Concernant toujours les emplois de la préposition “à ” il y a un autre phénomène à traiter c’est celui de la répétition.
a- Dans la coordination
La préposition “à” se répète ordinairement devant chaque terme. Mais il y a des cas où elle peut ne pas se répéter quand:
- Les termes coordonnés constituent une locution toute faite.
Exp.: il se mit à aller et venir.
La préposition “à” ne se répète pas devant le verbe venir car il s’agit là d’une locution toute faite.
- Les termes concernent des êtres ou des objets étroitement associés.
Exp.: cette note est adressée aux officiers, sous-officiers et soldats.
- Dans cette phrase on n’a pas répété la préposition “à” parce que les termes coordonnés sont des êtres associés qui constituent une hiérarchisation professionnelle.
- Les termes présentent deux noms de nombre joints par ou et marquant une approximation.
Dans cet exemple on a 2 nombres coordonnés par ou et qui sont approximatifs. Exp.: à cinq ou six mètres d’un précipice.
– Le régime est le titre d’un livre, de poème, d’une pièce de théâtre.
Exp.: parmi tous les romans de l’antiquité, je donne la préférence à théagène et chariclée (littré S V à Rem 7)[1].
b- En dehors de la coordination
Quand le régime de la préposition est suivi de que on peut répéter la préposition à :
Exp.: servira-t-elle à d’autres qu’à moi ? (J.RENARD, journal, 1er janvier 1897).
Comme on peut ne pas la répéter :
Exp.: ne parlez pas de cela à d’autres que vos amis (Littré).
Avec la tournure « ce à quoi c’est »la tradition de ne pas répéter la préposition après “c’est” mais il y a dans l’usage moderne une forte tendance à la répéter:
Exp1 : “ce à quoi il faut toujours revenir, c’est l’organisation minutieuse du lendemain et la prévision (Ch. Dubois, journal 1921-1923, p : 70).
Exp2 : ce à quoi je parviens le plus difficilement à croire, C’est à ma propre réalité (Gide, Faux monnayeurs, p. 256)”. [2]
III -2 – Présence ou absence de la préposition “à “
Les expressions bon marché, d’iciadmettent la construction avec “à” ou sans “à”.
On peut dire acheter à bon marché, donner à bon marché ou bien donner, acheter, avoir bon marché. Cette locution s’emploie couramment comme un adjectif invariable.
Après d’ici, l’usage tend à ne pas employer “à” au cas où elle indiquerait un laps de temps ou une distance, ainsi il vaut mieux dire partir d’ici 8 heures, voyager d’ici 3 jours.
D’ici peut être suivi de “à ce que ” quand il s’agit de montrer la durée entre le moment où l’on est et celui à venir.
Ordinairement on dit être à lundi, à demain. Or le bon usage admet l’omission de “à” et dire : nous sommes lundi.
[1] – Maurice Grevisse, Le Bon usage, Edition Duculot, 1986, pp. 1490-1491.
[2] – Ibid,
Dans le style soutenu “à” précède ” matin ” alors que dans le langage courant on dit : hier matin.