Analyse approfondie de la méthodologie pour la gestion de l’eau à Digoterie

Pour citer ce mémoire et accéder à toutes ses pages
🏫 Université d'État d'Haïti (UEH) - Faculté d'Agronomie et de Médecine Vétérinaire (FAMV) - Département de Génie Rural (DGNR)
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Ingénieur-Agronome - 2016-2021
🎓 Auteur·trice·s
Carlo JUSMÉ
Carlo JUSMÉ

La méthodologie de gestion de l’eau révèle des disparités surprenantes dans l’irrigation à Digoterie, où des terres en aval restent négligées. Cette étude propose des solutions innovantes pour optimiser la distribution et renforcer les capacités des irrigants, avec des implications cruciales pour la durabilité agricole en Haïti.


Université d’État d’Haïti (UEH)

Faculté d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire (FAMV)

Département de Génie Rural (DGNR)

Diplôme d’Ingénieur-Agronome

Présentation de mémoire

Maîtrise des paramètres techniques et sociaux pour une meilleure distribution et gestion de l’eau d’irrigation : Cas du périmètre irrigué de Digoterie (Môle Saint-Nicolas, Nord-Ouest, Haïti)

Méthodologie essentielle pour la gestion de l'eau d'irrigation

Carlo JUSMÉ

Supervisé par : Prof. Nom & Dr. Nom

2023


Ce travail de mémoire est dédié à :

  • Ma mère Aricia AZILIEN et mon père Mondestin JUSMÉ ;
  • Mes frères et sœur : Kenson AZILIEN, Jose ZÉPHIRIN, Likenson JOSEPH, Guesly JOSEPH, Junior JUSMÉ, Sylvio JUSMÉ, Louby JUSMÉ et Francesca JUSMÉ ;
  • Mon ami frère, Fritz-Ley Luc Junior PIERRE ;
  • Tous mes collègues de la promotion PEGASUS (2016-2021), particulièrement ceux de l’option Génie Rural et du Team Cap.

RÉSUMÉ

Ce travail de fin d’études a été conduit au niveau du périmètre irrigué de Digoterie, localisé à Dame Marie (1ère section Côtes-de-Fer, commune Môle Saint-Nicolas), et alimenté par le captage de la rivière de Digoterie. Au niveau de ce périmètre, les terres en aval ne sont pas convenablement irriguées (surtout en période d’étiage), malgré les travaux de réhabilitation faits par la WHH en 2019.

En outre, l’association d’irrigants, par manque de formation, n’arrive pas à établir un calendrier d’arrosage adapté aux conditions actuelles de ce périmètre ; ce qui provoque des difficultés énormes dans la gestion de ce dernier. Dans le but de contribuer à une amélioration de gestion de ce périmètre, cette étude s’est proposée d’y analyser les paramètres techniques et sociaux de répartition et de gestion de l’eau, afin de renforcer les capacités techniques et sociales de gestion de l’association d’irrigants.

La méthodologie adoptée a consisté en la documentation sur la thématique et la zone d’étude, et la réalisation d’une enquête exploratoire suivie d’un focus group, d’observations et de mesures in situ. Les données collectées ont permis : 1) d’étudier le fonctionnement actuel du réseau par rapport à la distribution de l’eau ; 2) d’évaluer les paramètres techniques essentiels à l’irrigation en fonction du climat, des types de sol, du débit d’eau disponible en différents points du réseau et des cultures pratiquées sur le périmètre ;

3) d’analyser la structure de gestion actuelle du périmètre ; et enfin 4) de concevoir des scenarii de programmation d’irrigation adaptés aux conditions actuelles du périmètre. Les résultats obtenus ont montré que le périmètre, disposant d’une superficie de 54.68 hectares, est alimenté par un débit de référence de 27 l/s. Les besoins en eau calculés pour satisfaire la demande des cultures pour le mois le plus exigeant est estimé à 99.7 mm, ce qui correspond à un Débit Fictif Continu (DFC) de 0.62 l/s/ha calculé

à partir d’une durée d’arrosage de 448 heures par mois à raison de 16 heures d’arrosage par jour. Avec un tel DFC, le débit entrant du système ne peut irriguer que 44 ha de terres agricoles. Pour éviter des conflits amont/aval et permettre à tous les irrigants d’avoir accès à cette ressource Eau, nous nous orientions vers une planification d’irrigation rationnelle, en utilisant la méthode de tour d’eau.

D’après les calculs, la dose d’arrosage recommandée est estimée à 20.25 mm, pour une fréquence d’arrosage de six

(6) jours et une durée pratique d’arrosage de deux (2) heures à l’hectare. En effet, sur la base d’analyse de ces paramètres, nous avons proposé deux calendriers d’irrigation en indiquant la fraction de superficie de chaque quartier hydraulique pouvant être irriguée par le réseau et le nombre d’heures d’arrosage alloué à chaque quartier.

Par ailleurs, l’analyse de la gestion sociale de l’eau a montré que le schéma d’organisation actuel du périmètre n’est pas adapté à sa gestion et les usagers n’ont pas de formations adéquates sur les techniques d’application de l’eau à la parcelle. Pour finir, des recommandations ont été produites, afin de renforcer les capacités techniques et sociales de gestion de l’association d’irrigants existante et de pérenniser l’eau de la rivière en agissant sur son bassin d’alimentation par des actions concrètes.

Mots clés : Irrigation, Débit fictif continu, Tour d’eau, Fréquence d’arrosage, Dose d’arrosage, Périmètre irrigué, Besoin en Eau, Débit, Durée pratique d’arrosage, Gestion sociale de l’irrigation, quartier hydraulique.

