Le green marketing au service des énergies solaires en Afrique subsaharienne

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🏫 Université de Yaoundé II - Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) - Département d’Economie Internationale
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2015-2018
🎓 Auteur·trice·s
DJAKPOU NGANSOP Patrick Raoul
DJAKPOU NGANSOP Patrick Raoul

Le green marketing en Afrique subsaharienne émerge comme un levier stratégique pour promouvoir les énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire photovoltaïque. À travers l’étude de CANOPY CAMEROUN SARL, cet article analyse les défis d’intégration du développement durable dans les stratégies marketing des entreprises.


Energies renouvelables

En matière de renouvelable, l’Afrique Subsaharienne est dotée d’un riche potentiel énergétique. En effet, selon la Rapport 2016 de REN21, cette partie du continent africain est le premier marché de produits solaires hors-réseau (avec 1,37 million d’unités vendues), devant l’Asie du sud (1,28 million d’unités vendues)1.

Dans le même ordre d’idée, le rapport « Global Architecture Performance Index Report 2017 » du Forum Economique Mondial (WEF) indique que l’Afrique noire est assez bien placé parmi les pays qui se reposent le plus sur des énergies propres dans leur production d’électricité.

Ainsi, sur les premiers du classement mondial 7 pays y sont placés2 : il s’agit de l’Ethiopie, 1ère avec 93,9% ; suivie par l’Islande (89,07%) ; la Zambie 3ème avec 88,86% d’insertion du renouvelable ; le Mozambique 4ème avec 87,63% ; la Tanzanie 5ème avec 85,62% ; le Népal (84,08%) ; le Kenya 7ème avec 82,84% ; le Togo 8ème avec 80,96% ; le Nigeria 9ème avec 80,96% ; et le Paraguay 10ème (80,04%).

Parmi les 20 premiers pays de ce classement, on retrouve la Côte d’Ivoire, le Zimbabwe, le Cameroun, et la République du Congo. La plupart de ces États possèdent d’importantes ressources hydroélectriques, à l’image de l’Éthiopie qui vient d’inaugurer fin 2016 le barrage de Gibe III (1870 MW au total) et construit parallèlement le barrage de la Renaissance (6 000 MW), qui sera lors de son inauguration le plus grand d’Afrique3.

Sur les 22 pays africains pris en compte par le classement, l’Egypte est le pays le moins bien classé avec 4,07% d’insertion du renouvelable dans son mix et un classement de 140ème au plan mondial. Il partage ce peloton de queue avec le Maroc (9,05%), la Tunisie (11,17%), l’Afrique du Sud (13,23%) et le Botswana (21,11%)4.

En Afrique Australe :

Ici, l’Afrique du Sud présente un taux d’accès à l’électricité de 85%, soit le plus haut niveau en Afrique Subsaharienne. Sur les 15% de la population n’ayant pas accès à l’électricité officiellement, 4% se connectent de manière illégale. Les trois-quarts des consommateurs utilisent des compteurs prépayés, ce qui permet de limiter les difficultés de non-paiement.

Au Mozambique, où le gouvernement a encouragé l’installation de panneaux solaires photovoltaïques ou de mini centrales hydrauliques dans les zones rurales, le taux d’électrification atteint les 40%. La Tanzanie connaît également une amélioration rapide, de 13% en 2008 à 24% d’accès à l’électricité en 2012, suite à une réduction importante des prix de connexion.

En Afrique Centrale :

Comme l’explique le rapport 2017 de l’agence IRENA, l’Afrique centrale ambitionne de produire 25 000 MW d’électricité à partir des ressources renouvelables d’ici 20255. Le but de cette opération vise à accroitre l’accès à l’électricité, à réduire les prix du Kilo Watt heure (KWh) entre 30 et 40 FCFA, et à accroitre la valorisation du potentiel hydraulique à 56%.

En 2016, les capacités totales de production et de distribution de l’hydroélectricité dans cette sous-région ont respectivement atteint 7 243 Giga Watt heure (GWh) et 1 433 MW6.

A titre illustratif, les chutes d’Inga au Congo offrent le meilleur potentiel hydroélectrique du monde, avec 40 000 MW7. Il en va de même pour le Cameroun, qui est le deuxième pays d’Afrique avec le plus grand potentiel hydroélectrique. Le gisement solaire est important en Angola, au Cameroun, en République Démocratique du Congo (RCA), et au Tchad, favorable à l’implantation de centrales solaires.

