Diagnostic des pathologies vaginales au CHU-MEL

Pour citer ce mémoire et accéder à toutes ses pages
🏫 Institut Supérieur de Formation Professionnelle et d’Appui à la Sécurité Economique (IS-FOPASE) - Direction des Ecoles Privées de l’Enseignement Supérieur (DEPES)
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de licence professionnelle - 2022 – 2023
🎓 Auteur·trice·s

Le diagnostic des vaginites en Algérie révèle une prévalence significative de perturbations de la flore vaginale, avec 56% des femmes admises au CHU-MEL présentant des anomalies. Candida albicans s’avère être le germe le plus fréquemment isolé dans cette population.


Diagnostic des pathologies des voies vaginales basses

        1. Diagnostic clinique

Environ 50 % des femmes porteuses de bactériose vaginale n’ont aucune manifestation clinique qui puisse attirer l’attention. Parmi les formes symptomatiques, ce qui attire en priorité l’attention est une leucorrhée abondante, laissant des traces dans les sous-vêtements (photo 2) [6].

[img_1]

Source : [14]

La couleur peut varier de blanchâtre, à blanc grisâtre. Les sécrétions s’écoulent franchement par l’orifice vaginal vers le scrotum. Elles sont homogènes, aqueuses ou mucoaqueuses, contrairement aux sécrétions normales qui sont floculeuses et compactes. Le deuxième signe qui attire l’attention est l’odeur fétide inhabituelle, qui amène la patiente à consulter [14].

La présence de T. vaginalis dans la cavité vaginale s’accompagne souvent, particulièrement chez les femmes symptomatiques, d’une forte réaction inflammatoire.

Les trois signes cliniques principaux présents au cours d’une vulvo-vaginite candidosique sont : un prurit quasi constant, à prédominance vespérale et nocturne, pouvant entraîner des lésions de grattage associé à des brûlures vaginales et vulvaires très fréquentes et exacerbées par les mictions et les rapports sexuels, des leucorrhées vaginales blanchâtres, permanentes ou prémenstruelles, plus ou moins abondantes, grumeleuses, épaisses, adhérentes à la muqueuse vaginale et inodores et enfin une inflammation de la vulve plus ou moins marquée avec parfois présence d’un œdème important [12].

        1. Diagnostic biologique
          1. Vaginose bactérienne

Les tests biologiques permettent d’établir le diagnostic étiologique précis d’une infection génitale et d’adapter le traitement. Le diagnostic repose sur l’examen cytobactériologique des sécrétions cervico-vaginal, par écouvillonnage ou par brossage.

Les critères diagnostics cliniques publiés par Amsel recommandent l’établissement d’un diagnostic de VB lorsque trois des quatre facteurs suivants sont présents : écoulement vaginal adhérent et homogène ; pH vaginal supérieur à 4,5 ; détection de cellules indicatrices et/ou odeur d’amine à la suite de l’ajout d’hydroxyde de potassium. La sensibilité de ce dernier serait de 94 % selon Brand. Le diagnostic de la VB peut aussi se faire grâce à la coloration de Gram des sécrétions vaginales [15].

Le système le plus couramment utilisé est connu sous le nom de score de Nugent. L’obtention d’un score de 7 ou plus permet l’établissement d’un diagnostic de VB. Un score se situant entre 4 et 6 est considéré comme intermédiaire, tandis qu’un score se situant entre 0 et 3 est considéré comme normal.

Une goutte de sécrétion étalée sur lame séchée, fixée et colorée par la méthode de Gram, montre une affinité tinctoriale mal définie, tantôt Gram positif, tantôt Gram négatif ; les deux aspects coexistent la plupart du temps. Il est intéressant de noter le pourcentage des cellules littéralement criblées de bactéries, appelées « Clue-Cells » que nous désignons par cellules indicatrices (photo 3) bien que la notion de quantité n’ait pas une traduction particulière [4].

