Les stratégies de distribution des médicaments en France

6. 4. Les stratégies de distribution

Plusieurs éléments (stratégies commerciales, commerce parallèle…) incitent les laboratoires pharmaceutiques à maîtriser mieux leurs flux logistiques.

• système de contingentement

Comme la distribution des médicaments passe par des grossistes répartiteurs qui sont soumis à des contraintes telles que les livraisons plusieurs fois par jour, les laboratoires pharmaceutiques sont incités à revoir leurs relations avec eux.
En Europe 5% est touché par le phénomène du commerce parallèle des médicaments qui concerne les produits les plus coûteux avec des différentiels de prix importants.

En bénéficiant du principe de libre – circulation des biens dans l’UE, les distributeurs intermédiaires achètent ces produits dans les pays où les prix sont les moins chers pour les revendre (après réétiquetage et réemballage) dans les pays où les prix sont plus élevés.
En France nous constatons la levée des barrières réglementaires qui empêchaient le remboursement des produits reconditionnés depuis 2005. Ce qui peut engendrer une apparition des importations parallèles des médicaments sur le marché français.

Nous constatons également une libéralisation partielle du prix des médicaments innovants depuis 2003. Tous ces éléments rendent le marché français plus attractif pour les acteurs du commerce parallèle.
Pour lutter contre ce phénomène, les laboratoires pharmaceutiques réorganisent leur supply – chain. Les volumes livrés aux grossistes – répartiteurs sont alloués d’une manière qui est plus pointue dépendant de la demande de chaque pays.
Le but des laboratoires pharmaceutiques est de limiter les fuites des volumes. Ce système de contingentement par pays fait la preuve de l’efficacité en Europe.

• vente directe

Les laboratoires pharmaceutiques privilégient de plus en plus la vente directe (soit en passant par de purs logisticiens, les dépositaires). C’est une manière pour les laboratoires de conserver la maîtrise totale de leur stratégie commerciale auprès des officines.
L’émergence de produits de plus en plus techniques, coûteux qui s’adressent à des populations ciblées peuvent favoriser la vente directe, plus adaptée et moins coûteuse que la répartition.
La vente en direct a également un impact positif sur l’activité des transporteurs, notamment avec les flux express.

• traçabilité

Afin de sécuriser la chaîne de distribution, les démarches de traçabilité se basent sur des technologies telles que la RFID (radio-frequency interference identification est un procédé de reconnaissance qui se base sur l’intégration des puces d’identification dans les éléments).
Les bénéfices qui sont attendus concernent l’amélioration de la supply chain, en particulier la gestion des stocks, et sur l’atténuation de la menace représentée par la contrefaçon.

6. 5. Les stratégies de restructuration de la production 50

Afin de pouvoir dégager de nouvelles ressources financières qui peuvent être consacrées à la recherche et développement et au marketing, les stratégies productives cherchent à concentrer les moyens sur un nombre de sites limités et recourir à la sous-traitance.

• concentration des ressources sur un nombre limité d’usines de grande taille

La France attire les investissements productifs, en accueillant un grand nombre de sites de grands groupes comme GSK, AstraZeneca, Pfizer…C’est une politique qui était favorisée dans les années 90 à travers les deux accords cadres Etats – industries négociés en 1994 et en 1999. Ce qui a conduit la France en tête de la hiérarchie des producteurs de médicaments en Europe.

En revanche des grands projets lancés dernièrement par des groupes comme Pfizer, Roche, Wyeth ont engagé des dépenses en Irlande, en Allemagne et en Suisse. Donc la France peine à attirer des grands investissements internationaux.

• résorption des surcapacités par désengagement des unités de petite taille

En général tous les grands groupes pharmaceutiques, en particulier ceux qui produisent des médicaments issus de la chimie, doivent gérer des capacités surabondantes qui résultent des opérations de rapprochements récentes et sont aggravées par une érosion de leurs volumes liée à la compétition des génériques.

Donc les groupes recherchent des repreneurs et s’adressent de plus en plus vers la sous-traitance aux étapes de synthèse chimique (façonnage primaire) et de formulation (façonnage secondaire).
La France voit émerger une industrie autonome de façonnage qui devient un partenaire fondamental des laboratoires.
Le processus d’outsourcing a concerné premièrement l’étape de synthèse chimique au cours de laquelle sont fabriqués les principes actifs et les autres matières premières pharmaceutiques. Elle est sous-traitée par les spécialistes de la chimie fine pharmaceutique à hauteur de 50%.
L’étape de formulation qui suit la phase de synthèse chimique, est encore assurée par les laboratoires pharmaceutiques avec un degré d’externalisation auprès des façonniers d’environ 20%.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Marge et logistique dans les laboratoires pharmaceutiques
Université 🏫: Université de Paris 1 « Sorbonne Panthéon »
Auteur·trice·s 🎓:
Radostina Kostova

Radostina Kostova
Année de soutenance 📅: Mémoire de fin d’études - 2008
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