Le green marketing en Afrique joue un rôle crucial dans la promotion des énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire photovoltaïque. Cet article analyse l’application de ces stratégies par CANOPY CAMEROUN SARL et les défis liés à l’intégration du développement durable dans le marketing.
Ce mémoire explore l’utilisation du green marketing comme outil de promotion des énergies renouvelables, en particulier l’énergie solaire photovoltaïque en Afrique subsaharienne, avec une étude de cas sur CANOPY CAMEROUN SARL. Il examine également les défis de l’intégration des concepts de développement durable dans les stratégies marketing des entreprises.
Université de Yaoundé II
Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC)
Département d’économie internationale
Master en relations internationales
Option: Marketing international
Mémoire présenté et soutenu publiquement en vue de l’obtention d’un diplôme
Le green marketing au service de la promotion et de la mise en œuvre des énergies renouvelables en Afrique subsaharienne : Cas de l’énergie solaire photovoltaïque avec Canopy Cameroun SARL
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Djakpou Ngansop Patrick Raoul, Licence en bibliothéconomie-documentation, ESSTIC
Dirigé par: Pr. Gabriel Eba Ebe
Maître de conférences
Chef de département d’économie internationale de l’IRIC
Année académique 2015-2018
Résumé
Ces dernières années, la sensibilisation aux questions environnementales par les pouvoirs publics, les Organisations Non Gouvernementales (ONG), les groupes de pressions environnementaux, les entreprises et les consommateurs n’a jamais été aussi importante. A titre d’exemple, seulement entre 2015 et 2017, l’actualité internationale a été marquée par une série de rencontres internationales (le Sommet des Nations Unies sur le Développement Durable, la 72ème section de la Journée Internationale de Protection de la Couche d’Ozone, la COP21, COP22, et COP23, le One Planet Summit, pour ne citer
que ceux-ci) visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, et à limiter le réchauffement climatique de la planète en dessous de 2° Celsius par rapport à l’ère préindustrielle. C’est ainsi qu’au nom de la « justice climatique », des engagements historiques et irréversibles ont été pris en faveur des énergies renouvelables, et certains Etats ont annoncé une reforme de leurs subventions aux combustibles fossiles.
En effet, les combustibles fossiles (constitués du charbon, gaz, pétrole, ou d’uranium) sont épuisables et nocifs pour l’environnement, alors que l’énergie fournie par le soleil, les chutes d’eau, la croissance des végétaux, les marées, et la chaleur de la terre, est propre et renouvelable. De plus, avec l’avènement du mouvement de développement durable (DD), les entreprises sont invitées à adapter leur marketing en révisant leurs pratiques classiques fondées sur une vision à court terme, souvent dangereuse pour la pérennité de l’entreprise telle que la publicité
mensongère communiquer.
Dès lors, l’objectif central de cette recherche consiste donc à montrer comment utiliser le positionnement écologique d’une marque ou d’un produit comme argument de vente et de promotion des énergies renouvelables, en l’occurrence de l’énergie solaire photovoltaïque. A cela s’ajoute un objectif spécifique, qui consiste à comprendre et à mesurer les enjeux de l’intégration des concepts du développement durable au cœur de la stratégie marketing d’une entreprise opérant dans le secteur de l’énergie solaire photovoltaïque au Cameroun.
Mots clés : green marketing, énergies renouvelables, énergie solaire photovoltaïque, green marketing strategy, stratégie de communication verte, benchmarking, RSE
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Abstract
In recent years, awareness of environmental issues by governments, non-governmental organizations (NGOs), environmental lobby groups, businesses and consumers has never been greater. For example, only between 2015 and 2018, international news was marked by a series of international meetings (the United Nations Summit on Sustainable Development, the 72nd section of the International Day for the Protection of the Layer of Ozone, COP21, COP22, and COP23, the One Planet Summit, to name a few) to reduce greenhouse gas emissions, and to limit global warming to below
2 ° Celsius compared to the pre-industrial era. For example, in the name of « climate justice », historic and irreversible commitments have been made in favor of renewable energies, and some states have announced a reform of their fossil fuel subsidies. Indeed, fossil fuels (consisting of coal, gas, oil, or uranium) are exhaustible and harmful for the environment, while the energy provided by the sun, waterfalls, plant growth, the tides, and the heat of the earth, is clean and renewable.
In addition, with the advent of the Sustainable Development (SD) movement, companies are invited to adapt their marketing by revising their traditional practices based on a short-term vision, often dangerous for the sustainability of the company such as advertising, misleading communicate.
Therefore, the central objective of this research is to show how to use the ecological positioning of a brand or product as an argument for the sale and promotion of renewable energies, in this case photovoltaic solar energy. Added to this is a specific objective, which consists of understanding and measuring the challenges of integrating sustainable development concepts into the heart of the marketing strategy of a company operating in the solar photovoltaic sector in Cameroon.
