Chapitre III :

Cadre méthodologique

Cadre méthodologique

N’importe quel travail portant le chapeau scientifique doit se réaliser suivant une procédure méthodologique. Hervé Gumuchian et Claude Marois (2000) soutient d’ailleurs que toute recherche scientifique classique obéit à un effort rigoureux, progressif et systématique d’éclaircissement d’une situation, d’un fait ou d’un ensemble de faits à l’aide d’outils et de technique spécifiques.

Ainsi, un ensemble d’opération intellectuelle permettant de démontrer et de vérifier ce que l’on cherche a été mise en œuvre : l’analyse documentaire, l’observation, l’interview.

L’analyse documentaire

Nous avons procédé à l’analyse documentaire dans le cadre de notre investigation empirique. Appelé dépouillement d’archives par certains auteurs, l’analyse documentaire se réfère, pour reprendre De Ketele et Rogiers (1991 :31), à « tout document sélectionné selon une stratégie bien précise et traité comme une donnée de la recherche, au même titre que les discours recueillis par l’interview ou les comportements recueillis par l’observation […] ».

En guise de précision, nous avons réalisé l’analyse documentaire à partir d’une étude de plus de 300 pages de l’UQAM dont un bon nombre de chercheurs ont participé à son élaboration. : Perspectives de développement de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, horizon 2030.

L’observation

L’observation est une étape essentielle dans toute recherche en géographie. En plus de l’interview, nous l’avons utilisé également comme instrument de collecte des données. Il s’agit d’une considération attentive des faits, afin de mieux les connaitre (Del Bayle : 1989, cité par Gumuchian et Marois).

Quivy et Campenhoudt (2011 :160) distingue deux (2) types d’observation. Elle peut être directe ou indirecte. Alors que lors de l’observation indirecte, l’observateur collecte les informations par le truchement du sujet observé, l’observation directe est celle où le chercheur procède directement lui-même au recueil des informations, sans s’adresser aux sujets concernés.

Nous avons précisément effectué l’observation directe dans le cadre de ce travail. Celle-ci est définie de la façon suivante par Henri Peretz (2004 : 14) : « l’observation directe consiste à être le témoin des comportements sociaux d’individus ou de groupes dans les lieux mêmes de leurs activités ou de leurs résidences sans en modifier le déroulement ordinaire ».

Cette définition n’est pas différente de celle de Gordon Mace (1998). Ce dernier affirme que « l’observation directe consiste, pour un chercheur, à observer directement son objet d’étude où le milieu dans lequel le phénomène se produit afin d’en extraire les renseignements pertinents à sa recherche » (Mace, 1988 : 82).

Plus spécifiquement, nous avons observé à la fois les axes routiers, l’environnement urbain, les équipements urbains, la qualité du bâti sur le territoire de Canaan et la réaction des Cananéens par rapport à notre sujet de recherche.

L’entretien semi-directif

Quivy et Campenhoudt (2001 :138) soutient que l’entretien semi-directif est le plus utilisé en recherche en sciences sociales. On parle de semi-directif parce qu’il est entièrement ouvert et canalisé par un grand nombre de questions précises.

En effet, le chercheur dispose d’une série de question-guide relativement ouverte permettant d’obtenir des informations auprès de l’interviewé. En laissant parler ce dernier, l’enquêteur s’efforcera de simplement recadrer l’entretien sur les objectifs à chaque fois qu’il s’en écarte et de reformuler les questions visées afin qu’on puisse obtenir des informations riches et nuancées.

Cette méthode est pertinente lors des recherches concernant des préférences spatiales. D’où notre choix ! Dans le cadre de notre enquête, notre grille d’entretien s’adressera à des informateurs-clés, susceptibles de nous fournir des informations pertinentes.

Paraphrasant Sylvain Giroux et Ginette Tremblay (2002 :95), il nous importe de faire remarquer que nous ne pouvons pas nous offrir le luxe d’interviewer tous les éléments de la population cible. Nous sommes dans l’obligation de sélectionner une fraction de la population, c’est-à-dire un échantillon.

Il existe deux (2) grands types d’échantillonnage : échantillonnage probabiliste et échantillonnage non probabiliste. Selon Jean-Pierre Beau (2009 ::270), « par techniques d’échantillonnage probabilistes, on entend toutes celles qui impliquent un véritable tirage au hasard, c’est-à-dire qui donne à chaque élément de la population une chance connue et non nulle d’être choisi ».

