Comment les extraits végétaux influencent-ils l’activité des abeilles à Ngaoundéré ?

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🏫 UNIVERSITE DE NGAOUNDERE - FACULTE DES SCIENCES - Département des Sciences Biologiques
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2023
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Cette étude révèle les effets des extraits sur les abeilles, en analysant leur impact sur l’entomofaune de Helianthus annuus à Ngaoundéré. Découvrez comment ces extraits influencent la dynamique des insectes pollinisateurs et ravageurs, et leur rôle crucial dans les rendements en graines.


Produits floraux prélevés

La récolte du pollen était moins intense que le prélèvement du nectar. Sur 1304 visites enregistrées, 559 visites (soit 47,74%) étaient consacrées à la récolte exclusive de pollen tandis que 612 visites (soit 52,26%) concernaient le prélèvement du nectar. Nos résultats sont en accord avec ceux de Egono et al. (2018) qui ont trouvé un fort prélèvement du nectar (85,31%) par rapport à la récolte du pollen (14,69%) par A. mellifera dans la même région d’étude. Cette différence peut être également liée aux besoins des colonies.

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A B

Figure 24: Ouvrières de Apis mellifera récoltant le nectar (A) et le pollen (B) sur un capitule

Rythme de visites de Apis mellifera en fonction des tranches horaires journalières d’observation et sous l’effet des traitements insecticides

La figure 25 présente le rythme de visite de A. mellifera selon les tranches horaires journalières d’observation et selon les différents traitements insecticides. Il ressort de cette figure que l’activité de cette abeille commence dès la matinée à partir de 7 h et diminue tout doucement aux environs de 14 h pour tous les différents traitements insecticides.

Le pic d’activité est situé entre 11-12 h pour tous les traitements à l’exception du témoin négatif (contrôle) dont le pic est situé entre 09-10h. Ce décalage des pics d’activité s’expliquerait par le fait que les abeilles sont attirées par la combinaison des phéromones des fleurs associées aux parfums des extraits des insecticides (Mohammadou et al., 2023).

Ces périodes journalières correspondraient au moment de la journée où le butin (pollen et/ou nectar) est plus disponible dans les fleurs de H. annuus (Tchuenguem et al., 2009). L’activité réduite au niveau des fleurons après 14 h pourrait s’expliquer non seulement par la diminution de la quantité des produits floraux et la fanaison des fleurs, mais aussi à l’influence des insecticides.

40

35

30

Frequence de visites (%)

25

20

15

10

5

0

7_8 9_10 11_12 13_14 15_16 17_18

Tranches horaires (Heures)

frequence Az frequence Ec frequence Td frequence Is frequence Tm

Figure 25: Répartition des visites de A. mellifera sur les capitules de Helianthus annuus en fonction des tranches horaires journalières et selon les différents traitements aux insecticides botaniques à Ngaoundaye en 2023

Abondance des ravageurs et des butineurs

  1. Abondance de quelques insectes ravageurs majeurs sur les plants de Helianthus annuus

La figure 26 présente l’abondance de quelques insectes ravageurs majeurs de Helianthus annuus à Ngaoundaye en 2023.

350

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314

32

26

36

36

16

24

300

Nombre d’individus

250

200

150

100

50

0

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Espèces d’insectes

Figure 26: Abondance de quelques insectes ravageurs majeurs de Helianthus annuus à Ngaoundaye en 2023

Il ressort de cette figure que, Polyrachis sp. occupe le premier rang avec un effectif de 314 individus suivit de Buprestis novemmaculata et Anthelephila sp. avec un effectif égal de 36 individus.

  1. Abondance de A. mellifera sur les capitules de Helianthus annuus

Le Tableau 9 présente l’abondance par capitule et par 1000 capitules selon les différents traitements aux insecticides botaniques. Le plus grand nombre d’ouvrières simultanément en activité sur un capitule de H. annuus selon les traitements insecticides a été de 1 (n = 210 ; s = 0) et l’abondance moyenne par 1000 capitules est de 216,04 (n = 210 ; s = 9,95) globalement.

L’abondance moyenne par 1000 capitules était plus élevée dans les parcelles traitées à Tithonia diversifolia et Azadirachta indica et faible dans les parcelles traitées à l’insecticide chimique Téma et E. camaldulensis.

Tableau 9: Abondance des butineuses par 1000 capitules dans des différentes sous-parcelles

Abondance des butineuses par 1000 capitules dans des différentes sous-parcelles
TraitementsCapitulem ±esPar 1000m ±es
Tithonia diversifolia441,00±0,0044277,52±24,53a
Téma381,00±0,0038177,28±18,96b
Azadirachta indica431,00±0,0043210,87±21,19ab
Eucalyptus camaldulensis441,00±0,0044200,97±21,62ab
Témoin411,00±0,0041207,60±21,64ab
F(4,205)F(4,205)2,96ns

Chaque valeur représente la moyenne ± ESM. ns = différence non significative (P > 0,05) ; (-) l’estimation de la valeur de F n’est pas possible en raison d’une variance égale.

