui commencent toutes par le même mot ou par la même phrase pour donner une impression solennelle. La répétition d’un mot ou d’une suite de mots dans le début de plusieurs phrases consécutives attribue un effet renforçant de l’argument, un effet d’insistance ou une symétrie.
- Le paradoxe : est une figure de rhétorique qui consiste à mettre des mots contraires dans le même énoncé pour donner une sonorité et un rythme agréable à l’expression mais aussi inciter l’auditeur à la réflexion et lui révéler une vérité d’un autre point de vue.
- La personnification : c’est le fait d’attribuer une caractéristique humaine à un objet, un concept, un état en vue de le faire agir, parler,… comme il est cas dans notre discours, ce qui sert à donner de la légitimité aux déclarations et persuader l’auditoire.
Conclusion :
Plusieurs notions et procédés d’analyse de différentes approches sont mise en place pour pouvoir réaliser cette étude et appliquer ces concepts dans la partie pratique et aboutir aux objectifs cernés, répondre à la problématique et aux questions secondaires qui l’accompagne, arriver à la fin à valider ou réfuter les hypothèses suggérées au début de cette démarche et pour conclure, lever le voile sur les interprétations des locutions du ministre.