[img_2]

Source : [4]

          1. Vaginite à T. vaginalis

L’un des tests diagnostiques suivants sur les sécrétions vaginales peut être effectué :

  • Test d’amplification des acides nucléiques
  • pH vaginal et microscopie à montage humide
  • Test immuno-chromatographique sur bandelette

Les tests d’amplification des acides nucléiques sont plus sensibles que l’examen microscopique ou la culture pour le diagnostic de la trichomonase chez la femme. Des bandelettes immunochromatographiques sont également disponibles pour les tests au lit du patient chez la femme. La cytologie cervicale (Pap test) n’est pas utilisée pour tester la trichomonase, mais l’infection est parfois détectée fortuitement [3].

L’examen microscopique permet d’évaluer simultanément la trichomonase et la vaginose bactérienne, car elles provoquent des symptômes similaires et/ou peuvent coexister. La première lame est examinée au microscope en montage humide en solution physiologique dès que possible afin de détecter les trichomonas, qui peuvent devenir immobiles et deviennent plus difficiles à reconnaître quelques minutes après la préparation de la lame. (Les trichomonas sont des microorganismes piriformes et flagellés, souvent mobiles et mesurent environ 7 à 10 micromètres, la taille moyenne des globules blancs, mais atteignent parfois la taille de 25 micromètres.) En cas de trichomonase, de nombreux polynucléaires neutrophiles sont également présents. La trichomonase est également couramment diagnostiquée en observant le microorganisme lors d’un (Pap) test de Papanicolaou [13].

Comme pour le diagnostic de toutes les infections sexuellement transmissibles, le patient qui présente une trichomonase doit subir des tests complémentaires destinés à éliminer d’autres infections sexuellement transmissibles fréquentes, telles que la blennorragie et l’infection à chlamydia.

          1. Vaginite à C. albicans

L’examen direct permet une orientation rapide du diagnostic (Illustration 2).

L’examen microscopique révèle des cellules rondes ou ovoïdes, de 2 à 5 micromètres de diamètre, de bourgeonnement polaire correspondant aux levures et la présence de pseudo mycélium (espèces non-albicans) ou de mycélium (espèce albicans). La présence de filaments oriente vers les espèces capables d’en produire (C. albicans) et élimine ainsi C. glabrata, incapable de filamenter. Les levures sont également visibles sur des frottis colorés au Gram (les levures sont à Gram positif) [15].

[img_3]

Source : [15]

Ensemencement sur milieu de Sabouraud (Illustration 3), une culture en 24 à 48 heures et une identification rapide de C. albicans avec filamentation et coloration sur milieu de culture chromogène va permettre la détection spécifique de C. albicans. Les levures du genre Candida croissent sur de nombreux milieux. L’inhibition de la pousse des bactéries est nécessaire pour individualiser les levures. Les cultures sont donc réalisées sur milieu de Sabouraud additionné de chloramphénicol ou de gentamicine. Les colonies de levures sont blanc crème. Les champignons de type Candida poussent à 37 °C en 48 heures environ [15].

[img_4]

Source : [15]

        1. Diagnostic différentiel

En raison du nombre important de pathologies vaginales présentant des leucorrhées, des symptômes de prurit ou d’inflammation, il est important d’éliminer les autres pathologies éventuelles et ce, afin de mettre en route le bon traitement (Tableau III).

La trichomonase est causée par un protozoaire flagellé parasite anaérobie qui adhère aux cellules épithéliales de l’appareil uro-génital : T. vaginalis. C’est une infection sexuellement transmissible.

Tableau III : Diagnostic différentiel des principales vaginites. [13]
Vaginite à C. albicansVaginose bactérienneVaginite à T. vaginalis
LeucorrhéesOuiOuiOui
CouleurBlanchâtresGrisâtresVerdâtres
AspectLait cailléHomogène, fluideMousseux
AdhérenceOuiNonNon
OdeurInodore+++++
Signes inflammatoires+++Non++
pH<3,8>4,5>4,5
Score de Nugent1 à 47 à 106 à 8

A MARS 2023

Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top