Le système éducatif à Lubumbashi est profondément affecté par la prolifération des écoles privées, entraînant une hausse des coûts de scolarité qui pèse sur les ménages à faible revenu. Cette étude met en lumière les défis financiers et les implications sur la qualité de l’éducation dans la région.
CHAPITRE 2 : ANALYSE DU SYSTEME EDUCATIF EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET PRESENTATION DE LA VILLE DE LUBUMBASHI
2.1. ANALYSE DU SYSTEME EDUCATIF EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
2.2.1. Situation démographique
En 2020, l’on comptait en R.D.C environ 105 044 646 habitants. Tout en estimant statistiquement à 107 millions d’habitants en 2021, ce qui en fait le 14ème pays le plus peuplé du monde. La densité se situe entre 43,41 et 44,8 habitants au km2.
La population Congolaise est caractérisée par l’importance de sa jeunesse, avec 18,8 ans comme âge médiane (soit 18,6 ans chez l’homme et 19 chez la femme), 60 % des habitants ont donc moins de 20 ans, avec une évolution de la population de 2.33 % pour un taux de natalité de 32,8 %, un taux de mortalité de 9,4% enregistré depuis 2018, celui de mortalité infantile s’approche à 66,7 % avec un flux migratoire de −0,1 %.18
On enregistre cependant, une espérance de vie à la naissance de 58,1 ans (soit 56,5 ans chez l’homme et 59,7 ans chez la femme) avec un indice de fécondité variant entre 6,07 à 6,75, soit 3ème au monde après le Niger (7,68) et la Somalie (7,62).
La structure d’âge de la population Congolaise comprend : 41,25 % se situent entre 0 à 14 ans, 56,05 % entre 15 à 64 ans et seule 2,69 % ont plus de 65 ans.
Les femmes représentent 51,2 % de la population ; 34,8 % de la population habite les zones urbaines avec une forte concentration dans la capitale du pays, Kinshasa dont la population est estimée à plus de 12 millions. Les Nations-Unies estiment que la capitale de République Démocratique du Congo (RDC) a déjà atteint plus de 4 millions de nouveaux habitants au cours de 10 dernières années. La ville de Kinshasa est parmi les villes les plus peuplées d’Afrique, signe d’un exode rural et d’un mouvement migratoire très marqué.19
2.2.2. Situation économique
La croissance économique de la RDC qui atteignait 4,4 % en 2019, avant la pandémie de COVID-19, a chuté à 0,8 % en 2020 en raison des effets néfastes de la pandémie de COVID-19 dans le monde entrainant la baisse de la production, la chute des prix des matières premières ou la diminution de la demande mondiale de minerais, à cela s’ajoute la pression démographique, les troubles sécuritaires et sociopolitiques internes au pays.
Le PIB a baissé à 1,7% en 2020 après avoir augmenté de 4,4 % en 2019 et de 5,8 % en 2018.
Cela reflète d’abord le ralentissement des industries extractives avec une baisse de leur contribution à la croissance, qui est passée de 0,28 % en 2019 à 0,17 % en 2020. Ensuite, les mesures prises pour contenir la COVID-19, telles que la fermeture des frontières et les restrictions de transport, ont nui aux activités non extractives dont la contribution à la croissance s’est effondrée de 4,1 % en 2019 à –1,87 % en 2020.
Dans les secteurs de l’industrie manufacturière, le bâtiment et les travaux publics, le commerce et les services marchands, les mesures ont entraîné la fermeture de plusieurs entreprises et affaibli la demande locale. Malgré les prix élevés des produits miniers, le déficit des comptes courants s’est détérioré, passant de 3,8 % du PIB en 2019 à 5,4 % du PIB en 2020.
Les dépenses sociales visant à atténuer les effets de la COVID-19, combinées à la réduction des recettes fiscales, ont entraîné une légère aggravation du déficit public, qui est passé de 0,8 % du PIB en 2019 à 1,2 % du PIB en 2020.
Pour lutter contre l’inflation et la dépréciation du franc congolais par rapport au dollar américain, la Banque centrale a relevé le taux directeur de 7,8 % à 18,5 %. Pourtant, l’inflation est passée de 4,5 % en 2019 à 13 % en 2020 en raison des mesures d’endiguement et de la monétisation du déficit budgétaire. Le franc congolais s’est déprécié de 12,4 % par rapport au dollar américain entre 2019 et 2020.20
La RDC fait partie des pays les moins endettés d’Afrique. Cependant elle a des besoins de financement importants. La dette extérieure qui représente les deux tiers de la dette publique est principalement contractée auprès de donateurs multilatéraux. La part intérieure est principalement constituée d’arriérés budgétaires. Le déficit de financement a été estimé à 631 millions d’USD en 2020. Toutefois, la participation de la RDC au moratoire sur la dette du G20, l’appui budgétaire de la BAD et les ressources d’autres donateurs devraient le réduire et fournir une alternative à la monétisation du déficit public.
