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Quelles sont les meilleures pratiques de privatisation au Cameroun?

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🏫 Université de Dschang
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master
🎓 Auteur·trice·s
DJOUFACK NGUEFACK Eliot Franklin
DJOUFACK NGUEFACK Eliot Franklin

Les meilleures pratiques de privatisation révèlent des résultats surprenants au Cameroun, où la rentabilité des entreprises publiques a significativement augmenté après leur privatisation. Cette étude, fondée sur une analyse rigoureuse, offre des insights cruciaux pour les décideurs et les chercheurs intéressés par l’impact économique de la privatisation.


5.1.1 Présentation graphique des évolutions du Return On Sales (ROS) et tableaux des tests

Pour l’indicateur ROS, nous faisons au préalable une analyse graphique de l’évolution de ce ratio sur une période de neuf ans pour chacune des huit entreprises privatisées de notre échantillon. Ensuite, pour tester la significativité de nos résultats, nous parcourons les étapes du test non paramétrique de Wilcoxon pour les trois mesures de rentabilité retenues dans cette étude (Return On Sales, Return On Equity et Return On Assets).

« Pour des raisons sociales les noms des entreprises ont été retirés sur nos graphiques »

Source : l’auteur à partir des données de l’ARSEL, la CTR, l’INS et la SNI

Les graphiques ci-dessus présentent l’évolution du taux de marge nette de chacune des huit entreprises de notre échantillon sur une période de neuf ans. Afin de mieux visualiser l’effet de la privatisation, nous avons introduit une courbe de tendance linéaire.

Ainsi pour ce qui est de cet indicateur, nous pouvons constater que la privatisation a eu un effet positif considérable sur la performance. En effet, le taux de marge nette passe de la zone des résultats négatifs pour quatre (4) entreprises (AES-SONEL, CAMRAIL, CDC et HEVECAM) avant la privatisation à la zone de résultats positifs après la privatisation. Les quatre (4) autres entreprises (CHOCOCAM, SEPBC, SOCAMAC et SOCAPALM) connaissant une chute ou de faibles ratios avant la privatisation et un redressement ou une amélioration après la privatisation.

En définitive, nous pouvons confirmer à travers ces graphiques l’hypothèse d’accroissement du taux de marge nette synonyme d’amélioration de la rentabilité commerciale après la privatisation.

  • Présentation du test du Return On Sales (ROS)

Il s’agit de recourir aux cinq étapes du test non paramétrique de Wilcoxon afin de confirmer ou infirmer la significativité de nos résultats obtenus sur le ratio ROS.

Tableau 7: Test du ROS

Enterprises

MOYb

MOYa

Differences

Signed Ranks

AES-SONEL

-0,099

0,127

0,226

8

CAMRAIL

-0,162

0,027

0,189

7

CDC

-0,084

0,033

0,107

5

CHOCOCAM

0,037

0,066

0,019

2

HEVECAM

-0,075

0,102

0,177

6

SEPBC

0,032

0,120

0,088

4

SOCAMAC

0,049

0,071

0,022

1

SOCAPALM

0,001

0,044

0,043

3

T+)

36

T-)

0

N

8

Source : l’auteur à partir des données de l’ARSEL, la CTR, l’INS et la SNI

Pour les huit entreprises concernées par le calcul de cet indicateur, toutes ont des rangs positifs. La somme de ces rangs nous donne 36 (8+7+5+2+6+4+1+3) soit T+) du TABLEAU 7 ; les rangs négatifs quant à eux donnent une somme de 0 soit T-) du même tableau. Pour prendre une décision, nous retenons la valeur de T la plus petite soit T= 0.

  • Présentation du test du Return On Equity (ROE)

Il s’agit de recourir aux cinq étapes du test non paramétrique de Wilcoxon afin de confirmer ou infirmer la significativité de nos résultats obtenus sur le ratio ROE.

Tableau 8: Test du ROE

Enterprises

MOYb

MOYa

Differences

Signed Ranks

AES-SONEL

-0,263

0,312

0,575

8

CAMRAIL

-0,306

0,125

0,431

7

CDC

-0,282

0,074

0,356

5

CHOCOCAM

0,186

0,261

0,075

2

HEVECAM

-0,037

0,062

0,099

4

SEPBC

0,143

0,555

0,412

6

SOCAMAC

0,220

0,312

0,092

3

SOCAPALM

0,001

0,046

0,045

1

T+)

36

T-)

0

N

8

Source : l’auteur à partir des données de l’ARSEL, la CTR, l’INS et la SNI

Pour les huit entreprises concernées par le calcul de cet indicateur, toutes ont des rangs positifs. La somme de ces rangs nous donne 36 (8+7+5+2+4+6+3+1) soit T+) du TABLEAU 8 ; les rangs négatifs quant à eux donnent une somme de 0 soit T-) du même tableau. Pour prendre une décision, nous retenons la valeur de T la plus petite soit T= 0.

