La part des enfants :
Selon le premier article de la convention relative aux droits de l’enfant ; un enfant s’entend de tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est applicable. En ce sens, nous étudierons la part des enfants âgés de 18 ans et moins, pour montrer l’impact de leur immigration30.
A travers le monde, des milliers d’enfants migrent chaque année, les estimations de l’UNICEF montrent que 33,3 millions de migrants sont âgés de moins de 20 ans, ce qui représente environ 16% de la population migrante totale.
Les adolescents âgés de 15 à 19 ans représentent environ 34%, donc 11,2 millions de tous les migrants âgés de moins de 20 ans, suivis par les 10-14 ans qui représentent environ 26% soit 8,8 millions.
Les enfants âgés de 5-9 ans et de 0-4 ans représentent quant à eux 7,4 millions soit 22% de la population migrante et 5,9 millions environ 18% de la population migrante totale de moins de 20 ans.
Alors, environ 60% soit 19,9 millions des enfants et adolescents migrants âgés de moins de 20 ans, vivent dans les régions les moins développées du monde. Les adolescents migrants âgés entre 15 et 19 ans en Europe, représentent 41% des migrants de moins de 20 ans, tandis que les enfants entre 0 et 4 ans en représentent 11%.
Les facteurs qui poussent les enfants à migrer sont multiples, notamment la persécution, les conflits, les situations de crises humanitaires ou encore la traite des enfants. Cependant, la migration est aussi un moyen de chercher un meilleur avenir, une façon de s’échapper à la pauvreté et à la discrimination, d’avoir accès à des services de base.
La crise économique mondiale a eu un effet substantiel sur la vie, les droits et les besoins des enfants affectés par la migration31.
En effet, il n’y a pas de profil homogène de l’enfant migrant, ces enfants migrants peuvent être accompagnés de leurs parents, de tuteurs ou d’autres adultes. Ils peuvent également migrer tout seul, les enfants migrants non accompagnés, ils peuvent migrer d’une façon régulière ou irrégulière, cette dernière inclut l’entrée irrégulière dans un pays, mais aussi l’entrée régulière et le passage à un séjour irrégulier ; par exemple, un visa dépassé.
A noter, les enfants migrants incluent aussi les enfants qui sont nés de parents migrants dans le pays d’accueil, les enfants laissés au pays par des parents partis sont également concernés et ils peuvent devenir eux-mêmes migrants en cherchant à rejoindre leur famille.
Même s’ils sont différents, ces enfants ont un certain nombre de caractéristiques fondamentales en commun, d’abord, ils sont des enfants et sont susceptibles d’être particulièrement vulnérables à chaque étape du processus de migration.
Ils sont souvent traités comme des adultes, avec peu ou aucune considération pour leur vulnérabilité et leurs droits et leurs besoins spécifiques. Souvent, ils n’ont pas accès à l’asile ou aux procédures d’immigration.
Bien des pays, les enfants migrants peuvent être détenus dans des centres fermés ou soumis à des conditions de vie difficiles. L’accès aux services essentiels, comme l’éducation et les soins de santé peur leur être refusés.
Ils peuvent être expulsés sans une évaluation individuelle de leurs besoins de protection ou des garanties de soins qui peuvent être mis à leur disposition dans leur pays d’origine à leur retour. Les enfants migrants sont insuffisamment informés de leurs droits et leurs points de vue sont rarement pris en compte pour parvenir à une décision liée à leur avenir, pour aggraver les choses, de nombreux enfants migrants peuvent se voir aussi refuser l’aide juridique et l’accès aux tribunaux32.
Parallèlement, les enfants de parents migrants ou les enfants migrants lors de leur installation rencontrent de divers problèmes. Commençons par le niveau d’éducation et le diplôme de l’individu qui sont largement dépendants de l’origine sociale et du niveau d’éducation des parents ; évidemment, ils sont des facteurs déterminants pour expliquer cette situation défavorable des jeunes issus de l’immigration.
Les données de l’enquête Eva confirment sur ce point les observations faites sur d’autres données. La possession ou non d’un diplôme pour les niveaux VI et V de sortie de l’appareil scolaire reste un élément déterminant et clivant.
En France par exemple, les enfants issus de l’immigration maghrébine sont plus souvent sans diplôme que les autres quel que soit le sexe, ils sont également moins souvent détenteurs d’un diplôme de l’enseignement technique que d’un diplôme de faible niveau de l’enseignement général33.
Les enfants d’origine subsaharienne en France, font l’objet d’un nombre limité d’études sociologiques et les données statistiques sont particulièrement rares.
Les enfants d’immigrés subsahariens nés en France se singularisent triplement, en fait ils sont particulièrement nombreux à avoir vécu au moins une année34 en dehors de l’Hexagone avant l’âge de 18 ans, 16% contre 5% pour l’ensemble des enfants d’immigrés ; ils sont en moyenne plus jeunes que les autres quand ils font cette expérience migratoire, 10,5 ans ; contre 14,7 ans pour l’ensemble des enfants d’immigrés ; enfin les écarts entre les sexes sont plus marqués que les autres groupes et les filles moins engagées dans ces allers-retours (qui désignent les longues périodes passées par les enfants tour à tour entre le pays d’origine et le pays d’accueil) que les garçons, par chiffre, 42% de filles parmi les enfants d’Africain subsahariens, contre 49% pour l’ensemble de la seconde génération (les enfants de parents migrants)35.
Finalement, le Niger continue de faire face à des situations d’urgence simultanées qui étirent les capacités du gouvernement et des partenaires humanitaires à réagir de manière adéquate. Les enfants au Niger sont confrontés à la malnutrition, aux épidémies et aux flambées de maladies récurrentes, aux inondations cycliques, à la sécheresse et aux déplacements.
La situation est exacerbée par l’instabilité dans les pays voisins, entraînant un afflux de milliers de réfugiés, de rapatriés et de migrants, tous ayant besoin d’accéder aux services sociaux de base pour survivre. La question de la migration a pris une nouvelle dimension avec l’évacuation des réfugiés et des migrants de la Libye vers les pays de transit, dont le Niger36.
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30 HAUT-COMMISSARIAT, Nations Unies, Droits de l’Homme. Première partie, premier article de la Convention relative aux droits de l’enfant, Adoptée et ouverte à la signature, ratification et adhésion par l’Assemblée générale dans sa résolution 44/25 du 20 novembre 1989. Entrée en vigueur le 2 septembre 1990, conformément à l’article 49.
31 UNICEF, Fact-sheet on the impact of the Economic Crisis on Migration and Children’s Rights, October 2009.
32 Coordination DES ONG POUR LES DROITS DE L’ENFANT. Les droits des enfants migrants, analyse CODE. Décembre 2012, P. 1-2
33 SILBERMAN Roxane, FOURNIER Irène. Les enfants d’immigrés sur le marché du travail : Les mécanismes d’une discrimination sélective. Formation Emploi, 1999, P. 31-55.
34 L’enquête Trajectoires et Origines (TeO) n’enregistre que les séjours supérieurs à un an, mais l’étude qualitative tient compte de tous les séjours au-delà de trois mois.
35 GRYSOLE Amélie, BEAUCHEMIN Cris. Les allers-retours des enfants de l’immigration sub-saharienne : « les filles ou les garçons d’abord » ? – MIGRATIONS SOCIETE, 2013/3-4 N°147-148, P. 127-142
36 UNICEF NIGER, être un enfant au Niger – Children in Niger: overview of the situation.
