Futures installations en Bretonne Pie Noir : Des projets variés

3.1.2 Futures installations en Bretonne Pie Noir
3.1.2.1 Des projets variés
La Société des Eleveurs de la Bretonne Pie Noir a connaissance de sept projets d’installation en Bretonne Pie Noir. Cinq en système laitier et deux en système allaitant.
Le premier projet est déjà bien avancé : la vente débutera à l’automne 2007. Il s’agit d’une installation non aidée étant donné que l’exploitante a plus de quarante ans. Le nombre de vaches (4 actuellement) devrait atteindre une dizaine avant 2009. L’objectif est de transformer 30 000 L de lait par an en tomme, gros-lait et fromage frais certifiés «agriculture biologique». La vente se fera sur les marchés. L’exploitante a déjà travaillé en transformation fermière : elle a pu se rendre compte qu’il n’y a pas de problèmes de débouchés. La transformation se fera dans une remorque de camion frigorifique venant de l’exploitation où elle a travaillé. L’investissement sera donc limité : environ 15 000 € pour acheter un tracteur à quatre roues motrices, une faucheuse et une faneuse ainsi qu’un système de traite au pot autonome pour traire au champ. Il faudra aussi amener l’eau et l’électricité jusqu’au caisson de transformation et installer clôtures et bacs à eau dans les pâtures. Les terrains ont été difficiles à trouver. Finalement ils seront assez éloignés de l’habitation (8 km) mais groupés. Le parcellaire compte 30 ha en location dont la moitié en landes et bois, avantageux pour pratiquer le plein air intégral. En plus, la mairie mettra gratuitement à disposition une tourbière de 7 ha.
Le second porteur de projet travaille dans une entreprise de travaux agricoles et a en plus une ferme céréalière de 34 ha. Il souhaite démarrer dans quatre ou cinq ans un élevage de taurillons ou de boeufs en race Bretonne Pie Noir. La motivation principale est la recherche d’une meilleure qualité de vie. En effet, ses journées peuvent être très chargées du fait de la double activité : les pics de travail (entreprise et ferme personnelle) arrivent au même moment. L’exploitant pense quitter l’entreprise d’ici quatre ou cinq ans et monter son troupeau à ce moment. Les investissements seront limités à des clôtures et à la restauration d’une porcherie pour abriter les animaux. L’alimentation sera basée sur les fourrages (pâture – foin – enrubanné) auxquels s’ajouteront betteraves et céréales. Certains clients de l’entreprise seraient acheteurs de viande en caissettes : a priori les débouchés existent.
Une troisième personne qui a longtemps travaillé au service de remplacement, un peu sur toute la France, est sur le point de reprendre une exploitation, pour y faire de la transformation laitière avec 24 chèvres et 6 vaches (24 000 L au total). Le lait de chèvre serait transformé en fromage frais, et le lait de vache en tomme. Après avoir hésité sur le mode de commercialisation, la vente directe sur les marchés sera sûrement adoptée pour obtenir un maximum de valeur ajoutée. Au niveau de la race, la personne hésite encore entre la Bretonne Pie Noir et la Jersiaise.
Une quatrième personne envisage une installation individuelle d’ici 5 ou 6 ans en transformation fermière. Les produits fabriqués seront principalement des yaourts et du fromage blanc. En complément viendront de la crème et du lait frais écrémé. L’objectif est de ne pas transformer les jours de vente. Sur les 18 000 L transformés, 11 000 L serviraient à la fabrication de yaourts, ce qui représente une moyenne de 1 700 yaourts à écouler par semaine. Cette personne étudie donc actuellement les possibilités de vente indirecte. Elle pense vendre sur un marché et garder un jour de livraison.

