Analyse des déterminants de la croissance économique en RDC

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🏫 UNIVERSITE DE LUBUMBASHI - FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION - DEPARTEMENT D’ECONOMIE
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de diplôme d’études approfondies en sciences économiques - 2018-2019
🎓 Auteur·trice·s
KAOMBA MUTUMBA Jean Bosco
KAOMBA MUTUMBA Jean Bosco

La croissance économique en RDC est influencée par l’efficacité de la politique monétaire, qui se révèle limitée à travers les canaux du taux d’intérêt, du taux de change et du crédit. Cette étude met en lumière les défis rencontrés dans l’impact de ces mécanismes sur l’économie réelle.


SECTION 3 : MONNAIE ET CROISSANCE ECONOMIQUE

L‟analyse de la croissance consiste bien sûr à étudier l‟évolution de l‟activité, des quantités produites, exercice après exercices dans une économie. Le problème est simple dans une entreprise mono productrices il suffit de suivre l‟évolution des quantités produites du bien unique. Dans une économie globale, la difficulté résulte de la multitude des biens et services produits échangés.

Les Politiques Economiques

Politique conjoncturelle

« Les politiques de stabilisation macroéconomique représentent un volet essentiel du débat de politique économique. Pour Nicolas Kaldor, les performances macro-économiques d‟un pays dépendent en premier lieu de sa capacité à atteindre les quatre coins de ce qu‟il nomme « le carré magique » : croissance, équilibre extérieur, plein-emploi, stabilité des prix. Ces objectifs définissent alors la cible des politiques de stabilisation conjoncturelle consistant à situer l‟économie au plus près possible d‟une croissance équilibrée, porteuse de plein-emploi, excluant les tensions inflationnistes et le déficit de la balance des paiements courants. »(Hoang- Ngoc(2000)

C‟est alors le contenu de ces politiques qui fait débat sur l‟analyse de la croissance économique. Les Keynésiens insistent sur la nécessité de mener des politiques monétaires et budgétaires discrétionnaires afin de stabiliser l‟économie autour de ces quatre coins. Dans cette perspective, la politique économique était devenue au cours de la décennie 1960 l‟art du réglage fin de la conjoncture économique (fine tuning). »

« La rupture que représente la désinflation compétitive par rapport à son prédécesseur est d‟abord lisible dans la dissemblance des projets respectifs. Le régime de politique économique keynésien-fordien était construit autour d‟un projet de régulation conjoncturelle de la production, de l‟emploi et des prix. Le régime de la désinflation compétitive qui l‟évince progressivement à partir des années quatre-vingt est conçu à partir d‟un projet radicalement différent d‟environnement, et non plus de régulation directe, de l‟activité économique.

Au lieu de peser sur la formation des composantes de la demande, la désinflation compétitive vise désormais à garantir un contexte général de stabilité – des changes, des prix » (Lordon, 2016). dans le cadre duquel l‟activité est supposée trouver les meilleures conditions de son développement « spontané ». Cette transformation n‟est pas mince puisqu‟elle signifie implicitement que l‟intensité de la croissance cesse d‟être de la responsabilité directe de la politique économique, pour être rendue aux agents privés vis-à-vis desquels l‟Etat ne s‟engage que pour maintenir un cadre global « favorable ». »

La politique structurelle :

« La politique structurelle vise à transformer un système économique afin d‟en améliorer le fonctionnement. Elle prend la forme des politiques industrielles, commerciales ou de la concurrence ; elle peut être sectorielle ou régionale. Au nombre de ses moyens, on trouve l‟investissement, la création d‟infrastructures publiques, les subventions ou la réforme de la réglementation. Elle vise d‟abord à accroître les possibilités de production à long terme par le financement de la recherche-développement, la construction d‟établissements publics ou le développement des infrastructures de transport, et à orienter l‟activité vers les secteurs d‟avenir.

