La communication sur les risques est cruciale pour la réussite des experts-comptables, révélant que 70 % des échecs proviennent d’une mauvaise gestion des risques. Cette étude met en lumière l’importance des compétences comportementales et techniques pour transformer la dynamique d’un cabinet et assurer son excellence.
Chapitre 3 – Communication Sur
Les Risques
Le dispositif de gestion des risques est l’affaire de tous les membres du cabinet. Son efficacité est étroitement liée au soin apporté par chacun d’eux aux activités de gestion des risques 333. Aussi doit-on définir clairement et communiquer efficacement la politique générale du cabinet ainsi que les rôles et responsabilités de chaque membre en matière de gestion des risques.
Une communication efficace sur les risques se base :
- D’abord, sur le développement d’une culture de gestion des risques. Cette culture contribue à l’amélioration de la perception du risque et par conséquent au perfectionnement de la réactivité vis-à-vis du risque.
Le développement d’une culture du risque suppose une information appropriée sur l’importance de la gestion des risques ainsi que son intégration dans les usages systématiques du cabinet. Cela passe, entr’autres, par une information sur la politique générale choisie par l’expert-comptable pour gérer les risques professionnels.
- Ensuite, sur la mise en place des outils de communication efficaces qui peuvent être :
- formalisés à l’instar des manuels de gestion des risques, les codes de conduites et les notes internes,
- ou verbaux à l’instar de la concertation et l’ouverture des canaux d’accès aux responsables ainsi que l’organisation de réunions régulières traitant des risques.
- Enfin, sur le contrôle et le pilotage du processus de gestion des risques reposant sur l’évaluation de l’existence et du fonctionnement des divers éléments du
332 Selon Goleman (D.) (op.cit, page 23) « Trop de jeunes gens ne supportent pas les critiques : quand on commente leur façon de travailler, ils adoptent un comportement de défense ou d’hostilité. Ils réagissent comme si ces critiques étaient des attaques personnelles ». Il ajoute (op.cit, page 229) que lorsqu’on est confronté à une défaillance persistante d’un collaborateur malgré tous les avis et avertissements nécessaires, on ne doit pas hésiter à s’attaquer au problème ouvertement et carrément.
333 IFACI, PricewaterhouseCoopers & Landwell & associés, op. cit, page 139.
dispositif de gestion des risques, par le biais d’opérations courantes de management, d’évaluation spécifiques ou d’une combinaison des deux 334. Ces opérations permettent de communiquer sur les défaillances éventuelles ainsi que sur les nouveaux risques identifiés.
Le présent chapitre traitera des trois sections suivantes :
Section 1 : Le développement d’une culture de gestion des risques ; Section 2 : Les outils de communication sur la gestion des risques ; et Section 3 : Le pilotage et le contrôle du processus de gestion des risques.
Section 1 : Le développement d’ une culture
de gestion des risques
La gestion intégrée des risques peut être vue comme un ensemble de pratiques qui, étayée par une culture de gestion des risques, permet d’évaluer, de communiquer et de gérer les risques en fonction du profil des risques de l’organisation et des possibilités qui lui sont offertes 335.
La culture de gestion des risque est définie par le comité COSO comme étant
« l’ensemble de croyances et attitudes partagées caractérisant la manière avec laquelle le risque est pris en compte dans les activités quotidiennes du cabinet » 336.
Cette culture affecte la manière dont les éléments du dispositif de gestion des risques sont appliqués, notamment, la façon d’identifier les risques, de les communiquer, de les accepter ou non, puis de les gérer 337. On aboutit dans ce cas à une gestion intégrée des risques efficace et durable.
Toutefois, le cursus universitaire des étudiants en expertise-comptable ne comporte pas des enseignements en matière de gestion des risques. Les nouveaux diplômés ont, comme le confirme la majorité des participants à l’enquête 338, une faible perception des risques professionnels.
334 Op. cit, page 265.
335 Cadre de gestion intégrée des risques, http://www.tbs-sct.gc.ca/CMO_MFC/resources2/projects_projets, visité en janvier 2007.
336 IFACI, PricewaterhouseCoopers & Landwell & associés, op.cit, page 40.
337 Séminaire de formation sur « Le management des risques de l’entreprise », organisé par l’OECT les 14 et 15 novembre 2005.
338 Voir l’analyse de la question 18.1 en annexe.
Aussi, est-il des attributions de l’expert-comptable de veiller au développement d’une bonne culture des risques chez ses collaborateurs.
Le développement de cette culture nécessite l’information des collaborateurs sur l’importance de la gestion des risques (sous-section 1), leur intégration dans le processus de gestion des risques (sous-section 2) et leur information sur la politique choisie par le cabinet pour gérer les risques (sous-section 3).
Sous-section 1 : Information des collaborateurs sur l’importance de la gestion des risques
L’information des collaborateurs sur l’importance de la gestion des risques permet de favoriser leur adhésion au processus de gestion des risques.
Cette information, qui commence dès le recrutement, doit être soutenue par des actions de formation (internes et externes).
§1. La nécessité d’une information appropriée sur l’importance de la gestion de risques
L’efficacité d’un système de gestion intégrée des risques dépend de la compétence des acteurs et, particulièrement, les collaborateurs. Avoir conscience de l’importance de la gestion des risques motive les collaborateurs pour donner de leur mieux et participer, activement, à la mise en œuvre du processus.
