Cet article révèle les implications politiques des extraits végétaux en analysant leur impact sur l’entomofaune de Helianthus annuus à Ngaoundéré. Découvrez comment ces interactions influencent les rendements agricoles et posent des questions cruciales sur la gestion durable des ressources naturelles.
Rythme des visites de Apis mellifera en fonction du rythme d’épanouissement des fleurons de Helianthus annuus
La figure 27 présente le nombre de fleurons épanouis de Helianthus annuus et le nombre de visites de A. mellifera dans chaque sous-parcelle selon les dates d’observation.
50 50
45 45
40 40
de fleurs
35 35
nombre de visites
30 30
25 25
20 20
Nombre
15 15
10 10
5 5
0 0
31 1 2 3 4 5 6 7
Jours d’observation (Juillet-août 2023)
Nombre de fleurs Nombre de visites Td Nombre de visites Az Nombre de visites Ec Nombre de visites Is Nombre de Tm
Figure 27: Variation journalière du nombre de visites de Apis mellifera sur les fleurs de Helianthus annuus selon le nombre de fleurons épanouies dans les différents traitements insecticides à Ngaoundaye en 2023.
Il ressort de cette figure que, globalement les visites d’abeilles mellifères sont plus nombreuses sur une plante lorsque le nombre de fleurs épanouies qu’elle porte est plus élevé et elles sont encore plus importantes lorsqu’il y a un apport complémentaire de phéromones végétales dues à l’effet des traitements aux insecticides botaniques. Faegri & Pijl (1979) indiquent que le nombre de fleurs épanouies joue un rôle important dans l’orientation des insectes vers les fleurs.
Nos données confirment la théorie de la distribution libre idéale de Fretwell & Lucas (1970) selon laquelle l’abondance des pollinisateurs suit la répartition spatiale des densités de fleurs dans le champ.
Durée des visites par fleuron
En générale, pour toutes les sous-parcelles, la durée moyenne d’une visite de A. mellifera par fleuron de Helianthus annuus est de 15,01 sec (n = 587 ; s = 0,55) pour le prélèvement du nectar et 20,30 sec (n = 692 ; s = 0,64) pour la récolte du pollen. La différence entre ces deux durées de visites est très hautement significative (t = 158,85 ; ddl = 1277 ; P < 0,001).
Le tableau 10 présente la durée des visites par fleuron de Apis mellifera dans les différentes sous parcelles traitées.
Tableau 10: Durée de visite par fleuron selon les traitements insecticides botaniques
| Durée de visite par fleuron selon les traitements insecticides botaniques | ||||
|---|---|---|---|---|
| Traitements | Nectar | Pollen | ||
| n | m±es | n | m±es | |
| Témoin | 128 | 15,10±1,41 | 104 | 22,73±1,63a |
| Azadirachta indica | 143 | 15,10±1,26 | 249 | 17,07±0,93b |
| Eucalyptus camaldulensis | 104 | 14,05±1,00 | 111 | 23,03±1,72a |
| Tithonia diversifolia | 105 | 16,68±1,24 | 121 | 22,87±2,00a |
| Téma | 107 | 14,09±1,04 | 107 | 19,75±1,32ab |
| F (4,582) | 0,67ns | F (4,687) | 4,25* | |
Chaque valeur représente la moyenne ± ESM. Les moyennes de la même colonne suivie des mêmes lettres minuscules ne sont pas statistiquement différentes selon le test de Tukey au seuil de 5 %. (*P < 0,05) différence significative ; (*** P < 0,001) différence très hautement significative ; Az : Azadirachta indica, Ec : Eucalyptus camaldulensis, Td : Tithonia diversifolia, Is : Téma, Tem : témoin.
Récolte du nectar : Globalement : F = 0,67 (ddl1 = 4 ; ddl2 = 582 ; P > 0,05 ; NS). Comparaison deux à deux : Tem/Az : t = 0 (ddl = 269 ; P > 0,05 ; NS) ; Tem/Ec : t = 6,59 (ddl = 230 ; P < 0,01 ; HS) ; Tem/Td : t = 9,06 (ddl = 231 ; P < 0,01 ; HS) ; Tem/Is : t = 6,28 (ddl = 233 ; P < 0,05 ; S) ; Az/Ec : t = 7,26 (ddl = 245 ; P < 0,01 ; HS) ; Az/Td : t = 9,81 (ddl = 246 ; P < 0,01 ; HS) ; Az/Is : t = 6,91 (ddl = 248 ; P < 0,01 ; HS) ; Ec/Td : t = 16,80 (ddl = 207 ; P < 0,001 ; THS) ; Ec/Is : t = 0,28 (ddl = 209 ; P > 0,05 ; NS) ; Td/Is : t = 16,38 (ddl = 210 ; P < 0,001 ; THS).