Elle gère les externalités que l‟Etat doit systématiquement pendre en charge, car le marché les produit de manière excessive quand elles sont négatives (pollution) et insuffisamment quand elles sont positives (santé, éducation). Elle permet également d‟améliorer le fonctionnement du marché des biens et services (la politique commerciale) ou celui des « facteurs de production » (réforme des marchés du travail, régulation des marchés financiers). Enfin, la politique de la concurrence lutte contre les monopoles et les pratiques déloyales (abus de position dominante, ententes défavorables aux consommateurs). » Tulet (2003)

« Comme dans la plupart des autres pays occidentaux, la période courant des années 80 au milieu des années 90 est marquée par le libéralisme qui a progressé au détriment de l‟interventionnisme étatique. En France, le libéralisme s‟est heurté au consensus social fondé sur l‟importance du secteur public et de la protection sociale, Agostino(2008) Dès lors, la libéralisation fut massive et consensuelle quand cela favorisait la globalisation sans gêner les équilibres sociaux (ce fut le cas pour la libéralisation des prix qui furent pratiqués par la gauche et par la droite), elles furent lente et conflictuelle quand cela mettait en cause les compromis sociaux et réactivait le clivage gauche/droite (privatisation, flexibilité du travail, réforme de l‟Etat providence).

La déréglementation monétaire et financière a été rapide et massive. Libéralisation des prix et déclin du dirigisme industriel. En 1986, l‟abrogation de l‟ordonnance de 1945 a permis la libéralisation des prix et l‟alignement de la France sur les pays développés. De même, l‟interventionnisme de l‟Etat en matière industrielle a régressé sous l‟effet de l‟ouverture européenne et internationale. L‟heure n‟était plus à des interventions directes de l‟Etat dans certains secteurs-clés (automobiles, sidérurgie, armement…), mais plutôt à des « tactiques d‟environnement » plus incitatives que dirigistes. L‟ouverture économique la mondialisation exigeait par ailleurs le déclin des politiques de soutien direct à l‟industrie, avec l‟interdiction des aides directes de l‟Etat aux entreprises au motif qu‟elles créaient des distorsions dans le jeu de la concurrence. », Cabonnes (2011).

LA CROISSANCE ECONOMIQUE

La croissance au sens strict pour PERROUX, elle est l‟augmentation soutenue pendant un ou plusieurs périodes longues (chacune de ces périodes comprenant plusieurs cycles quasi décimaux) d‟un indicateur de dimension pour une nation, le produit global net en terme réel, il est nécessaire d‟y insister au rebours d‟une attitude qui se repend d‟augmentation du produit réel par habitant.

La croissance au sens large est la modification des structures, les altitudes, inclut le progrès technique. PERROUX insiste sur cette dynamique globale de la croissance « sans épithète » la croissance est définie par l‟accroissement durable d‟une unité économique simple ou complexe réalisé dans le changement des structures et événement des systèmes et accompagné de progrès économiques variables.

Selon Simon KUZNET (prix Nobel des sciences économiques en 1971) la croissance économique d‟un pays peut être définie comme une hausse de long terme de sa capacité d‟offrir à sa population une gamme sans cesse élargie de biens économiques, cette capacité de croissance est fondée sur le progrès technique et ajustements institutionnels et idée logique qu‟elle requiert.

SOURCE DE LA CROISSANCE

Dans la théorie économique traditionnelle, les sources de la croissance sont au nombre de deux : la croissance de la population et le progrès technique qui permet des gains de productivité, mais aussi de multiples innovations (innovations de produits est l‟un de cinq types d‟innovation mis en évidence par Joseph Schumpeter), la croissance démographique conduit aussi à accroître la demande des ménages comme les gains de la productivité accroissent les profits des entreprises et donc la demande pour bien d‟équipements.1

SOURCE DE CROISSANCE A LONG TERME

La croissance économique à long terme dépend presque entièrement d‟un seul élément :

L‟augmentation de la productivité, du travail souvent appelé brièvement la production par le travailleur, pour l‟économie dans son ensemble, d‟où la productivité est le rapport de PIB sur le nombre de personne qui travaillent. De manière générale, le PIB réel global augmente grâce à la croissance de la population, mais toute augmentation importante du PIB réel par habitant doit résulter d‟une augmentation de la productivité par travailleur.

