La bactériologie au CHU-MEL a révélé une prévalence alarmante de vaginites et vaginoses chez 56% des femmes admises entre janvier 2021 et mars 2023, avec Candida albicans identifié comme germe prédominant. Cette étude souligne l’importance d’une surveillance microbiologique dans ce contexte clinique.
COMPTE RENDU DU STAGE DE PROFESSIONNALISATION
Du 19 Avril au 09 juin 2023, nous avons eu à effectuer un stage de fin de formation de trois (03) mois qui s’est déroulé au laboratoire d’analyses biomédicales du CHU-MEL. Le laboratoire du CHU-MEL est un laboratoire multidisciplinaire composé de cinq secteurs : prélèvement, hématologie- parasitologie, sérologie, bactériologie et la biochimie. Afin de se conformer aux objectifs de stage fournis par le département Génie Biologie Humaine et aux exigences du laboratoire du CHU-MEL, nous avons défini un planning de stage. Ainsi, les travaux effectués dans tous les secteurs se sont déroulés dans les quatre premières semaines.
Les dernières semaines ont été consacrées à la recherche dans notre secteur d’intérêt : la bactériologie.
1-3-1- Le prélèvement
Le secteur prélèvement est situé au rée de chaussée vers l’entrée principal. Il est composé du service accueil des patients qui a pour rôle : écoute, conseils et orientation. Le recueil des renseignements (noms prénoms, heure d’arrivée et de départ du patient, numéro de téléphone), la vérification des examens demandés, la conformité du nom du patient et celui sur le bon d’examen et l’identification des tubes appropriés pour les différents examens. Pour les prélèvements des selles et des urines, les tubes sont remis la veille au patient suivi des instructions possibles.
1-3-1-1- Matériel de prélèvement
Il faut pour un bon prélèvement : gants, aiguille, portoir, tampon, tubes, marqueur.
1-3-1-2- Technique de prélèvement (par la voie veineuse) Pour faire le prélèvement, il faut :
-Se laver les mains ;
-Lire le bon d’analyse du patient pour savoir quel tube prendre ;
-Identifier les tubes en y inscrivant nom, prénom du patient et la date du prélèvement ;
-Préparer psychologiquement le patient ;
-Porter les gants ;
-Préparer le matériel (aiguilles, tampon, tubes, garrot) ;
-Placer le garrot au-dessus du lieu de ponction ;
-Repérer la veine ;
-Dire au patient de faire le poing
-Nettoyer la zone de ponction avec du coton imbibé d’alcool (tampon) ;
-Fixer la veine en tendant la peau avec le pouce ;
- Introduire l’aiguille déjà adaptée au corps vacutainer ou au tube simple, sous un angle compris entre 30 et 60° avec le biseau vers le haut ;
- Après obtention du volume de sang voulu, détacher le garrot et dire au patient d’ouvrir son poing ;
-Déposer un tampon de coton propre puis retirer délicatement l’aiguille de la veine ;
-Homogénéiser le contenu du tube s’il contient d’anticoagulant ;
-Jeter l’aiguille, enlever les gants et les jeter dans les poubelles adéquates ;
-Demander au patient d’appuyer la zone piquée jusqu’à l’arrêt du saignement et lui demander de jeter le coton dans la poubelle réservée ;
-Faire un lavage simple des mains.
1-3-2- Section de la sérologie : Dosage de la Protéine C Réactive (CRP)
La protéine C Réactive (CRP) : elle permet d’infirmer ou de confirmer une éventuelle inflammation ou une infection. Elle est réalisée sur le sérum.
1-3-2-1- Test qualitatif
Le test qualitatif consiste Pipeter 50µl du sérum + 50µl du réactif sur le premier cercle de la plaque et mélanger ensuite chalouper pendant deux minutes, s’il y a absence d’agglutination, le test est négatif et on note dans le cahier de paillasse. S’il y a présence d’agglutination, on procède au titrage.
1-3-2-2- Test quantitatif
Le test quantitatif consiste à disposer 50µl d’eau physiologique sur chaque cercle ; ajouter 50µl du sérum à l’eau physiologique sur chaque cercle puis mélanger, la dilution est de ½ ; prélever 50µl de ce mélange puis transférer dans le second cercle, bien mélanger la dilution est au ¼ ; prélever 50µl du second puis transférer au troisième, on a la dilution au 1/8 au troisième, on procède ainsi jusqu’au dernier cercle ; on ajoute 50µl du réactif sur chacune des dilutions ainsi faites.