Génisses

Vaches

Total

Vente

27

15

42

Recherche

21

17

38

Tableau 6 : Annonces de vente / recherche des bulletins «Bonne Pour Nous»

Nombre de vaches au contrôle laitier en 2006 :

153

Productivité de 90 %
=> nombre d’animaux de 2 ans en 2008, issus de mères au contrôle laitier :

138

50 % de mâles / 50 % de femelles
=> nombre de femelles de 2 ans en 2008, issus de mères au contrôle laitier :

69

Besoins en renouvellement
153 x 20 % = 31
=> nombre de femelles de 2 ans en 2008, issus de mères au contrôle laitier
et disponibles à la vente:

38

Tableau 7 : Génisses issues de mères au contrôle laitier disponibles à la vente.
Le cinquième projet est assez original : il s’agit d’installer trois personnes sur la même structure : une en maraîchage, une en production de viande de cerf et la troisième en transformation laitière avec des Bretonne Pie Noir. La première lactation est prévue pour 2010.
Enfin, deux autres personnes ont des projets d’installation encore peu définis mais ont déjà contacté la Société des Eleveurs. L’une souhaiterait développer progressivement un élevage allaitant, et la seconde est en formation professionnelle en production laitière. Elle souhaiterait s’installer en transformation fermière.
3.1.2.2 Une disponibilité en génisses difficile à cerner
L’analyse des annonces des bulletins «Bonne Pour Nous» n° 5 et 6 (avril et août 2007) montre qu’il y a plus de vente que de recherche (tableau 6).
Il est vrai que le nombre d’animaux à vendre a été dopé par la cessation d’activités de deux éleveurs professionnels, en hiver et au printemps 2007. Ce qui représente par exemple 10 animaux sur le bulletin n°6. En revanche, il est plus encourageant de constater que sur le bulletin n°5, 6 animaux à vendre proviennent d’élevages laitiers. On s’intéresse particulièrement aux animaux issus d’élevages laitiers car pour les élevages allaitants, la disponibilité en animaux ne semble pas être un problème (il n’y a pas d’annonce du type «recherche pour élevage allaitant professionnel…»).
Si le nombre de femelles Bretonne Pie Noir augmente régulièrement, il est tout de même très difficile d’en prévoir l’évolution. En 1999, il est prévu que l’on atteigne 2 000 femelles en 2005. Il s’avère qu’en 2005, on en dénombre 1340. Il est donc peut-être préférable d’estimer le potentiel de génisses pour une année type, 2006 par exemple. On s’intéresse aux génisses provenant d’élevages laitiers et pouvant donc rentrer dans n’importe quel système pour installer un éleveur. Il faut prendre en compte : le nombre de vaches, la productivité et les besoins en renouvellement (tableau 7). D’après le technicien du PNRA, la productivité des Bretonne Pie Noir est d’environ 90 % et les besoins en renouvellement de 20 %.
Il y aura donc normalement, en 2008, 38 génisses de deux ans à vendre. En admettant que la totalité des génisses est élevée. Il n’a été pris en compte les vaches présentes au contrôle laitier car il s’agit en quelque sorte d’une sécurité, mais certaines génisses provenant d’élevages amateurs ou allaitants peuvent aussi faire de bonnes laitières, tout dépend de la façon dont elles ont été élevées : si elles sont sevrées assez tôt, elles n’ont pas le temps de «faire du gras», développent leur panse et gardent leurs aptitudes laitières.
L’installation en exploitation bovine Bretonne Pie Noir : opportunités, freins et perspectives
Mémoire de fin d’études
ENESAD Option Animal Espace Produit
Sommaire :
1 Contexte
1.1 La race bovine Bretonne Pie Noir
1.2 Le ca
dre socio-économique et réglementaire
1.3 De l’opportunité d’une relance
3 Résultats
3.1 Spécificités des élevages de Bretonne Pie Noir
3.2 Environnement des installations en Bretonne Pie Noir
4 Discussion et propositions
4.1 Des porteurs de projet s’intéressent à la Bretonne Pie Noir
4.2 Les effectifs actuels permettent une certaine disponibilité en animaux
4.3 Les systèmes en Bretonne Pie Noir sont viables économiquement
4.4 Le foncier reste un gros problème pour s’installer
4.5 La réglementation peut devenir un obstacle si les porteurs de projets sont mal informés
4.6 Les organisations agricoles sont plus ouvertes aux petits projets que par le passé
Conclusion

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