LA CROISSANCE DE LA PRODUCTIVITE

Ce concept trouve son explication sur trois raisons principales pourquoi un travailleur d‟un pays développé produit aujourd‟hui plus que son homologue qu‟il y a un siècle ou qu‟un travailleur dans un pays en développement.

  • Premièrement, le travailleur moderne d‟un pays développé a à sa disposition beaucoup de capital physique tel que de machines et des bâtiments ;
  • Deuxièmement, le travailleur est bien mieux indigné et possède donc plus de capital humain et
  • Troisièmement les entreprises modernes bénéficient d‟un siècle d‟accumulation d‟avancées techniques reflétant un niveau élevé de progrès technologiques.

MESURE DE LA CROISSANCE

La croissance économique d‟un pays s‟apprécie à travers la variation en pourcentage de son PIB d‟une année par rapport à la précédente en rappel, le PIB est calculé selon trois optiques :

  • Optiques production : le PIB est calculé comme la somme des valeurs ajoutées brutes à laquelle on ajoute les impôts sur les produits moins les subventions sur le produit.
  • Option « dépenses » ou demande ou emploi : le PIB est égale à la somme des emplois finals intérieurs (consommations finales, formation brute du capital fixe, variation de stock) augmentation des exportations et diminuée des importations.

Quand on parle du PIB en terme réels, c‟est la chose que le PIB en terme constant ou le PIB en volume ou PIB au prix d‟une année de base. Le point commun aux différentes appellations de cet agrégat c‟est l‟année de base. L‟agrégat PIB est évalué au prix de cette année de basse.2

LES LIMITES DU TAUX DE CROISSANCES DU PIB

Une croissance économique élevée n‟est pas synonyme d‟augmentation du niveau de vie, d‟abord la croissance de moyen physique peut être plus rapide que la croissance de la production, si bien que la production par tête permet par ailleurs de comparer les pays.

PIB par tête = PIB par habitant = 𝑃𝐼𝐵𝑝𝑜𝑝𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛

Deux pays de puissances économiques différentes (PIB différent) peuvent avoir un niveau de vie moyen (PIB par tête) proche par ailleurs, l‟inégalité de la répartition des richesses créées peut faire considérer un PIB élevé et une grande pauvreté pour une partie de la population. Une autre limite du taux de croissance tient aux problèmes des mesures. On sait déjà que le PIB ne mesure qu‟une partie de la production économique. (Il exclut une partie de l‟économie non officielle). A notre ère pour étayer toujours la croissance économique, on utilise aussi l‟ »indice de développement humain.

1. L’EVALUATION DE LA CROISSANCE : le produit intérieur brut (P.I.B)

Pour évaluer l‟activité globale d‟une économie, il convient d‟élaborer un agrégat préventif de l‟ensemble produit. Il convient pour cela de sommer les activités de la multitude d‟unité de production ; deux exigences essentielles doivent présider à l‟élaboration de l‟agrégat ; la sommation des activités élémentaires doit être possible d‟une part, elle doit avoir une signification économique d‟autre part. Il convient donc, pour éviter cette difficulté de comptabilisations multiples, de sommer non pas les productions brutes mais les productions nettes plus précisément ce que nous appellerons ultérieurement les valeurs ajoutées.

L‟intérêt majeur de ces derniers résulte du fait qu‟elles satisferont pleinement à la double exigence précédente ; leur sommation est possible, elle a une signification économique.Cette sommation des valeurs ajoutées de toutes les unités de productions est appelée le produit intérieur brut.

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1 Dictionnaire d’économie et des sciences sociales, éd Hâteir, 2010, P87

2 LYZIAK, Aron, Adrian : Article, Vers un monde meilleur, éd Africa, 2000, page, 58

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