Le green marketing comme levier pour l’énergie solaire en Afrique

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🏫 Université de Yaoundé II - Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) - Département d’Economie Internationale
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2015-2018
🎓 Auteur·trice·s
DJAKPOU NGANSOP Patrick Raoul
DJAKPOU NGANSOP Patrick Raoul

Le green marketing et énergie solaire sont essentiels pour promouvoir les énergies renouvelables en Afrique subsaharienne. Cet article analyse l’application de ces stratégies par CANOPY CAMEROUN SARL, tout en abordant les défis liés à l’intégration du développement durable dans le marketing.


Problématique

Adil MAROUF, « Création D’une Entreprise D’installation Des Panneaux Solaires » (Mémoire de master, Université Abou Bekr Belkaïd – Tlemcen, 2014), http://dspace.univ-tlemcen.dz/handle/112/6881.1

Salvador JUAN, « La transition écologique », Sociologie économique (ERES, 2011).2

Dans un contexte de promotion des modes de développement économique inclusif et faible en carbone au sein du continent africain, et au regard des récentes crises écologiques et environnementales (matérialisées par le réchauffement climatique, la fonte massive des calottes glacières, la dilatation des océans sous l’effet du réchauffement de l’eau, la montée du niveau des mers, les tempêtes, inondations, et sécheresses) qui affectent les Etats du monde aussi bien pris individuellement que dans leur rapport mutuel et modifient pour ainsi dire le comportement des producteurs

et des consommateurs, n’est-il pas temps et grand temps d’opter pour les modes de consommation et de production durables et respectueux de l’environnement, à l’instar des énergies renouvelables, porteuses d’opportunités pour le continent africain ? Le marketing, étant concerné par la société, doit prendre à bras le corps cette problématique sociétale et inscrire dans l’agenda des hommes et des femmes la question de responsabilité sociétale3.

Par ailleurs, selon le classement des pays africains ayant la plus grande capacité installée d’énergies renouvelables en 2017, publié dans le rapport de IRENA4, le Cameroun occupe la 15ème marge du podium avec une capacité installée de 730 MW derrière l’Ethiopie, l’Afrique du Sud, l’Egypte, la République Démocratique du Congo, et la Zambie (qui sont respectivement les cinq premiers du classement)5.

Mieux encore, sur les 22 pays africains pris en compte dans le top 10 mondial, le Cameroun est classé 16ème avec 70,14% d’insertion du renouvelable dans son mix énergétique6. « Les sources d’énergie concernées par cette donnée sont l’hydroélectricité, la géothermie, le solaire, la biomasse et le nucléaire entre autres », souligne ce rapport.

Si ces résultats méritent d’être salués, il n’en demeure pas moins que nos villes souffrent encore de délestages intempestifs et nos villages ne sont pas connectés au réseau électrique principal ; ce qui constituent une barrière pour l’atteinte de l’émergence du pays à l’horizon 2035. Pour certains, le nœud du problème se situe au niveau du choix de ravitaillement de la solution énergétique et sa valorisation ; pour d’autres en revanche, il s’agit d’un problème lié au segment du transport (voir la Section 1 du

chapitre 1). Quoi qu’il en soit, quelque chose doit-être faite pour améliorer les conditions de vie des

populations, et le positionnement du Cameroun dans le marché des EnR en Afrique Subsaharienne, spécifiquement dans le segment de l’énergie solaire photovoltaïque : c’est aussi la responsabilité du marketing écologique. Ainsi se justifie la question centrale de cette étude, qui est :

  • Comment comprendre et mettre en pratique l’instrument « marketing écologique » au service de la promotion et la mise en œuvre des sources d’énergies naturelles et renouvelables au Cameroun, quand on sait que les combustibles fossiles deviennent de plus en plus rares, chers, et nuisibles à l’environnement ?

A cette question centrale se déclinent également des questions secondaires toutes aussi importantes que la première, à savoir :

  • Dans quels cadres réglementaires évoluent les activités liées au secteur des EnR au Cameroun ?
  • Quels sont les enjeux liés à l’usage de ces formes d’énergies ?
  • Comment concilier équilibre naturel de la planète, justice sociale, et efficacité économique ?
  • Comment amener l’ensemble de l’entreprise à considérer les contraintes du développement durable comme une opportunité ?
  • Comment équilibrer l’approvisionnement énergétique avec la demande sans cesse croissante sans compromettre la capacité des générations futures à en faire de même ?

