L’attractivité des IDE en Algérie est entravée par un climat des affaires défavorable et un cadre institutionnel insuffisant. Cet article propose des recommandations inspirées de modèles asiatiques pour renforcer cette attractivité et maximiser l’impact économique des IDE dans le pays.
En pays d’Europe centrale et Orientale(PECO)1
De leur part les entrées d’IDE en PECO, en 2000, ont progressé de 5,8% comparé à l’année de 1999(23Mds$), en accueillant un niveau record, de 27Mds$, ainsi ont vu leur part se maintenir à 2% des entrées totales (CNUCED 2001, p7). Selon le même rapport, les opérations de privatisations ont joué un rôle déterminant dans toute la région de PECO, sauf en Hongrie, où le processus est pratiquement achevé, et dans la communauté des Etats indépendants(CEI), où il n’ya pas encore eu des privatisations de grande envergure faisant appel à des IDE.
En effet, en 2000, deux tiers des IDE entrant dans la région, ont été concentrés notamment en Pologne, le Tchèque et la fédération de Russie. Du fait de la proximité géographique, l’UE a resté le principal pourvoyeur de capital dans le PECO. Ainsi, en 2000, l’UE en a présenté plus de 71% d’IDE.
En dépit, de leur coté aussi les sorties d’IDE de la région, de l’augmentation qui a été encore plus vite que les entrées, encore les statistiques officielles en sous-estimaient le volume réel. Ce qu’en témoigne d’ailleurs la non-comptabilisation le plus souvent de certains IDE réalisés par les FMN de la Russie. En 2002, pour la deuxième année consécutive, les IDE à destination des PECO, ont encore accru, contrairement à l’évolution mondiale, et ce, pour atteindre un niveau record de 29Mds $ en 2002, en surpassant de 4Mds$ le montant de 2001.
Cependant, après avoir chuté en 2003 à 27Mds$, les entrées d’IDE en Europe de sud-est et dans la communauté des Etats indépendants, ont augmenté pour la quatrième année consécutive en 2004, atteignant un montant record de 35Mds$. Selon la CNUCED(2005), c’était la seule région à avoir échappé aux trois années consécutives de baisse (2001-2003) des flux mondiaux d’IDE et les entrées d’IDE ont continué d’y enregistrer une forte croissance en 2004(supérieure à 40%).
L’évolution des entrées d’IDE dans les deux sous- régions représentées a été quelque peu différente sous l’effet de divers facteurs. En Europe de sud-est, les entrées d’IDE n’ont commencé à augmenter qu’en 2003. A la faveur d’opération de privatisation de grande envergure, elles ont pratiquement triplé pour atteindre 11Mds$ en 2004.
Dans la communauté d’Etats indépendants(CEI), les entrées d’IDE sont passées de 5Mds$ en 2000 à 24Mds$ en 2004, bénéficiant dans une large mesure des prix élevés du pétrole et du gaz naturel. La Fédération de Russie était le premier destinataire de l’IDE dans la région, en atteignant les 10Mds$, en représentant ainsi un niveau record par rapport aux années précédentes.
Au niveau sectoriel, l’évolution des flux d’IDE dans la région, a été différente selon les secteurs d’activités, le secteur automobile s’en était plutôt bien sorti tant dis que celui de l’industrie électronique, a rencontré cependant des problèmes. Néanmoins, après avoir augmenté pendant huit ans, en 2009, les IDE dans l’Europe de sud-est et communauté d’Etats indépendants, ont tombés à 69.9Mds$, en recul de 43% par rapport à 2008.
Les IDE on fléchi en 2009 dans les sous-régions2. Les opérations de F&A internationales se sont effondrées à cause du peu d’acquisitions effectuées par les firmes de l’UE, principales investisseurs de la région. Mais les investissements des PED, la Chine notamment, ont été en augmentation. Quand aux sorties d’IDE de la région, certes, ont été contractés en 2009 de -16%, mais n’était aussi forte que le repli des entrées.
La Russie en a été un investisseur à l’étranger net en 2009.
Par ailleurs, en 2012, comme il ressort de rapport de CNUCED(2013), les flux d’IDE à destination des pays en transition ont diminué de 9% en 2012, totalisant 87Mds$. En Europe sud-est, ils ont presque diminué de moitié, principalement en raison de l’atonie des investissements réalisés par les investisseurs traditionnels de l’UE, aux prises avec des difficultés économiques dans pays d’origine(PO).
Dans la communauté des Etats indépendants, y compris la Fédération de Russie, les flux d’IDE ont reculé de 7%(après d’un peu de 0.4% en 2010), mais les IDE ont encore continué d’être attirés par le dynamisme des marchés local de la consommation et par l’ampleur des ressources naturelles exploitables. Ainsi, une grande partie des IDE dans la Fédération de Russie ont correspondu à des opérations d’investissements dites carrousel3.
