### 1. Titre
Diplomatie camerounaise et l’OUA : enjeux et impacts
### 2. Introduction
Découvrez comment la diplomatie camerounaise a façonné le fonctionnement de l’OUA de 1963 à 2003, révélant des dynamiques fascinantes et des enjeux cruciaux pour l’Afrique.
### 3. Mot-clé principal
Diplomatie camerounaise
1- Titre : Contributions financières du Cameroun à l’OUA
2- Introduction : Découvrez l’impact des contributions financières du Cameroun à l’OUA, où il se classe parmi les meilleurs contributeurs tout en faisant face à des défis d’assistance régionale.
3- Mot-clé principal : Contributions financières
CHAPITRE III :
L’implication de la diplomatie camerounaise dans le fonctionnement des instances de l’OUA/UA (1963-2003)
Depuis la signature de l’Acte constitutif portant création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) le 25 mai 1963, puis à sa substitution en Union africaine le 9 juillet 2002, la diplomatie camerounaise s’est impliquée activement à participer à la dynamique fonctionnelle de l’organisation. Jeter un regard rétrospectif sur cette action du Cameroun nous emmène à mener une analyse sur deux principaux angles.
Premièrement, il s’agit de montrer la participation du Cameroun dans la dynamique constructive de l’OUA de 1963 à 1998, matérialisée à la fois par une permanence et une baisse d’intensité.
En second lieu, l’accent doit être mis sur le rôle joué par la diplomatie camerounaise au sein de l’UA de 1999 à 2003.
La participation du Cameroun dans la dynamique fonctionnelle de l’OUA : entre permanence et baisse d’intensité
L’implication Cameroun dans le fonctionnement de l’OUA a connu une projection contrastée entre la période allant de 1963 à 1998. De ce fait, de 1963 à 1982 sous Ahmadou Ahidjo, on relève une certaine permanence du déploiement de l’outil diplomatique du Cameroun au sein de ladite organisation. Cependant, de 1983 à 1998, suite à la mutation survenue à la tête de l’Etat du Cameroun avec l’accession à la magistrature suprême du président Paul Biya, celui-ci a pris le contre-pied diplomatique de son prédécesseur avec une projection diplomatique certes continue mais matérialisée par une baisse d’intensité.
Une diplomatie rayonnante sur la scène continentale ponctuée par une certaine suffisance : 1963-1982
Cette intervalle chronologique correspond aux années du règne d’Ahidjo où la diplomatie camerounaise à l’OUA bat son plein et rayonne sur l’échiquier régional africain. Ceci est perceptible à travers une participation régulière aux sommets et aux paiements de sa contribution, sans oublier ses interventions à plus d’un titre dans la recherche des alternatives relatives aux contentieux et conflits menaçant l’intégrité continentale.
La participation régulière aux différents sommets de l’OUA
De 1963 à 1981, Ahmadou Ahidjo participe à presque tous les sommets des chefs d’Etat de l’OUA. Sur les dix-sept (17) sommets des chefs d’Etat et de gouvernement organisés par l’instance, le président Ahidjo prit part à seize (16) sommets. Un accent particulier mérite d’être mis sur cette régularité, lorsqu’on sait dès lors qu’il est clairement établi que les divers sommets de l’OUA sont souvent marqués par l’absentéisme notoire de certains chefs d’Etat africain.
Le président Ahidjo met un point d’honneur à participer personnellement à ces différentes rencontres panafricaines. A titre indicatif en 1981, il a été en compagnie avec le président Marocain Hassan II, le Tanzanien Julius Nyerere, le Tunisien Habib Bourguiba et l’Ivoirien Félix Houphouët Boigny, un des pères fondateurs encore en exercice. A titre comparatif, sur les seize sommets sur dix-sept (16/17) auxquels il prit part de 1963 à 1981, aucun de ses homologues cités plus haut n’assista ne serait-ce qu’à la moitié desdits sommets.
De ce qui suit, le tableau ci-après retrace les différents sommets de l’OUA.
Source : Tableau réalisé par nous à partir des données tirées du Site web de l’Union africaine
Comme nous l’avons déjà évoqué plus haut, après les deux premières décennies qui précédaient l’accession du Cameroun à l’autonomie internationale, le pays, alors dirigé par Ahmadou Ahidjo, est assidu en assistant aux sommets de l’OUA même si son pays n’a accueilli aucune de ces rencontres comme on peut le constater à l’observation du tableau ci-dessus.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer dans une certaine mesure ce déploiement permanent du président Ahmadou Ahidjo au sein de l’OUA : la principale raison selon laquelle celui-ci fut un des pères fondateurs de ladite institution africaine est souvent très fréquemment évoquée pour expliquer cette assiduité dans les différents sommets. Le second facteur est lié cette fois au contexte des années post-indépendance africaine, où le Cameroun faisait face au niveau interne à la rébellion armée des nationalistes upécistes.
