La parodontite agressive et les marqueurs salivaires sont analysées à travers l’étude des marqueurs oxydatifs, tels que la catalase et les protéines carbonylées. Cette recherche vise à établir le lien entre le stress oxydatif et la progression de cette maladie parodontale chez les jeunes patients.
Les parodontites agressives :
3.1-Définition des parodontites agressives :
Les parodontites agressives ont comme particularité la destruction massive et plus ou moins accélérée des tissus parodontaux, survenant chez l’enfant, l’adolescent ou l’adulte jeune et pouvant aboutir à la perte prématurée des dents. Elles ont aussi été appelées parodontites
d’apparition ou à début précoce suite à plusieurs observations de destructions parodontales sévères chez des jeunes de 10 à 20 ans, pour les distinguer des formes habituelles de parodontites de l’adulte. Il est cependant habituellement admis que ces formes destructrices de parodontites affectent les individus âgés de moins de 35 ans. (Massif, L., et Frappier, L.2007).
Elle se caractérise par une perte rapide et irréversible de l’os alvéolaire autour de plus d’une dent.
Une forme localisée et une forme généralisée sont définies en fonction du nombre de sites atteints :
- Forme localisée : nombre de sites atteints inférieur à 30% dont incisives et 1ère molaire.
- Forme généralisée : nombre de sites atteints supérieur à 30%.
La sévérité de l’atteinte est définie en fonction de la destruction osseuse :
- Débutante : perte d’attache <5mm
- Modérée : perte d’attache >5mm et <7mm
- Sévère : perte d’attache >7mm
3.2-Les critères des parodontites agressives :
Selon American Academy of Periodontology (AAP), la parodontite agressive se manifeste en deux aspects cliniques. (Armitage.Gc.1999).
La parodontite agressive localisée :
Elle peut toucher les dents lactéales et les dents permanentes. Le diagnostic est fait généralement autour de la puberté. Cette forme de la pathologie touche principalement les incisives et les molaires. Elle présente une perte d’ancrage inter-proximale sur au moins deux dents (dont l’une est une première molaire) et comportant au plus deux dents autres que les premières molaires et des incisives (nombre de sites atteints <30%).
L’atteinte osseuse est visible sur les radiographies. L’inflammation gingivale est discrète ou totalement absente. La destruction osseuse et gingivale est plus lente que pour la forme généralisée. Il n’y a pas ou peu d’infections concomitantes.
Les patients atteints de forme localisée présentent une meilleure réponse et stabilité à la suite d’un traitement.
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FIGURE 5: PARODONTITE AGRESSIVE LOCALISEE DE 12 A 22 SUR UNE PATIENTE DE 14 ANS. (NOACK B, HOFFMANN T.2004).
Parodontite agressive généralisée :
Elle peut atteindre les dents lactéales mais aussi les dents permanentes dès leur éruption. L’atteinte en denture temporaire est souvent associée à des maladies systémiques telles que le syndrome de Papillon-Lefèvre, l’odonto-hypophosphatasie, neutropénie… (Califano J.2003, Khocht A, Albandar J.2014).
Certains rapports de cas décrivent la présence de parodontite agressive généralisée en denture temporaire sans preuve de maladie systémique sous-jacente. (Spoerri et al., 2014, Seremidi K, et al., 2012).
Elle affecte habituellement des personnes plus âgées que dans la forme localisée. L’apparition se situe au plus tôt, le plus souvent des cas, autour de la puberté. (Spoerri A, et al., 2014).
Elle va toucher un grand nombre de dents. La perte d’attache inter-proximale affecte au moins trois dents autres que les premières molaires et incisives.
On observe plus fréquemment la présence de facteurs locaux (plaque, tartre) que dans la forme localisée.
Une inflammation gingivale sévère avec une hyperplasie est parfois observable, à la radiographie, nous observons une perte osseuse généralisée.
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FIGURE 6: PHOTOGRAPHIES ET RADIOGRAPHIES D’UN PATIENT DE 17 ANS ATTEINT DE PARODONTITE AGRESSIVE GENERALISEE (ALBANDAR J. 2014).
3.3- Caractéristiques communes :
Malgré la distinction entre la forme localisée et la forme généralisée, plusieurs caractéristiques communes aux 2 formes ont été définies par l’Académie américaine de Parodontologie en 1999. (Albandar J.2014, Lang. N et al.1999).
- Vitesse de progression : C’est une maladie à progression rapide. Une dent atteinte peut présenter une perte osseuse jusqu’à 75% dans les 5 ans qui suivent l’initiation de la maladie.
- Âge d’apparition : La maladie peut se déclarer chez l’enfant comme chez l’adolescent.
- Motif familial : Elle a souvent une forte agrégation familiale.
- Maladies systémiques : Les patients sont cliniquement en bonne santé, à l’exception de la présence de parodontite.
- Destruction tissulaire : Elle provoque une perte d’attache rapide et une destruction osseuse irréversible.
- Présence de facteurs étiologiques locaux : La présence de facteurs locaux tels que la plaque dentaire et le tartre supra et sous gingival est incompatible avec la gravité de la destruction parodontale.