L’impact de la gestion fiscale sur la pérennité des PME camerounaises révèle des pratiques surprenantes. En s’appuyant sur une étude de cas unique, cette recherche met en lumière comment des mesures préventives peuvent transformer la survie des entreprises face aux risques fiscaux.
Section 2 :
Le canevas de l’étude
La qualité de notre participation à l’élaboration de ‘’la contribution de la gestion du risque fiscal à la pérennité des PME camerounaises’’, dépend, en partie, de l’adéquation et de la rigueur de nos choix liés à la collecte et à l’exploitation des données nécessaires à l’établissement du constat. Il ne s’agit pas, dans ce paragraphe, de démontrer l’infaillibilité des choix méthodologiques effectués, mais de montrer les raisons qui les sous-tendent et les rendent pertinents, eu égard, entre autres, aux contraintes matérielles et temporelles.
Ainsi, après avoir résolu l’importante question de la détermination des personnes ciblées par nos enquêtes (A), nous choisirons les outils de collecte, de traitement, de présentation, et d’analyse des données (B).
2.1. Les personnes ciblées par nos enquêtes
Pour connaître le véritable apport de la gestion du risque fiscal à la pérennité des PME camerounaises, il s’impose de se rapprocher d’un certain nombre d’acteurs intervenant dans la chaîne de gestion du risque fiscal. Aussi convient-il de délimiter la population mère de l’étude (1), avant de retenir le type d’échantillon adapté (2).
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2.1.1. La population mère de l’étude
La population de référence représente l’ensemble de tous les éléments concernés par la problématique, objet de l’étude.
Comme dans la majorité des cas, il est impossible d’interroger l’ensemble des individus constituant la population mère, le chargé d’étude extrait un sous-ensemble, appelé échantillon, dans le but d’obtenir l’information recherchée, pour un coût moindre, un délai correct, et un déploiement de moyens raisonnable.
Pour que les résultats soient extrapolables à l’ensemble de la population, de l’échantillon doit être représentatif celle-ci. De même que la qualité de constitution du sous-ensemble retenu influence la précision des résultats.
Les problèmes abordés dans cette étude ont trait, faut-il le rappeler, à la contribution de la gestion du risque fiscal à la pérennité des PME camerounaises. La nécessité d’opter pour une approche exhaustive, dans l’établissement du diagnostic, nous fonde à intégrer dans notre étude toutes les personnes morales (PME) impliquées dans le processus de gestion institué par les écrivains qui ont eu à traiter du sujet. Pour cela, la population-mère sera constituée de :
- l’ensemble des PME relevant de notre centre de gestion agrée ;
- toutes les PME régulièrement installées au Cameroun ;
- toutes les entreprises individuelles qui payent régulièrement ses impôts ;
- tous les contribuables ne faisant pas partie de la catégorie des moyennes ou des grandes entreprises.
Comme on peut s’en douter, il est matériellement impossible d’intégrer toutes ces structures dans nos enquêtes. Le choix d’un échantillon est nécessaire.
2.1.2. Un échantillon obtenu par combinaison du hasard et du choix raisonné
Le choix d’un échantillon représentatif de la population mère s’impose à deux niveaux. D’une part, il est impossible d’intégrer toutes les personnes morales indiquées ci-dessus, dans les enquêtes, et d’autre part, il ne sera pas possible d’interroger tous les cadres et agents travaillant dans les entités qui auront été retenues.
Alors il a été mis sur pieds une stratégie de tri à travers laquelle il sera sélectionné une PME pouvant faire office de notre population mère, ceci fonction de certains critères de sélection dont la taille, le nombre d’employé, le niveau de résonnance en matière fiscale du dirigeant et des rapports sociaux. Le choix de la société à responsabilité limitée BKOUASS s’est donc opéré par hasard parmi la kyrielle de société, ce qui ne devrait pas compromettre la qualité des données à recueillir.
Cependant, ce hasard est orienté, de façon à retenir une société dont le dirigeant a un niveau intellectuel assez élevé car, les réponses attendues pourront être des réponses réfléchies. Le cadre qui sera interrogé, est le dirigeant de la société en la personne de KOUASSEU Basile en raison de son implication directe dans toutes les prises de décisions en ce qui concerne la gestion du risque fiscal en rapport avec ses activités.
En ce qui concerne les autres acteurs de l’échantillon, une extrapolation sera menée sur le reste de la population car on estime à peu près pareille la gestion des risques fiscaux et son induction sur la pérennité par les dirigeants des PME.
Enfin, un nombre de question limité sera proposé au dirigeant car ces structures (PME) ne sont intéressées par la problématique abordée que dans une certaine mesure (car, les CGA étant leurs ‘’interface’’ dans la gestion du risque fiscal). En effet, seul le problème de gestion préventive pourrait impliquer ces acteurs car, cette gestion qui est en effet la détection des risques fiscaux ne peut être faite de façon efficace que par le dirigent de la PME proprement dite avant de faire intervenir éventuellement le CGA qui n’agit que pour traiter et contrôler les risques fiscaux (gestion curative).
L’on retiendra donc six questions (06) qui porteront sur la gestion préventive et curative du risque fiscal. La première question portant sur la personne même du dirigeant ; la deuxième, troisième, quatrième question du guide portent sur la gestion préventive. Enfin, la cinquième et sixième question portent sur la gestion curative. Ces deux méthodes de gestion étant les principales modes de gestion d’après certains auteurs à l’instar d’Elgood et al. (2004), Erasmus (2009), Stacey (2005), Robinson et al. (2008).