En d’autres termes, il s’agit d’une technique d’échantillonnage où les éléments sont sélectionnés au hasard par un procédé appliqué à l’ensemble de la population cible (Giroux et Tremblay, 2002 :96). Dans cette catégorie, on peut citer l’échantillonnage aléatoire simple, l’échantillonnage systématique, l’échantillonnage stratifié, etc.

Par contre, parler d’échantillonnage non probabiliste c’est se référer à une technique d’échantillonnage ou tous les éléments de la population cible n’ont pas une chance connue, égale et non nulle de faire partie de l’échantillon constitué (Giroux et Tremblay, 2002 : 97). Parmi les techniques d’échantillonnage non probabiliste on peut retenir l’échantillonnage volontaire, l’échantillonnage à l’aveuglette, l’échantillonnage au jugé, etc.

En ce qui nous concerne, nous avons utilisé la technique d’échantillonnage au jugé pour sélectionner nos enquêtés dans le cadre de la collecte des données parce qu’elle est mieux adaptée à notre objectif de recherche dans la mesure où il nous a permis de ne choisir que des personnes concernées effectivement par l’enquête.

Selon Giroux et Tremblay (2002 : 97), l’échantillonnage au jugé est une technique d’échantillonnage non probabiliste où les éléments sont sélectionnés par le chercheur lui-même, car ils lui semblent typiques du groupe auxquels ils appartiennent.

Nous avons interviewé dix (10) acteurs locaux, habitants de Canaan:

  • Deux Cananéens, membres d’une association du nom de CODE 15 œuvrant dans l’assainissement notamment à Canaan.
  • Cinq chefs de ménages propriétaires, dont leur dernier logement se localisait dans l’Aire métropolitaine de Port-au-Prince.
  • Un chef de ménage locataire, dont le dernier logement se localisait dans l’Aire métropolitaine de Port-au-Prince.
  • Deux chefs de ménage n’ayant pas habité l’Aire métropolitaine de Port-au-Prince avant d’emménager à Canaan.

Nous avons fait ce dernier choix en raison du manque de clarté dans la distinction entre mobilité résidentielle et migration. Si la mobilité résidentielle désigne le plus souvent le changement de lieu de résidence d’un ménage à l’intérieur d’un bassin de vie ou d’une région, la migration également implique différentes décisions qui relèvent de la mobilité résidentielle (processus de sélection de la commune ou du quartier de résidence, du type d’habitat, etc.).

Dans le cadre de cette investigation scientifique, nous avons utilisé la méthode qualitative. Celle-ci entend contribuer à la compréhension de la mobilité résidentielle. La méthode qualitative porte son attention au sens des actions posées par les individus.

Pour conclure cette partie, il importe de mentionner Montigeau (2008 : 93) : « l’échantillon d’une recherche poursuivant des objectifs de nature qualitative peut être relativement petit, car l’objectif n’est pas de rendre compte d’une population mais de recueillir de l’information pertinente pour mieux comprendre le phénomène ».

Les entretiens ont été enregistrés afin de mener une discussion sans interruption par la prise de note.

Mise en garde méthodologique

En fait, les entrevues ont été menées en créole haïtien. Tenant compte des subtilités linguistiques et sémantiques inhérentes à toutes opérations de traduction, certaines expressions peuvent perdre leur sens lors de nos entrevues.

Délimitation temporelle de l’étude et limite du travail

Notre travail se propose de comprendre la mobilité résidentielle participant à la constitution de l’agglomération de Canaan, périphérie de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. 2010 marque le début de l’occupation du territoire de Canaan, c’est-à-dire l’existence de cette zone urbaine s’étant sur Onze (11) ans.

Et 2020 c’est l’année de l’entame de notre travail de recherche. Nous espérons étudier l’évolution tout au long de ces années les motivations résidentielles des habitants et leur cadre de vie.

Pour citer ce mémoire et trouver toutes ses pages
Université 🏫: Université d'État d'Haïti - École normale supérieure - Département des Sciences Sociales/Géographie
Auteur·trice·s 🎓:
Wilguens PHARIUS

Wilguens PHARIUS
Année de soutenance 📅: En vue de l’obtention du Diplôme d’Etudes Normales en Sciences Sociales/Géographie - 2021
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