Analyse des facteurs de risque de la parodontite agressive

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🏫 Université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella - Faculté de médecine d’Oran 1 - Département de Pharmacie
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Docteur en Pharmacie - 2017/2018
🎓 Auteur·trice·s
HADJ-CHERIF ISMAIL TISSOURAS OUSSAMA
HADJ-CHERIF ISMAIL TISSOURAS OUSSAMA

Les facteurs de risque parodontite agressive incluent des éléments tels que l’âge et le sexe, influençant le développement de la maladie. Cette étude met en lumière l’importance des marqueurs oxydatifs de la salive, comme la catalase et les protéines carbonylées, dans le contexte du stress oxydatif.


4.4- Les facteurs de risques :

4.4.1- L’âge :

Selon PERDRIX en 1980, les parodontopathies débutent très précocement. Pendant la denture temporaire, la gingivite est fréquente chez les enfants et peu même évoluer en parodontite dans certains cas.

Cependant, l’atteinte parodontale n’a aucune conséquence « fatale » sur la denture temporaire sauf dans de rares cas de résistance due à des facteurs généraux connus ou non, où la gingivite peut être un signe primitif.

4.4.2- Le sexe :

La parodontite agressive apparaît plus tôt chez la femme (maximum entre 15 et 19 ans) que chez l’homme (maximum entre 25 et 29 ans). Ce résultat s’expliquerait par une puberté plus précoce chez la femme.

4.4.3- Le facteur hormonal :

Lors de la puberté, de la grossesse ou de la ménopause, on constate une augmentation de la prévalence des maladies parodontales. Les facteurs hormonaux pourraient être déterminants. Le métabolisme de la progestérone est plus élevé dans les tissus gingivaux en cas d’inflammation. (Mariotti, Angelo. 1994).

Elle augmente la perméabilité et la prolifération vasculaire dans la gencive. Le parodonte a aussi des récepteurs aux œstrogènes qui ont un rôle régulateur sur certaines réactions immunitaires ou inflammatoires connues dans les maladies parodontales. (Jan Lindhe, Rolf Attström, Anna-Lisa Björn. 1996).

4.4.4- Le facteur génétique :

La Prédisposition génétique à la parodontite agressive est un facteur de risque important de développement de la maladie. La plus-part des études épidémiologiques estiment la prévalence des parodontites agressive localisée en dessous de 1% (PAPAPANOV en 1996). Le risque de développer une parodontite à début précoce n’est pas le même pour tout le monde. Des enquêtes familiales ont montré que la prévalence était très élevée au sein de certaines familles.

Quand un individu est diagnostiqué positif, le risque d’atteinte chez la fratrie est très supérieur à la prévalence de la population. Le pourcentage de sujets atteints peut avoisiner les 40 à 50 % (HART en 1996). Ces résultats suggèrent que des facteurs génétiques semblent jouer un rôle important dans la susceptibilité à la maladie (SAXEN en 1980, MARAZITA et coll. en 1994).

VIEIRA et ALBANDAR, 2014 constatent que les Facteurs génétiques semblent un rôle plus important dans la pathogénèse de la parodontite agressive par rapport à la parodontite chronique, ce qui est en lien avec l’importance du système immunitaire inné dans la pathogénèse de la forme agressive.

4.5- Facteurs généraux :

4.5.1- Facteurs environnementaux :

Les facteurs géographiques et ethniques :

De nombreuses études ont établi la fréquence des parodontites agressive localisée en fonction des pays ou régions et selon l’article d’ENNIBI et coll., en 1997, nous pouvons observer de grandes variations selon les auteurs.

La maladie semble plus toucher l’Afrique et le Moyen Orient par rapport à l’Europe et les populations de race blanches d’Amérique du Nord. (LINDHE, 1984).

Les facteurs génétiques et géographiques sont intimement liés. Toutefois, si les traitements et l’hygiène buccodentaire, ainsi que l’éducation sont équivalents entre les groupes sociaux observés, alors la différence ne devient plus statistiquement significative.