Ainsi, on obtient le titre positif en multipliant l’inverse de la dernière dilution positive par 6 mg/l. Après la manipulation, on inscrit les résultats dans le cahier de paillasse, on range les réactifs dans le réfrigérateur et on nettoie la paillasse.
1-3-3- Section d’Hématologie-Parasitologie
1-3-3-1- Parasitologie
Au nombre des analyses faites dans cette section nous mettons plus l’accent sur la technique de réalisation de la goutte épaisse – densité parasitaire (GE-DP) et la numération des globules blancs. Nous avons eu à faire 1 semaine dans ce secteur. Elle (GE-DP) est utilisée dans le diagnostic du paludisme. Le but est de rechercher la présence ou non d’éventuelles plasmodies dans le sang du sujet. Le prélèvement peut être capillaire ou sur tube EDTA. La technique de réalisation du frottis sanguin et de la goutte-épaisse se présente comme suit :
- Ne recueillir que deux microgouttes de sang (capillaire ou veineux) à l’extrémité de la lame ;
- Etaler le sang prélevé avec un coin de la lame rodée ou d’une lamelle ;
- Tenir la lame d’une main entre le pouce et l’index, puis poser le bord de la lame rodée ou la lamelle juste en avant de la deuxième goutte de sang ;
- Faire glisser la lame rodée ou la lamelle jusqu’à ce qu’elle touche la goutte de sang ;
- Laisser le sang se répartir tout au long de la lame rodée ou de la lamelle sans pour autant atteindre les extrémités ;
- Glisser la lame rodée ou la lamelle jusqu’au bout de la lame d’étalement d’un mouvement doux et régulier ;
- Le sang de malades atteints d’anémie doit être étalé plus rapidement ;
- Vérifier si l’étalement est bien fait (Il ne doit pas présenter de lignes transversales ou horizontales, il doit avoir une extrémité arrondie et régulière ou striée, il ne doit pas être trop long ni trop épais, il doit être étalé uniformément) ;
- Laisser sécher à l’air à l’abri des mouches ;
- Inscrire sur la lame le nom ou le numéro du malade ; écrire au crayon gras sur la partie épaisse de l’étalement qui n’est pas utilisée pour l’examen.
Frottis sanguin
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Goutte épaisse
Figure 1 : Frottis sanguin et la Goutte Epaisse Technique
Technique de coloration
- Fixer les frottis au Méthanol à 70%
- Laisser sécher la goutte
- L’immerger dans la solution de GEIMSA préparée au 1/10
- Attendre 10min
- Sortir la lame et l’immerger dans un récipient d’eau de robinet pour rincer les lames
- Aligner les lames sur le râtelier et laisser sécher les lames
- Faire la lecture au microscope à l’objectif X40 d’abord puis ensuite au × 100.
Interprétation des résultats
Après lecture de la lame au microscope, on peut avoir comme résultat l’absence de trophozoïtes comme la présence. Dans ce cas, il faut déterminer la densité parasitaire notée
DP = Nombre de parasites x 6000 / Nombre de globules blanc comptés
NB : Comptés 200 leuco au moins. Le résultat trouvé s’exprime en Parasites/µL
1-3-3-2- Hématologie : Dosage du taux d’hémoglobine
Principe
Le sang est dilué dans le réactif de Drabkin, qui hémolyse les hématies et libère l’hémoglobine. Sous l’action du ferricyanure de potassium et du cyanure de potassium, l’hémoglobine est transformée en méthémoglobine puis en cyan méthémoglobine, complexe stable dont la densité optique lue à 540 nm est proportionnelle à la concentration de l’hémoglobine dans l’échantillon de sang.
Technique
Prélever 5ml de Drabkin dans un tube à hémolyse bien propre ; à l’aide d’une micropipette, prélever soigneusement 20µl de sang total sur EDTA préalablement homogénéisé ensuite bien essuyer l’extérieur de la pipette ; introduire le sang dans le réactif (au fond du tube) ; homogénéiser et laisser reposer pendant 10 min et en fin faire la lecture au spectrophotomètre à la longueur d’onde 540nm.
