Les applications pratiques de la photographie révèlent des vérités cachées sur l’occupation américaine d’Haïti (1915-1920). Cette étude met en lumière comment des images apparemment documentaires transcendent leur fonction initiale, offrant une réflexion profonde sur les représentations sociopolitiques de l’époque.
D- Méthodologie de l’étude
Le modèle théorique de Barthes faisant croire que la photographie apporte derrière elle un message et le modèle d’analyse d’image de Stéphanie Dansereau 38 pratique se rencontrent dans notre recherche. Cette rencontre facilite l’opérationnalisation de ce concept. D’abord nous identifions l’œuvre; une première exploration; une analyse, les aspects extérieurs, l’analyse de la mise en œuvre; les procédés d’expression; la contextualisation, le contexte de l’élaboration de l’œuvre, les recherches savantes; et enfin un résumé.
Pour faire cette analyse, il fallait donc procéder à une sélection judicieuse d’une part des cas afin de rendre compte de certains aspects privilégiés de transition, sans perdre de vue la portée pragmatique du medium. En outre, comme tout travail historique respecte l’ordre chronologique, nous avons fait notre choix dans différentes dates marquées par d’évènements historiques.
Le choix des cas d’analyse repose sur trois paramètres: premièrement, les personnages sont représentés dans des circonstances qui profilent une image de la condition des mouvements de résistance hors du foyer. D’autres parts, dans leurs mouvements d’attaque et de défense, des actions politiques et d’assassinat. Deuxièmement, l’étude se veut qualitative qui vise à rendre opératoire un modèle d’analyse sémiologique 39, d’où la sélection de huit cas à travers les dix-neuf ans de l’occupation.
Il s’avérait utile de eetenir des cas pertinents aux trois types de circonstances représentés durant la période étudiée à savoir: La Gendarmerie (Marines, Gendarmes, les vigilants), des évènements politiques et des assassinats.
Troisièmement, l’étude est basée sur une théorie barthienne de la réception des images photographiques, ce qui explique une analyse approfondie du plan d’expression de chacune des images photographiques, dont le cadrage, les plans de perspectives, les teintes, les jeux d’ombre et de lumière et la localisation des personnages dans l’espace global. En effet, pour contextualiser ces moments d’occupation la source de chacune des photographies du corpus est aussi retenue, ainsi que l’identité du photographe, quand elle peut-être retracée, ce qui n’est pas toujours le cas pour les documents de cette nature. Certains cas analysés font partie d’archives informatisées dont la vocation historique est évidente, d’autres ont été reproduits dans les livres d’histoire et légendes.
38 DANSEREAU, Stéphanie, http://www.er.uqam.ca/nobel/r33554/accueil/guantanamo.html
39L’analyse sémiologique, du terme « sémiologie » utilisé dans notre travail de recherche comme concept fondamental, que je fais une élaboration relativement large dans le chapitre consacré au cadre conceptuel du travail, renvoie tout à la fois à des sémiotiques spécifiques (par exemple, la sémiologie de l’image envisagée comme théorie de la signification de l’image) et à leurs applications pratiques (la sémiologie de l’image comme analyse de documents utilisant les moyens de la sémiotique). Ce concept me permet de comprendre des images photographiques durant l’Occupation Américaine d’Haïti (1915 1920–) et par la suite dégager des significations particulières.
qui accompagnent les images participent d’une mise en contexte particulière qui réoriente le sujet figuré. C’est ainsi que, peu importe la façon dont elles ont été prises par le photographe, elles font figures de souvenirs, d’aide-mémoire vraisemblables dans le temps historique ; elles ont laissé des traces qui présentent une époque révolue.
L’étude est partagée en trois grandes parties : La première présente les bases théoriques ; La deuxième partie présente les fondements psychosociologiques et analyses de cas. La première partie est aussi divisée en trois chapitres : Chapitre I : Introduction générale ; Chapitre II : Cadre théorique et conceptuel. Tout d’abord, nous avons essayé de faire une introduction générale à la thématique de l’étude ; nous avons mis l’accent sur la justification de l’étude ; puis limiter notre recherche ; ensuite poser la problématique qui prend on compte les objectifs de la recherche, les hypothèses et par la suite clarifier la méthodologie de l’étude.
Dans le deuxième chapitre, nous abordons des débats et des controverses autour du statut de la photographie. Ensuite, avancer la définition adoptée par les participants au Vème congrès International de la Photographie (en 1910 à Bruxelles) de la photographie documentaire.
Puis avancer les fondements sémiologiques tout en le voyant comme approche pour comprendre le mouvement social des cacos. En premier lieu, on a affaire avec le modèle sémiologique élaboré par Roland Barthes. A noter que, le message photographique est un message sans code, donc c’est un message continu. Il peut y avoir transparence et opacité par le dispositif photographique qui devient à son tour agent qui laisse des traces pour un éventuel récepteur.
Cette approche sémiologique, proposée par notre encadreur, est maintenue dans le mémoire. Le concept d’altérité est primordial dans cette étude, car toutes les photographies du corpus représentent des groupes de personnages à savoir Cacos / Marines – Gendarme – vigilants. Mais puisque les documents analysés appartiennent spécifiquement au genre de la photographie documentaire, les recherches de plusieurs spécialistes de ce type de représentation servent de pistes en complément au modèle de Barthes.
