Les emplois de la préposition "à"
III- les emplois de la préposition «à»

Avant d’entamer les différents emplois de la préposition «à» il s’avère nécessaire de définir tout d’abord le terme emploi Selon le petit Robert emploi signifie » le fait de se servir d’une forme de la langue Þ usage. Les mots ne sont immuables ni dans leur sens, ni dans leur emploi » Littré» [1].

C’est-à-dire que la préposition «à» n’est qu’un instrument qui sert à construire le complément.

Ce dernier peut être:

1- Un infinitif

Selon Wagner et Pinchon la préposition «à» sert à construire un infinitif qui se présente sous différentes natures:

a/ locution nominale :

Le groupe « à  + infinitif » s’emploie comme un substantif.

Exp.: il y a à boire et à manger

Le groupe à boire et à manger constitue un substantif composé de la préposition «à » suivie de verbes à l’infinitif et coordonnés au moyen de la conjonction de coordination «et». Ce substantif a pour fonction sujet réel du verbe avoir.

b- Complément circonstanciel ;

– De conséquence quand il est postposé :

Exp.: il [le duc de Rahan-Chabat] chantait la préface à faire pleurer (chateaubriand) [2].

à faire pleurerLe groupe prépositionnel «à faire pleurer » a pour fonction un complément circonstanciel de conséquence.

Quand le complément est antéposé, il implique une relation de concomitance.

Exp.: à ces mots, il se fâche.

Le groupe prépositionnel «à ces mots» assume la fonction d’un complément circonstanciel de cause. Les 2 actions se passent simultanément c’est-à-dire que l’acte de prononcer les mots entraîne la colère de celui qui les a reçus.

C- Complément déterminatif :

Qui détermine soit :

– Un nom. Exp.: l’homme à abattre.

Le groupe «à + inf» détermine le mot homme c’est-à-dire qu’il s’agit de l’homme qu’il convient d’abattre.

– Un adjectif. Exp.: doux à toucher.

La préposition «à» introduit le complément déterminatif qui détermine l’adjectif doux.

2- un substantif

En plus de l’infinitif, la préposition «à» peut servir à construire un substantif :

a- Sans article :

qui peut avoir la fonction de complément circonstanciel :

Exp.: Il lit sa production à tête reposée.

Ou de complément déterminatif d’un substantif :

Exp.: un chasseur à pied.

b- Avec article:

qui dépend de la phrase entière ou d’un mot spécifique :

Exp.: habiter à la campagne.

La préposition «à» introduit un substantif déterminé spécifiquement ayant la fonction d’un complément circonstanciel de lieu qui se rapporte à un terme particulier (habiter).

3- Un adjectif numéral

Avec les adjectifs numéraux on emploie » de  à » soit pour évaluer une longueur.

Exp.: la longueur de cette salle est de neuf à dix mètres.

C’est-à-dire que cette salle peut mesurer 9m, 9,10m jusqu’à 10 mètres.

Soit pour indiquer que les deux nombres ne sont pas consécutifs.

Exp.: il y avait sur la place de dix à quinze hommes en train de discuter.

Ce qui veut dire que le groupe peut être formé de 10, 11, 12, 13, 14 à 15 hommes.

Dans le cas inverse quand les deux nombres sont consécutifs on emploie «ou».

Exp.: il y avait dans le salon cinq ou six personnes.

 

[1] – Le Petit Robert ,  p : 839.

[2] – R.L. Wagneret J. Pinchon, Grammaire du français classique et moderne ,  Librairie Hachette p.  442.

Ce qui signifie que le groupe ne peut être composé que de 5 ou 6 personnes.

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