Le green marketing et les énergies renouvelables en Afrique

Pour citer ce mémoire et accéder à toutes ses pages
🏫 Université de Yaoundé II - Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) - Département d’Economie Internationale
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2015-2018
🎓 Auteur·trice·s
DJAKPOU NGANSOP Patrick Raoul
DJAKPOU NGANSOP Patrick Raoul

Les énergies renouvelables en Afrique sont essentielles pour répondre aux besoins énergétiques croissants. Cet article analyse le rôle du green marketing dans la promotion de l’énergie solaire photovoltaïque, en se concentrant sur l’expérience de CANOPY CAMEROUN SARL et les défis liés à l’intégration du développement durable.


Les énergies renouvelables

L’énergie1 est le produit le plus précieux de la société moderne. En effet, toutes les sociétés ont besoin de services énergétiques pour répondre aux besoins fondamentaux de l’homme (éclairage, cuisson des aliments, confort, mobilité, communications, etc.) et pour favoriser les processus de production2. Par exemple, selon une étude, à chaque seconde nous consommons dans le monde au moins 15 Téra watt d’énergie, et 15 mille milliard de watt en permanence chaque jour.

Les sources énergétiques significativement mobilisables sont de trois types à savoir : les sources d’énergie fossile, (pétrole, gaz naturel, charbon), fissile (uranium, plutonium), et naturelle (soleil, vent, chaleur de la Terre, chutes d’eau, marées, croissance des végétaux). Dans le cas des sources d’énergie naturelle par exemple, on ne peut pas mettre le vent dans nos réservoirs d’essence, encore moins brancher notre télévision sur le soleil.

Il est donc nécessaire de transformer ces énergies naturelles sous une forme que nous pouvons utiliser.

Par définition, les énergies naturelles et renouvelables (en abrégé : EnR), aussi appelées énergies propres et durables, sont des sources d’énergies dont le renouvellement naturel est assez rapide pour qu’elles puissent être considérées comme inépuisables à l’échelle du temps humain3. Sa renouvelabilité dépend d’une part de la vitesse à laquelle la source est consommée, et d’autre part de la vitesse à laquelle elle se régénère.

A titre d’exemple : le bois est une énergie renouvelable, dans la mesure où il repousse généralement en un temps inférieur à 80 ans4. Bien entendu, l’exploitation de ces nouvelles sources d’énergie n’engendre pas ou peu de déchets et d’émissions polluantes, réduisant ainsi de manière significative les rejets de gaz carbonique dans l’atmosphère.

On qualifie également les énergies propres et durables « d’énergies flux », par opposition aux « énergies stock » elles- mêmes constituées de gisements limités de combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz, uranium) produits à partir de roches issues de la fossilisation des êtres vivants, et qu’on retrouve principalement sous terre. Ainsi, le mix-énergétique renouvelable5 comprend six (06) éléments à savoir :

l’énergie hydraulique

L’hydroélectricité ou énergie hydroélectrique provient de la force de l’eau en mouvement, c’est-à-dire l’énergie cinétique des courants et des chutes d’eau (fleuves, rivières, chutes d’eau, courants marins, etc.)6. L’énergie cinétique du courant d’eau est transformée en énergie mécanique par une turbine, puis en énergie électrique par un alternateur. L’hydroélectricité constitue la première source renouvelable et la troisième source générale de production électrique au monde (16,3 % en 2011), derrière le charbon (40,6%) et le gaz (22,2%). Chaque année, environ 3 500 Téra Watt Heure (TWh) d’électricité sont produits dans le monde à partir de l’énergie hydraulique7 ;

l’énergie solaire

c’est l’énergie diffusée par le rayonnement du soleil. Les réserves gazeuses du soleil se comptant en milliards d’années de fusion, l’énergie solaire est, à l’échelle humaine, illimitée : elle est donc classée parmi les énergies renouvelables. Les voies d’exploitation de cette énergie sont : l’énergie solaire thermique qui transforme directement le rayonnement en chaleur pour un usage direct (chauffe-eau et chauffages solaires, cuisinières et sécheuses solaires), et indirect (rafraichissement solaire, dessalement, etc.) ; l’énergie solaire photovoltaïque qui convertie ou transforme directement le rayonnement solaire en électricité ; et l’énergie solaire thermodynamique qui utilise l’énergie thermique du soleil pour la transformer dans un second temps en électricité8.

