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Analyse du contexte de la BOA en RDC

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🏫 Université De Goma - Faculté des sciences economiques et de gestion
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de licence - Novembre 2021
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Dans le contexte de la BOA RDC, cette étude analyse la gestion du risque de liquidité, en identifiant les facteurs de risque et les conséquences d’une gestion inadéquate, tout en intégrant les normes internationales telles que Bâle III.


CHAPITRE 2.

MILIEU D’ETUDE ET METHODOLOGIE

APERÇU DE LA BOA

le Groupe BANK OF AFRICA est aujourd’hui implanté dans 18 pays, dont 8 en Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Niger, Togo et Sénégal), 8 en Afrique de l’Est et dans l’Océan Indien (Burundi, Djibouti, Ethiopie, Kenya, Madagascar, Ouganda, Rwanda et Tanzanie), en République Démocratique du Congo, ainsi qu’en France, à travers un réseau de 16 banques commerciales, 1 société financière, 2 sociétés d’investissement, 1 banque d’affaires et 2 bureaux de représentation.

Depuis 2010, le Groupe BANK OF AFRICA est majoritairement détenu par BMCE Bank (Banque Marocaine du Commerce Extérieur), 2ème banque privée au Maroc. BMCE Bank apporte un puissant soutien stratégique et opérationnel au Groupe BANK OF AFRICA, ainsi qu’un accès direct à des marchés internationaux grâce à sa présence en Europe, en Asie et en Amérique du Nord.

Le Groupe BANK OF AFRICA, animé par des équipes multiculturelles présentes au sein de zones géographiques très différenciées, se construit sur des valeurs de tolérance et de partage. Fruit d’expériences et de savoir-faire multiples, le Groupe BOA est riche de sa diversité humaine.

Le Groupe BANK OF AFRICA poursuit son développement grâce à des femmes et des hommes très engagés, soudés par une identité commune, partageant le sentiment d’appartenir à un même ensemble, et de poursuivre les mêmes objectifs, avec un socle de valeurs identiques.

L’ensemble des actions du Groupe BANK OF AFRICA est basé sur le travail, la rigueur et le respect de la parole donnée, aussi bien avec ses clients, ses partenaires, ses fournisseurs que ses collaborateurs. Toutes les équipes BANK OF AFRICA s’emploient en permanence à construire une relation de qualité avec sa clientèle, aussi bien dans les prestations rendues que dans les relations humaines.

Avec 35 Ans d’expérience elle œuvre actuellement dans 5 zones économiques (UEMOA, CEDEAO, EAC, COMESA et SACD).

Ces parts sont réparti comme suit : BOA GROUP SA: 65,02%; BIO (Société Belge d’Investissement pour les pays en développement www.bio-invest.be) : 19,98%; PROPARCO: 14,98%; Autres : 0,02 %.

Enfin, le Groupe BANK OF AFRICA est fortement présent aux côtés des Institutions publiques et privées des pays où celui-ci est implanté, considérant sa contribution à la croissance économique et à la bancarisation des citoyens comme l’une de ses obligations prioritaires.

2.1.1 BANK OF AFRICA – RDC (BOA-RDC)

C’est une société par actions, dont la création a été autorisée par l’Ordonnance Présidentielle n° 09/016 du 23 avril 2009. Elle est établie selon la législation en vigueur en République Démocratique du Congo tel que le stipule l’Ordonnance-Loi n° 003/2002 du 2 février 2002 relative à l’activité et au contrôle des établissements de crédit.

A sa création, la Banque avait la forme juridique d’une Société par Actions à Responsabilité Limitée. A la suite de l’adoption de l’OHADA par la République Démocratique du Congo, au cours de l’Assemblée Générale du 11 mars 2013, la Banque a été transformée en Société Anonyme et ses statuts mis en harmonie avec les dispositions pertinentes de l’Acte Uniforme révisé du 30 janvier 2014, relatif au droit des Sociétés Commerciales et du Groupement d’Intérêt Economique de l’OHADA.