Ce choix s’explique par la nécessité de canaliser davantage les pistes de solutions dans la résolution des problèmes liés à la gestion des risques fiscaux, ce qui influence sur la pérennité des PME dans une large mesure.
Aussi, parmi ces questions, certaines seront orientées vers la pérennité des PME dans le cadre de cette gestion qui en effet est un prolongement d’une gestion efficace et efficiente. Le champ de nos enquêtes ainsi délimité, il convient d’adopter des outils de collecte, de traitement, de présentation, et d’analyse des données.
2.2. Les outils de collecte, de traitement, de présentation et d’analyse des données
En vue de recueillir les informations détenues par les personnes que nous avons ciblées (données primaires), nous nous servirons d’un guide d’entretien. En outre, nous exploiterons les données secondaires issues de la revue documentaire (1). Par ailleurs, d’autres outils devront intervenir, afin de traiter, de présenter et d’analyser les données (2).
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2.2.1. Les outils de collecte des données : guide d’entretien et revue documentaire
Il s’agit ici essentiellement du guide d’entretien et de l’exploitation de la revue documentaire.
– La collecte des données primaires à partir du guide d’entretien
L’objectif de la collecte des données étant de recueillir, auprès de notre personne ressource à interroger, les informations nécessaires pour confirmer ou infirmer les hypothèses de recherche et obtenir des éléments de diagnostic, le questionnaire a été construit autour des problèmes spécifiques et des causes possibles identifiées et analysées. Ainsi, chaque question posée est en rapport avec un problème spécifique, dont elle vise à déterminer la cause.
Il faut cependant signaler que seules les questions relatives à la gestion du risque fiscal et les suggestions liées à la pérennité de la PME ont été adressées au directeur.
Ce guide d’entretien a été conçu à l’intention du Directeur, en raison de la nécessité d’enrichir les échanges, en ouvrant les discussions, pour bénéficier de son expérience. Il a été également construit autour des problèmes spécifiques et hypothèses de recherche.
– L’exploitation des données secondaires avec la revue documentaire
La revue documentaire nous permettra également de recueillir des données importantes sur les problèmes étudiés. En effet, les documents consultés, dans le cadre de notre travail, fournissent d’importantes informations pouvant servir à l’analyse des problèmes et à l’identification de leurs causes réelles.
Une fois les données recueillies, leur traitement, leur présentation et leur analyse nécessiteront des méthodes particulières, qu’il convient de présenter.
2.2.2. Les outils de traitement, de présentation et d’analyse des données
Les procédés de traitement de présentation et d’analyse des données sont brièvement exposés dans ce sous paragraphe à travers deux volets. Le premier porte sur le traitement et la présentation des données et le deuxième volet porte sur l’outil d’analyse des données.
– Le traitement et la présentation des données
Les informations collectées feront l’objet d’un traitement minutieux et les données seront analysées puis présentées dans le travail de recherche sous forme de résultats. Pour assurer la clarté des résultats et faire voir les grandes tendances, nous opterons pour une présentation générale sous forme de graphiques. Seules les questions relatives aux causes expliquant les problèmes spécifiques feront l’objet de la présentation. Elles concernent plus précisément l’avis du chef d’entreprise sur :
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✔ l’impact des mesures qu’il a mis en œuvre pour détecter les risques fiscaux et la pérennité qui aurait été induite : gestion préventive ;
✔ L’impact des mesures qu’il a mis en œuvre pour corriger les risques fiscaux et la pérennité qui aurait été induite : gestion curative.
– la confrontation des résultats comme outil d’analyse des données
Ne disposant d’aucun outil théorique d’analyse des données, il sera fait recours à une comparaison entre les résultats du guide d’entretien et les idées théoriques issues des recherches précédemment énumérées au chapitre 2. Cette confrontation permettra de mettre évidence la portée des méthodes théoriques de gestion du risque fiscal énoncées par les chercheurs à l’instar de Rossignol, Elgood entre autres.
La concrétisation de tous les choix méthodologiques ainsi présentés nous a permis de poser le diagnostic de l’étude. Il convient donc d’aborder les véritables causes des problèmes étudiés, afin de suggérer des approches de solutions.
Questions Fréquemment Posées
Quelle est la population mère de l’étude sur la gestion du risque fiscal ?
La population mère de l’étude est constituée de toutes les PME relevant du centre de gestion agréé, toutes les PME régulièrement installées au Cameroun, toutes les entreprises individuelles qui paient régulièrement leurs impôts, et tous les contribuables ne faisant pas partie des moyennes ou grandes entreprises.
Comment a été choisi l’échantillon pour l’étude de BKOUASS Sarl ?
L’échantillon a été obtenu par une combinaison du hasard et du choix raisonné, en sélectionnant une PME selon des critères tels que la taille, le nombre d’employés, et le niveau de résonance en matière fiscale du dirigeant.
Pourquoi est-il important de gérer le risque fiscal pour la pérennité des PME ?
La gestion du risque fiscal est cruciale pour la pérennité des PME car elle permet de prévenir les risques fiscaux grâce à des pratiques telles que le contrôle des factures et la déclaration régulière.