l’énergie éolienne

c’est l’énergie cinétique des masses d’air (vent) en mouvement autour du globe. En effet, les rayons solaires absorbés dans l’atmosphère entrainent des différences de température et de pression : l’air chaud monte et l’air froid descend, ce qui crée des déplacements horizontaux des masses d’air9. Puis, ces masses d’air se mettent en mouvement et accumulent de l’énergie cinétique, qui peut-être transformée en énergie mécanique et en énergie électrique pour un usage industriel ou domestique. Ainsi, on distingue les éoliennes terrestres dites « onshore » installées sur la terre, et les éoliennes dites « offshore » installées en mer et spécialement conçues pour résister à la corrosion10 ;

la biomasse

c’est l’ensemble des matières organiques qui peuvent se transformer en énergie. Par matière organique, l’on désigne ici les matières d’origines végétale (résidus alimentaires, bois, feuilles) et animale (cadavres d’animaux, êtres vivants du sol). On notera au passage que la biomasse n’est considérée comme une source d’énergie renouvelable que si sa régénération est au moins égale à sa consommation.

Par exemple, l’utilisation du bois ne doit pas conduire à une diminution du nombre d’arbres. De plus, il existe trois formes de biomasse présentant des caractéristiques physiques très variées à savoir : les solides (ex : paille, copeaux, bûches) ; les liquides (ex : huiles végétales, bioalcools) ; et les gazeux (ex : biogaz).

Leur valorisation peut produire de la chaleur, de l’électricité, et une force motrice de déplacement11. (Cf. les figures 2 et 3 dans la partie annexe) ;

l’énergie marine

aussi appelée « thalasso-énergies » ou « énergies bleues », elle est utilisée pour désigner toutes les formes d’exploitation des ressources renouvelables issues du milieu marin à savoir : marées, courants, vagues, chaleur, salinité, biomasse, et vents. Plusieurs technologies permettent d’utiliser la mer comme une source d’énergie : C’est le cas de l’énergie marémotrice issue des marées, de l’énergie hydrolienne issue des courants, de l’énergie houlomotrice issue des vagues et de la houle, de l’énergie thermique des mers issue de la chaleur des océans, et de l’énergie osmotique issue de la salinité12 ;

la géothermie

du grec Géo (la terre) et Thermos (la chaleur), elle désigne à la fois la chaleur terrestre et son exploitation par l’homme. En effet, la géothermie exploite le différentiel thermique de l’écorce terrestre pour en extraire de la chaleur utilisable par l’homme. La chaleur étant stockée dans la roche, les réserves ne s’épuisent pas au fur et mesure que l’on s’en sert13. Ainsi, on distingue trois types de ressources géothermiques : la géothermie profonde à haute énergie pour la production d’électricité, la géothermie moyenne à basse énergie pour le chauffage urbain collectif par réseau de chaleur, et la géothermie à très basse énergie qui se valorise avec des pompes à chaleur pour les besoins de chauffage. Ces ressources sont davantage considérées comme un outil de maîtrise de la consommation énergétique que comme une énergie primaire puisque son exploitation requiert de l’énergie électrique14.

L’Afrique Subsaharienne

L’Afrique Subsaharienne15 est l’étendue du continent africain au sud du Sahara, séparée écologiquement, culturellement, ethniquement et technologiquement des pays du nord par le climat rude du plus vaste désert chaud du monde. C’est une zone vulnérable au dérèglement climatique. En effet, elle est principalement peuplée d’individus ayant la peau de couleur noire, par opposition à l’Afrique du Nord (appelée aussi Afrique blanche) peuplée principalement par des populations à peau blanche ou hâlée (Berbères, Égyptiens, Arabes).

Regroupant 48 pays (îles comprises), l’Afrique Subsaharienne est subdivisée en quatre sous-régions dont les noms suivent :

  • l’Afrique Australe (Afrique du Sud, Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Swaziland, Zambie, Zimbabwe) ;
  • l’Afrique Centrale (Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo Brazzaville, Gabon, Guinée Equatoriale, République Démocratique du Congo, Rwanda, Sao-Tomé, Tchad) ;
  • l’Afrique de l’Est (Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Kenya, Ouganda, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Tanzanie) ;
  • l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Léone, Togo).

