Comment le cadre théorique transforme-t-il les soins en Haïti ?

Pour citer ce mémoire et accéder à toutes ses pages
🏫 Université Paul Verlaine de Metz et Université Quisqueya - Formation Doctorale : Automatique (France) et Formation Doctorale : Génie Industriel (Haïti)
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Doctorat - 2012
🎓 Auteur·trice·s
Norly GERMAIN
Norly GERMAIN

Le cadre théorique des soins en santé révèle des taux alarmants de mortalité maternelle et infantile en Haïti, défiant les approches traditionnelles. Cette recherche innovante propose une modélisation hospitalière révolutionnaire, essentielle pour transformer les systèmes de santé dans les pays en développement.


La mortalité maternelle et infantile dans les pays en voie de développement

La mort maternelle, selon l’OMS (OMS 1977; DGS 2001), est « le décès d’une femme survenu au cours de la grossesse ou dans un délai de 42 jours après sa terminaison, quelle qu’en soit la durée ou la localisation, pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins qu’elle a motivés, mais ni accidentelle, ni fortuite ».

Les morts maternelles se répartissent en deux groupes :

« Décès par cause obstétricale directe : ce sont ceux qui résultent de complications obstétricales (grossesse, travail et suites de couches), d’interventions, d’omissions, d’un traitement incorrect ou d’un enchaînement d’événements résultant quelconque de l’un des facteurs ci-dessus »;

« Décès par cause obstétricale indirecte : ce sont ceux qui résultent d’une maladie préexistante ou d’une affection apparue au cours de la grossesse sans qu’elle soit due à des causes obstétricales directes, mais qui a été aggravée par les effets physiologiques de la grossesse ».

La mortalité liée à la maternité est difficile à mesurer même si une estimation par pays peut-être fait en fonction du nombre de grossesses et d’accouchements enregistrés.

Le taux de mortalité maternelle est le rapport des décès maternels observés durant une année au nombre des naissances vivantes de la même année généralement exprimé pour 100 000. Il est présenté sous forme d’une fraction dont le numérateur représente le nombre de décès maternels comptabilisés des différents certificats de décès, et le dénominateur représente le nombre de naissances vivantes tiré des bulletins de naissances.

La mortalité infantile (Vulgaris-Médical 2010) est calculée sur une base de rapport entre le nombre d’enfants qui meurent durant la première année de leur vie sur le nombre total de naissances concernées. Ce chiffre est rapporté à 1 000 naissances d’enfants vivants. Elle sert généralement à jurer de la qualité des soins obstétriques et pédiatriques d’un pays.

La mortalité infantile est précoce c’est-à-dire 65% avant l’âge d’un an dont plus de la moitié avant les six premiers jours. La mort subite du nourrisson est la cause du plus grand nombre de morts infantiles. Tout comme la mortalité maternelle, la mortalité infantile fait partie des Objectifs du Millénaire pour le Développement de l’Organisation des Nations-Unies.

Les causes de la mortalité infantile sont diverses. Mais les plus basiques sont les conditions sanitaires dans lesquelles évoluent la parturiente, le lieu de l’accouchement et aussi le manque de soins aux nouveau-nés.

D’autres causes de mortalité des enfants de moins de 5 ans dans le monde sont aussi identifiées par l’OMS (OMS 2005) : mort à la naissance (infections, prématurité, etc..) ; infections respiratoires aiguës ; déshydratation due à la diarrhée ; le paludisme ; la rougeole ; le sida ; le traumatisme ; et d’autres causes non-élucidées par cette même organisation.

Des études ont montré que plus le niveau d’éducation des mamans est élevé, plus le taux de mortalité infantile est bas. C’est ce qui explique en quelques sortes le grand écart entre le taux de mortalité lié à la maternité entre les pays industrialisés et ceux dénommés pays en développement.

De ce fait, les efforts déployés pour lutter contre les décès liés à la naissance ne doivent pas se faire uniquement au niveau médical, mais doivent viser également les aspects socioculturels, religieux et économiques des pays concernés.

Dans les pays les moins développés; la majorité des décès maternels et infantiles affectent socialement les couches les plus défavorisées de la société. Ces décès et les maladies liées à la grossesse et à l’accouchement sont associés à la malnutrition, au faible niveau d’éducation, à la pauvreté et aux faibles accès aux services de soins de santé (Schwarcz et Fescina 2000).

Selon ces auteurs, si le taux de décès maternels est supérieur à 20 sur 100 000 naissances vivantes, cela résulte des difficultés socio-économiques, éducationnelles et nutritionnelles complexes. Il faut, dans ce cas, entreprendre des démarches complémentaires pour alléger ces problèmes.

