Les risques de maternité en Haïti sont alarmants, avec des taux de mortalité maternelle parmi les plus élevés au monde. Cette étude révolutionnaire propose des solutions innovantes pour transformer le système de santé haïtien, offrant des perspectives cruciales pour améliorer la prise en charge des femmes enceintes.
Les risques de complications liées à la maternité dans les pays en développement
Selon l’OMS, « Chaque année, on enregistre plus de 200 millions de grossesses et, dans à peu près 15% des cas, la femme risque de souffrir de complications qui, faute de soins obstétricaux qualifiés, risquent d’entraîner un décès ou une pathologie grave » (OMS 1998).
Ces risques existent dans le monde entier, mais évoluent en fonction du milieu dans lequel se trouve la parturiente. Ils n’ont pas la même ampleur dépendamment du milieu ou la couche sociale dont issue la personne concernée.
L’intérêt qui est manifesté pour la santé maternelle dans les pays en développement est un phénomène relativement récent. En effet, ce n’est qu’à partir de 1985 que l’attention du monde académique, et des agences d’aide ont été attirées par l’écart énorme entre le risque de mortalité maternelle des femmes du tiers monde et celui des femmes des pays industrialisés (Rosenfield et Maine 1985).
Les ratios de mortalité maternelle ont actuellement dans les pays en développement une ampleur similaire à celle des pays industrialisés du début du XXe siècle. Alors que les techniques qui avaient permis au monde occidental de réduire la mortalité maternelle ont été transférées dans le tiers monde et sont théoriquement disponibles tout au moins, pour une partie de la population (De Brouwere, Tonglet, et Van Lerberghe 1997).
L’erreur commise est que ce transfert de savoir et de techniques est fait sans penser à la ressource nécessaire à sa mise en place. À cause de cette carence de ressources, ses techniques tardent à fournir des résultats satisfaisants en ce qui concerne la gestion et l’accompagnement de la maternité dans ces pays.
Selon plusieurs études qui ont été menées par des ONGs, notamment OMS (OMS 1996), il existe une corrélation entre le niveau de fréquentation des formations sanitaires et la mortalité maternelle. C’est une première éventuelle explication à l’augmentation graduelle des nombres de décès maternels et infantiles dans les pays en développement.
Car les formations sanitaires sont peu courant, et, parfois, ne sont pas en adéquation avec la réalité du pays (niveau d’éducation, langue d’enseignement vs langue maternelle). En Haïti, les problèmes socio-économiques, culturels, géographiques et d’instabilité politique sont à la base du manque de formation dans ce secteur.
Par exemple en 2005, le taux de décès maternels en France était estimé à 8 pour 100 000 naissances vivantes tandis qu’en Haïti, il était de 670.
Le risque d’une complication ne survient pas uniquement au moment de l’accouchement. C’est un long processus qui se forme depuis le tout début de la grossesse jusqu’à la période postnatale. Selon OMS, la principale cause des décès maternels est due à une carence en soin maternels lors de la grossesse et de l’accouchement.
Hémorragies (24.8%), infections (14.9%), éclampsies (12.9%), fausses couches (6.9%), avortements pratiqués dans des conditions dangereuses (12.9%), autres facteurs directes (7.9%), et autres facteurs indirectes 19.8%) sont les causes globales de la majorité des décès maternels (Berer et Ravindran 1999; OMS 1996). Les causes globales de la mortalité maternelle sont présentées dans la figure 22.
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Les causes globales de la mortalité maternelle
Autres facteurs indirectes, 19.7%
Hémorragies, 24.8%
Autres facteurs directes, 7.9%
Avortements informels, 12.9%
Infections, 14.9%
Fausses couches, 6.9%
éclampsies, 12.9%
Figure 22: Les causes globales de la mortalité maternelle
Certaines femmes enceintes présentent des risques de complications importantes en dépit qu’elles soient en surveillance médicale. Ces risques s’expliquent d’abord, du fait que ces femmes se sont retenues trop longtemps avant de se rendre vers un centre de consultation ou de prise en charge.
L’indisponibilité des ressources adéquates dans un centre empêche d’obtenir un diagnostic suffisamment clair et précis dans le cadre de la réduction des risques dont s’exposent la mère et son enfant.
Une mauvaise prise en charge de la parturiente peut entraîner également des risques de complications et met en danger la vie des concernés. D’autres comportements et manœuvres inappropriés peuvent se révéler fatales pour les parents.
Ceux-ci se traduisent par: une indisponibilité du personnel due à une complication qui requière l’affectation totale des ressources disponibles ; une mauvaise manipulation relative au toucher vaginal lors d’un examen de la parturiente ; l’utilisation systématique de l’ocytocine pour accélérer l’accouchement ; une intervention par césarienne dans des conditions inappropriées avec des ressources non-adaptées.
Selon des informations publiées par l’OMS, l’UNICEF et le FNUAP entre 1995 et 2001 , les risques de décès pendant l’accouchement sont de 1 sur 13 en Afrique subsaharienne contre 1 sur 4 100 dans les pays industrialisés. Une estimation par région est présentée dans le tableau 10.
Table 10: Estimation de risques de décès maternels par région continentale | |
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Région | Risque de décès maternel |
Afrique subsaharienne | 1 sur 13 |
Pays industrialisés | 1 sur 4 100 |
Source : OMS, UNICEF et FNUAP. Mortalité maternelle 1995 : estimations de l’OMS, l’UNICEF et le FNUAP, 2001.
Questions Fréquemment Posées
Quels sont les principaux risques de maternité en Haïti ?
Les principaux risques de maternité en Haïti incluent les hémorragies (24.8%), infections (14.9%), éclampsies (12.9%), fausses couches (6.9%), et avortements pratiqués dans des conditions dangereuses (12.9%).
Comment la mortalité maternelle en Haïti se compare-t-elle à celle des pays industrialisés ?
En 2005, le taux de décès maternels en France était estimé à 8 pour 100 000 naissances vivantes tandis qu’en Haïti, il était de 670.
Pourquoi les techniques de réduction de la mortalité maternelle ne sont-elles pas efficaces en Haïti ?
Le transfert de savoir et de techniques est fait sans penser à la ressource nécessaire à sa mise en place, ce qui entraîne une carence de ressources et des résultats insatisfaisants en matière de gestion et d’accompagnement de la maternité.