En 2015, la population de l’Afrique subsaharienne s’est élevé à environ 1,001 milliard d’habitants16, un chiffre qui devrait atteindre 1,5 milliard d’ici 2050.

[3_img_1]

Figure 1: Afrique subsaharienne [Zone verte] source: Wikipédia

Energie solaire photovoltaïque

Découvert en 1839 par Antoine César Becquerel, l’effet photovoltaïque permet la transformation de l’énergie lumineuse en électricité. Le mot « Photovoltaïque » (PV) est association de deux mots : « photo », mot d’origine grecque qui signifie lumière ; et « voltaïque », qui vient de volt et représente l’unité utilisée pour mesurer le potentiel électrique (comme sur une pile). Le volt a quant à lui été découvert par l’italien Alessandro Volta à la fin du XVIIIe siècle. Ainsi, le solaire photovoltaïque permet de produire de l’électricité grâce aux cellules photovoltaïques exposées au soleil.

Pour fabriquer les panneaux solaires photovoltaïques, on procède de la manière suivante : tout d’abord, on extrait le silicium du sable ; par la suite, on le transforme en lingot sous l’effet de la haute température ; puis, on découpe le lingot en fines tranches en vue d’obtenir des plaquettes appelées wafers. Et par un traitement physico-chimique, on obtient des cellules qu’on assemble pour obtenir un panneau solaire photovoltaïque dont la durée de vie est de 30 ans.

[3_img_2]

Figure 2: Exemple de Cellules photovoltaïques exposées au soleil sur une toiture.

________________________

1 L’énergie est mesurée en joules (J) et la puissance est mesurée en watts (W). Un joule égale un watt pendant 1 seconde.

2 Dan Arvizu, Thomas Bruckner, and John Christense, « Résumé à l’intension des décideurs », in: Ottmar Edenhofer, Ramón Pichs-Madruga, and Youba Sokona (dir.), « Rapport spécial du GIEC sur les sources d’énergie renouvelable et l’atténuation des effets du changement climatique ». Cambridge, Royaume-Uni et New York: GIEC, 2011. p.242.

3 « Énergie Renouvelable » (Wikipédia), accessed February 6, 2017, at 20:50:21, https://fr.wikipedia.org/wiki/Energie_Renouvelable.

4 Collège Les 4 vents (éd.), « L’énergie solaire entre à l’école ! », in SOLARAMA Junior, p.1.

5 Observ’ER, « 5 familles énergies renouvelables, » accessed June 2, 2017, at 15:24:37, http://www.energies-renouvelables.org/energies_renouvelables.asp.

6 GDF Suez, « J’apprends L’énergie: Energies Renouvelables, » 2013.

7 Connaissance des Énergies, « Fiche Pédagogique : Hydroélectricité, » Connaissance des Énergies, accessed November 9, 2017, https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/hydroelectricite#quoi.

8 Connaissance des Énergies, « Fiche Pédagogique : Energie Solaire, » Connaissance des Énergies, accessed November 9, 2017, https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/energie-solaire-exploitation#comment.

9 Suez, « J’apprends L’énergie: Energies Renouvelables. »

10 Connaissance des Énergies, « Fiche Pédagogique : Energie Éolienne, » Connaissance des Énergies, accessed November 9, 2017, https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/energie-eolienne#comment.

11 Connaissance des Énergies, « Fiche Pédagogique : Biomasse, » Connaissance des Énergies, accessed November 9, 2017, https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/biomasse#comment.

12 Connaissance des Énergies, « Fiche Pédagogique : Energies Marines, » Connaissance des Énergies, accessed November 9, 2017, https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/energies-marines#quoi.

13 Suez, « J’apprends L’énergie: Energies Renouvelables. »

14 Connaissance des Énergies, « Fiche Pédagogique : Géothermie, » Connaissance des Énergies, accessed November 9, 2017, https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/geothermie#quoi.

15 « Afrique Subsaharienne, » Encyclopédie, Wikipédia, accessed November 16, 2017, at 12:31:45, https://fr.wikipedia.org/wiki/Afrique_subsaharienne.

16 Banque Mondiale, « Données de La Banque Mondiale Sur l’Afrique Sub-saharienne, » 2015, accessed June 2, 2017, http://donnees.banquemondiale.org/region/afrique-subsaharienne.

Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top