CHAPITRE I. INTRODUCTION

L’eau douce est une ressource limitée et vulnérable, indispensable au maintien de la vie, au développement et à l’environnement1. En effet, la plante, à l’instar de tout être vivant, a besoin de l’eau pour se nourrir, s’accroitre et donner de meilleurs rendements. Naturellement, l’alimentation hydrique des plantes se fait par les précipitations. Toutefois, les dérèglements climatiques notamment l’irrégularité spatio-temporelle de la pluviométrie, accentuée par les changements climatiques ces dernières années, causent de sérieux problèmes en ce qui concerne la satisfaction des besoins en eau des cultures. Afin de combler le déficit hydrique causé par la mauvaise répartition de la pluviométrie, des méthodes et des techniques d’irrigation sont utilisées là où les besoins se justifient et en fonction des moyens disponibles.

En 2011, la superficie des terres irriguées dans le monde s’estimait à trois cent vingt-cinq millions (325 000 000) d’hectares2, conséquence engendrée par une croissance accélérée de la demande des produits agricoles (FAO, 2011). Au cours de cette année l’agriculture irriguée était responsable de 70 % des prélèvements d’eau douce dans le monde, et plus de 90 % de son utilisation est non renouvelable (FAO, 2012).

Cette pratique exerce une forte pression sur les ressources en eau douce3 dans de nombreuses régions du globe et certaines de ces régions connaissent déjà une situation de pénurie d’eau douce de qualité (Nicolas, 2016). Cette situation critique et l’explosion démographique exigent à l’agriculture d’augmenter sa capacité de production tout en optimisant sa consommation en eau.

Face à cette exigence, l’introduction d’une nouvelle politique de gestion de l’eau devient une nécessité. Cette politique devrait se baser sur l’optimisation des pratiques d’irrigation et la gestion rationnelle de l’eau, sans pour autant diminuer les superficies irriguées ; en d’autres termes il faut augmenter l’efficience d’irrigation sur les périmètres irrigués (Bos, et al., 2005).

Selon Jules (2019), la valorisation et la gestion rationnelle de l’eau d’irrigation passent par une maîtrise des

1 Première principe de la GIRE (Conférence de Dublin, 1992) cité dans (Louis, 2011).

2 Selon cette tendance, on prévoit une augmentation de trois millions ha l’an.

3 Selon la tendance actuelle, les prévisions pour les prélèvements d’eau douce pourront augmentées de 14

% d’ici 2030 dans les pays en voie de développement.

paramètres essentiels liés à sa distribution et à sa gestion. Par conséquent, des études visant l’évaluation de ces paramètres s’avèrent indispensables.

À ce titre, la Welt Hunger Hilfe (WHH), à travers le Projet d’Agriculture et Développement Rural Basé sur les Communautés (PADRBC) a jugé bon de faire une analyse approfondie sur les paramètres de distribution et de gestion de l’eau d’irrigation sur l’un des périmètres irrigués en Haïti, afin de rendre disponible des données qui pourront servir de base pour une meilleure gestion de l’eau sur les périmètres irrigués à travers le pays.

Cette analyse a été faite par le biais d’une réflexion tournée autour du thème « Maîtrise des paramètres techniques et sociaux pour une meilleure distribution et gestion de l’eau d’irrigation ». Cette réflexion a eu lieu sur le périmètre irrigué de Digoterie dans le département du Nord-Ouest d’Haïti. L’extrant principal de ce travail, contenu dans le présent document, est présenté en six (6) chapitres :

    1. Le premier chapitre décrit le contexte dans lequel s’inscrit ce travail, la problématique, les objectifs poursuivis, l’hypothèse, les intérêts ainsi que les limites de l’étude ;
    2. Le deuxième chapitre se porte sur la revue de littérature et reprend les concepts relatifs à l’irrigation en lien avec ce travail ;
    3. Le troisième chapitre présente une description de la zone d’étude, notamment sa localisation et ses caractéristiques climatiques, biophysiques et socio-économiques ;
    4. Le quatrième chapitre décrit les étapes méthodologiques adoptées pour mener à bien ce travail ;
    5. Le cinquième chapitre présente les résultats de l’étude, l’analyse et l’interprétation des données collectées ;
    6. Le dernier chapitre est dédié à la conclusion de l’étude ainsi qu’aux recommandations.

________________________

1 Première principe de la GIRE (Conférence de Dublin, 1992) cité dans (Louis, 2011).

2 Selon cette tendance, on prévoit une augmentation de trois millions ha l’an.

3 Selon la tendance actuelle, les prévisions pour les prélèvements d’eau douce pourront augmentées de 14


Questions Fréquemment Posées

Quels sont les principaux défis de la gestion de l’eau d’irrigation à Digoterie?

Les terres en aval ne sont pas convenablement irriguées malgré les travaux de réhabilitation, et l’association d’irrigants n’arrive pas à établir un calendrier d’arrosage adapté aux conditions actuelles.

Quelle méthodologie a été utilisée pour l’étude de la gestion de l’eau à Digoterie?

La méthodologie adoptée a consisté en la documentation, une enquête exploratoire, des focus groups, des observations et des mesures in situ.

Quelles recommandations ont été faites pour améliorer la gestion de l’eau à Digoterie?

Des recommandations ont été produites pour renforcer les capacités techniques et sociales de gestion de l’association d’irrigants, incluant des calendriers d’irrigation rationnels.

Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top