La Banque a pour objet d’effectuer toutes les opérations bancaires autorisées par l’Ordonnance- loi précitée

Elle est régie par le régime de droit commun en matières fiscales.

        • Présentation des états financiers annuels:Les états financiers annuels sont préparés, à l’exception de la réévaluation des immobilisations, selon la méthode conventionnelle du coût historique et conformément aux principes comptables généralement acceptés en République Démocratique du Congo et aux instructions et directives de la Banque Centrale du Congo.
        • Conversion des transactions en monnaies étrangères: Les transactions en monnaies étrangères sont converties en Francs Congolais (FC) aux taux de change approchant ceux applicables par le système bancaire à la date de transaction. Les gains ou pertes de change dégagés en cours d’exercice sur les opérations commerciales sont enregistrés dans le compte de profits et pertes. Les actifs et les passifs monétaires sont convertis en FC au taux de change en vigueur à la date du bilan. L’ajustement sur position de change qui en découle est enregistré en compte de profits et pertes.
        • Provision pour reconstitution du capital: Selon le Décret n° 4/048 du 20 mai 2004, les banques commerciales sont autorisées à constituer une provision pour reconstitution

du capital qui est fiscalement déductible. Cette provision est déterminée sur base de l’équivalent en devise du capital social et de l’évolution du taux de change à l’ouverture et à la clôture de l’exercice comptable après prise en compte de la plus-value de réévaluation des immobilisations dégagée dans l’exercice comptable.

        • Immobilisations: Les immobilisations sont enregistrées à leur coût d’acquisition. Elles figurent au bilan pour le montant de leur coût en Franc Congolais historique, corrigé par l’application des dispositions de l’Ordonnance Loi n° 89/017 du 18 février 1989 portant sur la réévaluation obligatoire de l’actif immobilisé des entreprises en République Démocratique du Congo. Pour permettre aux entreprises de procéder à la réévaluation des immobilisations, le Ministère des Finances ou l’Administration fiscale publie les coefficients légaux applicables à la clôture de chaque exercice comptable.
        • Les amortissementssont calculés linéairement sur la valeur comptable des immobilisations en fonction de la durée de vie utile estimée.

METHODOLOGIE

Pour produire un travail véritablement scientifique et efficace, toute recherche exige une certaine méthodologie, une opération intellectuelle de traitement des données relatives à une réalité sociale étudiée en fonction d’un objectif précis.

En partant de l’’objectif général attaché à cette étude est d’analyser la gestion du risque de liquidité de la BOA pour proposer des solutions d’amélioration. Pour cela, il faudra définir les objectifs spécifiques qui concourent à atteindre l’objectif général. Les objectifs spécifiques rattachés à cette étude sont les suivants :

  • expliquer au plan théorique la gestion du risque de liquidité ;
  • examiner l’impact des autres risques sur le risque de liquidité.
  • Examiner les principes de saines surveillance de liquidité et son application au sein de la BOA
  • En partant du Bâle 3, parler de son impact sur le risque de liquidité de la BOA
  • A partir des rapports financiers faire ressortir le ratio de liquidité et les autres ratios qui influent sur la liquidité d’une banque.

Ainsi pour atteindre nos objectifs, quelques techniques et méthodes s’avèrent utiles. A savoir :

  • Technique documentaire: Pour réaliser ce travail nous nous sommes basés tout d’abord sur une recherche bibliographie qui nous a permis de rassembler un certain nombre de références relatives à notre thème plus principalement les travaux se focalisant dans la gestion des banques. Ensuite nous avons recueillis des informations sur le site de la BOA relatives à la liquidité bancaire et les instruments mis en place pour la réguler. Nos données seront les rapports financiers de la BOA RDC pour une période de Plus de 10 ans pour bien évaluer l’évolution du risque de liquidité.
  • Technique d’interviews: Pour récolter les données nous partons de la méthode d’interviews et dans un premier temps les interviews nous permettront d’évaluer si les principes des saines gestions sont respectés.