Dans le même sillage, les flux d’IDE sortants des pays en transition, ont diminué de 24% en 2012, s’établissant à 55Mds$. Avec 92% des flux totales, la Russie, a continué encore de représenter l’essentiel des IDE sortants. En fait, quoi que les firmes russes du secteur des industries extractives aient poursuivi leur expansion à l’extérieur, les principales cependant des acquisitions en 2012, ont aussi concerné le secteur financier et bancaire.
En Asie et Pacifique
En 2000, le continent d’Asie a enregistré un niveau record en IDE en atteignant 145Mds$. Alors qu’ils ont été ramenés à 108 Mds$(2001) en Asie émergente4, la concentration des IDE a encore été forte. Six pays: la Chine, le Hong Kong5, le Singapour, Taiwan, Thaïlande et la Corée recevaient 95% des flux d’IDE en 2001.
En 2002, la Chine devient la première destination des IDE après Luxembourg. L’année 1997, a été marquée par une chute brutale des flux à destination d’Asie. En dépit de la chute observée en 1997 et 1998, l’intérêt porté aux IDE a été renforcé par leur stabiliser lors de la crise. Au cours de la crise en vigueur en cette période, les flux d’IDE ont été relativement restés stables, et ce, en prenant notamment la forme des F&A internationales, dans un contexte d’une baisse des actifs.
Ce sont les secteurs financiers et manufacturiers qui ont prédominé en termes des flux entrants.La Malaisie a accueilli 5.5Mds$ des flux entrants en 2000, et ce, essentiellement dans le secteur de l’électronique, de pétrochimie et de textile alors que la Thaïlande n’a reçu que 2.5Mds$.
Le repli des flux d’IDE entrants dans les régions de monde en 2002, la région d’Asie- Pacifique, quand à elle, n’a pas notamment été épargné. Les flux d’IDE à destination de la région ont diminué, pour la deuxième année consécutive, et de manière inégale selon les sous-régions et les secteurs. A l’opposé, en 2004, les entrées d’IDE vers l’Asie et le Pacifique, selon la CNUCED(2005), ont enregistré un montant de 166Mds$, soit 55% de plus au montant représenté en 2003.
Les sorties de la région Asie-Océanie, a devenu aussi en 2004 une source importante d’IDE. Les IDE de la région à l’étranger, ont quadruplé pour atteindre 69 Mds$, essentiellement du fait de la croissance spectaculaire de l’IDE en provenance de Hong Kong, mais aussi de l’augmentation des investissements des FMN originaires d’autres parties de l’Asie de l’Est et de l’Asie du Sud-est, notamment indiennes et chinoises. Mais, la plupart des IDE revêtent un caractère interrégional et se font surtout entre l’Asie de l’Est et l’Asie de Sud-est. Les investissements interrégionaux en provenance de l’Asie ont également augmenté en 2004.
En 2007, les IDE destinés aux pays de l’Asie du sud, de l’est et l’Océanie, de leur coté, ont aussi augmenté pour atteindre chiffre sans précédant, en s’élevant à 249Mds$.
Néanmoins, en 2009, comme il ressort de rapport de la CNUCED(2010)6, les flux d’IDE à destination de l’Asie, ont enregistré leur plus fort repli depuis 2001, mais ils ont été les premiers à se redresser après la crise. Les IDE dans la région ont chuté de 17% en 2009, à 233Mds$. Cette chute a été due, selon le même rapport, à la diminution des opérations des F&A internationales, qui ont été en particulier marqué dans le secteur des services (-51%).
Les flux sortants, quand à eux, ont suivi la même tendance, en diminuant de 8% en 2009, à 153Mds$, et ce, avec une chute de 44% des opérations des F&A internationales. A l’opposé, des IDE chinois à l’étranger notamment dans le secteur non financier, ont continué à croitre, tirés par notamment sa demande soutenue des matières minérales, et par la recherche d’opportunités de F&A crées par la restructuration industrielle mondiale.
Figure 10 : entrées et sorties d’IDE dans 20 premiers territoires, 2008-09(en Mds$)7
[25_img_1]
Source : CNUCED(2010), Op.cit, P10.
Après un recul historique enregistré en Asie en 2009, après celui de 2001, et bien que les flux d’IDE vers l’Asie aient globalement augmenté en 2010, d’environ 24%, en s’établissant à 300Mds$, les tendances cependant ont été excrément différentes dans les trois sous-régions8 : les flux vers l’ASEAN ont plus que doublé, ceux vers les pays d’Asie de l’est ont augmenté de 17%, et ceux vers l’Asie de sud ont cependant diminué d’un quart. Les entrées d’IDE vers la Chine, le premier PA d’IDE dans les PED, ont enregistré une hausse de 11%, pour s’établir à 106Mds$9.
En sus, il ressort de même rapport qu’en 2010, la Chine a connu un ralentissement de délocalisation dans le secteur manufacturier à forte intensité de main d’œuvre, et les IDE entrants ont continué de s’orienter d’autant plus vers le secteur d’industries de haute technologie et des services10. En revanche, beaucoup de pays de l’Asie de sud-est (Indonésie et le Vietnam), ont gagné en importance en tant que sites de production à bas couts, particulièrement dans les activités manufacturières d’entrée de gamme.