  • Présentation du test du Return On Assets (ROA)

Il s’agit de recourir aux cinq étapes du test non paramétrique de Wilcoxon afin de confirmer ou infirmer la significativité de nos résultats obtenus sur le ratio ROA.

Tableau 9: Test du ROA

Enterprises

MOYb

MOYa

Differences

Signed Ranks

AES-SONEL

-0,067

0,136

0,203

8

CAMRAIL

-0,025

0,006

0,031

3

CDC

-0,057

0,018

0,075

6

CHOCOCAM

0,059

0,079

0,02

1

HEVECAM

-0,014

0,019

0,033

4

SEPBC

0,019

0,103

0,084

7

SOCAMAC

0,048

0,069

0,021

2

SOCAPALM

0,001

0,041

0,04

5

T+)

36

T-)

0

N

8

Source : l’auteur à partir des données de l’ARSEL, la CTR, l’INS et la SNI

Pour les huit entreprises concernées par le calcul de cet indicateur, toutes ont des rangs positifs. La somme de ces rangs nous donne 36 (8+3+6+1+4+7+2+5) soit T+) du TABLEAU 9 ; les rangs négatifs quant à eux donnent une somme de 0 soit T-) du même tableau. Pour prendre une décision, nous retenons la valeur de T la plus petite soit T= 0

Les tests ainsi effectués sur les trois indicateurs de rentabilité, il convient maintenant de présenter une synthèse des résultats. Le tableau ci-dessous récapitule cette situation. Nous pouvons ainsi cerner globalement les effets statiques de la privatisation sur la rentabilité des (8) huit entreprises privatisées de cette étude.

Tableau 10: Synthèse des Résultats

I

N

Médiane

(Moyenne)Avant

Médiane

(Moyenne)

Après

Différences

Test de Wilcoxon

(%) de firmes évoluant comme prévu

ROS

8

-0,035

(-0,037)

0,052

(0,073)

0,087

(0,11)

0***

8-0/8=1

d’où 100%

ROE

8

-0,018

(-0,042)

0,217

(0,22)

0,255

(0,262)

0***

8-0/8=1

d’où 100%

ROA

8

-0,006

(-0,005)

0,051

(0,059)

0,057

(0,064)

0***

8-0/8=1

d’où 100%

Source : l’auteur à partir des données de l’ARSEL, la CTR, l’INS et la SNI

*** Test rejetant l’hypothèse nulle d’absence de différence de médiane au seuil de 1%.

Le Tableau 10 nous donne les résultats du modèle. La première colonne rappelle juste les indicateurs utilisés. La deuxième donne le nombre d’entreprises finalement concernées par le calcul de cet indicateur. Les colonnes 3 et 4 montrent respectivement les moyennes et médianes avant et après la privatisation ; la colonne 5 fait apparaître les variations des valeurs moyenne/médianes des indicateurs alors que la colonne 6 présente les résultats du test de Wilcoxon. La dernière colonne du tableau donne le pourcentage de firmes ayant évoluées selon nos prévisions.

La rentabilité des entreprises privatisées dans le cadre de cette recherche a été examinée en fonction de trois indicateurs de performance : le taux de marge nette (ROS), la rentabilité des capitaux propres (ROE) et la rentabilité globale (ROA). Les résultats de notre analyse nous indiquent que de façon globale, les huit (8) entreprises faisant partie de notre échantillon ont pu améliorer leur performance en termes de rentabilité car nous observons une augmentation significative des moyennes et médianes de ces ratios de rentabilité trois années avant et cinq années après leurs privatisations (tableau 10).

Par exemple, le taux de marge nette (ROS) passe en moyenne de -3,7 % (3 ans avant) à 7,3 % (5 ans après). Les résultats issus du test statistique Z de Wilcoxon (grâce notamment au test de significativité) indiquent que l’augmentation de la performance des (8) huit entreprises privatisées en termes de rentabilité est significative. Enfin, la proportion d’entreprises ayant le signe d’évolution attendu (i.e. amélioration de la rentabilité) est de 100 %.

Cependant, cette analyse, présente deux limites. Tout d’abord, les tests sont effectués sur des moyennes de trois ans avant et cinq ans après la privatisation, ce qui a pour effet de lisser l’effet de la privatisation. Ensuite, il ne permet pas de savoir si la variation de l’indicateur est antérieure à la privatisation (préparation ou effet d’habillage) ou postérieure à cette dernière (effet réel de la gestion privée).