De part cette attitude, le Cameroun cherchait à avoir le soutien des instances afin de venir à bout des troupes nationalistes. Hors mis ces offensives de l’UPC, le Cameroun avait également des contentieux avec le Ghana, la Guinée, l’Egypte, le Congo, l’URSS et la Chine, ces Etats qui avaient, de manière directe ou indirecte soutenus et financés la rébellion upéciste. L’OUA est perçue ainsi comme une tribune privilégiée et un soutien de poids pour le président Ahmadou Ahidjo dans l’optique d’évincer le parti nationaliste, ce qui est d’ailleurs le cas dans les années 1970 avec l’élimination d’Ernest Ouandié le 15 janvier 1971, dernier leader dudit parti.
Apres être sorti vainqueur de cette seconde guerre d’indépendance, le pays s’est tourné vers la marche de l’instance. C’est à ce titre que le Cameroun fêta les dix (10) années de l’OUA en organisant du mardi 22 au dimanche 27 mai 1973 à Yaoundé ‘’La Semaine du 10ème anniversaire de l’organisation’’. Le soir du 22 mai, le président de la République Ahmadou Ahidjo prononça une allocution radiodiffusée à ce sujet. Parmi les conférences, tables-rondes, activités sportives et culturelles furent organisées à cet effet.
Une Conférence publique est donnée justement au grand amphithéâtre de la Faculté de Droit le 25 mai par le directeur de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) Adamou Ndam Njoya sur le thème : ‘’l’OUA, dix années d’action pour la libération de l’Afrique’’. Quant au thème général du 10ème anniversaire choisi par l’OUA, c’était ‘’Liberté dans l’Unité’’.
La participation régulière du Cameroun aux différents sommets de l’OUA est une des empreintes de l’implication de sa diplomatie dans la dynamique fonctionnelle de l’instance. A côté de cela, la participation financière du pays est également une des facettes de cette implication.
Le paiement régulier des quotes-parts au sein de l’organisation
Comme toute organisation internationale, l’OUA tire l’essentiel de ses fonds financiers des contributions des Etats membres. Le barème des contributions au budget ordinaire de l’Organisation est établi en fonction du produit intérieur brut et de l’importance numérique de la population de chaque Etat.
Il s’agit comme dans le cadre des Nations unies de recourir à un critère intégrant le potentiel économique et partant, des capacités de paiement des Etats membres. Rappelons que le critère de contribution financière des Etats-membres de l’OUA a été adopté en 1965. Au début, c’est le barème de contribution de Nairobi qui avait été adopté, avant l’instauration définitive de celui des Nations-Unies.
Tableau 4 : Contributions financières des Etats de l’OUA de 1965 à 2000 (en millions en $ US)
Source : Tableau réalisé à partir des données tirées du site web de l’UA.
Au regard de ce tableau qui dresse l’état des cotisations financières des pays africains membres de l’OUA, le taux de contribution du Cameroun dans le budget fonctionnel de l’OUA de 1965 à 2000 s’élevait à 3,9 millions de dollars U.S, soit 2 145 000 000 francs cfa. Au terme de l’existence de cette instance continentale, le Cameroun est hissé au 12ème rang sur un total de 53 pays. Le pays d’Ahmadou Ahidjo se retrouvait au classement devant les Etats comme, l’Afrique du Sud 15ème, et le Sénégal 18ème. A l’échelon sous régional à titre comparatif avec ses autres voisins, le Cameroun occupe la 1ère marche parmi les meilleurs contributeurs de l’OUA.
A l’exception de ses obligations financières vis-à-vis de l’OUA, nous pouvons relever comme bémol que le Cameroun fut classé dernier sur une liste de quinze (15) pays africains qui apportèrent une assistance financière à la Guinée-Bissau. Sa contribution s’élevait à 10 307, 10 $ E.U de 1974 à 1975, soit 5 668 905 francs cfa. Cela est multiplié par cinq (5) le 31 mai 1981 en passant à 51 535, 50 $ E.U, soit 28 344 525 francs cfa. Le pays a versé également 5 128, 63 $ E.U pour la création du secrétariat ad-hoc à Bruxelles en Belgique, et avait de ce pas occupé le 11ème rang.
Le pays d’Ahidjo s’est situé tout aussi parmi les trente (30) Etats africains qui participèrent financièrement au Fonds Spécial d’assistance d’urgence pour la lutte contre la sécheresse et la famine en Afrique. Le 30 avril 1986, le montant qui a été débloqué par le Cameroun est de 250 015, 63 $ E.U, soit 137 505 847 francs cfa. Seuls le Congo, le Tchad, la Libye et l’Algérie ont été à la hauteur des contributions du Cameroun avec environ 10 000 000, 00 $ E.U, soit 5 500 000 000 francs cfa.
Des années 1965 à 1981 sous la magistrature du président Ahidjo, le Cameroun a été à jour et a toujours honoré ses engagements financiers vis-à-vis de l’organisation. En plus de ce volet économique, l’attractivité et le rayonnement diplomatique camerounais à l’OUA est tout aussi perceptible par ses interventions dans la recherche des alternatives aux contentieux et conflits menaçant l’intégrité continentale.