2.2.3. Objectif et principe du système éducatif congolais
Les objectifs et principes du système éducatifs congolais ne s’éloignent pas de ceux d’autres états de l’Afrique subsaharienne sauf dans leur mise en pratique.
– Objectifs
Le système éducatif congolais a pour objectif de fournir une éducation de qualité pour tous les citoyens, afin de favoriser leur développement personnel, social, et économique. Le système éducatif congolais vise à promouvoir l’égalité des chances, l’inclusion, la diversité culturelle et linguistique, ainsi que le respect des droits de l’homme.
– Principes
Par son caractère public, l’enseignement doit être laïc, obligatoire et partiellement gratuit. L’école doit être démocratique.
Le système doit être adapté aux réalités et aux besoins locaux, le système doit favoriser l’application des recherches pour contribuer au développement national et enfin, le système doit encourager le travail communautaire, collectif et assurer un avenir prospère à tous les citoyens.
Quant en ce qui concerne l’administration et la gestion du système éducatif, celui-ci est régi par le ministre de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel ; actuellement dénommé « ministère de l’enseignement primaire, secondaire, technique et initiation à la nouvelle citoyenneté » et celui de l’enseignement supérieur et universitaire.
2.2.4. L’organisation du secteur de l’éducation
Quatre Ministères se partagent la charge des sous-secteurs clés du système éducatif congolais.
Le Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et de l’Initiation à la Nouvelle Citoyenneté (MEPSINC), le Ministère de l’Enseignement Technique et Professionnel (METP) et le Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (MESU), sont chargés de l’éducation formelle tandis que le Ministère des Affaires Sociales (MAS) s’occupe de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle. La figure suivante présente un schéma global de la structure du système d’éducation et de formation
Figure 1 : Structure du système d’éducation et de formation
Source : Stratégie sectorielle de l’éducation et de la formation 2016-202521
Le MEPSINC gère trois niveaux d’études : maternel, primaire et secondaire général. Ce ministère a reçu la mission de conduire l’Initiation à la Nouvelle Citoyenneté. Le processus d’apprentissage de l’exercice pratique de la citoyenneté est nécessaire pour le développement de la démocratie. L’encouragement de la citoyenneté active par l’éducation (avec mission de jeter les bases d’une cohésion sociale indispensable) et la formation tout au long de la vie, constitue un enrichissement novateur pour l’action communautaire dans le domaine de l’éducation, de la formation et de la jeunesse.
Le METP est en charge de l’enseignement secondaire technique et professionnel. Il accueille les jeunes issus du premier cycle général pour 4 années (Cycle technique) ou pour 2 ou 3 années (Cycle professionnel).
Le MESU est chargé de la gestion de l’enseignement supérieur et universitaire qui est réservé exclusivement aux détenteurs d’un diplôme d’État et comprend : les universités, les instituts supérieurs techniques et pédagogiques.
Les universités et les instituts supérieurs sont autonomes. Les recteurs pour les universités et les directeurs généraux pour les instituts supérieurs, sont nommés par le Président de la République et dépendent techniquement et administrativement du Ministre en charge de l’enseignement supérieur et universitaire. Plusieurs filières sont organisées au sein des universités et des instituts supérieurs. La durée des études est de 3 à 7 ans selon la faculté et de 3 à 5 ans dans les instituts supérieurs.
Le MAS a en charge l’alphabétisation et l’éducation non formelle. Les principales activités de ce segment sont :
Chaque ministère est dirigé au niveau national par un Ministre responsable devant le Parlement, et au niveau provincial, par un Ministre provincial responsable devant l’Assemblée Provinciale. L’ensemble des services administratifs et pédagogiques est placé sous la direction d’un Secrétaire Général qui exécute la politique du gouvernement et assure la pérennité de l’action administrative.