La réponse à ces questions centrales et secondaires devrait nous intéresser au plus haut point, dans la mesure où la survie de notre économie et celle de la planète en dépendent.

Hypothèses

Il s’agit des réponses provisoires à la question centrale et aux questions secondaires exposées ci-dessus. En réalité, les hypothèses jouent un rôle central dans notre recherche, car comme une boussole, elles donnent du sens à notre démonstration. Ainsi, nos hypothèses s’articulent de la manière suivante :

  • Le marketing vert est un outil indispensable à la valorisation de la gestion durable du mix énergétique propre et renouvelable de l’Afrique noire et du Cameroun (H1) ;
  • Les énergies naturelles et renouvelables sont la solution pour palier au déficit énergétique dans les zones urbaines et rurales de l’Afrique subsaharienne en général,

et du Cameroun en particulier. C’est l’un des piliers du développement et de l’émergence en Afrique ; car elles ouvrent la perspective d’une économie non carbonée, nouveau relais de croissance verte (H2) ;

  • Seul un secteur énergétique plus développé et plus performant permettra un essor économique durable. L’accès à l’énergie est une condition préalable nécessaire au développement économique et social, car presque toute activité de production requiert un apport en énergie (H3) ;
  • L’intégration du développement durable dans la politique commerciale de l’entreprise est incontournable si on veut pouvoir poursuivre son activité dans le long terme (H4) ;
  • L’Afrique subsaharienne et le Cameroun pourraient trouver leur émancipation énergétique par des solutions dites hors réseaux et renouvelables (H5).

Objectifs de l’étude

Le mot « objectif » désigne souvent une intention voire un dessein qui guide les actions d’un individu. C’est aussi le résultat escompté d’une action, d’un projet. Ainsi, pour cette étude scientifique, nos objectifs se déclinent en objectifs généraux (A) et spécifiques (B).

Objectif général

Comme nous l’avons évoqué dans la partie « Contexte et justification », notre objectif général est de promouvoir, à travers le marketing vert, « l’accès à une énergie durable, fiable, abordable, et moderne pour tous » comme le choix qui s’impose pour développer une économie durable et pauvre carbone, sans compromettre celle des générations futures.

Objectifs spécifiques

En ce qui concerne les objectifs spécifiques, il s’agit tout d’abord de comprendre et de mesurer les enjeux de l’intégration des concepts du développement durable au cœur de la stratégie marketing des entreprises opérant dans le secteur de l’énergie solaire photovoltaïque au Cameroun et à l’international ; et part la suite, d’évaluer le degré de pertinence de cette approche dans ce segment de marché au niveau national.

Intérêts de l’étude

Le thème de ce mémoire tel que présenté à l’entête de ce document nous permettra de mieux comprendre l’importance du marketing durable dans la vulgarisation de l’énergie solaire photovoltaïque. Ainsi, l’intérêt de ce travail de recherche se situe à trois (03) échelles à

savoir : l’intérêt académique et professionnel (A), l’intérêt scientifique et personnel (B), et l’intérêt social (C).

Intérêts académique et scientifique

Du point de vue académique, il faut dire que la production de ce travail de recherche relève d’une exigence académique, qui veut que tout étudiant en fin de formation au cycle de master à l’IRIC produise un mémoire en vue de l’obtention d’un diplôme de master en Relations Internationales (RI) avec une option de parcours spécifique.

En ce qui nous concerne, la rédaction et la présentation du présent travail vise à obtenir un master en Relations Internationales, option Marketing International. Il est évident que cette recherche nous a permis d’une part d’approfondir notre connaissance sur certaines théories classiques des relations internationales et, de les utiliser pour l’analyse et l’interprétation de l’actualité internationale relative au « patrimoine commun de l’humanité » (qui englobe les notions de biens communs de l’humanité, des problèmes de l’environnement, de la santé, etc.) ; et d’autre part

de nous arrimer à l’évolution du marketing traditionnel orienté de plus en plus vers le développement durable.

