Préalables au plan de redressement, Conception d'un plan

Chapitre 2: Conception d’un plan de redressement
Le sauvetage de l’entreprise doit commencer par lui procurer de la trésorerie immédiate.
La viabilité économique dépend étroitement:
– du diagnostic financier. (analyse des charges financières, FR et BFR, la CAF..)
– de l’existence de quelques ensembles produit x marché x technologie viables.
– d’un système de pouvoir capable de se redresser ou de changer.
– de l’acceptation des mesures par le personnel.
Ce qui suppose le redressement de certaines erreurs (abandon des produits et activités non rentables..), la redéfinition de la stratégie et de la politique générale de l’entreprise, la maîtrise des facteurs clés de succès les plus pertinents pour l’entreprise, l’augmentation de la productivité, l’économie sur charges et dépenses, le rétablissement d’un bon climat social…
Section 1: Préalables au plan de redressement
P1) Détermination des coûts dès la restructuration :
• Dresser une liste détaillée des coûts de la restructuration et les classer par ordre de priorité et ce en fonction des objectifs du plan de redressement.
• Mesurer les coûts de la restructuration de la gestion courante (pour accroître la rentabilité de l’entreprise à court terme) qui comporte:
– les actions commerciales.
– la formation du personnel.
– les nouveaux modèles et procédés techniques.
– la réorganisation de la société.
• Mesurer les coûts de la stratégie adoptée à long terme. (investissement en matériel de production, R&D..)
P2) Optimisation de la structure financière :
Elle a pour impératif de dégager des ressources financières internes et externes.
A) Elaboration des plans et budgets d’investissement:
Le contexte de l’entreprise en difficulté est délicat pour procéder à des investissements car cela risque de pénaliser la structure financière souvent déséquilibrée.
Par conséquent, il faut procéder à des études approfondies sur la question en privilégiant les investissements qui pourront dégager rapidement des liquidités et qui sont indispensables à la continuité d’exploitation.
B) Elaboration des plans et budgets d’exploitation :
Ils sont établis en fonction des prévisions des ventes et des charges d’exploitation (% du chiffre d’affaires) en tenant compte des variables suivantes :
– la fiabilité des informations.
– les données historiques.
– l’adéquation entre les produits et les charges.
– l’incidence des mesures de restructuration. (actions sur le plan commercial, gain de productivité..)
C) Détermination des sources de financement :
Les besoins financiers sont :
– le comblement du déficit de départ (remboursement des dettes antérieurs à la date de procédure).
– le financement du cycle d’exploitation.
– le financement des investissements.
– l’augmentation du BFR due à la dynamisation de l’activité.
Les solutions qui peuvent être adoptées sont :
– autofinancement et apport en fonds propres.
– désinvestissement des biens non nécessaires à l’exploitation.
– la consolidation des emprunts.
– la réduction du BFR.
– le retour aux résultats bénéficiaires et actions entreprises an niveau du FR.
E) Estimation de la rentabilité économique et financière :
L’optimisation de la structure financière de l’entreprise passe obligatoirement par l’adéquation de la rentabilité économique et de la rentabilité financière aux capitaux engagés.
* Rentabilité économique =  Rentabilité économique
Elle est déduite à partir de l’actif économique nécessaire à la poursuite de l’activité (déterminé à partir du plan d’investissement) et qui doit inclure les pertes cumulées des exercices précédents.
* Rentabilité financière = Rentabilité financière
* Effet de levier financier : Rf = Re + (Re-i) D/S
Les chances de réussite du plan de redressement dépendent étroitement de la rentabilité économique qui va guider les décisions des intervenants.
P3) Analyse de la capacité de remboursement future de l’entreprise :
A) Elaboration des budgets de trésorerie :
Un travail préalable doit être effectué; il s’agit de déterminer le BFR de l’entreprise en tenant compte:
– des résultats du diagnostic.
– de l’impact des actions correctives envisagées.
– de l’incidence de la procédure en cours.
B) Tests de sensibilité à l’amélioration des niveaux de performance :
Il faut analyser l’impact de l’évolution du chiffre d’affaires sur:
– la variation de chaque poste du résultat et sur la capacité d’autofinancement.
– le BFR.
– la capacité de remboursement annuelle.
En effet, l’accroissement du chiffre d’affaires a pour conséquences l’augmentation du BFR par rapport à la capacité d’autofinancement de l’entreprise causant la dégradation de la trésorerie et le manquement de l’entreprise à ses engagements.
Il convient par conséquent de prévoir les mesures nécessaires: le rééchelonnement des dettes ou la recherche de nouvelles sources de financement.
NB: La principale difficulté dans cette étape est la multiplicité des évènements que l’entreprise ne peut maîtriser et qui sont imprévisibles (évolution du marché, des cours de change..)
Conclusion :
A la fin de cette étape et après avoir analyser les résultats du diagnostic, on est en mesure d’exprimer un avis sur la viabilité de l’entreprise et la pertinence des actions nécessaires à son redressement et leur probabilité de réussite.
Rôle de l’expert-comptable dans la prévention et le traitement des difficultés des entreprises
Mémoire pour l’obtention de la maitrise en sciences comptables
Institut Des Hautes Etudes Commerciales – Université 7 Novembre De Carthage

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