Au niveau déconcentré, le MEPSINC et le METP sont organisés en divisions provinciales, en sous-divisions, en inspections provinciales, en inspection de pool, en directions provinciales et antenne des services de contrôle et paie des enseignants (SECOPE). Ces structures sont respectivement dirigées par des Directeurs Provinciaux, des chefs de sous-divisions, des inspecteurs principaux provinciaux, des inspecteurs chefs de pools au niveau des sous-divisions et des chefs d’antenne du SECOPE. Le Ministère compte 30 divisions provinciales et 360 sousdivisions. Cette organisation est appelée à évoluer progressivement pour accompagner la réforme de la décentralisation. L’État a confié la gestion de certaines écoles aux confessions religieuses qui les gèrent à travers les coordinations nationales, provinciales et sousprovinciales.
Le MAS est organisé au niveau provincial en Division des Affaires Sociales et en Division de l’Inspection et Contrôle. Ces divisions sont représentées au niveau des districts, des Villes et des Territoires par des Bureaux. Les Centres de Promotion Sociale (CPS) sont des structures d’exécution des apprentissages. Ils sont également utilisés pour les activités de protection sociale de la population vulnérable.
2.2.5. La structure du système éducatif congolais
En république démocratique du Congo, l’enseignement s’organise selon les cycles précis. On peut alors citer le cycle maternel, primaire et secondaire.
Les écoles appartiennent aux différents réseaux de gestion entre autres les confessions religieuses, les écoles officielles et les écoles privées.
– Le cycle maternel
A Lubumbashi précisément dans les communes de la KATUBA et de la KENYA, la majorité des écoles maternelles son privées. Ces écoles ne sont pas souvent objet de contrôle de la part de l’EPST. Le cycle maternel est subdivisé en différents niveau par rapport à l’âge des apprenants.
Cela pour adapter l’enseignement à chaque enfant. Ce milieu vise non seulement l’éducation intellectuelle mais aussi l’encadrement des enfants c’est pourquoi certaines écoles organisent même le niveau de crèche pour encadrer les enfants de bas âges.
Dans ce cycle, différents jeux sont prévus pour le développement psychomoteur des enfants. Le cycle maternel est facultatif, les enfants peuvent embrasser les études primaires sans toutefois avoir passé par l’école maternelle.
– Le cycle primaire
L’école primaire est composée de trois parties appelées « degrés » :
- Le degré élémentaire comprend la première et la deuxième année primaire ;
- Le degré moyen comprend la troisième et la quatrième année primaire ;
- Le degré terminal comprend la cinquième et la sixième année primaire. C’est la fin des études primaires qui conduisent à l’obtention du certificat de fin d’études primaires.
Le cycle primaire se déroule en six années d’études. L’enfant y accède à l’âge de plus ou moins six ans et en sort à l’âge de plus ou moins douze ans. La fin des études primaires est sanctionnée par la passation d’un examen appelé Test National d’Evaluation de Fin d’Etudes Primaires en sigle TENAFEP organisé par le pouvoir public dont l’organisation et l’efficacité pédagogique sont à critiquer. L’Ecole Maternelle est facultative dans le système éducatif congolais.
Figure 2 : schéma de l’enseignement primaire et maternel [E.P.S.P]
Source : Eugène KANYINDA BIDUAYA (2018), thèse de doctorat, L’OBSERVATION DE LA RELATION FORMATION – EMPLOI DANS LE CONTEXTE CONGOLAIS : l’étude de population des diplômés Bac + 5 produits par le système universitaire local et leurs stratégies d’insertion. Cas des diplômés de filières techniques à Kinshasa, de 2015 à 2017, page 52, université de Bordeaux
– Le cycle secondaire
L’enseignement secondaire est organisé en plusieurs sections pour former les jeunes soit à occuper leur premier emploi, soit à les préparer de poursuivre des études supérieures ou universitaires. Le cycle long, cycle unique, il se fait et se déroule en six ans d’études secondaires d’enseignement général ou technique.
Dans la réforme récente du système éducatif congolais résultante de l’ajustement structurel imposé par la Banque Mondiale, lequel ajustement avait recommandé la réduction du personnel enseignant et administratif, et la suppression de certaines options techniques et de tous les cycles intermédiaires tels que le cycle d’orientation, cycle court et cycle de spécialisation.22
L’enseignement secondaire est organisé en un seul cycle de six ans d’études et on y entre à l’âge de plus ou moins douze ans et on en sort à l’âge de plus ou moins dix-huit ans. La fin des études secondaires est sanctionnée par l’obtention d’un diplômé d’Etat qui conduit à la poursuite des études supérieures et universitaires.
Pour obtenir ce diplômé d’Etat, il faut passer obligatoirement un examen national dans un ensemble de matières organisé par l’Etat.