Deux possibilités d’actions pourraient être envisagées : premièrement, intensifier des programmes locaux pour améliorer le développement de base des gens qui sont considérés comme socialement exclus ; deuxièmement, améliorer les interventions sanitaires pour pouvoir contrôler les facteurs biologiques associés à la mortalité maternelle.

L’une des causes majeures de cette situation dégradante est le manque d’accessibilité aux soins adéquats pour les parturientes et leurs bébés. Dans certaines circonstances, il y a des femmes dont leurs complications nécessitent une intervention chirurgicale. Pourtant, elles sont contraintes de délivrer par césarienne avec une assistance médicale non spécialisée dans la prise en charge de la césarienne.

La mortalité maternelle constitue un danger mondial (Okonofua 2001). C’est pourquoi les 189 pays qui se sont réunis en septembre 2000 au siège des nations unies ont promis de faire d’elle un des objectifs prioritaires qui doivent être atteints d’ici 2015 dans le cadre du plan de développement durable prôné par cette institution.

Toutefois, certains pays en développement font face à de sérieux problèmes religieux et culturels qu’on peut qualifier de rigides et statiques. C’est le cas, par exemple, de l’Equateur dont les habitants d’une de ces provinces rejettent toute possibilité de recourt à l’option césarienne ou de prise en charge moderne de la maternité.

Ils se disent vouloir préserver encore certaines valeurs culturelles et ethniques en s’assurant que les accouchements continuent à se faire de façon traditionnelle. Comme par exemple, le désir des femmes de se retrouver dans une position verticale lors de l’accouchement (Vivar 2007) .

Comme il est indiqué dans le point 3.1.1 de notre document, près de 600 000 femmes sont mortes dans le monde à cause de complications obstétricales selon des données les plus récentes publiées par l’OMS et le PNUD.

Certains observateurs estiment qu’on en sait assez en ce qui a trait aux sources des problèmes de mortalité liée à la reproduction humaine pour pouvoir entreprendre des actions globale d’amélioration des formes de prises en charge de la maternité. Toutefois, les données concernant les pays les plus pauvres sont partiellement disponibles et sont peu crédibles (Carine Ronsmans et Graham 2006).

Depuis le lancement par l’OMS de l’initiative de la maternité sans risque, des organisations gouvernementales et non-gouvernementales se joignent pour renforcer leurs actions communes pour la réduction des décès maternels et infantiles dans le monde. Des progrès considérables ont été faits en ce qui concerne la vulgarisation et la promotion de cette initiative.

Et, les pays les plus concernés semblent donner une priorité de premier plan quant à l’application des directives proposées par l’OMS à cet issu. L’une des interrogations qui est soulevée quant à la mise en place d’une structure de prise en charge de la maternité sans risque concerne la capacité des pays pauvres à pouvoir faire face aux pénuries atroces des ressources médicales qualifiées (C Ronsmans et al. 1997).

Augmenter la proportion des accouchements assistés par un personnel médical qualifié a été l’une des mesures recommandées pour permettre de réduire le taux de mortalité maternelle. Dans les pays où les grossesses et les accouchements ne sont pas couramment enregistrés, et les femmes ne sont pas accouchées avec l’assistance du personnel qualifié, par exemple Haïti, il est très difficile d’évaluer avec exactitude l’évolution des taux de décès liés à la maternité dans ces pays.

Mais, en se basant sur les estimations et les données que nous avons présentées tantôt, il est clair et certain que le risque est cuisant pour les femmes enceintes et en âge de procréer en Haïti. L’accompagnement de la grossesse depuis la fécondité jusqu’à la période postnatale pourrait permettre de redresser la situation sanitaire d’Haïti au niveau de la gestion de la maternité.

Le dimensionnement des ressources nécessaires et la mise en œuvre d’une plateforme de gestion des tournées chez les parturientes permettraient d’assister les femmes enceintes dans leur domicile. Ce qui minimiserait les contraintes liées au déplacement des patientes vers un centre de santé et à la centralisation des services en milieu urbain.


Questions Fréquemment Posées

Qu’est-ce que la mortalité maternelle selon l’OMS?

La mort maternelle, selon l’OMS, est ‘le décès d’une femme survenu au cours de la grossesse ou dans un délai de 42 jours après sa terminaison, quelle qu’en soit la durée ou la localisation, pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins qu’elle a motivés, mais ni accidentelle, ni fortuite’.

Comment est calculé le taux de mortalité infantile?

La mortalité infantile est calculée sur une base de rapport entre le nombre d’enfants qui meurent durant la première année de leur vie sur le nombre total de naissances concernées, rapporté à 1 000 naissances d’enfants vivants.

Quelles sont les principales causes de mortalité infantile?

Les principales causes de mortalité infantile incluent les conditions sanitaires de la parturiente, le lieu de l’accouchement, le manque de soins aux nouveau-nés, ainsi que des infections, la prématurité, et d’autres causes non-élucidées.

Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top