Les parodontites agressives localisées touchent peu les races blanches européennes et Nord-Américaines. Or, ces mêmes populations placées dans une situation socio-économique plus difficile (comme au Chili) sont plus atteintes : 0,3%. (LOPEZ et coll., 1991).

Les études épidémiologiques semblent montrer que le facteur ethnique soit du même type que le facteur sexuel, c’est-à-dire que la différence essentielle réside plus dans les conditions d’hygiène que dans le facteur ethnique.

Le facteur socio-économique :

Les maladies parodontales à début précoce touchent moins les enfants issus d’un milieu social favorisé par rapport aux défavorisés (PERDRIX, 1980). Mais il semblerait que l’appréciation de ces faits mérite une correction. En effet, le facteur sous-jacent serait là encore les conditions d’hygiènes, qui s’améliorent avec le niveau socio-économique.

Toutefois, l’hygiène insuffisante n’explique pas à elle seule la haute fréquence et la gravité des parodontites dans le tiers monde (JOHNSON et coll., 1988).

4.5.2- Le facteur nutritionnel :

Malnutrition :

Une réduction en réserves de nutriments est associée à l’installation progressive de dommages aux muqueuses, une immunité affaiblie, une résistance diminuée à la colonisation et à l’invasion par les germes pathogènes (CHANDRA, 1991).

Lors des malnutritions, il y a souvent une réduction très marquée de nutriments-clés, en particulier d’antioxydants (ascorbate, GSH…).

Malnutrition et écologie microbienne :

Les anticorps et les autres facteurs protecteurs réduisent l’adhésion bactérienne et favorisent le maintien d’une balance écologique appropriée. De nombreuses études ont montré que le volume et les propriétés antibactériennes et physicochimiques de la salive sont affectés par la malnutrition et par la consistance physique des aliments consommés (JOHANSSON et coll., 1992). Les sujets malnutris présentent une réduction significative du contenu salivaire en immunoglobuline IgA et α-amylase notamment (AGARWAL, 1984), avec atrophie des cellules acineuses et désorganisation de l’appareil de production des protéines (glandes parotides et sous- mandibulaires).

4.5.3- Facteurs comportementaux :

Le tabagisme :

Le tabac est actuellement considéré comme le premier facteur de risque dans le développement des maladies parodontales. Les études cliniques et épidémiologiques de ces dernières années ont montré une nette association entre la consommation de tabac et la prévalence d’une part et la sévérité d’autre part des parodontites.

La majorité de la perte de dents chez l’adulte entre 19 et 40 ans est associée à la consommation de plus de 15 cigarettes par jour. Une relation dose -réponse linéaire entre tabagisme et perte osseuse a même été démontrée.

Le stress :

Il induit une perte d’efficacité du système immunitaire (activation de médiateurs pro- inflammatoires), mais également par une modification des comportements (tabagisme, manque d’hygiène bucco-dentaire…).

Les médicaments :

En particulier ceux entrainant une hyperplasie gingivale comme le DiHydan® (et les antiépileptiques en général) ;

La ciclosporine par inhibition de la réaction de médiation cellulaire et la production d’interleukine IL-2 (Daly, CG. 1992), ou encore les anti-inflammatoires non stéroïdiens qui stimulent la résorption osseuse. (Damaré S.M, Wells S. 1997).

Transmission salivaire :

La salive est un facteur de transmission de pathogènes. Certaines bactéries présentent une agrégation familiale, leur transmission se fait via la salive, entre les membres de la famille qui ont tous la même susceptibilité à la colonisation par cette bactérie. C’est une transmission verticale.

Le clone de l’Aa présent dans la salive est le même que celui retrouvé dans la plaque. (Monteiro MF et al., 2014).

La maladie parodontale est multifactorielle. Certains facteurs sont modifiables par la prise en charge, d’autres moins bien contrôlés, car dépendants de la génétique de chaque individu.

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