Figure 3: le schéma du cycle secondaire [E.P.S.P]
ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL
ENSEIGNEMENT GENERAL
CYCLE LONG
TECHNIQUE
CYCLE DE SPECIALISATION
CYCLE LONG GENERAL
Source : Eugène KANYINDA BIDUAYA (2018), thèse de doctorat, L’OBSERVATION DE LA RELATION FORMATION – EMPLOI DANS LE CONTEXTE CONGOLAIS : l’étude de population des diplômés Bac + 5 produits par le système universitaire local et leurs stratégies d’insertion. Cas des diplômés de filières techniques à Kinshasa, de 2015 à 2017, page 53, université de Bordeaux
Les écoles secondaires organisent différentes sections selon les arrêtées à leurs dispositions. La structure de l’enseignement dans la ville de Lubumbashi ne se diffère pas des autres villes de la république démocratique du Congo.
2.2.6. Financement de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST)
Le Ministère de l’EPST a obtenu en moyenne 16,4% du Budget de l’Etat entre 2017-2018 et 2019 en Ressources Propres, soit moins de 3% du PIB, alors que la valeur de l’Education pour un pays en retard de la scolarisation et qui espère réaliser les objectifs de l’ETP (Enseignement technique et professionnel) dans les délais raisonnables se situe autour de 4% du PIB.
Toutefois, la priorité accordée à l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique s’est notamment traduite par la croissance soutenue des allocations budgétaires sur ressources propres consenties depuis 2018. Entre 2018 et 2019, le Budget de l’EPST dans le budget de l’état est passé de 16,89% en 2018 jusqu’atteindre 21,28% en 2020.
La RDC a augmenté l’apport budgétaire en faveur de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique à hauteur de 13,2% en 2017 et a atteint 21, 28% en 2020.
Tableau 1 : Part du budget de l’éducation dans le budget de l’Etat | |||
---|---|---|---|
Budget en (milliard de CDF) | 2019 | 2020 | 2021 |
Budget de l’état (1) | 9 604 890 675 737,00 | 17 225 248 047289,00 | 13 555 177 070 944,00 |
Budget du secteur de l’éducation (2) (EPST-ESU-MAS…) | 1 685 635 500 949,00 | 3 665 599 945 964,00 | 3 070 333 553 094,00 |
Budget du MEPST (3) | 1 159 406 432 601,00 | 2 941 366 246 716,00 | 2 458 739 850 593,00 |
Part du budget de l’éducation dans le budget de l’Etat (2/1) | 17,55% | 17,O8% | 18,14% |
Part du budget de l’EPST dans le budget d’Etat (3/1) | 12,07% | 17,08% | 18,14% |
Part du budget de l’EPST dans le budget de l’Education (3/2) | 68,78% | 80,24% | 80,08% |
Source : annuaire de statistique de l’enseignement primaire, secondaire et technique
2.2.7. Impact de la situation économique sur l’éducation (EPST)
Le MEPST a obtenu sur ressources propres du Budget de l’Etat pour les exercices 2018, 2019 et 2020 en moyenne 16,25%. Alors que le PIB réel s’est contracté de 1,7 % en 2020 après avoir augmenté de 4,4 % en 2019 et de 5,8 % en 2018 à cause des nombreux facteurs dont les plus redoutables seraient entre autre les efforts consentis par le gouvernement et ses partenaires pour atténuer les conséquences économiques et sociales du coronavirus à côté de la crise multiforme et de l’insécurité qui aurait subsistée dans la partie Est du Pays.
En effet, entre 2019 et 2020, la part du budget de l’Etat allouée au Ministère de l’EPST sur ressources propres est passée de 12,07% à 17,08% et celui de l’Education dans le budget de l’Etat serait passé de 17,55% à 21,28%. Cependant la part de l’EPST dans le budget sur l’ensemble de tous les sous-secteurs de l’Education (EPST-ESU-RS-MAS) serait passée de 68,78% à 80,24% au cours de ces deux années (2019 et 2020). Cette priorité accordée à l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique se justifie en grande partie par mise en œuvre du projet de la réforme sur la gratuité de l’enseignement primaire en renforçant les systèmes de gouvernance et la qualité de l’enseignement.
2.2.8. Les critères définis pour la création d’une école privée
Plusieurs critères doivent être remplis avant la création d’une école privée. Ces critères concernent à la foi la personnalité de l’initiateur (promoteur) ainsi que la procédure à suivre pour créer une école privée. Ces critères sont les suivants :
1) les critères concernent la personnalité de l’initiateur
- Pour la personne morale :
- Avoir une personnalité juridique ;
- N’avoir pas été condamné pour crimes économiques, les dix dernières années ;
- Se conformer aux lois de la République ;
- Disposer d’un personnel de gestion qualifié ayant une expérience d’au moins cinq ans dans le domaine de l’éducation.