Valeurs normales
Homme : 14 à 18 g/dl ; Femme : 12 à 16 g/dl ;
Enfant : 12 à 14 g/dl ; Nouveau- né : 14 à 27 g/dl.
1-3-4- Section de la biochimie : Dosage de la glycémie
Principe
Méthode de Trinder : Le glucose est oxydé par le glucose oxydase (GOD) en acide gluconique et H202 qui réagit en présence de peroxydase (POD) avec le chloro-4-phénol et le 4- Aminoantipyrine (PAP) pour former une quinonéimine rouge. L’absorbance du complexe coloré, proportionnel à la concentration en glucose dans le spécimen est mesurée à 546 nm.
Technique
La technique consiste à disposer trois tubes dans un portoir en les étiquetant dans cet ordre : Blanc réactif, Étalon, Échantillon ; pipeter 1000μl du réactif de la glycémie dans chacun des trois tubes ; ajouter respectivement 10μl d’eau distillée, de l’étalon de la glycémie et du sérum de l’échantillon du patient dans chaque tube ; attendre 10 minutes de temps d’incubation puis faire la lecture sur le spectrophotomètre à 546 nm.
Valeurs normales : 0,7-1,1 g/l.
Interprétation
Glycémie < 0,7g/l Hypoglycémie Glycémie >1,1g/l Hyperglycémie
1-3-5- Section de la bactériologie
Nous avons eu à faire une semaine dans ce secteur. C’est le secteur qui s’occupe de l’isolement de l’identification et de l’antibiothérapie contenu dans les liquides biologiques.
Au labo du CHU-MEL se réalisent ECBU+ATB, ECB du LCR, prélèvement cervico vaginal, Spermocytogramme et spermoculture, ECB+ATB du pus.
1-3-5-1- ECBU
Principe : L’Examen Cytobactériologique des Urines est une analyse de diagnostic d’une infection urinaire, de toute autre maladie des voies urinaires ou de contrôle après traitement. Pour ce faire, il faut recueillir les 1ères urines au milieu du jet dans un pot stérile après avoir fait la toilette.
Réalisation : Cet examen est subdivisé en 3 étapes à savoir l’examen macroscopique, microscopique et la culture.
Examen macroscopique : permet d’observer les aspects de l’urine soit
- La couleur : jaune Claire, citrin, pile, foncé
- La turbidité : trouble, peu trouble.
Examen microscopique :
Etat frais
-Monter entre lame et lamelle une goutte d’urine totale;
-Laisser pendant 1 minute;
– Observation à l’objectif x40 la présence ou non des cellules épithéliales;
-Leucocytes des cristaux (d’oxalate de calcium.), etc.
Etat coloré au Gram (Annexe 1)
La Culture
Mode opératoire :
- Réunir le matériel :
- Identifier les milieux de culture à savoir, MH, Cled, Chapman GSF, EMB ;
- Homogénéiser l’urine ;
- Flamber la pipette passette à la flamme du bec bunsen ;
- Prélever et déposer une goutte d’urine sur les milieux à ensemencer à tour de rôle en faisant des stries serrées, moins serrées et lâchées ; Incuber à l’étude pendant 24h ;
- Faire la lecture 24h après en notant la pousse ou non de colonies de bactéries ensemencés sur les différents milieux
NB : S’il y a des colonies qui ont poussé, faire l’identification avec la galerie de LEMINOR et passer à l’antibiogramme (ATB).
1-3-5-2- ATB
- Préparer la suspension bactérienne en prélevant 5ml d’eau physiologique à laquelle on ajoute une moitié de la colonie de bactéries (Marc Faland 0, 5).
- Homogénéiser le mélange puis laisser reposer pendant 15min.
- Prendre le milieu MH, l’identifier puis à l’aide d’un écouvillon faire l’ensemencement avec la suspension bactérienne préalablement préparée.
- Laisser pendant 15min et ensuite poser les disques d’antibiotiques.
- Attendre 15min et incuber le milieu à l’étuve pendant 24h à température ambiante.
- Faire la lecture en mesurant les zones d’inhibition. -Faire la validation biologique et rendre le résultat.