Chapitre II : Cadre méthodologique
Ce chapitre a pour but de présenter les principaux éléments du cadre méthodologique afin de répondre aux objectifs de la présente recherche. Nous présentons le devis de recherche et la collecte des données, la population à l’étude, l’instrument de mesure ainsi que les méthodes d’analyse des données.
Avant de se lancer dans les détails, rappelons que ce mémoire s’insère dans un projet de recherche, lequel se veut une demande venant de la communauté de praticiens en économie sociale. Il a été réalisé par le Centre de recherche sur les innovations sociales en économie sociale (CRISES) en partenariat avec le Comité d’économie sociale de l’île de Montréal (CÉSÎM), l’Alliance de recherche universités-communautés en économie sociale (ARUC-ÉS) et le Réseau québécois de recherche partenariale (RQRP). Le mandat du projet de recherche est de dresser un portrait de la GRH en économie sociale. Par contre, aux fins de ce mémoire, nous avons choisi de concentrer sur une partie des données de l’enquête.
2.1. Devis de recherche et collecte des données
Notre étude s’inscrit dans un devis de recherche quantitatif. Celui-ci repose sur le paradigme positiviste, lequel prétend que la réalité est un élément extérieur au chercheur qui est mesurable. Le processus de recherche consiste en une collecte de données rigoureuse réalisée par le chercheur qui tente, autant que possible d’éliminer les biais et de sélectionner un échantillon représentatif de la population (Creswell, 1994).
Dans notre cas, la méthode qui a été privilégiée par les partenaires est celle de l’enquête. L’enquête consiste plus précisément en une méthode de collecte de données qui permet de se procurer une description quantitative d’une fraction de la population – un échantillon. Les données obtenues fournissent en retour au chercheur la possibilité de généraliser les résultats à l’ensemble de la population (Creswell, 1994). Ayant accès au bottin des coordonnées de l’ensemble des entreprises d’économie sociale de l’île de Montréal, l’enquête nous semblait une technique de collecte pertinente, car elle nous offrait la possibilité de recueillir un nombre important de données en un court laps de temps. Les connaissances à l’égard de la GRH en économie sociale étant à ses débuts, il nous apparaissait attrayant de s’adresser à un échantillon de grande taille. Rappelons effectivement que le but de l’enquête mandatée par les partenaires était de dresser un portrait d’ensemble de la GRH des entreprises d’économie sociale.
Par contre, nous sommes également conscients du fait que le devis de recherche quantitatif et la méthode de l’enquête comportent des limites. Entre autres, ils ne nous permettent pas de saisir les particularités de chacune des entreprises à l’étude. Le devis de recherche qualitatif et la méthode de l’entrevue sont, par exemple, des alternatives qui auraient pu être envisagées pour le projet de recherche. Nous encourageons les éventuelles recherches à poursuivre notre analyse en empruntant un devis de recherche différent afin de comparer les résultats et de poursuivre l’enrichissement des connaissances sur la GRH en économie sociale.
Ceci étant dit, pour l’objet de ce projet, l’ensemble des partenaires ont choisi de procéder à une enquête par Internet. L’enquête a formellement été lancée au printemps 2008. Nous avons envoyé un questionnaire électronique à 587 entreprises d’économie sociale de l’île de Montréal. Les répondants ont reçu un courriel électronique les invitant à cliquer sur un lien pour remplir un questionnaire électronique. Chaque répondant a obtenu un code d’accès personnel qui lui permettait de commencer le questionnaire. Le questionnaire était adapté à plusieurs situations possibles et il a été construit en offrant la possibilité aux répondants de sauvegarder leurs réponses et de pouvoir revenir au questionnaire à des moments différents. Enfin, le questionnaire a été mis en ligne pendant une période de deux mois, soit en mai et juin 2008.
Pour faciliter la collecte de données par questionnaire électronique, nous avons utilisé un logiciel d’enquête, Sphinx Plus. Ce logiciel français est réputé pour la polyvalence de ces fonctionnalités de gestion des données, son intégration et la rapidité de sa prise en main. À l’aide ce celui-ci, nous avons pu travailler sur la mise en forme de notre questionnaire, le mettre en ligne rapidement et suivre la collecte des données. Le logiciel nous a aussi fourni les premières analyses descriptives de l’échantillon.
L’enquête par voie électronique a l’avantage avantage de contacter un grand nombre de répondants. Comparativement à l’enquête par téléphone ou par courrier postal, le sondage par Internet permet un meilleur contrôle sur le répondant et sur la vitesse de celui -ci (Kotler, Filiatrault, Turner, 2000) Un logiciel Sphinx comme nous avons utilisé nous permet de retracer les répondants qui ont commencé le questionnaire, mais qui ne l’ont pas complété et de visualiser leurs réponses. Ainsi, il est possible de communiquer avec les répondants de manière personnalisée afin de les aider et de les encourager à terminer le questionnaire. D’après Fricker, Galesic, Tourangeau et Yan (2005), les individus seraient plus susceptibles de répondre à des questions lorsque celles-ci leur sont présentées de manière visuelle, donc sur papier ou sur écran, plutôt qu’oralement par téléphone. Enfin, les coûts du sondage par Internet sont souvent moindres en comparaison avec les autres types de sondage (courrier postal, téléphonique ou en personne) et la rapidité de la collecte, supérieure.