- Pour la personne physique :
- Être âgé d’au moins 30 ans ;
- Présenter une attestation de bonne conduite, vie et mœurs ;
- Se conformer aux lois de la République ;
- Jouir des droits civiques ;
- Disposer d’un personnel de gestion qualifié ayant une expérience d’au moins cinq ans dans le domaine de l’éducation ;
- N’avoir pas été condamné pour crimes économiques ou pour toute autre infraction intentionnelle.
c. Par garanties financières et matérielles
- L’existence des infrastructures viables ainsi que des matériels didactiques propres et appropriés ;
- Le dépôt à terme de six mois dans une institution bancaire ou financière de la République Démocratique du Congo de la somme nécessaire au fonctionnement de l’établissement d’enseignement ainsi qu’à la paie du personnel enseignant et administratif pendant une année au moins ;
- La détention du titre de propriété du site et des bâtiments destinés à accueillir l’établissement d’enseignement ou le cas échéant, d’un contrat de bail d’immeuble dument légalisé d’une durée minimum de 6 ans ;
- L’attestation indiquant la superficie du site conforme à la norme de 5 m² au moins par élève ou étudiant.
- Par garanties environnementales, il faut entendre la détention de l’attestation de l’étude d’impact
2°) L’agrément d’un établissement privé
L’agrément d’un établissement d’enseignement maternel, primaire, et secondaire est subordonné par :
- Une demande écrite adressée, sous peine de nullité, au Ministre du Gouvernement central ayant l’enseignement maternel, primaire, secondaire et professionnel dans ses attributions ou au Gouverneur de province ;
- Une enquête dont les conditions sont définies dans les critères concernant la personnalité de l’initiateur et les garanties financière et matérielle. Il est sanctionné par un arrêté du Ministre du Gouvernement central ayant l’enseignement maternel, primaire, secondaire et professionnel dans ses attributions ou du Gouverneur de province. Tout établissement d’enseignement agréé est soumis au contrôle des pouvoirs publics.
Ce contrôle concerne notamment :
- Le respect de la Constitution et des lois de la République ;
- Le respect permanent des conditions d’ouverture et de fonctionnement ;
- La sauvegarde de bonnes mœurs ;
- Le niveau des études et leur conformité au programme de l’enseignement national.
2.2.9. Comparaison entre le secteur privé et public de l’enseignement
Il y a plusieurs éléments qui nous permettent d’établir des comparaisons et des ressemblances entre le secteur privée et publique de l’enseignement et sur base de notre enquête nous avons dégages quelques un que voici :
- Une même formation ; Les candidats aux concours de l’enseignement privée subissent les mêmes épreuves que les candidats des concours correspondants de l’enseignement public, leur niveau de formation est donc les même.
- Un statut diffère ; les enseignants des établissements privés sous contrat et bien qu’étant rémunérés par l’état n’ont pas le statut de fonctionnaire. Ce sont des agents contractuels de droit public.
- Les mêmes programmes ; Les établissements privées associés à l’état participent à la mission de service public de l’éducation nationale, l’enseignement y est donc dispensé conformément aux programmes en vigueur dans l’enseignement publics mais la vie scolaire, les méthodes pédagogiques et l’organisation générale de l’établissement lui sont propres.
- Des effectifs par classe quasi identique ; Depuis 2019, suite à L’enthousiasme qui a accompagné l’annonce de la gratuité de l’enseignement dans les écoles publiques, l’effectif des élèves par classe a doublé voir même triple dans certaines écoles publiques. Mais il y a d’autres écoles privées qui ont un nombre important d’élèves.
________________________
18 MINEPST (2021), Annuaire statique de l’enseignement primaire, secondaire et technique, année scolaire 2019-2020, République démocratique du Congo. ↑
19 Idem ↑
20 Idem ↑
21 Stratégie sectorielle de l’éducation et de la formation 2016-2025, Pg 19 ↑
22 Eugène KANYINDA BIDUAYA (2018), thèse de doctorat, L’OBSERVATION DE LA RELATION FORMATION – EMPLOI DANS LE CONTEXTE CONGOLAIS : l’étude de population des diplômés Bac + 5 produits par le système universitaire local et leurs stratégies d’insertion. Cas des diplômés de filières techniques à Kinshasa, de 2015 à 2017, université de Bordeaux ↑