Par exemple, l’ensoleillement annuel moyen de cette sous-région est de 300 jours. Les forêts représentent environ 302 millions d’hectares et constituent le 2ème massif forestier au monde après l’Amazonie. L’éolienne, la géothermie, et l’énergie marine y sont également présent.

Le Cameroun quant à lui est doté d’une abondante variété de ressources énergétiques et d’un marché local et sous-régional important. Cette diversité de ressources devrait conférer au pays une indépendance énergétique et un niveau de développement considérable, cependant le déficit énergétique reste encore élevé.

Pour résorber ce déficit, dans un contexte de lutte contre les changements climatiques et de développement durable, le Cameroun a opté pour une stratégie énergétique à long terme, telle que prônée par les instances internationales de l’énergie basée sur la diversification des sources de production, avec notamment le développement des énergies renouvelables.

Bien que ces formes d’énergie occupent encore une part négligeable dans la production nationale, l’utilisation de ces dernières reste prometteuse. Il est donc indispensable d’effectuer des investissements massifs dans le secteur pour améliorer l’offre en qualité et en quantité suffisante8.

Il faut également ajouter que ce pays ambitionne d’accélérer sa croissance économique pour la porter à 5.5% à l’horizon 2020. Pour y arriver, il doit atteindre une capacité de production d’électricité de 3000 MW. L’énergie issue des centrales et autres grandes infrastructures ne suffit plus, il faut dorénavant compter sur les sources d’énergies renouvelables, en raison de leur disponibilité et leur modularité compatibles avec les faibles niveaux en besoin et en investissement9.

En Afrique de l’Est :

En effet, les capacités géothermiques sont concentrées en Afrique de l’Est. Il faut souligner ici que le potentiel en énergie thermique de la vallée du Rift est estimé à 9000 Méga Watt (MW). Pourtant, seulement 54 MW sont extraits, soit 1% du dit potentiel. Plus important encore, les réserves en énergie hydraulique, soit 1100 (TWh), ne sont exploitées qu’à 8%10.

Ensemble, l’Éthiopie, le Kenya et la Tanzanie, ont identifié environ 15 GW de potentiel géothermique, 40 GW de potentiel hydroélectrique, 8 GW de potentiel en énergie éolienne, tous deux à faible coût et économiquement compétitifs.

En outre, le prix de cette énergie est intéressant : de 0,03 à 0,08 dollars pour l’hydroélectricité produite à grande échelle, de 0,05 à 0,10 dollars pour l’énergie géothermique et de 0,05 à 0,14 dollars pour l’énergie éolienne, alors que la fourchette de prix de l’électricité est de 0,06 à 0,17 dollars en Afrique de l’Est et de 0,13 à 0,16 dollars dans la plupart de l’Afrique australe11.

En Afrique de l’Ouest :

L’Afrique de l’Ouest quant à elle fait partie des régions les plus ensoleillées de la planète. Le soleil y est présent toute l’année. Ainsi, le flux solaire moyen est d’environ 5 à 6 Kilo Watt heure (KWh) par m2 par jour, contre 3 KWh/ m2/jour en zone tempérée européenne.

Dans plusieurs pays, la volonté d’utiliser les EnR semble présente : Témoigne le cas du Maroc où la Centrale NOOR I développe 160 MW depuis le 04 février 2016, et à terme se sera 580 MW. Ce pays vise 42% de sa production d’électricité grâce aux renouvelables d’ici 2020. Citons également la Centrale hydraulique de Bujagali (Ouganda) qui produit 250 MW d’électricité ; ou encore la ferme éolienne de Ngong au Kenya qui développe une puissance électrique de 13 MW.

Par ailleurs, d’autres auteurs ont également publié des écrits sur les énergies renouvelables. C’est notamment le cas de Jacques Vernier12 qui propose dans son livre un tableau précis des diverses sources d’énergies renouvelables actuelles, explique les modalités de leur production, et présente les lieux où elles sont utilisées, ainsi que la quantité d’énergie qu’elles fournissent à ce jour.

Selon lui, plus de 80% de l’énergie utilisée aujourd’hui dans le monde provient de gisements de combustibles fossiles (charbon, gaz, pétrole) ou d’uranium. Ces gisements sont pourtant épuisables alors que l’énergie fournie par le soleil, les chutes d’eau, la croissance des végétaux, les marées, la chaleur de la terre, est renouvelable.