La réflexion élargie aux contextes sociopolitiques est basée sur les recherches en sciences sociales et humaines qui s’entendent sur l’importance des vêtements dans la constitution du mouvement social des cacos et insistent, d’autres parts, sur les notions de représentation des personnages dans les mouvements sociaux et de projection de soi au sein des bandes cacos. Le concept d’altérité40 est primordial dans cette étude, car toutes les photographies du corpus représentent des groupes de personnages cités antérieurement.
40 Ce qui est autre.
Etant donné que le but du mémoire est de faire ressortir le caractère factice 41 du message identitaire (dans les mouvements des cacos) souligné par la photographie, il est capital de relier ces sources théoriques à l’énonciation de la photographie. Ainsi, les hypothèses articulées sur la symbolique du vêtement doivent être remises en contexte au sein même des images, en tenant compte des traits formels susceptibles d’ancrer l’histoire racontée.
C’est dire que le dispositif photographique lui- même est ici posé comme métalangage. Celui-ci reconduit les stratégies utilisées consciemment ou inconsciemment par le photographe dont la prise de vue semble parfois spontanée, en d’autres cas bien orchestrée quant à l’attitude « naturelle » des portraiturées face à la caméra. Les cas d’analyses ont en effet sélectionnés en vertu de ces variantes.
La deuxième partie du mémoire est partagée en quatre chapitres : dans le chapitre III nous abordons les fondements psychosociologiques: le vêtement comme indicateur, le vêtement et ses aspects sociopolitiques et culturels tout en soulignant les considérations relatives aux rôles des hommes et des femmes ; le chapitre IV est consacré à l’analyse de cas: Représentation des Marines, des gendarmes et des vigilants dans les répressions ; Représentation des cacos lors des évènements sociopolitiques ; Représentation des chefs cacos victimes d’assassinat.
Trois photographies pour le premier bloc, quatre photographies pour le deuxième bloc et le troisième bloc n’a que deux, font l’objet d’analyse, chacun provenant d’un moment différent. Ainsi, à l’intérieur de chaque chapitre, la représentation des analyses de manière chronologique vise à faciliter un travail de mémoire 42 des retournements sociopolitiques ponctuels.
La même structure est conservée à chacune des analyses : la mise en contexte de l’image (circonstance de la prise photographique, source du document, identité du photographe s’il y a lieu), la description formelle du document ; l’iconographie ; l’aspect photographique proprement dit.
41 Qualité de ce qui constitue un fait en tant que tel. Il semble que le terme « facticité » soit propre à Sartre. Il est néanmoins avéré, comme cela va apparaître dans ce développement, que ce concept est d’origine heideggérienne. La facticité désigne le caractère de ce qui existe à titre de fait contingent, c’est-à-dire, de ce qui pourrait ne pas être. Elle est l’expression d’une conception singulièrement dramatique du destin de l’homme, LA FACTICITE DE LA CONDITION EXISTENTIELLE, Par Emmanuel AVONYO, page 1.
42 Travail visant à se rappeler d’un ensemble de souvenirs partagés.
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38 DANSEREAU, Stéphanie, http://www.er.uqam.ca/nobel/r33554/accueil/guantanamo.html ↑
39L’analyse sémiologique, du terme « sémiologie » utilisé dans notre travail de recherche comme concept fondamental, que je fais une élaboration relativement large dans le chapitre consacré au cadre conceptuel du travail, renvoie tout à la fois à des sémiotiques spécifiques (par exemple, la sémiologie de l’image envisagée comme théorie de la signification de l’image) et à leurs applications pratiques (la sémiologie de l’image comme analyse de documents utilisant les moyens de la sémiotique). Ce concept me permet de comprendre des images photographiques durant l’Occupation Américaine d’Haïti (1915 1920–) et par la suite dégager des significations particulières. ↑
41 Qualité de ce qui constitue un fait en tant que tel. Il semble que le terme « facticité » soit propre à Sartre. Il est néanmoins avéré, comme cela va apparaître dans ce développement, que ce concept est d’origine heideggérienne. La facticité désigne le caractère de ce qui existe à titre de fait contingent, c’est-à-dire, de ce qui pourrait ne pas être. Elle est l’expression d’une conception singulièrement dramatique du destin de l’homme, LA FACTICITE DE LA CONDITION EXISTENTIELLE, Par Emmanuel AVONYO, page 1. ↑
42 Travail visant à se rappeler d’un ensemble de souvenirs partagés. ↑
Questions Fréquemment Posées
Quels sont les principaux objectifs de l’étude sur la photographie documentaire en Haïti?
L’objectif principal est d’examiner comment les photographes créent des images inédites qui dépassent leur fonction documentaire initiale.
Comment l’étude analyse-t-elle les photographies choisies?
L’étude repose sur une théorie barthienne de la réception des images photographiques, ce qui explique une analyse approfondie du plan d’expression de chacune des images photographiques.
Quels types de circonstances sont représentés dans les photographies analysées?
Les personnages sont représentés dans des circonstances qui profilent une image de la condition des mouvements de résistance, des actions politiques et d’assassinats.