Une approche supplémentaire est alors utilisée. Elle consiste à découper en deux sous-périodes l’analyse et de comparer les différences de moyennes et de médianes des ratios des entreprises privatisées pour les périodes avant les privatisations (t = -3 à 0) et après les privatisations (t = 0 à +5). L’application du test aux années – 3, 0 et + 5 permet de mieux identifier les effets temporels (tableau 11 et 12). Toutefois, pour pouvoir attribuer l’évolution constatée à la privatisation, il faut que le ratio soit significatif sur la période 0/+ 5.

5.1.2 Analyse de l’effet de la privatisation sur les différents indicateurs de rentabilité (t = 3 à 0 et t = 0 à +5)

Il s’agit maintenant de tester l’effet de la privatisation sur nos trois indicateurs de rentabilité sur une période de neuf ans découpées en deux sous-périodes (t = -3 à 0 et t = 0 à +5). Ceci dans le but de savoir si l’effet de la privatisation a été plus forte et significative dans la période post privatisation et de conclure sur une amélioration de la rentabilité attribuée à la gestion privée.

Tableau 11: Comparaison de la rentabilité des entreprises publiques trois ans avant et au moment de leur privatisation (t = -3 à 0, variante 2)

Indicateurs

Médiane

(Moyenne)

en -3

Médiane

(Moyenne)

en 0

Différence

Test de Wilcoxon

(%) de firmes évoluant comme prévu

ROS

-0,035

(-0,037)

-0,011

(-0,004)

0,024

(0,033)

7

8-2/8 = 0,75

d’où 75%

ROE

-0,018

(-0,042)

0,005

(0,019)

0,023

(0,061)

7

8-2/8 = 0,75

d’où 75%

ROA

-0,006

(-0,005)

-0,002

(0,006)

0,004

(0,011)

7

8-2/8=0,75

d’où 75%

Source : l’auteur à partir des données de l’ARSEL, la CTR, l’INS et la SNI

Tableau 12: Comparaison de la rentabilité des entreprises publiques au moment de leur privatisation et cinq ans après leur privatisation (t = 0 à +5, variante 2)

indicateurs

Médiane

(Moyenne)

en 0

Médiane

(Moyenne)

en + 5

Différence

Test de Wilcoxon

(%) de firmes évoluant comme prévu

ROS

-0,011

(-0,004)

0,052

(0,072)

0,063

(0,076)

0***

8-0/8=1

d’où 100%

ROE

0,005

(0,019)

0,217

(0,22)

0,212

(0,201)

0***

8-0/8=1

d’où 100%

ROA

-0,002

(0,006)

0,051

(0,059)

0,053

(0,053)

0***

8-0/8=1

d’où 100%

Source : l’auteur à partir des données de l’ARSEL, la CTR, l’INS et la SNI

*** Test rejetant l’hypothèse nulle d’absence de différence de médiane au seuil de 1%.

En comparant les ratios calculés trois ans avant la privatisation avec ceux de l’année de l’évènement (tableau 11), nous trouvons une hausse dans les moyennes ainsi que dans les médianes des ratios de rentabilité. On observe les mêmes tendances (tableau 12), lorsqu’on compare les ratios calculés l’année de la privatisation avec ceux calculés cinq ans après.

Ces résultats sont conformes aux résultats obtenus lors de la comparaison des mêmes ratios trois ans avant et cinq ans après la privatisation. L’examen des tableaux (11) et (12) montre que l’amélioration des indicateurs de performance est plus forte et significative pour la période postérieure à la privatisation (t = 0 à +5).

Cela confirme l’idée que les entreprises publiques sont plus endettées et confortent ainsi les théories justifiant la meilleure performance économique et financière de la gestion privée par rapport à celle du public.

Ce test, même s’il conduit à percevoir plus clairement les effets de la privatisation, ne donne cependant qu’une vision grossière de sa dynamique (Alexandre et Charreaux, 2004). De plus, appliqué à une firme médiane fictive, il ne permet pas d’obtenir des résultats individuels, entreprise par entreprise. Pour cette raison, l’étude a été prolongée par une analyse dynamique.


Questions Fréquemment Posées

Quelles sont les meilleures pratiques de privatisation au Cameroun?

L’article analyse l’impact de la privatisation sur la performance microéconomique des entreprises publiques au Cameroun, en mettant en avant les meilleures pratiques pour améliorer la rentabilité et la productivité.

Comment la privatisation affecte-t-elle la rentabilité des entreprises au Cameroun?

Les résultats montrent une amélioration significative de la rentabilité pour la majorité des entreprises étudiées après leur privatisation, avec un taux de marge nette passant de résultats négatifs à positifs.

Quels indicateurs sont utilisés pour évaluer la performance des entreprises privatisées?

L’étude utilise trois mesures de rentabilité : le Return On Sales (ROS), le Return On Equity (ROE) et le Return On Assets (ROA) pour évaluer la performance des entreprises avant et après la privatisation.

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