Le marketing écologique en Afrique joue un rôle crucial dans la promotion des énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire photovoltaïque. Cet article analyse l’impact du green marketing sur CANOPY CAMEROUN SARL et les défis liés à l’intégration du développement durable dans les stratégies marketing.
PREMIERE PARTIE : COMPRENDRE LES FONDAMENTAUX DES ENERGIES RENOUVELABLES EN L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE
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Figure 5: Energies renouvelable en Afrique subsaharienne. Source : IRENA
La première partie est consacrée à la compréhension de la réalité des énergies naturelles et renouvelables en Afrique Subsaharienne dans sa globalité, et singulièrement au Cameroun. Elle se structure en deux chapitres.
Le chapitre 1 présente les enjeux et défis de l’insertion de l’énergie verte dans le mix-énergétique de l’Afrique noire d’une part, et insiste sur l’apport stratégique du marketing écologique dans la promotion des produits et services respectueux de l’environnement à l’instar des EnR.
Le Chapitre 2 est consacré quant à lui à l’étude des politiques sectorielles et des cadres réglementaires ayant un impact sur le développement des sources d’énergies propres et durables au Cameroun.
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CHAPITRE 1 : ENJEUX/DEFIS DE L’INSERTION DES ENERGIES RENOUVELABLES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE ET APPROCHES THEORIQUES DU MARKETING ECOLOGIQUE
Depuis quelques années, les énergies renouvelables, dont le contre-choc pétrolier de 1986 avait fortement ralenti le développement, connaissent un très fort regain d’intérêt. La récente flambée des cours du pétrole et du gaz, et la préoccupation grandissante de la communauté internationale vis-à-vis du réchauffement climatique en sont les premières causes1.
Après une longue période de pénitence, les énergies renouvelables retrouvent une légitimité qui conduit parfois les plus optimistes à compter sur un développement explosif de leurs diverses applications, pour résoudre à moyen terme les problèmes d’approvisionnement énergétique de l’Afrique Subsaharienne, sans contribuer aux émissions de Gaz à Effet de Serre (GES).
Dans ce premier chapitre, nous organiserons notre argumentation en deux sections : tout d’abord, nous présenterons les enjeux/défis et les perspectives des énergies naturelles et renouvelables en Afrique Subsaharienne, en insistant sur les volets économiques, sociétaux, et environnementaux (Section 1) ; par la suite, nous mettrons en évidence les différentes approches théoriques du marketing vert (Section2).
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Section 1 :
Energies renouvelables : Enjeux et défis pour l’Afrique Subsaharienne
Les énergies naturelles et renouvelables se situent au cœur des enjeux et défis sociétaux. On passe ainsi du statut de l’énergie qui voyage (comme le pétrole ou le gaz) à une énergie sédentaire, d’une énergie de type centralisé à une énergie de type décentralisé. Ce qui induit tout un tas de changements d’ordres géopolitique, économique, organisationnel, et technique2 :
- Sur le plan géopolitique, cela pose la question de la maitrise des ressources naturelles, et la maitrise des circuits de distribution de l’énergie ;
- D’un point de vue économique, cela pose le problème de la maitrise et du contrôle des marchés énergétiques émergents ;
- Sur le plan organisationnel, l’on passe à une énergie maitrisée par les acteurs publics et privés d’un petit nombre qui s’organise selon des modalités techniques très centralisées, à une énergie qui fait intervenir une myriade d’acteurs publics, privés, associatif voire individuels ;
- Les changements d’ordre technique apportés par les EnR modifient nos façons d’habiter et de construire les bâtiments, les villes ou les agglomérations.
Dans cette section, nous présenterons tour à tour les impacts économiques (1), sociaux (2) et environnementaux des énergies vertes sur l’Afrique noire, ainsi les perspectives de ces nouvelles sources d’énergie (4).
Impacts économiques
Ces dix dernières années, en moyenne 150 milliards de dollar sont investis à la fois dans l’équipement des EnR et dans la recherche. Les enjeux à ce sujet concernent le stockage d’énergie et la distribution sur des circuits courts entre les lieux de production et les lieux de consommation.
En terme d’emplois, les gisements d’emploi ne sont pas des gisements directs, mais plutôt indirect qui vont se développer très certainement dans le domaine du bâtiment, ou dans celui des smart technologies qui accompagnent le développement des EnR3.
En ce qui concerne l’énergie hydraulique, elle permet de répondre aux besoins d’ajustement de la production électrique, notamment en stockant de l’eau dans de grands réservoirs au moyen de barrages ou de digues. Les fluctuations annuelles de la production hydraulique sont cependant importantes. Elles sont essentiellement liées aux précipitations. La production peut croître de 15% les années où la ressource hydraulique est forte et diminuer de 30% les années de grande sécheresse.
Toutefois, la construction de barrages est caractérisée par des investissements d’autant plus élevés que la hauteur de chute est importante et qui diffèrent fortement selon les caractéristiques de l’aménagement, les dépenses annexes liées aux contraintes sociales et environnementales, et le coût des terrains expropriés.