Sur le plan empirique, il y a une augmentation des travaux focalisés sur les banques. Notre objectif est d’analyser les facteurs qui pourraient expliquer le risque de liquidité des banques, notamment la BOA RDC durant la période de 2009 à 2020. Nous utilisons les états financiers de la BOA RDC pour déterminer le niveau du risque de liquidité, vérifier les facteurs déterminant de ce risque afin de proposer une bonne gestion de ce risque.

Enfin, nous utilisons des variables spécifiques à la banque et des variables macroéconomiques pour expliquer le risque de liquidité et qui ont présentés comme suit.

      1. METHODES DE TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEESDans le but d’atteindre nos objectifs de recherche, nous avons fait recours aux méthodes suivantes :
        • La méthode statistique: Elle consiste à résumer sous forme des tableaux les distributions des caractères étudiés, mais aussi de condenser l’information sous forme des quelques nombres caractérisés. Il s’agit de calculer les fréquences des caractéristiques socio démographiques de nos enquêtés.
        • La méthode analytique: Qui permet d’analyser systématiquement toutes les informations ainsi que toutes les données récoltées, elle insiste sur chaque cas, chaque élément d’un tout et considère les choses dans l’ensemble.

Les données recueillies à travers les états financiers ont été analysées grâce aux logiciels Eviews10, Excel, qui nous ont permis de faire des bonnes analyses statistiques et économétriques.

MODELE ECONOMETRIQUE

Comparées aux coupes transversales et aux séries chronologiques, les données de panel présentent quelques avantages. Elles allient des dimensions individuelle et temporelle, permettant d’identifier des effets non observables sur les coupes transversales. Elles permettent en outre, de mener des analyses plus fines pour appréhender la diversité des comportements ainsi que leur dynamique.1

Pour Green l’analyse des données de panel est le domaine le plus novateur de l’économétrie, car ces données constituent un cadre d’analyse propice au développement des techniques d’estimation et des résultats théoriques. Dans la pratique, elles permettent d’étudier les questions impossibles à traiter en coupe transversale ou en séries temporelles.2

Les données de notre échantillon présentent une dimension individuelle et une dimension temporelle, donc une modélisation en données de panel est a priori celle qui convient le mieux à leur nature. Nous avons déterminé un modèle linéaire simple qui comporte une variable endogène

  1. PRESENTATION DES VARIABLES Variable à expliquer : risque de liquidité

Le risque de liquidité constitue la variable dépendante qui est mesurée par le ratio suivant : la liquidité bancaire. Nous utiliserons le Ratio de liquidité à long terme étant donné que nos données recueillies sont annuelles.

Variables explicatives

En Bale 3 on stipule que toute banque devrait disposer d’un processus rigoureux pour identifier, mesurer, surveiller et contrôler le risque de liquidité.3 Ainsi, dans cette recherche, nous nous concentrons sur les déterminants du risque de liquidité en utilisant un ensemble de facteurs spécifiques à la banque. Les variables qui expliques le risque de liquidité sont nombreux, nous pouvons tout de même tenir compte du risque opérationnel, des dettes à court termes, la rentabilité de la banque, le taux d’endettement le ratio d’autonomie financière.

La capitalisation bancaire, la qualité des actifs, la rentabilité, et la taille de la banque. Et d’autres facteurs macroéconomiques comme la croissance (mesurée par le PIB) et l’inflation. Le choix de ces variables est motivé par le fait qu’elles sont sous le contrôle de la direction de la banque, donc on pourrait analyser comment ces facteurs internes influencent la liquidité bancaire.

Nous utilisons comme indicateur du risque de crédit (la qualité des actifs), le ratio de prêts non performants (NPL).