Keywords: green marketing, renewable energies, solar photovoltaic energy, green marketing strategy, green communication strategy, benchmarking, CSR
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Sommaire
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : COMPRENDRE LES FONDAMENTAUX DES ENERGIES RENOUVELABLES EN L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE 38
CHAPITRE 1 : ENJEUX/DEFIS DE L’INSERTION DES ENERGIES RENOUVELABLES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE ET APPROCHES THEORIQUES DU MARKETING ECOLOGIQUE 39
SECTION 1 : Energies renouvelables : Enjeux et défis pour l’Afrique Subsaharienne 40
SECTION 2 : Approches stratégiques du marketing écologique 47
CHAPITRE 2 : CADRES DE DEVELOPPEMENT DES SOURCES D’ENERGIES DURABLES AU CAMEROUN 56
SECTION 1 : Politiques sectorielles ayant un impact sur les Energies Renouvelables au Cameroun 57
SECTION 2 : Cadres juridique et institutionnel favorables à la mise en œuvre du potentiel énergétique de sources durables au Cameroun 63
Conclusion de la première partie 73
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE CAS DE LA SOCIETE CANOPY CAMEROUN SARL, SUIVIE D’UNE SUGGESTION ET D’UNE PROPOSITION 74
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA SOCIETE ET ANALYSE DE SA POLITIQUE COMMERCIALE 75
SECTION 1 : Présentation générale de CANOPY, et diagnostic de la situation interne et externe de CANOPY CAMEROUN SARL 76
SECTION 2 : Analyse et évaluation des leviers du marketing-mix de Canopy Cameroun. 85
CHAPITRE 4 : SUGGESTION D’UNE APPROCHE BENCHMARKING ET PROPOSITION D’UNE CAMPAGNE DE COMMUNICATION VERTE 94
SECTION 1 : Suggestion d’une approche benchmarking avec Schneider Electric S.E 95
SECTION 2 : Proposition d’une campagne de communication verte aux couleurs de Canopy Cameroun 108
CONCLUSION GENERALE 116
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Source :
Introduction générale
Contexte et justification
Contexte
L’avenir de la planète a toujours été l’une des préoccupations majeures des acteurs du système international. L’organisation et la tenue de plusieurs Sommets internationaux sur le développement durable et les changements climatiques en témoignent. On note ainsi le Sommet des Nations Unies sur le Développement Durable du 25 au 27 septembre 2015 à New York,1 au cours duquel un nouvel ensemble d’objectifs mondiaux – visant à éradiquer la pauvreté, à protéger la planète et à garantir la prospérité pour tous – a été adopté dans
le cadre d’un nouveau programme de développement durable (DD). Nous pouvons aussi citer la tenue de la 21ème Conférence des Parties (COP21) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC)2, du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris, pour aboutir à un nouvel accord international sur le climat visant à limiter le réchauffement climatique mondial nettement en dessous de 2° Celsius (seuil considéré comme dangereux par les scientifiques) par rapport à l’ère préindustrielle.
Dans le même sillage, le point d’orgue de l’année 2016 fut la signature de l’Accord de Paris sur le Climat à New York le 22 avril, et la déclaration commune de cinquante pays africains pour relever les défis du changement climatique lors de la 22ème session de la Conférence des Parties (COP22)3 à la CCNUCC, organisée du 7 au 18 novembre 2016 à Marrakech (Maroc).
Et l’année 2017 a annoncé quant à elle l’auspice d’une 3ème Conférence Mondiale sur le climat, qui s’est tenue cette fois-ci à Bonn (Allemagne) au mois novembre. La plupart des pays participants ont tenu à réaffirmer leur engagement, exception faite des Etas Unis d’Amérique.
Mais, ce qui fait la particularité de tous ces rendez-vous internationaux susmentionnés,
– comme l’explique le Rapport 2016 de Renewable Energy Policy Network for the 21st Century (REN21)4– c’est surtout la part belle qui fut accordée à « l’accès à une énergie abordable, fiable, durable, et moderne pour tous5 ». En effet, la majorité des Etats signataires, soit 189, ont promis de développer les énergies renouvelables (EnR) et l’efficacité énergétique dans le cadre de leurs Contributions Prévues Déterminées au niveau National (CPDN),
conformément à l’article 4 alinéa 2 dudit Accord6. Ainsi, sur les 189 pays ayant soumis leur CPDN, 147 d’entre eux ont privilégié les énergies renouvelables et 167 l’efficacité énergétique ; certains ont même annoncé une réforme de leurs subventions aux combustibles fossiles. Des engagements inédits ont également été pris en faveur des EnR par des collectivités régionales, étatiques et locales, ainsi que par des entreprises privées.