Quant aux pays d’Asie de sud, alors que les flux d’IDE ont enregistré un recul de 31% en Inde et 14% en Pakistan, les flux vers Bangladesh du fait des bas couts, ont progressé de 30%, pour atteindre 913Mds$.A l’opposé des flux entrants, les IDE en provenance des trois sous-régions, en 2010, ont enregistré une hausse de 20%, pour s’établir à 232Mds$.
Les IDE des pays d’Asie dans l’industrie se sont diversifiés. En effet, l’industrie extractive, a vu apparaitre de nouveaux investisseurs, dont des conglomérats (CITIC(Chine) et Reliance Group(Inde)), et des fonds souverains (China Invesment Corporation et Temasek Holding(Singapour), des rachats des grandes entreprises des pays développés(PD) dans le secteur manufacturier. Les IDE en provenance des pays de l’Asie occidentale, ont cependant diminué de 51% en 2010, sous l’effet de la crise économique mondiale. Toutefois, les investissements à l’étranger des pays de la région, restent principalement le fait des entités publiques ou contrôlées par l’Etat, qui ont réaffecté une partie des excédents nationaux de recettes pétrolières afin de soutenir l’économie intérieure(Cnuced, 2011, p32).
En outre, selon le même rapport(Cnuced, 2011), le but principal de l’investissement à l’étranger des pays d’Asie, serait de stimuler leur économie nationale, en investissant notamment dans les pays arabes, ça d’une part, et pour acquérir des actifs stratégiques susceptibles d’encourager le développement de la diversification des capacités industrielles nationales et s’en doter des fortes capacités productives qui lui ont fait, il ya longtemps défaut à savoir : la construction automobiles et l’industrie aéro-spatiale.
Mais, après une évolution positive en 2010, du nouveau les flux d’IDE dans la les pays d’Asie en développement, comme il ressort de rapport de CNUCED(2013)11, ont continué, en 2012, de baisser. Les flux d’IDE vers la région ont en fait baissé de 7%, pour s’établir à 497Mds$. Cette baisse avait touché toutes les sous-régions, mais la plus marquante, a été en Asie du sud, avec un recul de 24%.
La Chine et Hong Kong, ont consécutivement été, les deuxième et troisième principaux PA d’IDE au niveau mondial, Singapour, l’Inde et l’Indonésie ont aussi figuré parmi les 20 premières destinations des flux d’IDE. Ceci aurait été notamment dû, selon le même rapport, au processus continu de restructuration intra-régionale, des pays à faible revenu (Cambodge, Myanmar, les Philippines et le Vietnam), qui ont constitué des destinations de choix des flux d’IDE notamment dans le secteur des industries manufacturières à forte intensité de main d’œuvre.
Pour la quatrième année consécutive, en Asie occidentale, les IDE ont diminué en 2012. Le total d’IDE en provenance de la région, a resté stable à un niveau de 308Mds$, soit 22% des flux mondiaux d’IDE sortant, soit une part analogue à celle de l’UE. Ainsi, cette hausse modérée d’IDE en Asie de l’est et du sud-est, a été compensée par une diminution de 29% des IDE sortants de l’Asie de sud.
Les IDE sortants de la Chine ont continué de progresser, pour s’établir à 84Mds$ en 2012, tout comme ceux en provenance de Malaisie et de Thaïlande. En Asie occidentale, c’est la Turquie qui a devenue en 2012 un important investisseur, en enregistrant une augmentation de 73% d’IDE à l’étranger, soit un record de 4Mds$.
________________________
1 Il renferme l’ensemble des pays en transition d’Europe de Sud-est et communauté des Etats indépendants ( CEI). ↑
2 CNUCED (2010), p13. ↑
3 CUNUCED (2013), P13. ↑
4 Les pays de l’Asie de sud-est forment, ce qu’entend aujourd’hui d’intégration régionale « ASEAN ».Leur part a reculé de 10% en 2000 contre les 30% au milieu des années de 1990, de total des flux entrées en Asie. ↑
5La Chine et Hong Kong ont connu un niveau record en termes de flux entrées s’élevant à 64Mds$, soit 60%, le premier territoire hôte d’IDE, selon CNUCED 2002 dans tous les PED.S’expliquant par : les projets d’investissements des FMN en Chine, l’anticipation de l’entrée attendue de la chine au sein de l’OMC et la réalisation plus d’opération internationales dans la télécommunication, plus d’un tiers de totalité des IDE entrants dans la région. ↑
6 CNUCED 2010, op.cit, P9. ↑
7Par ordre de grandeur des flux d’IDE en 2009. ↑
8Asie de l’est, Asie de sud-est(ASEAN) et l’Asie de sud. ↑
9 CNUCED, 2011, Op.cit. ↑
10 Et ce, pour cause notamment de la montée, dans ces dernières années, d’une classe moyenne très exigeante dans les pays, d’où une hausse continué des salaires et des couts de production. ↑
11 CNUCED 2013, Op.cit. ↑