Sur le plan scientifique, ce thème contribue à enrichir et à actualiser les débats et réflexions sur la famine énergétique dont souffre l’Afrique subsaharienne depuis plusieurs années, et propose des pistes de solutions pour sortir de ce fossé. Mieux, cette étude scientifique donne l’occasion aux critiques et aux professionnels de la discipline de poursuivre les analyses sur ce sujet. Nous sommes donc persuadé que cette étude pourra aider et inspirer d’autres chercheurs qui traiteront d’un sujet semblable dans une autre dimension. Dans tous les cas, nous osons espérer que ce mémoire restera une référence académique pour les générations futures.

Intérêt professionnel et personnel

En ce qui concerne l’intérêt professionnel, il faut insister sur le fait que cette étude nous a permis d’étudier le marché du solaire photovoltaïque au Cameroun, et d’implémenter les piliers du développement durable dans les techniques et la stratégie marketing d’une entreprise française de droit camerounais. Dès lors, nous sommes convaincus que la société bénéficiera de notre recherche, puisque la mise en œuvre d’une stratégie de green marketing contribuera sans doute à accroitre la satisfaction des clients et à améliorer le processus de prise de décision. De plus, notre enquête pourra certainement aider d’autres entreprises commerciales, du même secteur d’activité, à identifier leurs points forts et leurs points faibles

dans la gestion de leurs produits et services. Une fois soutenu, peaufiné à l’aide des ultimes remarques du jury et jugé correct, voire excellent, il claire que ce mémoire peut se révéler un très bon passeport pour un emploi futur, à glisser dans les mains d’un recruteur lors d’un entretien d’embauche.

Que dire de l’intérêt personnel ? Une fois en 2016, nous avions eu l’opportunité d’effectuer un stage académique à l’étranger dans le cadre de notre formation à l’IRIC. Et ce qui nous a marqué à première vue, c’est le degré d’éclairage et de salubrité qui caractérise les métropoles et les provinces des pays développés, par opposition à l’obscurité et à l’insalubrité qui planent sans cesse telle une ombre sur les villes et villages des pays dits « sous-développés ».

Cette situation a éveillé notre curiosité, et à suscité en nous des questionnements, notamment celui de savoir : Qu’est-ce qui peut bien justifier un tel décalage ? A y voir de plus près, nous avons compris que si ces grandes villes sont autant éclairées et propres, de jour comme de nuit, c’est parce qu’elles diversifient et valorisent leurs sources d’énergies renouvelables.

En effet, on pouvait y voir de part et d’autres : des panneaux solaires, des parcs éoliens dans les zones portuaires, des barrages hydroélectriques, etc. Dès lors, nous avons pensé qu’il était de bon ton d’aborder cet objet d’étude en l’adaptant à notre contexte et relativement à notre spécialité « Marketing International », afin de contribuer à notre manière au rayonnement de notre pays et à celui de l’Afrique toute entière.

Intérêt social

Il s’agit pour nous de sensibiliser et d’informer toutes les parties prenantes de la société civile (l’Etat, les ménages, les entreprises, etc.) sur la nécessité d’utiliser des solutions technologiques innovantes, durables et pas chères, capables de résoudre de manière définitive le problème de déficit énergétique récurrent dans les zones rurales, urbaines et périurbaines. Surtout que ces solutions polluent moins par rapport aux combustibles fossiles.

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1 KOTLER et al., Marketing 3.0: Produits, Clients, Facteur Humain.

2 IRENA, « Rapport 2017 de l’Agence Internationale des Energies Renouvelables (IRENA). »

3 Gwladys Johnson, « Energies Renouvelables: Classement Des Pays Africains En Matière de Capacité Installée, » Agence Ecofin, April 28, 2017, www.agenceecofin.com/energies-renouvelables/2804-46965-energies-renouvelables-classement-des-pays-africains-en-matiere-de-capacite-installee 19/09/2017 10h 52minutes.

4 Gwladys Johnson, « 7 Pays Africains Dans Le Top 10 Mondial Des Pays Qui Produisent Leur Énergie À Partir de Sources Renouvelables, » Agence Ecofin, April 19, 2017, www.agenceecofin.com/energies-renouvelables/2804-46965-energies-renouvelables-classement-des-pays-africains-en-matiere-de-capacite-installee 19/09/2017 10h 52minutes.

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