Justification
C’est manifestement dans un tel contexte de mondialisation, marqué par « l’intégration au niveau planétaire de phénomènes économiques, financiers, écologiques et culturels qui dépassent le niveau de solution d’un Etat »7, qu’est née notre sujet de mémoire intitulé : « Le green marketing au service de la promotion des énergies renouvelables en Afrique Subsaharienne : Cas de l’énergie solaire photovoltaïque avec Canopy Cameroun SARL ». Ce thème ne manque pas de pertinence dans un monde où notre impact sur l’environnement est devenu une réelle préoccupation quotidienne, aussi bien dans nos gestes et comportements que dans nos achats. Dès lors, l’approvisionnement en modes d’énergies respectueux de l’environnement représente un défi permanent pour nos sociétés.
De plus, faut-il le rappeler, le déficit énergétique et le coût de l’énergie dans les zones rurales et urbaines des pays les moins avancés du continent africain comme le Cameroun, constituent encore un obstacle au progrès économique et social de cette civilisation, puisqu’ils pénalisent l’industrie, le transport et toutes autres activités modernes.
En effet, selon la Banque Mondiale, l’électricité en Afrique coûte en moyenne trois fois plus chère qu’en Europe et aux Etats-Unis, et 650 millions de personnes vivent encore sans électricité soit 70% de la population8. Le continent africain aurait donc besoin d’un apport annuel de 7 giga watt (GW) de production électrique pour faire face à la demande sans cesse croissante en électricité, (une demande qui s’explique par la croissance démographique, et la prolifération des voitures, des téléphones, des tablettes, des avions, des
appareils électroménagers et informatiques, etc.), alors que seulement 1 GW est effectivement ajouté chaque année.
De façon similaire, un rapport de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), publié le 2 juillet 2014, attire l’attention sur la consommation croissante des appareils de l’économie
numérique (ordinateurs, tablettes, Smartphones, objets connectés divers) : 14 milliards d’appareils connectables en 2013, 50 milliards prévus en 2020, et 500 milliards en 2050. Leur demande d’électricité est passée de 420 Téra Watt heure (TWh) en 2008 (égale à la consommation d’électricité de la France) à 616 TWh en 2013. Si rien n’est fait pour maitriser cette demande, elle devrait atteindre 1140 TWh/an en 2025, plus que la consommation totale réunie du Canada et de l’Allemagne9. Assurément, l’Afrique et singulièrement le Cameroun ont besoin d’énergie pour s’industrialiser et se développer, en vue d’être compétitif sur le marché tant national qu’international. Et de toute évidence, les énergies renouvelables sont le choix qui s’impose pour l’avenir de notre planète.
Fort de ce constat, l’objectif de notre étude consiste à promouvoir, via le green marketing (marketing vert), les énergies propres et renouvelables comme la perspective de développement d’une économie non carbonée et durable, de préservation de l’environnement, et d’amélioration des conditions de vie en Afrique. « Mais pourquoi le green marketing ?
», peut-on se demander. La vérité c’est que le marketing est en partie responsable des problèmes environnementaux de la planète : car dans sa quête permanente de profit, elle encourage la surconsommation, produit des packagings ou emballages non nécessaires, et privilégie les produits chimiques au détriment des produits écologiques. Cela étant, le marketing peut-être aussi une partie de la solution à ces problèmes10 comme on le verra plus loin.
________________________
1 UNRIC, « Objectifs de Développement Durable (ODD) Sélection de Ressources En Ligne » (Bruxelles: Info Point Bibliothèque, 2017), http://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/summit/. ↑
2 Gautier CELIA and Alix MAZOUNIE, « COP21: Comprendre la conférence de Paris sur le climat » (Réseau Action Climat France, 2015), pp.4-5. ↑
3 Bernard SAINCY, « La COP 22 et les objectifs de développement durable de l’ONU, » Innovation Sociale Conseil, no. 24 (2016): 35p. ↑
4 REN21, « Rapport Sur Le Statut Mondial Des Énergies Renouvelables 2016: Faits Essentiels » (Paris: PNUE (Secrétariat de REN21), 2016), www.ren21.net/gsr. ↑
5 Le 7ème sur les 17 Objectifs du Développement Durable (ODD). ↑
6 Nations Unies, « Accord de Paris, » in Convention-cadre sur les changements climatiques (Paris, 2015), pp.23- 39. ↑
7 Maurice VAÏSSE, « Dictionnaire des Relations internationales de 1900 à nos jours », 3ème édition (Paris: Armand Colin, 2009), p.260. ↑
8 Politiques énergétiques, « L’énergie en Afrique: chiffres et données clés », MP4, vol. 11,5 Mo, 2017. ↑
9 Agence Internationale de l’Energie, « Rapport sur la consommation énergétique des appareils numériques », 2014. ↑
10 Voir chapitre 1, section 2. ↑