Fort et heureusement, les avantages économiques liés à la capacité de modulation de la production d’électricité permettent de rentabiliser ces investissements, car la ressource hydraulique est gratuite et les frais d’entretien sont réduits.
De plus, l’investissement initial dans l’industrie du solaire est toujours très important, mais une fois l’installation amortie, ses frais de fonctionnement sont faibles et l’énergie produite peut rivaliser avec les énergies fossiles. De nombreux pays ont mis en place des systèmes d’incitation financière (sous forme de détaxation, de subventions, ou de tarifs avantageux pour le rachat de l’énergie produite) afin d’encourager l’innovation et les premières installations.
Qui plus est, l’enjeu économique est de taille dans un contexte où les prix du charbon, du gaz naturel et du pétrole sont amenés à augmenter avec la diminution irrémédiable à long terme de ces ressources. Ce fort potentiel couplé à la nécessité de réduire les GES font de l’énergie solaire un axe de développement privilégié aujourd’hui.
Aussi, la nature modulaire de certaines des énergies renouvelables (c’est-à-dire le fait qu’elles peuvent être développées progressivement) et donc les investissements faibles et progressifs auxquels elles sont associées, en font une option particulièrement adaptée aux pays africains disposant de capitaux limités4.
Parmi les énergies renouvelables, l’éolienne est considérée comme une énergie propre avec une technologie mature et la plus économique après l’hydroélectricité. Les éoliennes terrestres sont moins coûteuses à installer et plus faciles à entretenir que les éoliennes offshore, qui doivent répondre à des défis techniques plus importants liés aux conditions du milieu marin.
Le terrain où les éoliennes sont installées reste toujours exploitable pour les activités industrielle et agricole. L’installation peut être démantelée relativement facilement.
Implantées localement, les éoliennes peuvent permettre de répondre à des besoins électriques de masse tout comme à des besoins domestiques limités, selon leur taille. Le rendement potentiel est toutefois moins important sur terre qu’au large, tant en qualité, du fait de la vitesse et de la constance réduite du vent, qu’en quantité, l’espace marin étant plus vaste.
Cependant, le vent est variable et l’énergie éolienne fait face en conséquence à un problème d’intermittence de la production d’électricité. Or il n’existe pas aujourd’hui de solution économiquement satisfaisante de stockage à grande échelle de l’électricité produite.
La valorisation énergétique de la biomasse peut permettre d’augmenter la part des énergies renouvelables dans un mix énergétique et de réduire la dépendance au pétrole ou au gaz. La diversité des matières organiques constituant la biomasse permet à de nombreux pays d’avoir accès à cette ressource, ce qui peut favoriser leur indépendance énergétique. Cependant, le développement de la biomasse entre généralement en conflit d’usage avec les fonciers agricoles.
Le cours du pétrole continue de progresser sur les marchés mondiaux et de nombreux pays africains importateurs de pétrole devraient commencer à envisager d’autres moyens de réduire leur dépendance vis-à-vis de cette ressource5.
Les énergies renouvelables offrent de réelles opportunités de développement de l’économie locale dans la mesure où elles génèrent des emplois locaux. Les énergies renouvelables sont un facteur de développement économique, qui permet d’améliorer et d’intensifier les activités agricole et industriel. L’exploitation d’énergies alternatives notamment le solaire permet d’intensifier l’agriculture, donc d’accroître la capacité de production des populations rurales.
En 2012, l’IRENA a publié cinq études consacrées aux coûts du solaire photovoltaïque, de l’énergie solaire thermique à concentration, de l’énergie éolienne, de l’énergie hydraulique et de la biomasse pour la production d’électricité.
Ces études montrent que le coût moyen actualisé de l’électricité (LCOE) est en baisse pour les énergies éolienne, solaire photovoltaïque et thermique à concentration, ainsi que pour certaines technologies à base de biomasse. L’option la moins chère pour générer de l’électricité reste la production d’énergie hydraulique durable sur des sites favorables. De manière générale, les technologies des énergies renouvelables deviennent de plus en plus compétitives face aux combustibles fossiles6.
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1 Benjamin DESSUS, Énergies renouvelables : le contexte, in Patrice Dallaire, Énergies renouvelables, développement et environnement: discours, réalités et perspectives, Numéro spécial Avril 2007, Les Cahier de Global Chance, N°23. Québec: IEPF, 2007, p.6 www.iepf.org. ↑
2 Morgan Boyer and Aurélien Richter, Les énergies renouvelables: Enjeux et défis sociétaux, MP4, vol. 18,4 Mo, La transition énergétique (Université Virtuelle Environnement et Développement Durable (UVED), 2017). ↑
3 Boyer and Richter. ↑
4 Jean Luc Thierry, trans. « Les Énergies Renouvelables En Afrique » (AFREPREN/FWD, n.d.). ↑
5 Christophe GBOSSOU, « Energies Renouvelables En Afrique de l’Ouest: Enjeux, État Des Lieux et Obstacles, » Contribution À La Commission Afrique, March 2013, 14 p. ↑
6 IRENA, 2012. ↑