Comparaisons de l’abondance par 1000 capitules : Globalement F = 2,96 (ddl1 = 4 ; ddl2 = 205 ; P > 0,05 ; NS) ;

Comparaison deux à deux : Td / Is : t = 20,59 (ddl= 80 ; P < 0,001 ; THS) ; Td /Az : t = 13,41 (ddl= 64,19 ; P < 0,001 ; THS ) ; Td / Ec : t = 15,11 (ddl = 60,65 ; p < 0,001 ; THS) ; Td / Tem : t=13,79 (ddl= 60,38 ; P < 0,001 ; THS) ; Is / Az : t = 7,44 (ddl= 79 ; P < 0,01 ; HS) ; Is / Ec : t = 5,22 (ddl= 80 ; P < 0,01 ; HS) ; Is / Tem : t = 6,55 (ddl= 77 ; P < 0,01 ; HS) ; Az / Ec : t = 2,13 (ddl= 85 ; P < 0,01 ; HS) ; Az / Tem : t = 0,69 (ddl= 82 ; P > 0,05 ; NS) ; Ec / Tem : t = 1,40 (ddl= 83 ; P > 0,05 ; NS). Td : Tithonia diversifolia, Is : Téma, Az : Azadirachta indica, Ec :Eucalyptus camaldulensis, Tem : Témoin.

  • Globalement, la différence est non significative entre les moyennes de l’abondance des butineuses par 1000 capitules (F = 2,96 ; ddl1 = 4 ; ddl2 = 205 ; P > 0,05) entre les différents traitements.
  • L’abondance moyenne par 1000 capitules a été de 277, 52 dans les sous – parcelles traitées à Tithonia diversifolia et 177, 28 dans les sous-parcelles traitées au Téma. La différence entre ces deux moyennes est très hautement significative (t = 20,59 ; ddl = 88 ; P < 0,001). De même, pour les sous – parcelles traitées au Téma et à Eucalyptus camaldulensis, l’abondance moyenne par 1000 capitules a été respectivement de 177, 28 et 200,97. La différence entre ces deux moyennes est significative (t = 5,22 ; ddl = 80 ; P < 0,05).
  • de même pour les sous-parcelles traitées à E. camaldulensis et les sous-parcelles témoins, l’abondance moyenne par 1000 capitules a été respectivement de 200,97 et 207,60. La différence entre ces deux moyennes est très hautement significative (ddl= 83 ; P < 0,001);
  • de même pour les sous-parcelles traitées à A. indica et les sous-parcelles témoins l’abondance moyenne par 1000 capitules a été respectivement 210,87 et 207,60. La différence entre ces deux moyennes est très hautement significative (ddl = 82 ; P < 0,001) ;
  • de même pour les sous-parcelles traitées à Téma et les sous-parcelles témoins, l’abondance moyenne par 1000 capitules a été respectivement de 177,28 et 207,60. La différence entre ces deux moyennes est très hautement significative (ddl = 77 ; P < 0,001) ;
  • de même pour les sous-parcelles traitées à Téma et les sous-parcelles traitées à E. camaldulensis les sous-parcelles, l’abondance moyenne par 1000 capitules a été respectivement de 177,28 et 200,97. La différence entre ces deux moyennes est très hautement significative (ddl = 80 ; P < 0,001);
  • de même pour les sous-parcelles traitées à T. diversifolia et les sous-parcelles traitées à Téma, l’abondance moyenne par 1000 capitules a été respectivement de 277,52 et 177,28. La différence entre ces deux moyennes est très hautement significative (ddl = 88 ; P < 0,001) ;

La différence entre l’abondance par 1000 capitules des butineuses dans les parcelles traitées aux insecticides botaniques et les parcelles témoins est très hautement significative. De même, la différence entre l’abondance par 1000 capitules des butineuses dans les parcelles traitées aux insecticides botaniques et les parcelles traitées à l’insecticide de synthèse Téma.

Les fortes abondances par 1000 capitules observées au niveau des parcelles traitées aux extraits aqueux mettent en évidence la bonne attractivité des produits floraux de H. annuus et l’influence des éléments odoriférants contenus dans les extraits aqueux vis-à-vis de Apis mellifera. Par ailleurs la faible abondance des butineuses au niveau des parcelles traitées à l’insecticide de synthèse Téma s’expliquerait par la nocivité des insecticides de synthèse sur les insectes floricoles (Soon et al., 2017).

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