Validation du prévisionnel, chiffres prospectifs

Validation du prévisionnel, chiffres prospectifs

Chapitre 3 : Validation du prévisionnel

En plus des travaux de validation de la situation nette de référence précédemment envisagés, la mission doit également porter sur la validation des chiffres prospectifs présentés par le vendeur compte tenu du rôle déterminant de ces informations dans la décision d’investissement. Outre le recensement et l’appréciation des hypothèses retenues par le vendeur pour construire son prévisionnel, ces travaux nécessitent également une analyse de l’activité de la cible afin de déterminer sa capacité bénéficiaire récurrente.

Section 1 : Particularités des travaux réalisés sur des chiffres prospectifs

1/ Attentes des clients

Le « business plan » présenté par le vendeur est essentiel pour l’investisseur, car il apporte des informations nécessaires pour la mise en place de sa stratégie, le calcul de la rentabilité de l’investissement et la faisabilité financière du projet.

Les données prévisionnelles fournissent déjà des informations sur les orientations de la cible et elles permettent de mettre en évidence certains de ses atouts ou au contraire certaines de ses difficultés. En effet, elles traduisent les perspectives d’évolution de son activité sur ses différents marchés et soulignent les moyens nécessaires pour y parvenir. Ainsi, l’analyse de ces informations permet à l’investisseur d’envisager des synergies possibles, des opportunités de développement ou au contraire des lacunes à combler.

L’analyse des résultats prévisionnels est également nécessaire pour déterminer la rentabilité attendue de l’investissement. Outre les aspects stratégiques, un acheteur cherche à réaliser une opération offrant des perspectives de retour sur investissement satisfaisantes.

Les chiffres annoncés dans le prévisionnel servent alors de base au calcul de la rentabilité de l’opération. Ils permettent par ailleurs d’effectuer des comparaisons avec d’autres investissements possibles, et sont donc essentiels pour que l’acheteur puisse opérer des choix pertinents entre plusieurs projets.

Le « business plan » permet également de déterminer les flux de trésorerie attendus de l’opération et les éventuels besoins de financement de l’activité. Ces éléments étant analysés avec soin par les banques pour l’octroi de moyens de financements, ils peuvent être particulièrement déterminants pour un investisseur ne disposant pas des ressources suffisantes pour assurer le financement de la croissance de l’activité achetée.

Enfin, les résultats prévisionnels sont également un des facteurs déterminants le prix de la transaction, car plus que des réalisations passées, ce sont les perspectives de résultats futurs qui justifient le prix de l’opération.

Compte tenu de l’importance de ces éléments, l’investisseur cherche à obtenir un degré d’assurance élevé sur les données prévisionnelles de la cible. Il souhaite notamment s’assurer que ces informations ne résultent pas de simples estimations des vendeurs, mais qu’elles sont supportées par la réalité économique de l’activité et les ressources disponibles de la cible.

2/ Limites des travaux réalisés sur des chiffres prévisionnels

Compte tenu de l’enjeu que représente la validation du prévisionnel dans le cadre d’une opération d’acquisition, il est nécessaire de définir précisément et préalablement à la mission l’étendue des travaux à réaliser sur ces informations. A ce titre, il faut mettre en évidence ce que les compétences d’un professionnel comptable peuvent apporter dans ce contexte, mais également envisager les limites des prestations offertes.

Fournir une assurance certaine sur un « business plan » est un objectif vain, compte tenu de l’aléa inhérent à la préparation chiffres prévisionnels. En effet, les travaux réalisés, aussi complets qu’ils puissent être, ne permettent jamais de garantir l’avenir.

En outre, un « business plan » reflète les orientations stratégiques d’une entreprise et intègre implicitement des considérations techniques, qui ne relèvent pas de la compétence d’un professionnel comptable. Il est donc important d’évoquer ce point avec l’investisseur afin que la validation des aspects techniques ne rentre pas dans le cadre de la mission ou que le recours à un expert soit envisagé pour procéder à ces travaux.

En revanche, le professionnel comptable peut apporter son expertise pour mettre en évidence les hypothèses retenues dans le prévisionnel présenté par le vendeur et valider leur cohérence par rapport aux réalisations passées ou par rapport à d’autres informations jugées pertinentes dans le cadre de la transaction. De même, il peut identifier les incohérences dans la construction du modèle et proposer des simulations alternatives à partir d’hypothèses expressément retenues.

Ainsi, imaginons que le « business plan » présenté par un vendeur fasse apparaître un accroissement significatif des revenus sur les périodes à venir en raison du lancement d’un nouveau produit sur lequel une marge de 22% est calculée.

Dans une telle situation, la validation du taux de marge ne relève pas de la compétence du professionnel comptable, qui doit alors se référer à son client pour apprécier le bien fondé de cette hypothèse. En revanche, si l’évolution du chiffre d’affaires n’a aucun impact sur le solde client présenté dans le bilan prévisionnel, cela ne manquera pas d’attirer l’attention sur les conséquences de cette incohérence, qui sous-entend un paiement comptant des ventes de nouveaux produits.

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