L’information des nouveaux diplômés sur l’importance de la gestion des risques contribue à améliorer leur perception du risque et, par là même, au développement d’une culture homogène des risques et à la mise en place d’un processus de gestion des risques efficace et durable.
Le cadre de référence de gestion des risques COSO II précise qu’une culture des risques est homogène lorsqu’elle ne comporte pas de différences culturelles individuelles 339.
§2. L’information lors du recrutement
Les outils de sélection, lors du recrutement, ne prennent pas en compte les connaissances du candidat dans le domaine de la gestion des risques. En effet, les
339 IFACI, PricewaterhouseCoopers & Landwell & associés, op.cit, page 41.
diplômes universitaires, en Tunisie, ne donnent aucune garantie quant au niveau de leur savoir-connaissance en matière de gestion des risques professionnels 340.
Aussi, faut-il informer les nouveaux recrutés sur les principaux risques professionnels et, par conséquent, l’importance du processus de gestion des risques ainsi que sur la responsabilité de chaque collaborateur dans la mise en œuvre de ce processus, notamment, l’identification et la communication des risques clients.
Le cabinet doit obtenir l’engagement de ses collaborateurs sur le respect et la contribution positive au système de gestion des risques dès le recrutement.
L’information lors du recrutement ne suffit pas à elle seule. Elle doit être soutenue par des actions de formation (internes et externes) ainsi que d’un contrôle rigoureux de l’adhésion des collaborateurs au processus de gestion des risques.
§3. Les actions de formation
L’expert-comptable est appelé à prendre en compte la gestion des risques lors de la détermination des besoins de son cabinet en matière de formation en accordant une priorité particulière à ce thème au niveau de la fixation des plans de formation.
Les actions de formation peuvent revêtir plusieurs formes, notamment :
- Les formations assurées par des spécialistes externes au cabinet, dans le cadre de séminaires externes ou de cycles de formation interne 341.
- Les formations internes assurées par les membres du cabinet. En effet, l’expert-comptable peut fixer un calendrier de séminaires à animer par les collaborateurs sous sa supervision.
- La lecture de la documentation.
Ces actions de formation contribuent au développement de la culture du risque du cabinet et à l’amélioration des compétences individuelles des collaborateurs en la matière facilitant, ainsi, leur intégration positive au processus de gestion des risques.
340 La majorité écrasante des nouveaux recrutés n’ont pas acquis de formation, préalable, sur les risques professionnels comptables.
341 Le système fiscal tunisien encourage ce type de formations. En effet, l’article 31 de la loi n°88-145 du 31/12/1988 portant loi de finances pour la gestion 1989 telle que modifiée par la loi n° 90-111 du 31/12/1990 et la loi n° 93-125 du 27/12/1993, prévoit le financement de ces actions de formations par voie de restitution de la TFP.
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332 Selon Goleman (D.) (op.cit, page 23) « Trop de jeunes gens ne supportent pas les critiques : quand on commente leur façon de travailler, ils adoptent un comportement de défense ou d’hostilité. Ils réagissent comme si ces critiques étaient des attaques personnelles ». Il ajoute (op.cit, page 229) que lorsqu’on est confronté à une défaillance persistante d’un collaborateur malgré tous les avis et avertissements nécessaires, on ne doit pas hésiter à s’attaquer au problème ouvertement et carrément. ↑
333 IFACI, PricewaterhouseCoopers & Landwell & associés, op. cit, page 139. ↑
335 Cadre de gestion intégrée des risques, http://www.tbs-sct.gc.ca/CMO_MFC/resources2/projects_projets, visité en janvier 2007. ↑
336 IFACI, PricewaterhouseCoopers & Landwell & associés, op.cit, page 40. ↑
337 Séminaire de formation sur « Le management des risques de l’entreprise », organisé par l’OECT les 14 et 15 novembre 2005. ↑
338 Voir l’analyse de la question 18.1 en annexe. ↑
339 IFACI, PricewaterhouseCoopers & Landwell & associés, op.cit, page 41. ↑
340 La majorité écrasante des nouveaux recrutés n’ont pas acquis de formation, préalable, sur les risques professionnels comptables. ↑
341 Le système fiscal tunisien encourage ce type de formations. En effet, l’article 31 de la loi n°88-145 du 31/12/1988 portant loi de finances pour la gestion 1989 telle que modifiée par la loi n° 90-111 du 31/12/1990 et la loi n° 93-125 du 27/12/1993, prévoit le financement de ces actions de formations par voie de restitution de la TFP. ↑
Questions Fréquemment Posées
Quelles sont les compétences nécessaires pour une gestion efficace des risques en expertise comptable ?
La gestion intégrée des risques repose sur une culture de gestion des risques, qui inclut l’évaluation, la communication et la gestion des risques en fonction du profil des risques de l’organisation.
Comment développer une culture de gestion des risques dans un cabinet comptable ?
Le développement d’une culture de gestion des risques suppose une information appropriée sur l’importance de la gestion des risques ainsi que son intégration dans les usages systématiques du cabinet.
Quels outils de communication sont efficaces pour la gestion des risques ?
Les outils de communication efficaces peuvent être formalisés, comme les manuels de gestion des risques et les codes de conduite, ou verbaux, comme la concertation et l’organisation de réunions régulières traitant des risques.