Par contre, nous sommes conscients que le questionnaire par voie électronique comporte aussi quelques limites. Entre autres, il est possible que les répondants manquent d’expérience avec Internet et avec la formule du questionnaire en ligne et qu’ils perçoivent le courriel soit comme une erreur, soit comme un courriel non sécurisé. Le caractère impersonnel et le manque de représentativité ainsi que la possibilité que les instructions soient mal comprises sont aussi d’autres inconvénients associés au questionnaire, ce qui fait en sorte que le taux de réponse généré est souvent faible. Étant informés de ces limites, nous avons déployé les moyens nécessaires pour les contourner. Tout répondant a été informé du fait qu’il était possible de communiquer avec nous afin de nous faire part de leurs difficultés ou leurs questions relatives à l’utilisation et à l’interprétation du questionnaire. À la demande de certains d’entre eux, nous avons rendu disponible une « version pdf » du questionnaire afin qu’ils puissent l’imprimer et le compléter manuellement, par écrit. Les répondants qui le désiraient ont également pu recevoir par la poste une version papier. Enfin, nous avons communiqué de manière personnalisée, par téléphone et par courriel, avec ceux ayant commencé, mais n’ayant pas terminé leur questionnaire. L’ensemble de ces mesures préventives a permis de diminuer les risques de mauvaise interprétation de la part des répondants, le caractère impersonnel associé au questionnaire ainsi que le manque d’expérience de certains vis-à-vis le sondage par Internet.
2.2. Population à l’étude
La population visée à l’étude est composée de l’ensemble des entreprises d’économie sociale situées sur l’île de Montréal. Selon la définition retenue dans notre cadre théorique, les entreprises d’économie sociale regroupent les organismes à but non lucratif et les coopératives. Nous avons sélectionné les organisations à l’aide du répertoire des entreprises d’économie sociale de Montréal de notre partenaire, le CÉSÎM, ainsi que celui du Chantier de l’économie sociale.
Le répertoire du CÉSÎM que nous avons utilisé est l’édition 2006-2007. Il compte 496 entreprises d’économie sociale à Montréal. Sur ce lot, près de 62% sont des Centres de la Petite Enfance (306/496). Le CÉSÎM classifie les organisations en dix secteurs d’activités : alimentation, arts et culture, commerce équitable, communication et technologies, coopératives scolaires, ébénisterie et meubles, environnement, friperies et solderies, habitation, loisir et tourisme, médias communautaires, services à la collectivité, services à l’entreprise, services à la personne, services de garde éducatifs. Les nombreux Centres de la Petite Enfance (CPE) sont répertoriés dans le secteur « services de garde éducatif ».
Le répertoire électronique du Chantier2 a servi à compléter notre liste d’entreprises car il contenait des informations qui étaient absentes du répertoire du CÉSÎM. Ce second outil nous a permis d’ajouter 91 entreprises d’économie sociale à la liste de la population. Il faut cependant savoir que la liste du Chantier varie régulièrement en raison de son format électronique et son caractère accessible. Le répertoire étant encore à ces premières années de développement, le Chantier travaille constamment à sa mise à jour.
La liste du Chantier est classée en vingt secteurs d’activités : agroalimentaire, arts et culture, commerce de détail, environnement, financement, immobilier collectif, infrastructures collectives, international, loisirs et tourisme, manufacturier, médias et communication, recherche, représentation et concertation, ressources naturelles, santé, services aux entreprises, services aux personnes, services divers, TIC, transport. La population recensée par le Chantier compte aussi une grande proportion de CPE. Ces organisations sont classées dans le secteur « services aux personnes ».
Au total, nous avons donc rejoint 587 entreprises d’économie sociale de la région métropolitaine. Avec nos partenaires, nous avons convenu de procéder à une classification de ces entreprises en seize secteurs d’activités. Nous présentons les détails de la population de notre étude dans le Tableau 2.1.
Plus récemment, le CÉSÎM a édité un nouveau répertoire, plus exhaustif, dénombrant 1001 entreprises d’économie sociale à Montréal. Aujourd’hui, la liste du Chantier d’économie sociale en recense 785 à Montréal et pas moins de 4705 au Québec.
Tableau 2.1 Répartition des organisations en fonction du secteur d’activité
Secteurs d’activité Effectifs %Population

Environnement305,11
Alimentation264,43
Manufacturier50,85
Arts et culture559,37
Santé20,34
Habitation132,21
Services aux entreprises264,43
Commerce40,68
Services de garde30752,3
Communication et technologies284,77
Services sociaux539,03
Sports et loisirs71,19
Éducation et recherche61,02
Tourisme91,53
Autres162,73

Total 587 100
Lire le mémoire complet ==> (Formalisation des pratiques de GRH dans les entreprises d’éco sociale)
Mémoire présenté comme exigence partielle de la maîtrise en administration des affaires
Université Du Québec À Montréal
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2 Chantier de l’économie sociale.2007. Economie sociale Québec : Répertoire des entreprises d’économie sociale et organismes liés. En ligne. (http://economiesocialequebec.ca).
 

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
Université 🏫: Université Du Québec À Montréal
Auteur·trice·s 🎓:
Mariline Comeau-Vallée

Mariline Comeau-Vallée
Année de soutenance 📅: Mémoire présenté comme exigence partielle de la maîtrise en administration des affaires - Août 2021
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