          • Risque de crédit : une baisse des créances douteuses suggère une amélioration de la qualité des actifs bancaires. Après une étude du risque de liquidité de 27 banques commerciales sur la période 2002–2010, Munteanu (2012) a montré que le ratio du prêt non performant est négativement lié au risque de liquidité.
          • Capitalisation de la banque : La capitalisation bancaire est calculée comme le ratio des capitaux propres au total des actifs. Les recherches précédentes menées par Akhtar et al. (2011) montrent que le ratio de l’adéquation des capitaux propres a un impact positif et significatif sur le risque de liquidité, ce qui suggère un grand CAR signifie que les banques ont un grand capital, ce qui signifie que le capital peut être utilisé pour couvrir leurs dates d’échéance et la banque aura moins de difficultés ou dans une condition risquée.
          • La taille de la banque est définie en utilisant le logarithme des actifs totaux de la banque. Anam et al. (2012)4 montrent que la taille de la banque a une relation positive avec le risque de liquidité.
          • La rentabilité de la banque : la rentabilité de la banque exerce une influence positive sur le risque de liquidité. Dans notre travail nous aurons la rentabilité économique et la rentabilité financière.
          • La croissance du PIB et l’inflation : ces deux variables macroéconomiques ont une influence sur le risque de liquidité de la banque. Cela s’est vérifié après la crise de 2008.
          • La solvabilité : la solvabilité est mesurée de trois façons, mais dans notre travail elle sera mesurée par le rapport entre le fonds propres et les autres dettes.
  1. PRESENTATION DE LA METHODE D’ANALYSE

Pour identifier la relation entre le risque de liquidité et les facteurs internes, externes et spécifiques de la banque, nous effectuons la méthode des moindres carrées ordinaires. Par cette méthode, nous pouvons ainsi identifier les déterminants du risque de liquidité. Ainsi notre modèle proposé prend la forme suivante :

RLG = C(1) + C(2)*NLP + C(3)*RCB + C(4)*ROA + C(5)*ROE + C(6)*LOGBQ + C(7)*INFL + C(8)*PIB + C(9)*RISQGEN

Cette étude stipule essentiellement que le risque de liquidité (l’inverse de la liquidité bancaire) est une fonction du ratio de l’adéquation du capital (RCB), du ratio du prêt non performant qui mesure le risque de crédit (NLP), du rendement des actifs ou de la rentabilité économique (ROA), du rendement des capitaux propres ou rentabilité financière(ROE), de la taille de la banque calculée par le logarithme du total des actifs (LOGBQ) ,du taux d’inflation, du taux réel de la croissance du PIB et du risque général RISQGEN.

  1. SPECIFICATION DU MODELE

L’estimation par la méthode des moindres carrés ordinaires est susceptible d’être appropriée parce qu’elle parvient à répondre à des sources très importantes d’endogénéité liées à ce type du modèle empirique.

Tableau 1 Définition des variables utilisées dans cette étude.
Tableau 1 : Définition des variables utilisées dans cette étude
VariableDéfinitionSigne entendu
Variable dépendante
Ratio de liquidité généralMesure la liquidité de la banque, est obtenu par le rapport entre les actifs cyclique et les dettes à court terme
Variables indépendantes
Ratio des prêts non performant : NLPMesure le risque de crédit, est obtenu par le rapport entre les créances douteuses et le prêt brutNégatif
Ratio de capitalisation de la banque RCBObtenu par le rapport entre les capitaux propres et le total des actifspositif
Ratio de rentabilité économique ROAMesure par le rapport entre le résultat net et le total des actifspositif
Ratio de rentabilité financière ROECe ratio est le rapport entre le résultat net et les capitaux propres.positif
La taille de la banqueObtenu par le logarithme du total des actifspositif
Le risque général RISQGENCe risque est calculé sur le produit net bancaireNégatif
Inflation IFLNégatif
Croissance du PIBPositif
Ratio de solvabilitéMesuré par le rapport entre les capitaux propres et les capitaux des tiersPositif

________________________

1 A. PIROTTE : Econométrie des données de panel : Théorie et applications, Collection Corpus Economie, Paris, Economica, 2011, p.17.

2 W. GREEN : Econométrie, Traduction française, New York, 7e Edition Pearson, 2011, p330.

3 COMITÉ DE BÂLE SUR LE CONTRÔLE BANCAIRE. Op.cit principe 5.

4 Anam, S., Bin Hasan, S., Huda, H. A. E., Uddin, A., & Hossain, M. M. (2012).LiquidityRisk Management:

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