Récolte du pollen : Globalement : F = 4,25 (ddl1 = 4 ; ddl2 = 687 ; P < 0,001 ; HS). Comparaison deux à deux : Tem/Az : t = 33,08 (ddl = 351 ; P < 0,001 ; THS) ; Tem/Ec : t =1,31 (ddl = 213; P > 0,05 ; NS) ; Tem/Td : t = 0,58 (ddl = 223 ; P > 0,05 ; NS) ; Tem/Is : t = 14,40 (ddl = 209 ; P < 0,001 ; THS) ; Az/Ec : t = 34,19 (ddl = 358 ; P < 0,001 ; THS) ; Az/Td : t = 30,23 (ddl = 368 ; P < 0,001 ; THS) ; Az/Is : t = 18,99 (ddl = 354 ; P < 0,001 ; THS) ; Ec / Td : t = 0,65 (ddl = 230; P > 0,001 ; NS) ; Ec/Is : t = 15,76 (ddl = 216 ; P < 0,001 ; THS) ; Td/Is : t = 13,99 (ddl = 226 ; P < 0,001 ; THS).
Globalement, les différences sont non significatives entre les moyennes de durée de visite dans les différentes sous-parcelles pour la récolte du nectar (F = 0,67 ; ddl1 = 4 ; ddl2 = 582 ; P > 0,05) et significatives pour la récolte du pollen (F = 4,23 ; ddl1 = 4 ; ddl2 = 687 ; P < 0,05).
La durée de visite pour la récolte de nectar était de 15,10 sec (n = 128 ; s =1,41) dans les sous-parcelles traitées à A. indica et 14,05 sec (n =104 ; s = 1) dans les sous-parcelles traitées à E. camaldulensis. La différence entre ces deux moyennes est significative (t = 7,26 ; ddl = 245 ; P < 0,001). Pour la récolte de pollen, elle est de 17,07 sec (n = 249 ; s = 0,93) et 23,03 sec (n = 111 ; s = 1,72) dans les mêmes sous-parcelles. La différence entre ces deux moyennes est très hautement significative (t = 34,19 ; ddl = 358 ; P < 0,001).
La durée de visite pour la récolte de nectar est de 16,68 sec (n =105 ; s =1, 24) dans les sous-parcelles traitées à T. diversifolia et 14,09 sec (n =107 ; s = 1,04) dans les sous-parcelles traitées à Téma. La différence entre ces deux moyennes est très hautement significative (t = 16,38 ; ddl = 210 ; P < 0,001). Pour la récolte de pollen, elle est de 22, 87 sec (n = 121 ; s = 2) et 19,75 sec (n = 107 ; s = 1,32) dans les mêmes sous – parcelles. La différence entre ces deux moyennes est très hautement significative (t = 13,99 ; ddl = 226 ; P < 0,001).
La durée de visite pour la récolte de nectar est de 15,10 sec (n = 128 ; s = 1,41) dans les sous-parcelles témoins et 15,10 sec (n =143 ; s = 1,26) dans les sous-parcelles traitées à A. indica. La différence entre ces deux moyennes est non significative (t = 0 ; ddl = 269 ; P > 0,05). Pour la récolte de pollen, elle est de 23,73 sec (n = 104 ; s = 1,63) et 17,07 sec (n = 249 ; s = 0,93) dans les mêmes sous – parcelles. La différence entre les deux moyennes est très hautement significative (t = 33,08 ; ddl = 351 ; P < 0,001).
En résumé, la durée des visites varie avec la disponibilité du nectar ou du pollen, les différents traitements aux insecticides et le témoin. En outre, les abeilles ont été plus attirées dans les sous – parcelles traitées à T. diversifolia et E. camaldulensis que dans d’autres sous-parcelles. Ceci s’expliquerait par la forte disponibilité et la bonne qualité des produits floraux (Free, 1993 ; Pierre, 2003) et par la présence des éléments odoriférants dans les extrais aqueux de ces deux plantes qui ont un rôle attractif vis-à-vis des abeilles domestiques.