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Analyse des avantages et limites de l’agriculture durable

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🏫 UNIVERSITE DE KINSHASA - FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES - DEPARTEMENT DE GESTION DES RESSOURCES NATURELLES
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de gradué - 2019-2020
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L’agriculture durable et agroécologie sont essentielles pour une production agricole respectueuse de l’environnement. Cette étude met en lumière les avantages de l’agroécologie tout en abordant ses limites, soulignant son rôle dans la préservation des ressources et l’augmentation de la productivité.


CHAPITRE 2. L’AGRICULTURE DURABLE

DEFINITION DE L’AGRICULTURE DURABLE

Le terme « durabilité » est aujourd’hui largement utilisé dans les milieux du développement, mais que signifie-t-il au juste ? Selon le dictionnaire, la « durabilité » se dit de « la continuité d’un effort, la capacité de pouvoir durer et ne pas chuter ». Dans le contexte de l’agriculture, la « durabilité » se réfère principalement à la capacité de rester productif tout en maintenant la base des ressources.

À titre d’exemple, le Comité de consultation technique du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CCT/GRAI, 1988) déclare que « l’agriculture durable consiste à gérer de manière efficace les ressources utilisables par l’agriculture dans le but de satisfaire les besoins changeants de l’être humain, tout en veillant au maintien, voire à l’amélioration de la qualité de l’environnement ainsi qu’à la préservation des ressources naturelles » (Reijntjes, 1995).

Toutefois, beaucoup se réfèrent à une définition plus large selon laquelle l’agriculture est durable si elle est (Gips, 1986) :

  • Écologiquement saine, c’est-à-dire qu’elle préserve la qualité des ressources naturelles et qu’elle améliore la dynamique de l’ensemble de l’agrosystème, de l’homme aux micro-organismes du sol, en passant par les cultures et les animaux. Le meilleur moyen d’assurer cette dynamique reste une gestion du sol, et de la santé des cultures, des animaux et des êtres humains, grâce à des procédés biologiques (autorégulation). Quant aux ressources locales, elles sont utilisées de manière à minimiser les pertes d’éléments minéraux, de biomasse et d’énergie et à éviter toute pollution, l’accent étant placé sur l’utilisation des ressources renouvelables ;
  • Économiquement viable, c’est-à-dire qu’elle permet aux agriculteurs de produire suffisamment pour assurer leur autonomie et/ou un revenu, et de fournir un profit suffisant pour garantir le travail et les frais engagés. La viabilité économique se mesure non seulement en termes de production agricole directe (rendement), mais également en fonction de critères tels que la préservation des ressources et la minimisation des risques ;
  • Socialement équitable, c’est-à-dire que la répartition des ressources et du pouvoir est telle que les besoins essentiels de chaque membre de la société sont satisfaits,

et que leurs droits concernant l’usage des terres, l’accès à un capital approprié, l’assistance technique et les possibilités de marché sont assurés. Chacun doit avoir la possibilité de participer aux prises de décision, tant dans le cadre de l’exploitation que dans la société. Les troubles sociaux y compris à l’agriculture ;

  • Adaptable, c’est-à-dire que les communautés rurales sont capables de s’adapter aux changements incessants des conditions dans lesquelles évolue l’agriculture (croissance démographique, politiques, demande du marché, etc.). Cela n’implique pas seulement le développement des nouvelles techniques mieux appropriées, mais aussi des innovations sur le plan social et culturel.

La figure 2. Illustre les trois piliers de la durabilité d’un système

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Source : Nature et Science, 2017

Figure 3. Les trois piliers du développement durable (Nature et Science, 2017)

Ces critères définissant la durabilité peuvent être contradictoires, et absorbés selon des points de vue différents : celui de l’agriculteur, de la communauté, de la nation et du monde. Des conflits peuvent donc surgir entre les besoins actuels et futurs, entre la satisfaction des besoins immédiats et la préservation des ressources de base.

L’agriculteur peut chercher à maximiser son revenu à travers des prix élevés pour ses produits, alors que le gouvernement préfère assurer un approvisionnement en nourriture suffisant à des prix abordables pour les populations urbaines. À ce titre, des choix doivent être faits constamment dans le souci permanent de trouver un équilibre entre ces intérêts contradictoires.

Par conséquent, des institutions efficaces et des politiques bien réfléchies sont nécessaires à tous les niveaux, du village à la planète, afin d’assurer un développement durable (Reijntjes, 1995).

PRINCIPES DE L’AGRICULTURE DURABLE

Pour être durable, l’agriculture doit respecter quelques principes (Nahal) :

  • La conservation du sol ;
  • La conservation des ressources en eau : on constate qu’à l’échelle mondiale, les ressources en eau sont surexploitées, de sorte que le niveau des nappes phréatiques baisse presque partout, et notamment dans les grandes régions céréalières de Chine, des États-Unis et d’Inde ;
  • La conservation des ressources génétiques et de la biodiversité ;
  • L’aménagement durable des pâturages naturels et
  • La lutte contre la désertification.

AVANTAGES DE L’AGRICULTURE DURABLE

L’agriculture durable est en fait le retour moderne aux principes mêmes de l’agriculture ancestrale, qui préservait ses ressources, recyclait ses déchets et protégeait ses semences et ses espèces. L’agriculture durable vise donc à réduire fortement l’empreinte environnementale, par exemple : limitation de l’effet de serre, réduction de la dégradation des sols, limitation de la dépense énergétique fossile, réduction des déchets, limitation d’usage de pesticides et de ce qui porterait atteinte à la santé des hommes et de l’environnement, utilisation des services écologiques fournis par les écosystèmes (GEO, 2018).

L’agriculture durable vise une amélioration de la pérennité du système, en créant plus de richesses pérennes par unité de production, sur une base plus équitable. Ses principes sont basés sur la reconnaissance du fait que les ressources naturelles ne sont pas infinies et qu’elles doivent être utilisées de façon judicieuse pour garantir durablement la rentabilité économique, le bien-être social, et le respect de l’environnement (les trois dimensions du développement durable) (APCA, 1991).

L’agriculture durable est une agriculture économiquement viable, éthiquement soutenable pour notre génération comme pour celles à venir, et pour l’ensemble de la planète. Elle est ouverte sur la société, multifonctionnelle, productrice d’une alimentation de qualité et de services, partenaire de la nature donc économe, autonome et non polluante, actrice de la gestion globale du territoire, génératrice d’emploi et moteur des dynamiques locales. (Roufaï, 2005).

Pour le réseau agriculture durable (RAD), il s’agit d’ « une agriculture qui est rentable et permet la transmission de l’exploitation, grâce à une moindre accumulation de capitaux, des systèmes plus économes et autonomes, une meilleure qualité de vie et de travail, une prise en compte des déséquilibres naturels dans les pratiques agricoles, un respect des ressources naturelles et une meilleure occupation d’espace » (Boudier, 1996).

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