Si l’utilisation de ces énergies (auxquelles on associe souvent celles tirées des déchets) n’est évidemment pas nouvelle, elle représente aujourd’hui près de 14% de la production mondiale d’énergie et pourrait, selon certains scénarios, atteindre 50% au milieu du XXIème siècle.

Citons aussi Adil Marouf13. Pour lui, nous sommes au début du 21ème siècle où la demande d’énergie mondiale est croissante et les ressources basiques telles que le pétrole, le gaz… s’amenuisent. Il s’avère donc nécessaire de trouver une autre solution pour prendre le relais telle que l’énergie solaire.

L’Algérie par exemple dispose de l’un des gisements solaires les plus importants au monde et en particuliers dans la région de la méditerranée. L’auteur envisage de réaliser dans son ouvrage un business plan du projet qui s’intéresse à l’installation des panneaux solaires.

Salvador Juan14 pour sa part explique que les limites de la planète et du modèle productiviste sont devenues patentes. Nul besoin d’invoquer, selon lui, la catastrophe japonaise de Fukushima pour affirmer que l’exigence d’une protection de l’environnement tient désormais du consensus. Pourtant, la société est loin d’être prête à effectuer cette transition écologique.

Malgré une conscience écologique aiguë de l’opinion publique, désormais généralisée en Europe, les résultats concrets en matière de réforme socio-environnementale se font attendre. Ainsi donc, l’auteur explique les raisons d’un tel paradoxe, décrit les obstacles sociaux à l’économie verte, analyse de manière précise les conflits d’intérêts et les stratégies d’acteurs illustrée par des exemples révélateurs (production alimentaire, transports, énergie, consommation, pollutions diverses, risques technoscientifiques, etc.).

À partir des questions concrètes que pose la mutation annoncée, il examine les conditions et les outils démocratiques susceptibles d’infléchir ou d’inverser les tendances qui contrarient aujourd’hui la transition écologique.

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1 REN21, « Rapport Sur Le Statut Mondial Des Énergies Renouvelables 2016: Faits Essentiels. »

2 Magathe Ngokana, « 7 Pays Africains Dans Le Top 10 Mondial Des Pays Qui Produisent Leur Énergie À Partir de Sources Renouvelables, » Energies Renouvelables Afrique, April 27, 2016, www.energies-renouvelables-afrique.com.

3 Marion Douet, « Ces Pays Africains Champions Des Énergies Renouvelables, » Jeune Afrique, April 24, 2016, www.jeuneafrique.com/432167/economie/africains-se-distinguent-parmi-pays-utilisant-plus-denergies-renouvelables-monde/.

4 Ce rapport se base sur des chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) datant de 2014, et donc susceptibles d’avoir évolué.

5 IRENA, « Rapport 2017 de l’Agence Internationale des Energies Renouvelables (IRENA) » (Abu Dhabi, United Arab Emirates: IRENA, 2017), www.irena.org/Publications.

6 Aloyem Kaze and R. Tchinda, « Overview of Renewable Energies Sources in Central Africa » (Sustainable Energetics for Africa (SE4A), Yaoundé, Buea, 2017), p.15, www.ansole.org/SE4A_CONCEPT_AND_PURPOSE.

7 Géraud Magrin, « L’Afrique Sub-saharienne Face Aux Famines Énergétiques, » EchoGéo, no. 3 | 2007 (décembre – février 2008 2007), p.3 https://doi.org/10.4000/echogeo.1976.

8 MINEE, « Situation Énergétique Du Cameroun, » Rapport statistique (Yaoundé: Ministère de l’Eau et de l’Energie, 2015), p.24.

9 Mahamadou F. Maiga, Davy Wohary Coulibaly, and Michel Takam, « Lutter Contre La Pauvreté et Les Changements Climatiques: Le Rôle Clé Des Énergies Renouvelables et de L’efficacité Énergétique Au Cameroun, Au Mali et En Côte d’Ivoire » (Réseau Climat et Développement, 2014).

10 Politiques énergétiques, L’énergie en Afrique: chiffres et données clés.

11 IRENA, « L’Afrique et les énergies renouvelables: la voie vers la croissance durable » (Abu Dhabi, United Arab Emirates: IRENA, 2013), p.15, www.irena.org/Publications.

12 Jacques VERNIER, « Les énergies renouvelables », Que sais-je ? (PUF, 2012).

13 Adil Marouf, [Référence complète manquante].

14 Salvador Juan, [Référence complète manquante].

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